La commission d’enquête sud-africaine sur le massacre de 34 mineurs par les forces de l’ordre en 2012 à Marikana a accusé jeudi la police d’avoir menti sur les circonstances de cette tuerie. La Commission évoque des éléments de preuve apparemment dissimulés aux enquêteurs par la police, et d’autres contrefaits et anti-datés.

Le 16 août 2012, la police sud-africaine avait ouvert le feu sur des grévistes du groupe britannique Lonmin, à la mine de platine de Marikana. Les policiers ont affirmé qu’ils étaient en état de légitime défense lorsque l’ordre d’ouvrir le feu à balles réelles a été donné, mais des journalistes et des témoins avaient affirmé qu’une partie des victimes avaient été pourchassées par la police après la fusillade, et abattues ou achevées par des balles tirées dans le dos ou à bout portant. Les premières auditions ont confirmé certaines de ces accusations. La chef de la police nationale n’a jamais admis la moindre responsabilité. Aucun policier n’a été inquiété, ni par la justice ni en interne.

massacre de marikana

massacre de marikana

Ce mercredi, des centaines d’habitants du bidonville de Waterworks, à l’ouest de Soweto ont manifesté et bloqué une route à Protea Glen pour exiger une amélioration des services publics dans leur ‘habitat informel’, comme on appelle ces bidonvilles, ou leur relogement. Plus de 1000 personnes vivent là sans eau courante et avec vingt latrines. Hier, ces habitants se sont affrontés à la police. Les manifestants ont brûlé des pneus sur la route et ont jeté des pierres aux forces de l’ordre qui sont intervenues à coups de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc. Des dizaines de personnes ont été blessées. Les autorités ont déclaré avoir interpellé plus de 200 personnes qui seront poursuivies pour violence dans l’espace public.

Répression dans la banlieue de Soweto

Répression dans la banlieue de Soweto

Mercredi, le Institute for Security Studies’ (ISS) a tenu sa conférence annuelle à Johannesburg. Il y a présenté des chiffres éloquents. Les rapports de brutalités policières ont augmenté de 313% au cours de la dernière décennie alors que seules une centaine d’affaires ouvertes contre des policiers ont conduit à une condamnation. En 2001-2002, on dénombrait 416 cas de brutalité policière. En 2011-2012, 1722. Gareth Newham, de la division crime et justice de l’ISS a déclaré qu’un total de 11880 affaires criminelles avaient été introduites au Independant Police Investigate Directorate durant les cinq dernières années. Celles-ci n’ont entraîné que 2576 poursuite et seulement 129 condamnations. Cela signifie que seul 1% des affaires criminelles introduites contre des membres de la police en condamnation. Selon Newham, ‘les mauvais comportements policiers sont accueillis avec impunité. L’issue la plus probable d’une affaire contre la police est pas d’issue’. En outre, le budget de la police a augmenté de 222% au cours des dix dernières années. Et les effectifs de plus de 50%, ce qui correspond à 67035 postes supplémentaires. L’exemple le plus récent de cette recrudescence de la violence policière est le massacre d’août 2012 durant la grève des mineurs de Marikana. 34 ouvriers avaient été tués par les forces de l’ordre qui avaient ouvert le feu pour disperser la foule. Aucun officier de police n’a été arrêté en rapport à cette affaire qui s’est déroulée il y a plus d’un an. Les travailleurs blessés, quant à eux, sont toujours inculpés et poursuivis pour divers délits et crimes.

5.600 ouvriers des mines de Thembelani et Khuseleka 1 du groupe sud-africain Anglo American Platinum (Amplats), dans la région de Rustenburg (nord), ont entamé une grève. ils exigent notamment l’annulation de la suspension de 19 délégués syndicaux Amcu suspendus pour avoir participé à un sit-in illégal. Très affecté par une longue grève l’an dernier, Amplats – une filiale à 80% du conglomérat minier Anglo American qui extrait près de 40% du platine dans le monde – prépare un plan social qui pourrait affecter jusqu’à 6.000 emplois, essentiellement dans le bassin de Rustenburg.

Anglo American Platinum (Amplats), Rustenburg

Anglo American Platinum (Amplats), Rustenburg

Glencore Xstrata a licencié 800 grévistes des mines de Helena, Magareng et Thorncliffe dans la province du Limpopo, à la suite de l’échec des pourparlers de la direction du groupe avec l’association des travailleurs des mines AMCU. Ce licenciement porte à 1000 le total des grévistes congédiés, y compris un précédent de 200 personnes de la mine de Helena, après que les grévistes eurent bravé trois ultimatums lancés pour la reprise du travail. Il s’agissait d’une grève de solidarité, partie d’une information faisant état d’une violence exercée par un chef d’équipe sur un mineur de Helena. La grève s’était alors vite propagée aux deux autres mines de Magareng et Thorncliffe.

