Le premier procès d’un manifestant du mouvement des « gilets jaunes » à Charleroi avait lieu mercredi devant le tribunal correctionnel. Le prévenu, âgé d’une cinquantaine d’années, avait été arrêté le 27 novembre de l’année dernière pour des propos tenus sept jours plus tôt dans une interview télévisée accordée à la RTBF. Il est poursuivi pour incitation à la violence.

Lors d’une manifestation de « gilets jaunes » rassemblés près de l’usine Total à Feluy, le 20 novembre 2018, avait déclaré aux journalistes: « Faut nous aider ou alors on va s’aider nous-mêmes. On n’a que ça à faire. C’est foutre le feu à tout, tout casser pour qu’ils comprennent ». Pour ces propos, il avait été interpellé à son domicile de Manage et placé pendant 24h00 en garde à vue. Son procès, qui fait l’objet d’une procédure accélérée, se tenait ce mercredi devant le tribunal correctionnel de Charleroi. Le jugement est attendu le 6 février prochain.

Gilets jaunes à Feluy

Gilets jaunes à Feluy

Jeudi 10 janvier, le gouverneur du Hainaut décrétait une interdiction des rassemblements de plus 5 personnes à hauteur des postes frontières de la province. Cette mesure vise à contre-carrer les actions des Gilets Jaunes qui continuent aux fil de semaines. Un arrêté similaire avait déjà été pris fin décembre mais n’avait pas empêché des actions de se tenir (voir notre article).

Des gilets jaunes nassés à Bruxelles le 30 novembre 2018

Des gilets jaunes nassés à Bruxelles le 30 novembre 2018

À la veille de la grève nationale de 2016, Peter Terryn avait publié une sérigraphie sur son profil Facebook. C’était une photo des voies ferrées qui menait au camp de concentration d’Auschwitz. Un texte expliquait également en détail comment arrêter le trafic ferroviaire de manière simple (voir notre précédent article). Selon le procureur général, cela a créé une situation potentiellement dangereuse. « En expliquant la technique, les trains devraient subitement freiner ou même procéder à un freinage d’urgence ».

La défense de Peter Terryn avait demandé l’acquittement car aucun incident s’est produit, aucun train a été impliqué, et parce que les informations fournies dans la sérigraphie n’étaient en aucun cas secrets: elles peuvent se trouver également dans tous les moteurs de recherche. Le tribunal n’a pas suivi ce raisonnement et l’a condamné à six mois avec sursis de cinq ans et à une amende de 800 euros.

Peter Terryn devant le tribunal de Malines

Peter Terryn devant le tribunal de Malines

Un rassemblement pour la libération de Inan Dogan (révolutionnaire d’origine kurde et réfugié en Belgique arrêté en Allemagne sur demande de la Turquie), a réuni quelques solidaires devant l’Ambassade d’Allemagne à Bruxelles ce mercredi (voir photo). Un nouveau rassemblement aura lieu ce vendredi 11 janvier de 11h à midi, toujours devant l’ambassade allemande, Rue Jacques de Lalaing 8, à Bruxelles.

Devant l’ambassade d’Allemagne à Bruxelles

Une soixantaine de personnes ont manifesté ce 9 janvier devant le Consulat de France, répondant à l’appel du Mouvement des Femmes Kurdes d’Europe et de l’Union des Femmes Socialistes (SKB). Sakine, Rojbin (Fidan) et Leyla sont trois militantes kurdes, exécutées à Paris dans une opération orchestrée par les services secrets turcs (MIT). L’assassin est mort en prison d’une légionellose quelques semaines avant la date prévue du début de son procès. Le début du procès avait été retardé plusieurs fois. Cinq ans après ces assassinats, ni exécutants ni commanditaires n’ont été inquiétés alors que la responsabilité turque est avérée et reconnue.

Après avoir scandé « Justice pour Sakine, Rojbin et Leyla », « Erdogan assassin, Macron complice » et « Jin Jiyan Azadi » (« Femme Vie Liberté »), deux interventions ont été faites au micro, la première du mouvement kurde et la seconde du Secours Rouge. Notre intervention a rappellé la connivence entre les autorités européennes et impérialistes avec le régime turque et réaffirmé la solidarité du camp révolutionnaire européen avec la résistance kurde, dont le PKK.

Une grande manifestation aura lieu à Paris ce samedi pour commémorer les 5 ans de cette exécution. Des délégations du Secours Rouge International seront présentes.

60 manifestants pour Sakine, Rojbin et Leyla

Mobilisation à Paris

60 manifestants pour Sakine, Rojbin et Leyla
Mobilisation à Paris

Inan Dogan est un militant communiste kurde originaire de Dersim et habitant à Liège, il est réfugié depuis 2010 en Belgique. Il a été arrêté en Allemagne ce 15 décembre en vertu d’un mandat Interpol demandé par la Turquie, alors qu’il se rendait aux mobilisations de solidarité pour Musa Asoglu à Hambourg. La Turquie l’accuse d’appartenir au DHKP-C (Parti-Front révolutionnaire de libération du peuple). Le 18 décembre il a été présenté devant le juge qui a décidé de le garder en détention pour quatre mois, alors que la Turquie doit transmettre son dossier d’accusation dans les 40 jours. Inan Dogan a commencé une grève de la faim dès son arrestation.

