La militante basque Aurore Martin, qui fait l’objet d’un MAE émis par l’Espagne et dont la tentative d’arrestation par la police française, mardi, avait avorté, est présente dans la manifestation organisée samedi à Bayonne contre le MAE. L’ensemble des partis et syndicats de gauche, ainsi que tous les partis nationalistes basques, étaient visibles à cette manifestation qui regroupait près de 3.000 personnes autour des cris en langue basque tels que « liberté pour Aurore » ou « Aurore à la maison ». Aurore Martin défilait en tête de cortège aux côtés de nombreux élus.

Aurore Martin à la manifestation

Aurore Martin à la manifestation

Le front de soutien à Aurore Martin dépasse aujourd’hui très largement la gauche indépendantiste du Pays Basque nord, depuis que la jeune femme ait fait l’objet d’une tentative avortée d’arrestation dans un appartement de Bayonne hier après-midi. A celles de formations politiques locaux de tous bords (à l’exception du front national) ou syndicales, de nouvelles voix ont fait entendre fortement leur refus de voir cette militante basque livrée aux autorités espagnoles qui ont lancé un MAE contre elle pour « participation à une organisation terroriste », quand lui sont reprochés deux prises de positions publiques et un article concernant son engagement politique pour l’indépendance du Pays Basque. De nombreux élus et citoyens refusent que le gouvernement français s’acquitte « techniquement » d’un ordre d’extradition vers l’Espagne d’une citoyenne française (où elle risque une peine de prison de 12 ans).

Ce mercredi après-midi à Bayonne, de nombreuses figures locales auront relayé leur refus d’une « intervention policière brutale », « un retour aux heures sombres de notre histoire » ou « une attitude non républicaine » quand, pour le droit national, cette citoyenne française n’a commis aucun délit mais exercé son droit d’expression politique, nullement jugé illégal en France. Samedi 25 juin à 17h, place des Basques à Bayonne, une manifestation est convoquée qui demandera « la liberté pour Aurore Martin », « le respect des droits civils et politiques au Pays Basque » et l’abrogation du mandat d’arrêt européen. Toujours libre, Aurore Martin exclut de reprendre le chemin de la clandestinité. Après les propos hier du Ministre de l’Intérieur Claude Guéant, qui a confirmé la volonté de procéder à l’exécution de son extradition vers l’Espagne, son arrestation reste de fait imminente et permanente. Actuellement un cordon de militants basques et de citoyens se tient aux abords de la rue des Basques de Bayonne où eut lieu la première tentative de quelques policiers de la section anti-terroriste de Paris.

Alors qu’elle est sortie de la clandestinité ce samedi, Aurore Martin a été la cible d’une opération policière destinée à l’arrêter cet après-midi. La militante basque française, qui vivait dans la clandestinité depuis le 21 décembre 2010 et promise à un transfert vers l’Espagne en vertu d’un mandat d’arrêt européen, se trouvait dans un appartement du centre-ville de Bayonne quand les forces de l’ordre sont arrivées pour l’arrêter. Contactée par une agence de presse, Aurore Martin a déclaré: ‘J’étais dans l’appartement de ma soeur, j’ai refusé de me rendre alors ils ont défoncé la porte. Six ou sept agents cagoulés m’ont transportée par les mains et les pieds du troisième étage au rez-de-chaussée’. Une quarantaine de militants, certains déjà sur place et d’autres venus après avoir été alertés. Une empoignade violente a eu lieu et les policiers ont décidés de lâcher prise pour aller chercher des renforts. Les militants sont donc parvenus à empêcher cette arrestation, et ont réussi à rejoindre un bar situé à proximité. Peu après, de nombreux cars de police se sont rassemblés aux alentours, mais à l’heure qu’il est (16h), un assaut de la police ne parait pas imminent.

Arrestation manquée d’Aurore Martin

EDIT: Finalement, les forces de police ont quitté les lieux peu après 16h30. Les autorités ont confirmé que l’opération avait été arrêtée au motif d’un ‘trouble à l’ordre public’.

Arrestation manquée d'Aurore Martin

Le collectif Contre Les Abus Policiers de Bordeaux propose une rencontre d’information dimanche 26 juin à partir de 13h Quai de Queyries, autour d’un pique-nique/auberge espagnole (chacun-e apporte ce qu’il/elle veut/peut), sur les dernières lois sécuritaires, la vidéo surveillance, le fichage etc… mais aussi sur les actions de résistance menées et à mener ici ou là. Toutes les associations, collectifs, individu-e-s désireux de venir témoigner de la violence et de la répression policière qu’ils/elles auraient subies Bordeaux sont invité-e-s à venir s’exprimer lors de prises de paroles libres.

Le blog du comité

France: Collectif contre les abus policiers

La militante basque française Aurore Martin, qui vivait dans la clandestinité depuis le 21 décembre pour échapper à l’exécution d’un MAE pour « participation à une organisation terroriste » (il s’agit en fait de participation à des activités politiques de Batasuna), est sortie de la clandestinité samedi pour participer à une réunion publique à Biarritz en présence du sénateur maire de la ville et de plusieurs élus.

Aurore Martin s’est exprimée dans une le cadre d’une journée mise en place par le collectif anti-MAE, dont la composition va bien au-delà de la gauche indépendantiste. Parmi les centaines de soutien apportés à la militante, celui du Syndicat national de la magistrature selon lequel, tel qu’il a été conçu, le MAE peut devenir « une dangereuse hérésie qu’il convient de dénoncer de façon d’autant plus urgent que la jurisprudence s’est durcie ».

France/Pays basque: Sortie de clandestinité pour Aurore Martin

Un membre présumé de l’ETA a été interpellé jeudi soir à Modane (Savoie), dans un train en provenance de Milan en Italie par la Police aux frontières (PAF). Iñaki Dominguez Atxalandabaso, âgé de 36 ans, était en possession de faux documents d’identité et de matériel informatique et électronique. Il fait l’objet d’un mandat d’arrêt européen. Il est cité dans une enquête judiciaire de mars 2010 comme étant soupçonné d’avoir donné une formation sur les explosifs à 13 membres des FARC trois ans plus tôt.

La présidente de CAPJPO, Olivia Zemor, a comparu pour « provocation à la discrimination raciale ou à la violence » vendredi devant le tribunal correctionnel de Paris pour avoir mis en ligne en juillet 2009 une vidéo tournée lors d’une manifestation dans un magasin Carrefour le 4 juillet 2009 à Evry (Essonne) appelant au boycott des produits israéliens. Cette action s’inscrit dans la campagne internationale « Boycott, désinvestissements, sanctions » (BDS) lancée par la société civile palestinienne pour lutter contre l’illégalité de l’exploitation économique par Israël des territoires occupés après 1967.

Une centaine de manifestants, s’étaient réunis devant le tribunal avant l’audience pour soutenir Olivia Zemor. Le jugement est mis en délibéré le 8 juillet.

16 postiers sont poursuivis en justice par des cadres de la Direction de la Poste des Hauts-de-Seine. Ce sont tous des représentants locaux ou départementaux des syndicats SUD et CGT. Ils risquent 5 ans de prison et 75.000€ d’amende.

Lors de la grève du printemps 2010, les postiers du 92 se sont mobilisés contre la mise en place de réorganisations qui entraînent à la fois une dégradation du service public, une augmentation des maladies professionnelles, des accidents du travail et des suicides, dans la plus grosse entreprise du pays. Les grévistes ont multiplié les initiatives afin de faire entendre leurs revendications et exiger l’ouverture de négociations, refusées obstinément par la Direction de la Poste pendant plusieurs semaines. En guise de réponse, la Direction a déployé de nombreux dispositifs sécuritaires : vigiles, police, huissiers…
Puis elle a mise à pied deux syndicalistes pour 9 et 18 mois, elle a également cherché à licencier un troisième, mais a essuyé un refus à la fois de l’Inspection du travail et du Ministre du travail. Pour finir, la Direction de la Poste tente de faire condamner comme « séquestration » de cadres une des manifestation des grévistes dans les locaux de la direction. Le procès aura lieu ce lundi 20 juin.

France: Procès contre les syndicalistes de La Poste pour « séquestration »

Le 6 juin au matin, trois voitures de la Sécurité de la ville de Paris ont été incendiées devant la Direction de la Prévention et de la Protection. Le communiqué dénonce notamment l’expulsion des Tunisiens occupant le 51 rue Bolivar (plusieurs d’entre eux ont été enfermés en centre de rétention puis déportés).

Dans la nuit du 24 juillet 2009, un Breton avait chanté Hécatombe, de Georges Brassens, depuis la fenêtre d’un appartement de Cherbourg, pour un public de trois policiers qui n’ont pas apprécié. Jugé vendredi 27 mai 2011, devant le tribunal correctionnel de Rennes, il a été condamné à un travail d’intérêt général de 40 heures, et devra aussi verser 100 € à deux policiers.

En réaction à cette condamnation, une quarantaine de personnes ont poussé la même chansonnette, ce mercredi 8 juin dans les rues toulousaines du tribunal au commissariat central. Bilan: 29 personnes interpellées, qui sont convoquées, entre le 9 et le 17 juin.