Glencore Xstrata qualifie le mouvement de grève illégale, donnant aux travailleurs jusqu’au 4 juin à 16 heures pour faire appel. Le groupe Glencore Xstrata détient, en joint-venture avec Merafe, les mines sud-africaines de Helena, Magareng et de Thorncliffe.

La mine Helena de Glencore Xstrata

La mine Helena de Glencore Xstrata

Les mineurs sud-africains du groupe britannique Lonmin ont débrayé hier mardi, interrompant la production de platine à la mine de Marikana près de Rustenburg. Les mineurs dénoncent que leur entreprise continue de tenir compte du Syndicat national des mineurs (NUM) alors qu’il a été supplanté par Amcu, un syndicat plus récent et plus radical. Selon un pointage rendu public par la direction jeudi, Amcu représente désormais 70% des mineurs de Lonmin, contre 20% pour le NUM. Les syndicalistes d’Amcu ont été tenus à l’écart des discussions concernant le plan social annoncé vendredi par le numéro un mondial du platine Anglo American Platinum (Amplats). Ce plan prévoit la suppression de 6000 emplois, essentiellement dans le bassin de Rustenburg.

Au cours du week-end, le coordinateur régional d’Amcu Mawethu Steven, dit aussi « Steve », a été abattu par des inconnus, et deux autres hommes ont été tué par balles par des individus disant rechercher un autre syndicaliste appartenant au NUM. Le syndicaliste devait témoigner devant la commission d’enquête sur les violences de l’an dernier, qui poursuit ses auditions depuis plusieurs mois à Rustenburg pour faire la lumière sur les circonstances de la tuerie de Marikana du 16 août 2012, la police avait ouvert le feu et abattu 34 mineurs en grève.

Afrique du Sud: Syndicaliste assassiné, mine en grève

La police sud-africaine a tiré des balles en caoutchouc contre des travailleurs en grève de la mine de charbon Shanduka Coal Graspan mardi. La police accuse les grévistes d’avoir voulu forcer les barrages avec des engins de terrassement. Sept travailleurs ont été admis à l’hôpital et neuf ont été arrêtés. Le débrayage Shanduka ajoute à l’agitation ouvrière croissante dans les charbonnages d’Afrique du Sud. Les grèves pourraient affecter l’approvisionnement en électricité. Shanduka Coal, en partie détenue par la multinationale Glencore, a déclaré la grève était illégale et une violation des contrats des employés. Le conflit de travail dans l’industrie du charbon a commencé à la mine appartenant à la société Exxaro il y a deux semaines. Exxaro a déclaré mercredi qu’il pourrait renvoyer les 3.200 mineurs qui participent à la grève illégale s’ilss refusaient de retourner au travail la semaine prochaine. La mine d’Exxaro avait aussi été le théâtre d’incidents cette semaine entre grévistes et policiers.

Afrique du Sud: Les mineurs affrontent la police

Treize personnes ont été blessées lundi lors d’affrontements à la mine de Siphumelele exploitée par Anglo American Platinum (Amplats) à Rustenburg dans le nord de l’Afrique du Sud. Quatre permanents du grand Syndicat national des mineurs (NUM), mis en cause par des militants du syndicat rival Amcu, se sont retrouvés encerclés par une foule hostile d’un millier de mineurs. Pour les protéger, les vigiles de la mine sont intervenus. Un total de treize employés de la mine dont quatre vigiles ont été blessés, certaines par des machettes et des objets contondants, tandis que d’autres ont été touchées par des balles en caoutchouc tirées par la sécurité.

Afrique du sud: 13 blessés chez Amplats

Un homme de 23 ans est décédé à l’hôpital par un la police dans la région viticole de De Doorns, mardi. Il a été tué par l’impact d’une balle en caoutchouc dans la tête. Les travailleurs agricoles sont mis en grève l’an dernier pour réclamer une hausse de leur salaire journalier et un programme de réforme foncière. La grève a été suspendue en décembre, mais a repris le mercredi de la semaine dernière. Au moins 167 personnes avaient été arrêtées depuis le mercredi de la semaine dernière. Lors de la seule journée de lundi, 42 personnes ont été arrêtées, principalement pour « violence publique », et 13 hospitalisées.

Afrique du Sud: Un mort dans la grève des ouvriers agricoles