Philippe Santini, directeur général de la régie publique, à l’origine d’une « prise d’otage fictive » sur les cadres de son groupe, a finalement été condamné pénalement et de manière définitive par la chambre criminelle de la Cour de cassation le 7 avril dernier pour « complicité de violences aggravées, avec préméditation et usage ou menace d’une arme… »

Les 25 et 26 octobre 2005, Philippe Santini organise un séminaire au château de Romainville. Son comité de direction (13 personnes) pense assister à une classique réunion où l’on va débattre de la manière de mieux commercialiser les écrans de pub de France Télévisions. Vers 18 heures, la réunion est brutalement interrompue par l’irruption de neuf personnes cagoulées, armées de fusil, d’armes automatiques et de poing. Les preneurs d’otage sont en treillis et agressent verbalement les employés et se mettent à hurler : « Tout le monde à terre, les mains dans le dos, face contre terre ! » Ils se revendiquent des « Marins du syndicat des travailleurs corses » et exigent une rançon et la diffusion d’une cassette vidéo au journal de France 2 le soir même. Les employés sont menottés et on leur passe des cagoules. La directrice commerciale adjointe, prise de panique à l’idée d’être encagoulée car elle est claustrophobe, est évacuée en état de choc, elle est évacuée de la salle.

Il ne s’agissait que d’une « mise à l’épreuve face au stress », commanditée par Philippe Santini auprès d’une société (A.R.M.) composée d’anciens membres du GIGN. Mais les dégâts psychologiques sont considérables. La mise en scène devait durer deux heures. Elle a été écourtée à 1 h 15 car deux cadres, qui avaient tenté de prendre la fuite, ont été manu militari remis à leur place.

La suite managériale de cette mise en scène est intéressante. Un cadre, (le numéro 2 de la régie) a fait partie de ceux qui se sont rebellés contre les preneurs d’otage et qui ont tenté de s’enfuir. