Trois personnes ont été tuées et 22 autres blessées (dont 12 policiers) aujourd’hui dans l’explosion d’une voiture piégée au passage d’un car de la police à Diyarbakir, principale ville du Kurdistan. De nombreuses ambulances et des équipes de police ont été dépêchées sur les lieux après la puissante explosion entendue à plusieurs kilomètres à la ronde. Toujours aujourdhui, deux policiers ont aussi été tués dans l’explosion d’une bombe artisanale dans la province de Van. Cinq militaires ont par ailleurs été blessés dans la province voisine de Mardin par l’explosion d’une bombe au passage de leur convoi.

La carcasse du bus à Diyarbakir

La carcasse du bus à Diyarbakir

Les violences s’intensifient à Dersim où en réponse aux agressions de l’armée dans la région, la guérilla du TiKKO avait détruit un bus transportant des forces spéciales de la police la semaine passée. Cette semaine le gouvernement fasciste de l’AKP a déclaré le couvre-feu dans la région. Les affrontements, qui ont débuté hier dans la soirée, continuent entre l’armée et la guérilla du TiKKO à Geyiksuyu. Avant-hier soir l’armée turque a lancé une opération terrestre et aérienne près du village d’Okurlar dans la région de Geyiksuyu, au Dersim. Les affrontements avec la guérilla du TiKKO ont duré toute la nuit, et ont continué aujourd’hui. Deux combattants du TiKKO ont été tués, leurs corps ont été envoyés à l’Institut de Médecine Légale de la ville d’Elazığ.

Guérilla du TIKKO dans le Dersim

Guérilla du TIKKO dans le Dersim

Le Mouvement Révolutionnaire d’Unité Populaire (HBDH), une force conjointe unissant des combattants issus de la plupart des guérillas révolutionnaires en Turquie (Voir notre article à ce sujet) a attaqué un poste de gendarmerie à Giresun (Village de Çaldağ). Selon la revendication du HBDH, c’est le commandant tortionnaire du poste qui était visé, celui-ci a été mortellement blessé lors de l’assaut et est décédé à l’hopital. Les trois gendarmes qui étaient présents sur place ont été tués par les guérilleros.

Le commandant des gendarmes de Çaldağ

Le commandant des gendarmes de Çaldağ

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A Istanbul, la police a utilisé des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour disperser des manifestants en plusieurs endroits de la plus grande ville de Turquie, notamment autour de la célèbre place Taksim, foyer traditionnel de protestation. Plus de 200 personnes qui tentaient de marcher sur la place Taksim ont été interpellées. Des militants du HDP qui tentaient de manifester de leur côté à Bakirkoy ont également été dispersés violemment par la police , et a procédé à plusieurs arrestations, La police avait mobilisé près de 25.000 hommes et bouclé de nombreuses rues en prévision de la fête du Travail. Un homme est mort écrasé par un véhicule antiémeute, en traversant une rue du centre-ville.

Affrontements à Istanbul

Affrontements à Istanbul

Une voiture piégée a explosé dimanche devant le quartier général de la police à Gaziantep, ville frontalière de la Syrie, tuant au moins deux policiers et faisant 22 blessés dont 18 policiers. Des affrontements ont éclaté avec les forces de sécurité après l’explosion et des coups de feu ont été entendus. Les images des caméras de surveillance diffusées par les médias turcs ont montré le moment où la bombe a explosé, devant le portail du bâtiment de plusieurs étages de la police. Dans le même temps, trois soldats ont trouvé la mort dans une embuscade au Kurdistan.

Attaque du QG de la police à Gaziantep

Attaque du QG de la police à Gaziantep

Les forces de sécurités turques poursuivent les opérations lancées le 14 mars dans les villes de Sirnak et de Nusaybin, placées sous couvre-feu, pour reprendre le contrôle des quartiers insurgés, désamorcer les explosifs piégés, remblayer les tranchés et détruire les barricades. Un sous-officier de l’armée a été mortellement blessé par un tir de sniper alors qu’il désamorçait un explosif artisanal à Nusaybin. Par ailleurs 6 policiers ont été blessés dont 2 grièvement dans l’explosion d’un IED alors qu’ils circulaient sur l’autoroute Mardin-Diyarbakir. Des chasseurs-bombardiers F-16 et F-4 ont bombardés des bases du PKK dans le Kurdistan irakien, et particulièrement les camps de Sinath, Haftanin et Metina.

Militaires turcs à Nusaybin

Militaires turcs à Nusaybin

Trois soldats ont été tués et d’autres blessés dans une explosion au passage de leur convoi militaire vendredi dans le Kurdistan turc. la guérilla du PKK a fait exploser un IED au passage du convoi entre Tunceli et Elazig. Les combattants kurdes sont activement recherchés. L’armée a lancé une opération de ratissage avec l’appui d’hélicoptères de combat pour tenter de les retrouver. Plus de 350 soldats ou policiers ont été tués en quelques mois par la guérilla kurde. Les autorités évoquent le chiffre de 5.000 morts dans les rangs kurdes, mais intègre dans ce chiffre les civiles tués lors des opérations répressives.

Le lieu de l'embuscade

Le lieu de l’embuscade

Depuis hier, les hostilités ont repris entre les asayish (la police kurde) et les NDF (milices pro-Assad), à Qamishlo. Plusieurs combattants et civils ont été tués, les forces kurdes annonçaient en début d’après-midi que 45 combattants loyalistes s’étaient rendus. La prison et d’autres bâtiments officiels ont également été saisis par les YPG.

La ville de Qamishlo, située à la frontière turque était le berceau de la révolte kurde de 2003, où 30 Kurdes avaient été tués suite à un match de foot opposant une équipe kurde et une équipe arabe. C’est également une ville largement composée de Kurdes, d’Assyriens et d’Arméniens dont les familles ont fuit les persécutions et les génocides en Turquie lors de ces dernières décennies. Les forces kurdes contrôlent la ville (et en ont fait la capitale du Rojava), même si les forces syriennes ont jusqu’ici gardé le contrôle de la frontière, de l’aéroport et de divers bâtiments officiels. La saisie de la prison marque un tournant dans les relations avec le régime.

Un portrait de Bashar al-Assad déchiré par les combattants kurdes

Un portrait de Bashar al-Assad déchiré par les combattants kurdes