Le gouvernement colombien et la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie FARC ont annoncé hier mardi, qu’ils signeront jeudi le nouvel accord de paix au Théâtre Colon de Bogota qui sera présenté au Parlement (et plus soumis à referendum). L’opposition l’a d’ores et déjà rejetée, réaffirmant que certaines de leurs demandes n’étaient pas incluses dans la nouvelle version. Les modifications sont pourtant substantielles: les FARC ont beaucoup cédé, au point que l’accord de paix tient plutôt de la reddition sous condition.

Les peines restrictives applicables aux combattants démobilisés ont été précisées : ils ne pourront pas sortir du hameau qui leur aura été assigné. L’accord de paix ne sera pas inclus dans le bloc de constitutionnalité comme les FARC le souhaitaient pour le protéger contre les aléas politiques futurs. Le nouvel accord supprime presque toutes les références à la communauté lesbienne, gay, bisexuelle, transgenre et intersexe (LGBTI) qui avaient amené l’église catholique a militer contre le précédent. Et en ce qui concerne une réforme agraire, il est explicitement précisé que la propriété privée sera scrupuleusement respectée. Les grands propriétaires terriens peuvent respirer tranquilles.

Combattants des FARC (archive)

Un guérillero de l’ELN a été tué samedi lors de combats avec un détachement de la 7e division l’armée gouvernementale dans le département du Choco (nord-ouest). Connu (et recherché) sous les alias de « Luis » et d' »El Pastuso », il aurait été un des commandants du Front Cacique Calarca de l’ELN, responsable de la levée de l’impôt révolutionnaire. Les négociation de paix sont bloquées pour l’instant entre l’ELN et le gouvernement colombien qui exige comme préalable la libération de tous les prisonniers de l’ELN, notamment celle de l’ancien parlementaire Odin Sanchez prisonnier de l’ELN depuis avril dernier.

Les militaires emportent la dépouille de

Les militaires emportent la dépouille de

Des affrontements ont opposés des groupes de jeunes manifestants à la police anti-émeute (ESMAD) à proximité du siège de l’université La Macarena de Bogota. La grande avenue Circunvalar est fermée, provoquant de grands embarras de circulation. La police a déployé trois blindés pour contenir les manifestants.

Le déploiement des ESMAD hier jeudi

Le déploiement des ESMAD hier jeudi

Une opération de libération en Colombie d’un ex-député prisonnier de l’ELN a débuté a annoncé ce jeudi le chef de la délégation gouvernementale aux négociations avec la guérilla, Juan Camilo Restrepo. La libération de l’ex-député Odin Sanchez par l’ELN était considérée comme un préalable à la reprise des négociations de paix en cours avec le gouvernement colombien, qui a déjà conclu un accord de ce type avec la guérilla des FARC il y a quelques mois.

Odin sanchez, prisonnier de la guérilla

EDIT: L’annonce de la libération a été démentie.

Odin sanchez, prisonnier de la guérilla

Des manifestants masqués issus de l’Universidad del Atlántico (UDEA) ont bloqué la route 51B et des routes du campus de Medellin (Antioquia) et distribué notamment des tracts signés par le parti communiste clandestin colombien. Des pneus ont été enflammées et des distributeurs de billets détruits. L’action a été faite en mémoire des quatre étudiants tués il y a dix ans, le 24 octobre 2006, lors d’une manifestation pour l’éducation publique.

A Medellin avant-hier

A Medellin avant-hier

Le président colombien Juan Manuel Santos a annoncé, jeudi 13 octobre, qu’il prolongeait jusqu’au 31 décembre, le cessez-le-feu conclu avec les FARC. Celui-ci expirait initialement le 31 octobre. Le chef de l’Etat a précisé qu’il espère trouver avant cette échéance « un nouvel accord » de paix. Le 28 août, les FARC avaient décrété la suspension définitive des hostilités avec Bogotá, dans la foulée de l’accord de paix conclu avec le gouvernement pour mettre fin à cinquante-deux ans de conflit armé. Mais, le rejet par référendum de ce pacte, le 2 octobre, avait plongé le pays dans une crise et remis en cause la trêve.

La signature de l’accord de paix à La Havane

La signature de l'accord de paix à La Havane

L’ELN et le gouvernement de Colombie ont annoncé hier lundi qu’ils débuteraient le 27 octobre des négociations de paix officielles. A partir du 27 octobre, les deux camps s’engagent à tout faire « pour créer un environnement favorable à la paix », huit jours après le rejet inattendu par référendum de l’accord de paix signé le 26 septembre par les FARC (voir notre article). L’ELN a libéré le même jour un prisonnier civil, remis au CICR (Comité international de la Croix-Rouge) dans le département d’Arauca, à la frontière du Venezuela. C’est le troisième prisonnier que l’ELN relâche en deux semaines, sur les quatre qu’elle détenait d’après des estimations officielles.

ELN

ELN

Au référendum d’approbation des accords de La Havane négociés entre le gouvernement et les FARC, le «Non» s’est imposé avec 50,21% contre 49,78% en faveur du «Oui». Près de 34,9 millions d’électeurs étaient appelés à répondre à la question : «Soutenez-vous l’accord final d’achèvement du conflit et de construction d’une paix stable et durable ?», titre du document de 297 pages issu de près de quatre ans de pourparlers. Ce rejet était inattendu, la plupart des sondages donnant le «Oui» en tête, avec 55% à 66% des intentions de vote, selon les dernières enquêtes publiées. La participation n’a été que de 37,28%. Mais depuis 1958, elle s’établit généralement entre 33% et 58,47%.

Cette consultation, non obligatoire, avait été voulu par le président Manuel Santos afin de donner la plus large légitimité possible à l’accord signé le 26 septembre. La droite, emmenée par l’ancien président Uribe, lié aux paramilitaires, avait mené une violente campagne dénonçant la « trahison » du président Santos, son « laxisme », et la perspective d’une participation des guérilleros démobilisés à la vie politique débouchant sur un « castro-chavisme ». Le cessez-le-feu bilatéral et définitif, observé depuis le 29 août, reste en vigueur.

Manifestation de la droite nationaliste contre le processus de paix

Manifestation de la droite nationaliste contre le processus de paix

Une opération militaro-policière a permis l’arrestation, à Tabetas, de deux guérilleros de l’ELN. Le premier était connu et recherché sous alias de ‘Fercho’, et serait le commandant de la commission « Martha Cecilia Pabon » de l’ELN, l’autre est un jeune militant de 19 ans.

Les zones d’implantation de l’ELN

Les zones d'implantation de l'ELN

Deux guérilleros présumés du Front « Efrain Pabon Pabon » de l’ELN ont été capturés dans une opération conjointe entre l’armée, la police et le ministère public. Ils ont été transféré à la Prison Palogordo à Giron. Ils sont accusés d’avoir incendié un bus de la compagnie Cotrans, le 13 septembre, sur la route entre Concepción et Cerrito (Santander). Un petit groupe d’une dizaine de guérilleros opérant en civil est actuellement actif dans la région de Garcia Rovira. Ce groupe fait partie du réseau de soutien de la « Commission Martha Cecilia Pabon », qui dépend du Front « Efrain Pabon Pabon ». Ces six derniers mois, ils ont brûlé un bus, harcelé le poste de police de la municipalité de Concepción et monté des points de contrôle sur certaines routes dans le Garcia Rovira.

Les deux guérilleros présumés à leur arrestation

Les deux guérilleros présumés à leur arrestation