Vendredi 7 février, la 16e chambre de la cour d’appel de Bruxelles a commencé à siéger, à raison de trois audiences par semaine, le mercredi après-midi, le jeudi matin et le vendredi matin. Présidée par la juge Sophie Leclercq, cette nouvelle chambre correctionnelle vise à réduire l’engorgement des chambres correctionnelles francophones de la cour d’appel de Bruxelles. Cette chambre traitera des mêmes matières que les 12e et 14e chambres à savoir toutes les matières pénales exceptés les délits financiers, traités par la 11e chambre.

La palais de justice de Bruxelles

Ce mardi 25 février matin, 3 membres de la CLAC (Collectif de Luttes Anti-Carcérales) ont été évacués par la police alors qu’ils tenaient une permanence devant les portes de la prison de Forest. Une heure après un premier passage pour constater (et repartir sans rien dire), la police est revenue avec l’ordre de dégager la permanence. C’est le directeur de la prison qui a contacté le bourgmestre de Forest, Stéphane Roberti (ECOLO), qui a lui-même envoyé une patrouille de police. La police a invoqué le règlement communal sans plus de précision pour justifier l’expulsion. Il n’y a pas eu d’interpellation. Les membres de la CLAC, qui tiennent régulièrement des permanences pour discuter et offrir un café aux familles et ami·e·s des détenu·e·s, avaient déjà eu leurs identités contrôlées et reçu des injonctions à s’éloigner de la prison de quelques dizaines de mètres lors des permanences précédentes, mais c’est le première qu’elle est expulsée.

La CLAC organisera un « Slowdating anti-carcéral » ce 22 mars à l’Accroche (72, avenue pont de luttre, 1190 Forest) de 16h à minuit. Ateliers, animations, stands, présentation des collectifs qui luttent autour de la prison, repas, concerts,…

Slowdating anti-carcéral de la CLAC

Slowdating anti-carcéral de la CLAC

Il y an an, la Défense avait essuyé des critiques pour avoir restreint l’usage du téléphone portable à ses soldats devant être déployés en Estonie dans le cadre de l’opération « Enhanced Forward Presence » de l’Otan. Suite à cela, l’exercice « Cyber Winter » a été organisé le 14 février dernier dans à Érezée [province de Luxembourg], avec des capacités déployées par le Service Général du Renseignement et de la Sécurité. Selon le scénario retenu, des équipes du Bataillon de Chasseurs ardennais devait s’infiltrer et récupérer des données dans la mémoire d’un ordinateur. Puis elles avaient ensuite à s’exfiltrer. Les militaires pouvaient utiliser leur téléphone personnel pour s’orienter et recevoir des instructions… Mais ils ignoraient que des moyens allaient être mis en oeuvre pour les identifier via leur identifiant physique stocké dans la carte réseau de leur gsm.

Il n’en fallait pas plus pour faire échouer la mission d’exfiltration. Toutes les tentatives se sont soldées immanquablement par un échec. Les e-mails des militaires infiltrés, leurs profils sur les réseaux sociaux, l’usage des messageries instantanées ou la puce GPS de leur smartphone ont été piratés La force chargée de faire échec à l’exfiltration des équipes du Bataillon de Chasseurs ardennais a pu compter sur un nouveau dispositif, appelé « Cyber Gun ». Développé en interne par la Défense belge, il s’agit d’une sorte de radar qui signale la direction précise de la signature électronique d’un smartphone identifié. Aussi, est-il avancé dans le compte-rendu de l’exercice « Cyber Winter »: « dans ces conditions, avoir le téléphone dans sa poche suffit pour être capturé. »

Le cybergun développé par la Défense

Environ 150 personnes ont manifesté lundi devant l’ambassade du Royaume-Uni à Bruxelles en soutien à Julian Assange, en marge de l’ouverture du procès à Londres où sera examinée la demande d’extradition des Etats-Unis. Les manifestants criaient leur opposition à son extradition à coups de slogans, banderoles et pancartes. Ils ont fait du bruit à l’aide de casseroles ou de sifflets pour se faire entendre du personnel de l’ambassade. Il s’agissait du 46e rassemblement du Comité Free Assange Belgium, qui se mobilise tous les lundis entre 17h00 et 18h30 sur la place de la Monnaie ou en face de l’ambassade britannique, et ce depuis l’arrestation du lanceur d’alerte le 11 avril dernier. La première session du procès durera jusqu’à vendredi puis s’interrompra pour reprendre pendant deux à trois semaines en mai. En 2010, WikiLeaks avait publié des documents secrets de l’armée américaine, révélant des exactions commises pendant les guerres menées en Afghanistan et en Irak après les attentats du 11 septembre 2001. Son fondateur Julian Assange est aujourd’hui détenu à la prison de haute sécurité de Belmarsh, dans le sud de Londres.

