La journée de samedi a marqué le premier anniversaire du soulèvement en Iran à la suite de l’assassinat de la femme kurde Jina Mahsa Amini en garde à vue à Téhéran le 16 septembre 2022. Ce féminicide d’État a déclenché une révolution sous la devise « Jin, Jiyan, Azadî » dans tout le pays, dont la répression a entraîné la mort d’au moins 500 personnes et l’arrestation de dizaines de milliers d’autres, tandis que quatre personnes ont été exécutées. Des manifestations de masses ont eu lieu samedi pour marquer l’anniversaire de l’assassinat de Jina Amini. La police iranienne a violemment réprimé ces manifestations dans tout le pays, principalement à Saqqiz, Sine, Urmia, Téhéran, au Baloutchistan et au Sistan. Au moins 700 personnes ont été placées en garde à vue. Les personnes qui se sont rendues au poste de police de Téhéran ont été attaquées par les forces du régime alors qu’elles attendaient des nouvelles de leurs proches détenus. De nombreuses personnes auraient été blessées au cours de cette dernière attaque.

Un Français d’origine iranienne a revendiqué mardi devant le tribunal correctionnel de Paris l’attaque incendiaire de la façade du consulat de la République islamique d’Iran samedi 9 septembre. Il avait été arrêté au lendemain des faits à Paris dans le cadre de l’enquête ouverte par le parquet et menée par la Direction régionale de la police judiciaire. Hier lundi, lors d’une audience de comparution immédiate au tribunal correctionnel de Paris, le procès a été renvoyé au 24 octobre car la partie civile, l’ambassade d’Iran, n’était pas représentée. Nicolas K. avait répondu aux questions de la présidente en indiquant: « C’est la première fois que je fais cet acte, en âme et conscience, pour les femmes » en Iran. « Femmes, vie, liberté », a-t-il lancé, rapidement interrompu par le tribunal . Il a été mis en liberté provisoire avec quelques mesures de contrôle judiciaire dont une interdiction de manifester.

Safa Aeli, 30 ans, l’oncle de Mahsa Amini, la jeune kurde dont l’assassinat par la police des mœurs a déclenché en Iran des mois de manifestations, a été arrêté par les forces de sécurité dans sa ville natale de Saqez et détenu dans un lieu inconnu. Les forces iraniennes ont investi la demeure de Safa Aeli en dehors de tout mandat. La ville de Saqez est placée sous haute surveillance sécuritaire à quelques jours de l’anniversaire de la mort de Mahsa Amini, et des caméras ont été installées autour de la tombe de la jeune femme décédée à 22 ans. Six organisations politique du Kudistan iranien ont appelé à une grève générale le 16 septembre, pour le premier anniversaire du mouvement « Jin Jiyan Azadî ».

 

 

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Le procès de l’avocat Saleh Nikbakht, qui représentait la famille de Jina Mahsa Amini, devait avoir lieu devant la branche 28 du tribunal révolutionnaire islamique de Téhéran, mais a été reporté en raison de problèmes administratifs. Il est accusé de “propagande contre le système de la République islamique” pour avoir contesté publiquement l’avis de la Commission de médecine légale qui attribuait la cause du décès d’Amini à une “crise cardiaque” résultant d’une “maladie sous-jacente”. Amini était en état de mort cérébrale lorsqu’elle a été admise à l’hôpital, et elle est décédée trois jours plus tard, le 16 septembre, à l’hôpital Kasra de Téhéran. La jeune femme était en parfaite santé avant son arrestation et des témoins oculaires ,parmi les détenus qui se trouvaient dans le même véhicule que Mahsa Amini lors de son transfert vers un centre de détention, ont confirmé que les policiers l’avaient violemment battue, causant une fracture du crâne. L’avocat a appelé à un “réexamen de l’affaire et à la formation d’un nouveau comité composé de médecins éminents et dignes de confiance au sein de la communauté médicale du pays” pour enquêter sur l’affaire. Cependant, les autorités judiciaires ont considéré son opposition comme une violation de la loi et ont décidé de l’inculper de “propagande contre l’État”. Il a été mis en accusation par la branche 2 du bureau du procureur public et révolutionnaire de Téhéran le 11 mars pour ses entretiens avec des journalistes étrangers. Il a ensuite été libéré sous caution en attendant ce procès.

 

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Une patrouille de police est tombée dans une embuscade dans les provinces du Sistan et du Baloutchistan. Quatre policiers sont morts, ils étaient en patrouille sur une route reliant les villes de Khash et Taftan. Il y a deux semaines, dans la même province, quatre personnes ont attaqué un poste de police et tué deux policiers. Il n’est pas clair si ces actions sont le fait d’islamistes sunnites (Zahedan, la capitale du Sistan et du Baloutchistan, est l’une des rares villes d’Iran dont la population est majoritairement sunnite) où une réponse à des mois de répression sanglantes contre des manifestations qui ont lieu à Zahedan chaque semaine  dans le sillage de la révolution « Jin, Jiyan, Azadî », déclenchée par la mort de la Kurde Jina Mahsa Amini. Par exemple, lors du massacre de Zahedan, également connu sous le nom de « vendredi sanglant », le 30 septembre 2022, les forces de police, les milices Basij et les gardiens de la révolution ont tué au moins 120 personnes.

