L’ELN a annoncé depuis Quito (Équateur) qu’elle acceptait le cessez-le-feu. Depuis février dernier, le gouvernement et l’ELN discutaient en Équateur en vue d’engager un processus similaire à celui des FARC. Pablo Beltran, le principal négociateur de l’ELN dans les pourparlers de paix avec le gouvernement colombien, a accepté le cessez-le-feu en Colombie. L’un des engagements, à la cessation des hostilités est d’arrêter les attaques contre les oléoducs. Ils confirment également la suspension des enlèvements et de l’installation de mines antipersonnel. Pour l’ELN, le cessez-le-feu signifie suspendre les opérations offensives et maintenir les positions défensives de leurs territoires.

Le vendredi encore, des affrontements avaient eu lieu dans le département du Cauca contre les membres du Front « Comuneros del sur » de l’ELN. Un soldat et deux guérilleros ont été blessés lors des affrontements entre des membres de l’ELN et les forces de sécurité du département du Cauca. Les affrontements du vendredi 18 août se sont produites lors d’une opération conjointe de l’armée, de la police et de la Force Aérienne.

Pablo Beltrán

Les affrontements entre les mineurs artisanaux et les forces anti-émeutes (ESMAD) se sont poursuivis à Segovia et à Remedios, dans le nord-est de l’Antioquia. Il y a quatre semaines que le mouvement de lutte a commencé, émaillé de nombreux incidents (voir notre article). Mardi après-midi, un manifestant âgé de 18 ans a été tué par balle dans le quartier de Reversadero, dans des circonstances encore non éclaircies. A Segovia, les barrages dressés par les mineurs ont créé des pénuries et paralysé la ville, les écoles et les commerces sont fermés. Les mineurs luttent pour le maintient de leurs petites exploitations artisanales et contre la perspective de concessions faites à une multinationale minière, la Gran Colombia Gold, pour exploiter les gisements locaux. Gran Colombia Gold a déjà acquis 36 contrats d’exploitations et emploie 2 500 mineurs.

Colombie: Un mort dans les manifestions de mineurs de l’Antioquia

Trois militaires ont été blessés à Tame, dans l’Arauca, lundi soir. lorsque les guérilleros de la « Commission Martha Elena Barón » du Front « Domingo Lain Saenz » de l’ELN ont fait exploser un IED à leur passage. Les militaires ont été blessés par des éclats, dont un sous-officier qui a été transporté à l’hôpital San Antonio à Tame. Des forces de l’armée nationale ont été déployées dans le secteur.

Des renforts militaires ont été déployés sur la zone

Des renforts militaires ont été déployés sur la zone

Mercredi, deux guérilleros appartenant à la « Commission Rafael Blanco Flores » du Bloc Oriental e l’ELN, qui circulaient à bord d’un bateau sur la rivière Vichada, ont été interceptés et capturés par une forces mixte (Armée Aviation Marine) des forces armées colombiennes.
Jeudi, une forte charge explosive a explosé près du Commandement de la police dans la municipalité de Bello, au nord de Medellin. Il semblerait que l’explosion visait un bus chargé de 36 policiers anti-émeutes (ESMAD) revenant à leur base après la surveillance d’un match de foot, mais il n’y a eu aucun blessé.

Vendredi, la police a capturé, dans la municipalité de Bello, Carlos Alberto Sanchez Zapata, alias « Gonzalo » ou « Paisa », qui serait une des principaux dirigeant du Front « José María Becerra » de l’ELN. Il était notamment recherché pour « homicide aggravé à des fins terroristes ». Les autorités colombiennes l’accusent d’avoir notamment participé à l’attaque à la voiture piégée dans le quartier de Lomas de Grenada, à Popayan, en juin 2011, et l’attaquer à l’explosif, en novembre 2011, de l’Office des affaires ethniques autochtones de la 3e division de l’armée gouvernementale. Membre de l’ELN depuis 17 ans, il avait perdu trois doigts dans une explosion.

Carlos Alberto Sanchez Zapata

Carlos Alberto Sanchez Zapata

Les guérilleros de l’ELN, Victor Julio Durán Vaca, 31 ans, et Yair García, 36 ans, ont été tués dimanche dans une opération militaire menée par la 10e brigade blindée dans la zone rurale de la municipalité de La Jagua de Ibirico, département de Cesar, (nord de la Colombie).

Combattants de l’ELN

Combattants de l'ELN

Une équipe d’observateurs de la mission des Nations Unies, des membres de la police nationale et des les membres des FARC, qui participaient aux travaux de démantèlement d’une dépôt d’armes et de munitions des FARC, ont été pris dans une embuscade à 8H heure locale près de Caloto dans le département de Cauca (sud-ouest). Lors de l’attaque, un policier de 31 ans a été blessé. Il a été transporté à Cali et son pronostic est réservé. L’embuscade serait l’oeuvre des dissidents des FARC.

