Ce mardi 11 décembre, six leaders syndicaux ont été condamnés à deux ans et demi de prison avec sursis pour avoir manifesté lors d’un large mouvement de contestations et de grève nationale en 2014 (voir nos articles ici et ici). Quatre travailleurs de l’industrie du vêtement avaient été tués lors des affrontements et une vingtaine d’autres blessés. Le tribunal municipal de Phnom Penh a déclaré les dirigeants syndicaux coupables de quatre actes de violence et de dommages matériels lors de manifestations organisées dans la banlieue de Phnom Penh. Ils ont également été condamné à payer une amende de 35 millions de riels (± 7500 euros) à deux policiers qui auraient été victimes de violences.
Dans un désir d’apaisement, le premier ministre du Cambodge, Hun Sen, avait annoncé qu’il souhaitait améliorer son image auprès des critiques occidentaux par une série de gestes « conciliants » dont la libération sous caution ou à la suite d’une grâce, de prisonniers politiques, dont le chef du parti de l’opposition, Kem Sokha, accusé l’année dernière de trahison et qui est actuellement en résidence surveillée. Le président avait entre autre appelé les tribunaux à accélérer les poursuites contre les six dirigeants syndicaux ou même à retirer les accusations. Cependant, après l’annonce du verdict de mardi, l’un des accusés – Ath Thorn, dirigeant du Syndicat démocratique des travailleurs de l’industrie du vêtement cambodgien – a déclaré qu’il ferait appel, car malgré sa condamnation avec sursis, sa condamnation légale l’empêcherait d’assumer les fonctions de dirigeant syndical pendant toute la durée de la peine.
Pav Sina, un des six syndicalistes condamnés