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Les forces de sécurité iraniennes ont abattu un habitant de la ville d’Izeh, dans le sud-ouest du pays. Seyyed Mostafa Ahmadpour a participé activement aux manifestations  de l’année dernière, déclenchées par la mort de Mahsa Amini. Il avait également participé aux manifestations avaient eu lieu à Izeh lorsque un garçon de neuf ans et plusieurs autres habitants de la ville avaient été tués par les forces gouvernementales, qui avaient ouvert le feu le 16 novembre sur une manifestation. Les autorités affirment que M. Ahmadpour a résisté et que deux policiers ont été tué dans la fusillade. Deux personnes accompagnant Ahmadpour auraient été emmenées par les forces gouvernementales. Aucune information n’a été donnée sur le lieu où elles se trouvent. Le frère de Seyyed Mostafa Ahmadpour, Mohsen Ahmadpour, est détenu à la prison de Shiban à Ahvaz, la capitale de la province du Khuzestan. Il est accusé de « guerre contre Dieu » et de « corruption sur Terre ».

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Le régime iranien a multiplié les exécutions ces dernières semaines, visant des prisonniers sociaux, des insurgés, et des militants de l’opposition. Dans la matinée de ce jeudi 13 juillet, deux condamnés ont été pendus en public pour la mort d’un policier à Fouladchahr, et trois codétenus baloutches ont été exécutés à la prison de Jiroft. Mercredi 12 juillet, 7 prisonniers ont été exécutés. Une prisonnière a été pendue avec 4 autres prisonniers à la prison de Gohardacht, un prisonnier à la prison de Makou et un autre à la prison centrale d’Ilam. Le mardi 11 juillet, un condamné baloutche a été exécuté à Zahedan et un Kurde après 12 ans de détention à la prison centrale de Kermanchah.

Le dimanche 9 juillet, six prisonniers, dont deux femmes, ont été exécutés à la prison centrale d’Ispahan, un Baloutche à la prison centrale de Zahedan et un autre condamné baloutche à la prison centrale de Kerman. Deux autres détenus ont été exécutés à la prison centrale d’Arak. Les bourreaux du régime ont pendu un condamné à la prison centrale de Qom, deux à la prison d’Adel-Abad de Chiraz le jeudi 6 juillet et trois prisonniers à la prison centrale de Bandar-Abbas le mardi 4 juillet. En outre, cette semaine, des agents des services de renseignement d’Oroumieh ont tué sous la torture deux prisonniers politiques kurdes, Moussa Esmaili et Peyman Galvani.

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Sous le chef d’inculpation de “Moharebeh” (“guerre contre dieu”), Amir Nasr-Azadani a été condamné à une lourde peine de prison et évite une condamnation à mort qui continue d’être distribuée à tour de bras par les tribunaux iraniens.  Cet ex-footballeur professionnel de 26 ans a été arrêté dans le cadre du soulèvement populaire consécutif à l’assassinat de l’étudiante kurde Mahsa Amini par la police religieuse, le 16 septembre 2022. Le soulèvement a rencontré un fort soutien du monde du football, jusqu’au sein de la sélection nationale dont les joueurs avaient collectivement refusé de chanter l’hymne national avant leur match contre l’Angleterre lors du Mondial au Qatar. Accusé avec deux autres personnes d’avoir tué un colonel du Corps des gardiens de la République islamique et deux paramilitaires bassidjis, Amir Nasr-Azadani risquait la peine de mort. Il a été condamné à un total de 26 années de prison, pour trois chefs d’inculpation distincts, mais, en tout et pour tout, il devrait rester emprisonné 16 ans.

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Vraisemblablement à la demande de l’Iran, ce matin du 20 juin, des centaines de policiers albanais ont lancé un raid sur le camp de réfugiés iraniens d’Achraf-3. Ils ont détruit de nombreuses portes et équipements et utilisé des gaz lacrymogènes et du gaz poivré. De nombreux ordinateurs ont été cassés ou emportés. À la suite de ce raid, un militant iranien, Ali Mosteshari, est décédé et plus de 100 personnes ont soufferts en raison de trop hautes doses de gaz poivré.

Le camp d’Achraf est un lieu de concentration de membres de l’Organisation des Moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI), un mouvement d’opposition au régime de la République islamique. L’opération de police s’inscrivait dans le cadre d’une enquête sur la « cybercriminalité ». En fait de « cybercriminalité », il s’agirait de cyberattaques dirigées contre la république islamique. Les autorités albanaises ont justifié ce raid en raison de la « violation des accords et des engagements » pris par le groupe « lorsqu’il s’est installé en Albanie uniquement à des fins humanitaires ». En vertu d’un accord conclu en 2013 avec le soutien des Nations unies et des États-Unis, l’OMPI a quitté l’Irak et s’est installée dans d’autres pays, dont l’Albanie. Avec environ 2 800 personnes, Achraf 3 est le plus grand camp de l’OMPI dans le monde.

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Des grèves et des protestations ont éclaté à Abdanan suite au décès de Bamshad Soleimankhani. Cet étudiant de 21 ans de la ville est mort dans des circonstances suspectes à l’hôpital d’Ilam le 24 mai. Il y était soigné pour des fractures, quelques jours après sa libération pour avoir exprimé son opposition au régime sur internet. Après la cérémonie traditionnelle ayant lieu sept jours, les commerçants et les entreprises de la ville d’Abdanan, dans la province occidentale d’Ilam, peuplée de Kurdes, se sont mis en grève pour protester contre cette mort inexpliquée présentée par les autorités comme un suicide. Des manifestations de masse ont également eu lieu dans différents quartiers de la ville tout au long de la soirée et de la nuit. Plus de 20 civils ont été blessés par des gaz lacrymogènes et des chevrotines tirés par la police anti-émeute (photo). Abdanan est militarisée depuis hier et des mesures de sécurité strictes ont été mises en place, les forces de sécurité ont perquisitionné les hôpitaux à la recherche de manifestants blessés.