Herrira, un groupe de soutien aux prisonniers politiques basques a lancé un vaste appel au rassemblement ce samedi 14 décembre devant la prison de Lannemezan. C’est là qu’est actuellement, entre autre, détenu Iban Fernandez Iradi, qui purge de multiples peines pour ‘appartenance à un groupe terroriste’, l’ETA. Atteint d’une sclérose en plaque, il a introduit une demande de suspension de peine pour raison de santé qui est en cours d’examen. L’occasion pour Herrira de lancer un mot d’ordre pour exiger la libération des prisonniers malades et de ceux ayant droit à une liberté conditionnelle. L’organisation réclame également le rapprochement et le regroupement des prisonniers basques.

Le rendez-vous est fixé ce samedi 14 décembre à midi devant la prison de Lannemezan.

Ibon Fernandez Iradi

Ibon Fernandez Iradi

Emilie Martin, porte-parole d’Herrira (organisation qui milite pour les droits des prisonniers basques) à Bayonne a annoncé ce matin qu’elle ne répondrait pas à sa convocation de l’Audience Nationale à Madrid. Elle avait été appelée à comparaître ce matin à 10 par la justice anti-terroriste espagnole pour ‘appartenance à une organisation terroriste, financement et apologie du terrorisme’. En 2003, Emilie Martin avait été placée en garde à vue à Bayonne dans le cadre du procédure pour appartenance à l’ETA. Sous contrôle judiciaire jusqu’en 2005, elle avait bénéficié d’un non-lieu. Elle a ensuite été la porte-parole de Segi jusqu’en 2012 et qu’elle devienne porte-parole d’Herrira. Cette convocation fait suite à l’arrestation de 18 membres de l’organisation le 30 septembre dernier dans plusieurs villes basques. Remis en liberté, ils sont poursuivis pour ‘appartenance à un groupe armé, apologie et financement du terrorisme’ car jugés trop proches de l’ETA. Herrira est interdite en Espagne, mais reste légale en France. Ce matin, Emilie Martin a déclaré: ‘Mon absence à l’audience va entraîner automatiquement l’émission d’un mandat d’arrêt européen délivré par Madrid et la France va devoir décider si elle l’applique ou non’. Emilie Martin est la soeur d’Aurore Martin qui avait été interpellée et remise à l’Espagne l’an dernier pour avoir participé à des manifestations de Batasuna, organisation également interdite en Espagne.

Emilie Martin

Emilie Martin

Herrira, l’association qui milite pour le rapprochement des prisonniers basques et Etxerat, qui réunit des familles de prisonniers se sont réunies lundi matin, lors d’une conférence de presse, à Bayonne. Yolanda Molina, l’avocate de Xabier Lopez Peña, le militant d’ETA, décédé vendredi dernier, à Paris. L’avocate a annoncé l’intention des proches de Javier Lopez Peña de déposer plainte contre l’administration pénitentiaire et les Hôpitaux de Paris. Samedi soir, des manifestations devraient être organisées par les associations Herrira et Etxerat dans plusieurs villes du Pays basque.

Lire le texte intégral de la conférence de presse

France/Pays basque: Sur la mort de Xabier Lopez Peña

15.000 personnes ont manifesté samedi à Bayonne à l’appel du mouvement Herrira en faveur des droits des prisonniers basques, 10 jours après l’arrestation et la remise aux autorités espagnoles de la Française Aurore Martin, ancienne responsable du mouvement basque Batasuna. La cheffe du groupe de la gauche indépendantiste basque Euskal herri Bildu au sein de la Communauté autonome basque, Laura Mintegi, a annoncé peu avant le départ du cortège « sa solidarité avec tous les prisonniers et particulièrement Aurore Martin ». « Nous demandons la libération des prisonniers malades » mais aussi « d’en finir avec la dispersion » des prisonniers basques, a ajouté la représentante de Bildu, rappelant les principales revendications des manifestants. Elle a également souhaité « que les Etats français et espagnol se mettent au service de la feuille de route d’Aiete », conférence internationale qui s’est déroulée en octobre 2011 à Saint Sebastien, et proposant une « résolution du conflit basque ».

Des familles de prisonniers basques ouvraient le cortège en brandissant des photos des quelque 605 prisonniers basques retenus dans les prisons françaises et espagnoles. Des « Joaldun », personnages de la mythologie basque, précédaient cependant la manifestation en arborant des portraits d’Aurore Martin, dont l’arrestation et l’extradition le 1er novembre alimentaient les slogans et les discussions pendant la manifestation. Actuellement, 136 militants basques sont en détention en France et 469 en Espagne, la plupart à plusieurs centaines de kilomètres de leurs foyers.

Pays basque: 15.000 manifestants pour les prisonniers basques à Bayonne