Vraisemblablement à la demande de l’Iran, ce matin du 20 juin, des centaines de policiers albanais ont lancé un raid sur le camp de réfugiés iraniens d’Achraf-3. Ils ont détruit de nombreuses portes et équipements et utilisé des gaz lacrymogènes et du gaz poivré. De nombreux ordinateurs ont été cassés ou emportés. À la suite de ce raid, un militant iranien, Ali Mosteshari, est décédé et plus de 100 personnes ont soufferts en raison de trop hautes doses de gaz poivré.

Le camp d’Achraf est un lieu de concentration de membres de l’Organisation des Moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI), un mouvement d’opposition au régime de la République islamique. L’opération de police s’inscrivait dans le cadre d’une enquête sur la « cybercriminalité ». En fait de « cybercriminalité », il s’agirait de cyberattaques dirigées contre la république islamique. Les autorités albanaises ont justifié ce raid en raison de la « violation des accords et des engagements » pris par le groupe « lorsqu’il s’est installé en Albanie uniquement à des fins humanitaires ». En vertu d’un accord conclu en 2013 avec le soutien des Nations unies et des États-Unis, l’OMPI a quitté l’Irak et s’est installée dans d’autres pays, dont l’Albanie. Avec environ 2 800 personnes, Achraf 3 est le plus grand camp de l’OMPI dans le monde.

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Des manifestants anti-gouvernementaux et la police se sont affrontés devant le bureau du Premier ministre Edi Rama à Tirana, la capitale de l’Albanie, où des milliers de personnes s’étaient rassemblées pour protester contre la corruption, l’augmentation de la pauvreté et le nombre croissant de personnes quittant le pays. Les manifestations qui ont duré trois heures ont tourné à l’affrontrement lorsque les manifestants ont brisé les cordons de police autour du bureau de Rama et jeté de la peinture rouge et noire. La police a arrêté un manifestant. Cette année, les prix ont augmenté de 8 % dans ce pays du sud-est de l’Europe, notamment pour les denrées alimentaires de base et le carburant.

Vendredi 11 décembre, marquait le troisième soir de révolte en Albanie après la mort d’un jeune de 25 ans, Klodjan Rasha, tué devant chez lui par un policier, pour avoir « enfreint les mesures de confinement ». Dans la capitale, Tirana, des batailles rangées ont eu lieu entre la police et des centaines de manifestant·es tandis que des protestations rassemblaient des milliers de personnes. D’abord cantonnée à Tirana, le mouvement a gagné d’autres villes. Le mouvement populaire a déjà poussé à la démission du Ministre de l’Intérieur, Sander Lleshaj. Autre conséquence de ces protestations, le policier auteur du tir mortel a rapidement été arrêté et devait être jugé immédiatement. Plus d’infos ici.

Émeutes suite à un meurtre policier

Émeutes suite à un meurtre policier

La police albanaise s’est affrontée hier avec des manifestants qui protestaient contre la démolition du Théâtre national. La police a extrait un groupe d’artistes et d’opposants du bâtiment tôt le matin, avant que des engins ne commencent à le démolir. En raison de l’épidémie de coronavirus, aucun rassemblement n’est autorisé. Un nouveau théâtre de 30 millions d’euros sera construit à sa place. Initialement, une entreprise privée locale allait le construire et le financer en échange de la remise par le gouvernement d’un terrain à proximité pour y construire des tours. Mais le gouvernement a abandonné ce plan en raison de protestations (voir notre article) et la construction du nouveau théâtre sera désormais financée par la mairie de Tirana. Des centaines de manifestants ont continué de rester près du site du théâtre démoli, et ils ont tenté de percer le cordon de police. Les policiers ont utilisé du gaz poivré et emmené certains des manifestants, ils ont aussi tenté d’empêcher les équipes de télévision locales d’en rendre compte. 37 personnes, dont un journaliste, ont été détenues avant d’être libérées.

La démolition du théâtre de Tirana

Bien que les revenus d’exportation du chrome atteignent plus de 100 millions d’euros par an, les familles de Bulqiza sont parmi les plus pauvres d’Albanie et leur survie dépend des mines. Le Syndicat des mineurs unis de Bulqiza a annoncé sa formation le 17 novembre 2019. Cinq jours plus tard, le président du syndicat a été licencié par AlbChrome, qui fait partie d’une société très puissante (Balfin), possédée par Samir Mane,  et qui est la plus grande société minière opérant dans la région. En réponse, les travailleurs ont boycotté le travail exigeant la réintégration de leur dirigeant syndical, la fin de la répression des travailleurs et l’augmentation des salaires. Dans les jours qui ont suivi, d’autres dirigeants et militants syndicaux ont été temporairement détenus et interrogés par la police. Le 2 décembre, AlbChrome a licencié un autre membre du comité exécutif du syndicat. Sous les attaques patronales et policières, dans le black-out médiatique, les travailleurs ont décidé d’arrêter leur grève suite à la promesse faite par l’inspection du travail que la question du licenciement des syndicalistes sera examinée par elle.  Depuis, les attaques contre le syndicat ont repris: un autre membre du comité exécutif du syndicat a reçu un avertissement de licenciement et a été rétrogradé à un poste de travail pour lequel il n’avait aucune expérience. Ce début de l’année, alors que les accidents se succèdent dans les mines, des hommes de main payés par Samir Mane ont attaqué un local militant soutenant les mineurs, et la police a arrêté les distributeurs de tracts dénonçant Samir Mane et AlbChrome, en les accusant de « causer la panique » et de « troubler l’ordre public ».

Les mineurs du chrome en lutte en Albanie

Un manifestant a été hospitalisé et plusieurs autres blessés hier à la suite d’un affrontement avec la police et des vigiles au Théâtre national de Tirana. Depuis plus de 18 mois, un mouvement d’acteurs, d’écrivains, de producteurs de films et de membres de la société civile protestent chaque jour contre le projet du gouvernement de de démolir le théâtre national et d’en vendre le terrain pour construire six tours à sa place.

Ce matin, peu après 6 h 30 du matin, un grand nombre de policiers et d’agents de sécurité sous contrat privé sont arrivés sur le site. Rameutés par les médias sociaux, plusieurs centaines de citoyens ont rejoint les manifestants. Une manifestant, poussé par la police est tombé dans une piscine vide et s’est sérieusement blessé. D’autres personnes ont été blessés après que des policiers et des gardes de sécurité privés, engagés par le gouvernement, aient malmené des manifestants. Des manifestants du théâtre surveillait le théâtre jour et nuit, craignant que sa démolition ne soit imminente.

Incidents devant le théâtre national de Tirana

Incidents devant le théâtre national de Tirana