La répression anti-syndicale en Corée s’est aggravée quand le gouvernement a effectué des descentes dans les bureaux des syndicats, conduisant à l’arrestation et à l’inculpation de nombreux syndicalistes. Cette répression a tragiquement abouti à l’auto-immolation du syndicaliste Yang Hoe-Dong. Depuis, la protestation le Syndicat coréen des métallurgistes (KMWU) contre la répression syndicale en Corée a pris de l’ampleur.

Plus de 100.000 travailleurs ont participé à une vague nationale de grèves pendant une douzaine de jours en juillet. Ils réclamaient notamment la réforme de la loi sur l’ajustement des relations syndicales et professionnelles et des augmentations de salaire pour tous les travailleurs et travailleuses, en commençant par une augmentation du salaire minimum. Il est en outre demandé le rejet du projet de semaine de travail de 69 heures, et l’arrêt de la répression syndicale par le gouvernement.

Yang Kyeung-soo, président de la Confédération Coréenne des Syndicats (KCTU), la plus grande fédération de syndicats indépendants du pays, qui compte un million de membres, a été arrêté le 2 septembre lors d’une descente de police dans son bureau de Séoul. Des centaines de policiers ont encerclé le bâtiment, où Yang Kyeung-soo s’était réfugié suite aux menaces d’arrestation, et forcé les portes. Un tribunal local avait émis un mandat d’arrêt pour violation des lois de distanciation sociale de Covid, suite à l’organisation d’un rassemblement dans le centre-ville de Séoul le 3 juillet dernier.

Ce jour là, la KCTU avait organisé un rassemblement dans le centre-ville de Séoul, appelant le gouvernement à lutter contre les inégalités aggravées par la pandémie, au gel des licenciements pendant la pandémie et des paiements directs en espèces pour les travailleurs et les indépendants. Le gouvernement n’a pas autorisé le rassemblement, mais environ 8 000 syndicalistes se sont quand même réunis, en respectant scrupuleusement les directives officielles de distanciation sociale. Après le rassemblement, seuls trois participants ont été testés positifs pour Covid, avec peu de preuves pour lier leurs infections au rassemblement.

Le système THAAD (Terminal High Altitude Area Defense), conçu pour intercepter les missiles balistiques à portée intermédiaire, est déployé par l’armée américaine, notamment en Corée.  Ce dernier déploiement se heurte à de fortes oppositions d’habitants de Seongju, où se trouva la base du THAAD, et d’une ville voisine, Gimcheon, qui estiment que ces armements menacent la paix dans la péninsule coréenne. L’armée sud-coréenne a affronté des dizaines de manifestants alors qu’elle tentait de livrer des matériaux de construction et des groupes électrogènes à la base THAAD à Seongju. Les autorités militaires avaient commencé la livraison tôt mercredi, à 7h30, mais les manifestants avaient déjà commencé à se rassembler près de l’entrée du site à 5h30. Au moins trois manifestants ont été transférés dans un hôpital voisin après les affrontements.

 

Des manifestants opposés à l’installation du bouclier antimissile THAAD (Terminal High-Altitude Area Defense) sur la base de Seongju, à 300 kilomètres au sud de Séoul, se sont affrontés à la police. Des douzaines de policiers et de manifestants ont été blessés. L’installations est critiquée d’une part par les habitants des environs qui redoutent que le système placé à proximité fasse de leurs domiciles une cible de choix en cas de guerre, d’autre part par ceux qui dénoncent la course aux armements dans la région. Ces quatre lanceurs viennent s’ajouter à ceux qui ont déjà été installés en Corée du Sud depuis le mois de mars. Ces développements s’inscrivent dans le contexte des récents tests balistiques et nucléaire du régime nord-coréen.

Affrontements à Seongju

Affrontements à Seongju

Des heurts ont éclaté à Séoul jeudi entre la police et des manifestants sud-coréens qui voulaient perturber la cérémonie d’ouverture d’une fondation pour les femmes contraintes à l’esclavage sexuel par l’armée impériale japonaise durant la Seconde guerre mondiale. Les deux pays ont conclu en décembre un accord « définitif et irréversible » aux termes duquel le Japon offre ses « excuses sincères » et verse un milliard de yens (7,5 millions d’euros) à une fondation afin d’aider les « femmes de réconfort » sud-coréennes toujours en vie. Cet accord est dénoncé par ceux qui dénoncent le refus de Tokyo de reconnaître sa responsabilité légale. « Vous ne pouvez faire taire les victimes avec de l’argent », ont lancé les manifestants lors de la cérémonie d’ouverture jeudi de la fondation. Certains ont réussi à forcer l’entrée de la fondation où devait se tenir une conférence de presse. Ils ont été évacués par la police.

