Un enseignant autochtone, Jose Domingo Ulcue Collazo, a été tué lundi soir dans la ville de Santander de Quilichao, dans le département de Cauca, en Colombie. Sa mort fait de lui le 173ème militant social tué en Amérique latine en 2018. Et depuis le 1er janvier 2016, lorsque le gouvernement colombien et les ex-guérillas des FARC ont décidé de mettre fin aux hostilités, 478 dirigeants sociaux ont été tués.

Sur les 123 militants assassinés entre le 1er janvier et le 4 juillet de cette année, environ 80% étaient membres d’organisations paysannes ou autochtones. Environ 13% avaient des liens avec la culture de la coca, en particulier ceux qui travaillaient dans la substitution de cultures ou qui protestaient contre l’éradication forcée par l’État. Près de 15% des victimes étaient des femmes. Plus de 30 personnes étaient liées aux FARC, et beaucoup étaient affiliées à Marcha Patriotica, ou Colombia Humana, le parti de Gustavo Petro.

Jose Domingo Ulcue Collazos

Jose Domingo Ulcue Collazos

Avant-hier, dans le début de l’après-midi, des émeutes ont eu lieu à plusieurs endroits de Chapinero et de Teusaquillo, les étudiants de l’université du district de Bogota protestant en bloquant certaines routes. À la hauteur de l’avenue Circunvalar et de la 30e rue, le passage des véhicules était suspendu, après les affrontements entre les manifestants et les Escadron mobiles antiémeutes (Esmad). Il y a également eu affrontements et blocage de la circulation à la 40e rue.

Affrontements entre étudiants et ESMAD à Bogota

Affrontements entre étudiants et ESMAD à Bogota

Mercredi 3 octobre, Interpol, sur demande du gouvernement colombien, a publié un circulaire rouge contre un dirigeant de l’ELN. Cette circulaire exige la localisation et la mise en détention de Nicolás Rodríguez Bautista alias Gabino qui dirige la guerilla. Il est recherché après avoir été condamné par le système judiciaire colombien pour homicide et recrutement illégal.

Nicolas Rodriguez Bautista (alias Gabino)

Mardi 25 septembre le président colombien Ivan Duque a déclaré qu’il refusait que le Venezuela soit garant des négociations entre son gouvernement et l’ELN. Il accuse en effet le gouvernement vénézuélien de laisser l’ELN se déplacer librement dans son pays.

Le président colombien avait annoncé, il y a un mois, qu’il aurait besoin de trente jours pour évaluer les résultats des négociations réalisées entre l’ELN et son prédécesseur. Ce délais est désormais dépassé sans décision claire de sa part. Ivan Duque avait par ailleurs exigé la libération de l’ensemble des prisonniers de l’ELN avant de poursuivre de quelconques négociations. L’ELN avait jugé ces conditions inacceptables mais avait accepté de libérer 9 de ses 19 prisonniers en gage de bonne volonté.

combattants de l’ELN

combattants de l'ELN

Walther Arizala, alias Guacho, le dissident des FARC le plus recherché par la Colombie et l’Equateur, aurait été blessé hier samedi dans un affrontement avec l’armée colombienne à la frontière des deux pays. Les forces de sécurité tentent d’encercler la zone où il aurait été localisé. Un soldat colombien a été tué au cours de cette opération.

Walther Arizala

Walther Arizala

Mercredi 12 septembre, l’ELN a procédé à la libération de six prisonniers. Il s’agissait des 3 policiers, du soldat et des deux agents contractuels de l’État qui avaient été capturés le 3 août (voir notre article).

Ces prisonniers été détenus par le Front de guerre occidental Omar Gomez. Celui-ci a procédé à cette libération au milieu, selon lui, d’un important déploiement militaire et en dépit des difficultés et des obstacles mis par le gouvernement. Cette libération unilatérale n’a cependant pas modifié la position du nouveau président colombien, Ivan Duque, qui souhaite que l’ELN abandonne tous ses prisonniers avant d’entamer de quelconques négociations. L’ELN qui était parvenue à des accord partiels avec l’ancien gouvernement demande quant-à-elle le respect de ces accords et que les négociations puissent se poursuivre rapidement.

La délégation de l’ELN aux négociations de Quito (archive)

Vendredi 31 août, Oliver Herrera Camacho, président du comité d’action communautaire de Brisas del Guayabero, a été abattu à son domicile. Le dimanche soir, 2 septembre, Alirio Antonio Arenas, président du conseil municipal de la Convention, est, lui, assassiné dans le quartier de Belén par des hommes armés qui ont également blessé un autre homme sur les lieux de l’attaque.

Ces deux morts font monter à 158 le nombre de leaders sociaux assassinés depuis le début de l’année.

Alirio Antonio Arenas

Alirio Antonio Arenas

Lundi 27 août, six membres dissidents des FARC et trois membres de l’ELN ont été capturés lors de deux opérations distinctes. La première a eut lieu dans la région de Loma Grande. Plusieurs armes, du matériel de communication ainsi que des explosifs ont été saisis. La seconde opération, qui visait l’ELN s’est déroulée dans la région d’Antioquia.

Samedi 25 août, deux prisonniers de l’ELN avaient été libéré par l’armée. Par ailleurs, la libération des neufs prisonniers voulue par l’ELN (voir notre article) n’a pas pu se faire faute de coordination avec le gouvernement.

Combattants des FARC (archive)

Mardi 14 avril, l’ELN a annoncé qu’elle libérerait 9 de ses prisonniers dans les prochaines semaines. Ces 9 prisonniers (quatre militaires, trois policiers et deux civils travaillant pour le gouvernement) avaient tous étaient capturés durant le mois d’aout 2018 alors qu’ils traversaient différents endroits sous contrôle de la guérilla.

Pablos Beltran, chef de l’équipe de négociation de l’ELN a déclaré que des discutions étaient en cours avec la crois rouge internationale afin de déterminer un protocole pour les libérations. Ce protocole inclut la définition d’un espace dans lequel ni les forces gouvernementales, ni l’ELN ne pourront mener d’actions offensives les jours précédents les libérations. Ces discussion ne devraient pas durer plus de huit jours. Les libérations se font en échange de la poursuite des négociations avec le nouveau président Ivan Duque.

Pablo Beltrán

Pablo Beltrán

De violents affrontements ont eu lieu hier jeudi après-midi au siège de l’Université du district de Macarena, dans l’est de Bogota. Provoquant la fermeture de l’avenue Circunvalar. Ces affrontements ont duré quatre heures, durant lesquelles les manifestants ont fait usage de grenades artisanales. Il ne semble pas y avoir eu de manifestant blessé ou arrêté.

Les affrontements à Bogota

Les affrontements à Bogota