Des enseignants ayant observé le mot d’ordre de grève lancé depuis le 8 avril par l’Intersyndicale du secteur éducation-formation (ISEF) ont été condamnés ou entendus par la police dans certaines localités du pays pour « atteinte à l’ordre public ». La section de tribunal de Lakota a condamné jeudi, à deux mois de prison avec sursis assortis d’une amende de 50.000 FCFA, les nommés Zouzou Gbégbé, Kouamé N’Dri Clément et Kouao Ehui Claver, tous trois enseignants à l’école primaire publique Kotchéri de Lakota.

Ils ont été reconnus coupables de trouble à l’ordre public par le tribunal, pour « avoir délibérément empêché leurs collègues non grévistes de travailler ». Dans le cadre de cette même grève de l’ISEF, trois autres instituteurs ont été entendus, vendredi, par la police à Tengréla qui les a ensuite relaxés, en attendant la suite d’une enquête administrative qu’elle a ouverte.

Hier, la police est intervenue dans le quartier d’Abobo à Abidjan pour libérer les voies occupées par des marchands ambulants. Plusieurs centaines de jeunes manifestants s’étaient rassemblés sur place pour s’opposer à cette opération d’évacuation. Dans un premier temps, les forces de l’ordre ont tenté de les disperser à l’aide de gaz lacrymogène, ce a quoi les manifestants ont riposté par des jets de pierre. Renforcée par l’arrivée en renfort de la gendarmerie et des soldats des Forces républicaines (FRCI), la police à ensuite procédé à des tirs de sommation et de nombreux coups de feu s’en sont suivis, blessant de nombreux manifestants.

Manifestation à Abidjan