« Nous sommes habitués à combattre qui que ce soit. Nous avons toujours été de farouches opposants à l’empire américain », a déclaré l’état-major central des FARC, la principale dissidence des FARC, dans un texte transmis aux journalistes. « Nous n’accepterons aucune intervention militaire ni violation de la souveraineté colombienne. » Parallèlement à un renforcement militaire d’envergure, les États-Unis ont mené au moins dix frappes aériennes contre des navires dans les Caraïbes et le Pacifique Est, tuant au moins 43 personnes qu’ils accusent, sans preuve, d’être impliquées dans le trafic de drogue. Ces attaques sont largement considérées comme des exécutions extrajudiciaires et sont manifestement illégales. Le commandant de l’état-major central des FARC, Ivan Mordisco, est la personne la plus recherchée du pays, à la tête duquel se trouve le président Gustavo Petro, lui-même qualifié par Trump de « chef du trafic de drogue ». Jeudi, Petro a déclaré que toute agression terrestre constituerait « une invasion et une violation de la souveraineté nationale ». Le président vénézuélien Nicolás Maduro, lui aussi confronté à des menaces similaires de la part de Trump, a accusé la Maison Blanche de « fabriquer une nouvelle guerre sans fin ».

Vendredi 17 octobre, l’armée états-unienne a visé un bateau affilié à l’Armée de libération nationale (ELN) et fait trois morts. Il s’inscrit dans le cadre d’une expansion de l’opération militaire des États-Unis dans la mer des Caraïbes, où sont déployés des navires de guerre états-uniens, au large du Venezuela, depuis le mois d’août. Cette nouvelle attaque porte à au moins sept le nombre de bateaux ciblés par les forces états-uniennes, et à au moins 30 le nombre de morts.

Le ministre colombien de la Défense, Pedro Sánchez, a confirmé le 26 août que 34 soldats avaient été enlevés après l’opération de dimanche dernier au cours de laquelle l’armée a tué « Dumar », un chef des dissidents de l’État-major central (EMC), ainsi que 10 autres guérilleros de cette dissidence des FARC. Ces soldats ont été capturés dans la même zone rurale où les membres de l’EMC ont été tués dimanche dernier, alors qu’ils évacuaient la zone après l’opération militaire.

Les 57 militaires retenus par des habitants de la municipalité de El Plateado (voir notre article) ont été libérés lors d’une opération conjointe de l’armée et de la police colombiennes (photo), qui ont également capturé des ravisseurs présumés. La capture de ces militaires avait eu lieu dans le cadre de la grande offensive lancée par le président Gustavo Petro en 2024 pour reprendre le contrôle de cette zone connue sous le nom de Canyon du Micay, une offensive sans grand succès. La détention de militaires est une pratique courante dans les zones de conflit en Colombie pour dénoncer les effets de la sale guerre contre les civils — ces actions trouvent généralement une issue négociée. Des forces de guérilla soutiennent souvent, voire impulsent, ce genre d’initiatives.

Au moins 57 militaires ont été retenus dans le département du Cauca par des habitants locaux, avec l’appui de la guérilla, très certainement une dissidence des FARC. Il s’agit de quatre sous-officiers et 53 militaires de carrière. Ils ont été capturés dans le village de La Hacienda, municipalité d’El Tambo, département du Cauca, En mars, 29 membres des forces de sécurités avaient été capturés dans les mêmes conditions par le front Carlos Patiño, un groupe dissident des FARC (voir notre article), dans le district d’El Plateado, également dans le Causa. Ils avaient été libérés peu après (voir notre article)

En moins de 24 heures, 19 attaques à l’explosif ont été réalisées dans plusieurs régions de la Colombie, ciblant principalement les forces de sécurité. 14 attaques avaient déjà été enregistrées mardi matin entre 4h00 et 9h00. Deux d’entre elles auraient impliqué des voitures piégées, une autre une moto chargée d’explosifs. Tous les actes recensés visent des postes de police ou des membres des forces de l’ordre. Ces attaques surviennent quelques jours après la tentative d’assassinat du sénateur Miguel Uribe, pris pour cible par balles. L’état-major central des FARC (la principale dissidence des FARC) a revendiqué cette offensive. Le groupe dénonce notamment la présence militaire américaine en Colombie, qu’il accuse d’être positionnée en vue d’un plan de déstabilisation du Venezuela.

EDIT: Ce sont au total 24 attaques, sous forme de fusillades, d’explosions de drones ou de voitures et motos piégées. Cette attaques ont fait sept morts et 28 blessés.

Le 3 juin, la 15e Brigade de l’Armée colombienne, en coordination avec la Police Nationale et la Force aérienne, a engagé des combats dans le village Pueblo Nuevo, de la municipalité de Tadó, département de Chocó, contre des membres du Front Cacique Calarcá de l’ELN. Deux guérilleros présumés ont été tués et quatre autres capturés. Un sous-officier de l’armée a été tué dans la fusillade. Des armes, des grenades et des munitions ont été saisies.

Les troupes du Groupe de Cavalerie Mécanisée N° 5 Maza ont conduit des opérations de sécurité dans le secteur de San Gerardo, zone rurale de Cúcuta, département de Norte de Santander. Au cours de ces opérations elles ont tué un membre présumé du Front urbain Carlos Germán Velasco Villamizar, de l’ELN, et capturé un autre. Une arme de poing et des éléments de communication ont été récupérés par les militaires.

Ce lundi 12 mai, le ministère de la Défense de l’Équateur a annoncé le déploiement de plus de 1 500 militaires pour traquer les dissidents de la guérilla colombienne des FARC. 11 soldats ont été tués vendredi lors d’une opération visant l’exploitation minière illégale (notre article ici). Des membres des forces spéciales, des services de renseignement et de lutte contre le terrorisme seront chargés dans la forêt amazonienne de « localiser et de neutraliser les guérilleros ».

Des guérilleros d’une dissidence des FARC ont tué hier jeudi onze militaires équatoriens qui menaient une opération contre les mines d’or illégales dans la forêt amazonienne. Les militaires, qui appartenaient à la Brigada de Selva 19 Napo, auraient été attaqués par le « Commandement des Frontières » des FARC dans la région de l’Alto Punino. Le « Commandement des Frontières » est actif dans cette région à cheval sur les frontières entre la Colombie, le Pérou et l’Équateur.