Le rassemblement de Bruxelles

La CLAC (Collectif de Lutte Anti-Carcéral) organise un slowdating anti-carcéral le dimanche 22 mars à partir de 16h. Différentes activités, seront proposées ainsi qu’une présentation du collectif. L’événement se terminera par un repas suivi de concerts. Il aura lieu à L’accroche (72, avenue pont de luttre, 1190 Forest). Plus d’infos ici.

Slowdating anti-carcéral de la CLAC

Slowdating anti-carcéral de la CLAC

Plusieurs militant·es avaient réalisé des tags contre le TTIP et le CETA sur tout les ponts et tunnels de Bruxelles. Trois de ces personnes se sont faite arrêtées et doivent maintenant 9150 euros d’amendes. Une cagnotte de solidarité a été lancé. Pour y participer, vous pouvez verser de l’argent sur le compte BE96377092496005 avec la communication « TTIP gave over ».

TTIP Game Over

Vendredi 28 février, le Centre Polyculturel Résistances (CPCR) organise un événement pour soutenir les syndicalistes menacés par la justice. L’événement se tiendra dans les locaux du CPCR (rue Jonruelle n°11, 4000 Liège). Il commencera à 18h par des échanges autours de la liberté syndicale en Belgique au XXI siècle et se poursuivra par une soirée festive à partir de 21h.

Belgique : Soirée de soutien aux syndicalistes menacés par la justice

Ces derniers jours, la police turque a doublé la prime promise pour la capture de Bahar Kimyongur qui s’élève désormais à 340 000 euros. Les autorités turques poursuivent ainsi leur acharnement contre ce militant qui figure depuis 2018 sur la liste des personnes les plus recherchée de Turquie (voir notre article). Avant cet ajout à la liste, il avait été les poursuivi et emprisonné dans le cadre de l’affaire DHKP-C. Il avait ensuite été frappé par un mandat d’arrêt international émis par la Turquie en 2006. Le 22 août 2014, Interpol avait officiellement retiré la « notice rouge » le visant.

Prise de parole de Bahar Kimyongür

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En septembre 2017, un nouveau corps de sécurité, la Direction de la sécurisation (DAB), a été créé pour reprendre les missions des militaires dans les rues et mettre fin à l’opération Vigilant Guardian. Lancée un 17 janvier 2015, cette opération devrait s’achever cette année. L’armée, qui le demande depuis longtemps, pourra alors intensifier l’entraînement, exécuter plus d’opérations à l’étranger, et retrouver les compétences opérationnelles perdues par les militaires ces dernières années. L’opération a coûté au moins 200 millions d’euros financés par un fonds interdépartemental au niveau fédéral. Avec le dispositif actuel à savoir 420 militaires déployés sur le terrain, elle coûte en moyenne trois millions d’euros par mois. L’année la plus forte a été 2016, notamment à cause des attentats du 22 mars, avec le déploiement de 1.020 militaires en moyenne et un coût de 64,7 millions d’euros. Depuis le 5 mars 2016, les militaires belges apportent également leur aide pour sécuriser les centrales nucléaires dans le cadre de l’opération Spring Guardian, qui a mobilisé jusqu’à 140 militaires.

Le DAB, qui doit reprendre en totalité les missions de l’armée, n’est toujours pas pleinement opérationnelle et peine à recruter. Actuellement, la DAB compte environ 800 hommes sur les 1.600 qu’elle doit atteindre. Le recrutement externe est la principale source mais reste une déception. A peine 10 % des candidats peuvent en effet penser intégrer la DAB, soit quelques 500 personnes à ce jour. Les effectifs ont grossi au mois de janvier dernier avec le transfert de 288 hommes du Corps de sécurité du SPF Justice et de 35 membres du service de sécurité de l’aéroport de Bruxelles. Le reste devait venir des militaires mais le recrutement ne suit pas en raison de l’insuffisance en termes de cognitif, de condition physique, de condition de moralité, de 40% des candidats. Depuis le début de son déploiement en octobre 2018, la DAB a désormais la charge de surveiller une quarantaine de sites. Les centrales nucléaires étaient la première priorité. Celle de Tihange a été la première où les policiers ont remplacé les militaires. Depuis le 1er janvier, s’est rajoutée la centrale de Fleurus. La DAB est également déployée à l’aéroport de Bruxelles. La priorité est désormais mise sur la police des cours et des tribunaux. Les autres tâches seront: le transfert des détenus et la sécurisation des institutions nationales, internationales et européennes. La DAB devrait aussi constituer une réserve pour la sécurisation des centrales nucléaires. Les effectifs devraient afficher complets à la fin de l’année 2020 car pour l’instant, ils sont insuffisants pour reprendre toutes les missions des militaires.

Militaires devant la centrale de Tihange