Vendredi 13/12, des affrontements nocturnes ont eut lieu à Limassol, Larnaca et Nicosie, menant à des dizaines d’arrestations. Des heurts entre jeunes et forces de l’ordre ont conduit à des destructions de véhicules de police, de décorations de Noël, à des incendies de pneus et de poubelles. Les affrontements ont commencé vendredi soir, des jeunes ont lancé des pétards et des feux d’artifice pour fêter le 13 décembre, une date associée au numéro « 1312 » et à l’acronyme « ACAB », qui signifie « All Cops Are Bastards » ( voir article ici ) Des policiers qui tentaient de rétablir l’ordre ont été repoussés par des jets de pierres, des jets de fusées éclairantes et des lancés de matériel de pyrotechnie. Des unités anti-émeutes ont été déployées dans les zones de Prodromos, Feneromeni, Drosia et Agii Anargiri pour tenter de contrôler la situation.

Au total, 23 personnes ont été interpellées, 10 à Larnaca, 9 à Nicosie et 4 à Limassol. Samedi, le tribunal de Larnaca a placé en détention provisoire huit personnes, ils ont été relâchés après 48 heures d’enfermement. A Nicosie, cinq jeunes ont été inculpés, deux d’entres eux étaient en possession de pétards. La police de Larnaca examine les images de vidéosurveillance, et d’autres arrestations pourraient être effectuées au fur et à mesure que l’enquête se poursuit.

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La police chypriote a utilisé samedi un canon à eau et des gaz lacrymogènes pour disperser des centaines de personnes qui manifestaient dans la capitale Nicosie contre la corruption et les mesures anticoronavirus. Le rassemblement était interdit selon les mesures sanitaires. Les policiers ont été caillassés. Dix manifestants ont été arrêtés et six ont récolté des amendes pour violation des restrictions sanitaires. Un manifestant a été blessé suite aux effets des gaz lacrymogènes et un autre après avoir  été projeté au sol par le canon à eau. Les organisateurs du rassemblement dont des militants de gauche, antifascistes et syndicalistes, avaient appelé sur les réseaux sociaux à manifester pour dire « assez » à l’autoritarisme de l’Etat, à l’échec de la gestion de la pandémie et la corruption.

Le site chypriote d’Indymedia a été la cible de l’unité des crimes électroniques de la police suite à la publication le 11 juillet dernier d’un article satyrique contre le Ministre de la Santé et sa politique contre le cannabis médical. Le lendemain, des parents de l’auteur (également membre d’Indymedia) ont reçu des coups de fil de la police en les accusant de diffamation. Suite à cela, l’auteur Petros Evdokas a appelé la police pour souligner qu’il avait signé cet article en son nom propre, la police a profité du coup de téléphone pour relayer la demande personnelle du ministre de la santé de retirer l’article. Enfin, le 15 juillet, la police a perquisitionné le domicile de Petros et saisis ses deux ordinateurs, qualifiant l’article de « document frauduleux » et Petros coupable de « Fraude ».

L’affaire a vite fait parler d’elle, à tel point que le Ministre visé dit à présent « ne pas être allé au commissariat », que c’est « la police qui a insisté », et que lui même avait demandé que les ordinateurs ne soient pas saisis.

Des heurts ont éclaté aujourd’hui lundi devant le Parlement chypriote à Nicosie quand des centaines d’employés de la compagnie publique d’électricité qui manifestaient contre la privatisation des télécoms, de l’électricité et des ports ont tenté d’entrer de force dans le bâtiment. Les manifestants ont jeté des pierres, des fruits et des bouteilles en plastique contre les policiers alors qu’ils tentaient d’entrer dans le bâtiment où les parlementaires discutaient la loi sur la privatisation. Les manifestants sont parvenus à passer le premier cordon de police mais n’ont pu entrer dans le Parlement. Des policiers et des manifestants ont été légèrement blessés.

Des grèves ont également eu lieu dans les télécoms et les ports. Ce sont les premières depuis que Chypre a dû recourir en mars 2013 à un prêt international de 10 milliards d’euros pour échapper à la faillite en raison de l’exposition de ses banques à la dette grecque. Ce prêt s’inscrit dans un plan de sauvetage aux conditions draconiennes: Chypre a dû liquider sa deuxième banque et restructurer la première et s’engager à des coupes budgétaires drastiques et à des privatisations.

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