Les incidents ce jeudi à Séoul

Les incidents ce jeudi à Séoul

Le leader de la Confédération coréenne des syndicats a fini par se rendre ce jeudi, soutenu par plusieurs centaines de partisans. Il était retranché depuis près d’un mois dans un temple bouddhiste de Séoul pour que la police ne procède pas à son arrestation. Hang Sang-Gyun est accusé d’incitation à la violence lors d’une grande manifestation (voir notre article), qui visait notamment à dénoncer la réforme du droit du Travail proposée par le gouvernement, un texte qui facilite le licenciement de salariés et plafonne les revenus des employés proches de la retraite. Ce n’est pas la première fois qu’un syndicaliste se réfugie dans un temple bouddhiste, où les policiers préfèrent ne pas rentrer pour ne pas choquer l’opinion publique.

Hang Sang-Gyun (second à partir de la droite)

Hang Sang-Gyun (second à partir de la droite)

Plus de 130.000 travailleurs, agriculteurs, étudiants et les citoyens ordinaires, certains avec des enfants et des membres de la famille, rejoint ce samedi 14 un rassemblement organisé par la Confédération coréenne des syndicats du commerce KCTU. Ce rassemblement pacifique était prévue depuis plus d’un an pour dénoncer la réforme du code du travail. La police a utilisé des gaz lacrymogènes et des canon à eau (mais avec des produits au poivremélqngé à l’eau) contre des manifestants exigeant la démission du président conservateur Park Geun-hye.
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Les agents ont également essayé d’arrêter le président du KCTU pendant qu’il parlait, mais les membres de la KCTU ont réussi à bloquer la tentative d’arrestation. Les manifestants sud-coréens ont tenté de marcher vers la Maison Bleue présidentielle après le rassemblement. La police mis en place d’énormes barricades avec des véhicules de police. De nombreux manifestants ont été blessés, paröi lesquels un vieux fermier de 69 ans qui a été soufflé au sol par les canons à eau.

Manifestant blessé à Séoul

Manifestant blessé à Séoul

Le quartier de Séoul connu grâce au tube « Gangnam Style » est l’objet d’une lutte entre les autorités coréennes qui veulent le transformer en une sorte de parc d’attractions, et les nombreux et populaires vendeurs ambulants. Le maire du quartier a prévu de modifier la zone pour attirer plus de touristes et en faire un luxueux emblème de la culture pop coréenne. Les traditionnels vendeurs de rue qui l’occupent ont déjà reçu des ordres de quitter les lieux et des bagarres ont lieu entre les petits vendeurs et les gros bras enagés par les autorités pour les d’expulser.

Kinect, le détecteur de mouvements de la console de jeu Xbox 360, a trouvé un nouvel usage en Corée du Sud. Jae Kwan Ko, programmeur, a créé un système permettant de l’utiliser pour surveiller la zone démilitarisée qui sépare la Corée du Sud et du Nord. Bien qu’il soit actif depuis août 2013, l’existence de ce système vient seulement d’être dévoilée. Pour des raisons de sécurité nationale, les informations concernant le programme sont relativement maigres. Il semblerait toutefois que le logiciel permette à Kinect de détecter les animaux et êtres humains qui traversent la frontière. Le programmeur entrevoit de nouvelles fonctionnalités à son logiciel telles que la possibilité de détecter le rythme cardiaque ou la chaleur.

kinect

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La police a déposé ce mercredi une demande de mandats d’arrêt contre neuf dirigeants syndicalistes de Korea Railroad Corp. (KORAIL), dont le chef du syndicat Kim Myung-hwan. Ils sont accusés d’avoir été à la tête du mouvement de grève qui a duré trois semaines, le plus long dans l’histoire de l’entreprise. Les syndicalistes en question se sont rendus volontairement à la police mardi après s’être réfugiés dans différents endroits pendant un mois, ignorant les appels de la police. Ils discutaient de diverses questions en suspens, telles que les mesures disciplinaires prises par la direction à l’encontre des syndiqués ayant participé à la grève, selon le syndicat de KORAIL.

Des milliers de syndicalistes font face à des mesures disciplinaires suite à leur participation à la grève. Malgré la création d’un sous-comité parlementaire destiné à empêcher la privatisation du secteur ferroviaire ayant mis fin à la grève, la police et les procureurs se sont engagés à poursuivre les chefs de file du mouvement gréviste.