La mission de l’ONU en Colombie a annoncé fin juillet avoir vidé plus de dépôts caches d’armes des FARC dans le cadre de la dernière phase du désarmement de cette guérilla qui comptait plus de 7.000 combattants, mais a mis en doute son achèvement avant la date prévue du 1er septembre. La mission a précisé que la guérilla avait communiqué des informations sur 779 dépôts, bien que les FARC aient déclaré en compter plus de 900. Plusieurs centaines de membres des FARC ne se reconnaissent pas dans l’accord de paix signé avec le gouvernement du président Juan Manuel Santos et sont entrés en dissidence.

Agent de l’ONU pour le désarmement des FARC en Colombie

Agent de l'ONU pour le désarmement des FARC en Colombie

Des affrontements sérieux ont opposés hier les mineurs en grève depuis 12 jours à la police anti-émeute (ESMAD) dans la ville de Segovia, au nord-est du pays. Les mineurs avaient établi des barrages. Les affrontements ont causés d’importants dommages dans les infrastructures et le transport et la ville connait aujourd’hui des problèmes d’approvisionnement d’eau en raison des dommages causés au système d’adduction. 14 personnes ont été blessées. Les ESMAD se sont signalé une fois de plus par leur brutalité, attaquant la maison médicale, les médecins et les infirmières, et lançant des gaz lacrymogènes dans l’hôpital. 300 militaires ont été envoyés dans la ville pour maintenir l’ordre. D’autres affrontements ont eu lieu à Remedios.

Affrontements à Segovia

Affrontements à Segovia

La police nationale colombienne a capturé deux commandants de l’ELN dans les provinces d’Antioquia et de Bolivar. Au cours de la première opération policière, Luis Fernando Diaz Meza, alias « Luisito » ou « Barbao », a été capturé dans le village de Arenas Blancas, dans une zone rurale de la municipalité d’El Bagré (Antioquia). Il faisait l’objet d’un avis de recherche Interpol pour son rôle présumé dans la mort de quatre policiers lors d’une embuscade réalisée par l’ELN en 2014, et l’attaque d’un détachement de l’armée en 2012 qui s’était soldé par la mort d’un militaire. Avant d’être membres de l’ELN, Luis Fernando Diaz Meza a milité dans les FARC pendant plus de huit ans.

La deuxième opération de police a débouché sur la capture de Luz Marina Ortiz Vallejo, alias « Xiomara », commandante du Front Guillermo Ariza, qui fait partie du Front « Dario Ramirez Castro » de l’ELN actif dans le Bolivar et l’Antioquia. La commandante « Xiomara » aurait été arrêtée à son retour d’une conférence de l’ELN qui visait à renforcer l’idéologie et de la doctrine militaire des structures de guérilla dans le Bolivar et l’Antioquia. Elle avait été une première fois arrêtée en décembre 2010 dans la zone rurale de la municipalité de Norosí (Bolivar), comme membre de la Compagnie « Simón Bolívar » l’ELN. Assignée à domicile en mars 2011, elle était repassée à la clandestinité.

Combattante de l’ELN

Un militaire professionnel de la Task force anti-guérilla « Vulcano » a été tué dans un combat avec des guérilleros de l’ELN à Maracaibito, dans la zone rurale de Hacari, (province de Norte de Santander). C’est alors qu’un détachement de la brigade mobile n° 23 menait une action offensive contre la Compagnie « Commandante Diego » de l’ELN que le militaire a été tué.

Par ailleurs, trois membres de l’ELN ont été capturés par la police colombienne. Ils appartenaient au Front Manuel Vasquez Castano, actif dans les municipalités de Bolivar, Mercaderes, Almaguer, La Vega, Sucre, San Sebastian, Santa Rosa, Rosas et La Sierra. Ils sont notamment accusés de l’embuscade qui a coûté la vie à une policier (et qui en a blessé sept autres) dans le village de La Chorrera en 2011.

Combattant de l’ELN (archives)

José Antonio Núñez Moya, alias « Diego » avait rejoint les milices urbaines de l’ELN dans la ville de Ibague il y a 15 ans. Il a ensuite pris la responsabilité des activités militaires de l’ELN pour le canton de Libano. Il aurait été mandaté par l’ELN pour reconstituer le « Front bolchevique » qui a subi de rudes coups de la part des forces de répression.

Après plusieurs mois de recherches, les forces spéciales de la police, appuyées par des unités de la 5e division d’infanterie de l’armée, ont bouclé ce jeudi 13 juillet la municipalité de Rionegro (Antioquia) et arrêté le José Antonio Núñez Moya. On a retrouvé chez lui quelques armes de poing, des documents et du matériel explosif. Il a été transféré à la prison de Picaleña sous les accusations d’homicide aggravé, trafic, fabrication et la possession d’armes et vol qualifié et aggravé.

José Antonio Núñez Moya

José Antonio Núñez Moya