Rassemblements ce mercredi et ce vendredi à 11 heures devant l’ambassade d’Allemagne, rue Jacques de Lalaing 8/14, 1040 Bruxelles (métro Maelbeek)

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Il y a 17 ans, le 11 janvier 2002, une base militaire américaine à Cuba fut transformée en prison. La prison de Guantanamo Bay, fut établie hors du territoire des États-Unis, dans une zone coloniale où les lois nationales et les conventions humanitaires internationales ne s’appliqueraient pas. Dès juillet 2004, des inspecteurs de la Croix Rouge dénoncent les mauvais traitements infligés aux prisonniers, mais ce n’est qu’en décembre 2014 qu’une commission du sénat américain sort un rapport accablant sur le programme d’interrogatoire et de torture de la CIA à Guantanamo.

À partir de 2007, le sénateur Barack Obama propose de fermer Guantanamo. Élu président, il signe, le 22 janvier 2009, un décret pour fermer la prison dans l’année. Il remplace la pratique d’enlèvements vers Guantanamo (sans la fermer la prison) par des exécutions extra-judiciaires au moyen de drones. Aujourd’hui, non seulement des dizaines de détenus sont toujours à Guantanamo mais une proposition va être soumise au Congrès américain pour financer la construction de trois nouvelles ailes de la prison.

Ce vendredi 11 janvier, à Bruxelles, un rassemblement fera écho à la manifestation de de Washington et d’autres villes du monde pour exiger la fermeture de Guantanamo. Les organisateurs demandent de porter un vêtement orange, couleur symbole des détenus de Guantanamo. Rassemblement en face de l’ambassade des USA 27 boulevard du régent (côté opposé de la rue) Métro Arts-Loi, vendredi 11 janvier de 17H00 à 19H00.

Rassemblement à Washington

Rassemblement à Washington

Mercredi 9 janvier 2013, les militantes kurdes Sakine Cansiz, Fidan Dogan (Rojbîn) et Leyla Saylemez étaient froidement exécutées d’une balle dans la tête dans les locaux du Centre d’Information du Kurdistan à Paris. L’enquête menée en France a révélé que le meurtrier présumé, Ömer Güney, arrêté quelques jours après le crime, avait agi pour le compte des services secrets turcs, comme le confirme le réquisitoire du Procureur de la République dans cette affaire. La mort, le 17 décembre 2016, a empêché la tenue d’un procès public qui aurait permis de juger non seulement l’exécutant, mais aussi, et surtout, le commanditaire, l’Etat turc.

Comme chaque année, depuis six ans, des manifestations seront organisées pour commémorer la mémoires des 3 militantes et exiger que justice soit faite.

Événement facebook

Un bus au départ de Bruxelles est organisé le samedi matin (départ 1h du matin) pour se rendre à la manifestation. Pour les personnes interressées, veuillez-nous contacter par email (srapapc@gmail.com) ou via message privé sur le facebook du Secours Rouge. Date limite pour nous contacter pour le bus, mardi 8 janvier 20h.

Marche pour Sakine, Rojbîn et Leyla, le 12 janvier 2019

Marche pour Sakine, Rojbîn et Leyla, le 12 janvier 2019

Aujourd’hui quatre Gilets Jaunes comparaîtront devant le tribunal correctionnel (francophone) de Bruxelles. Trois d’entre elles sont suspectées d’avoir participé aux affrontements lors de la manifestation du 30 novembre (voir notre article). Le quatrième a quant-à-lui été interpellé le 8 décembre dans le cadre d’un deuxième rassemblement (voir notre article). L’un d’entre eux est accusé de rébellion et coups et blessures volontaires infligées à un agent de police. Les autres sont accusés d’avoir jeté des pierres vers la police.

Arrestation lors d’une manifestation des gilets jaunes à Bruxelles (archive)

Pour l’acte VII plus d’un mois et demi après le début du mouvement, les « gilets jaunes » ont moins mobilisé. A Marseille comme à Bordeaux, où des heurts ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre. A Paris, où 57 personnes ont été interpellées et 33 placées en garde à vue, plusieurs centaines de « gilets jaunes » sont venus conspuer les «journalistes collabos» à proximité des locaux de BFMTV et de France Télévisions. Des heurts ont aussi éclaté à Rouen, où la porte de la banque de France a été incendiée, et à Nantes, où les premiers tirs de grenades lacrymogènes ont fusé dès le départ du cortège.

A Metz, des manifestants ont jeté des pavés et grilles d’égouts sur les forces de l’ordre et à Lille, où les précédentes manifestations s’étaient déroulées dans le calme, plusieurs personnes ont été blessées. Des incidents ont également eu lieu à Toulouse. Sur les autoroutes, seuls quelques échangeurs ont été fermés et quelques opérations péage gratuit menées. Dans un courrier adressé aux préfets samedi, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a demandé à la «libération complète et définitive» de la centaine de ronds-points encore occupés.

Malgré l’arrêté pris par les autorités belges et françaises interdisant tout rassemblement de plus de cinq personnes à hauteur des postes-frontières en Hainaut, des manifestants français en gilet jaune ont filtré la circulation à la frontière entre la Belgique et la France à Honnelles, en direction de Bavay. En Belgique, des actions ont été menées samedi sur le site commercial des Grands Prés à Mons et à Jemappes. Trois « gilets jaunes » belges ont été arrêté lors d’une action à la frontière avec les Pays-Bas, sur la E25. Et à La Haye, entre 150 et 200 « gilets jaunes » néerlandais ont manifesté et huit personnes ont été interpellées après des échauffourées.

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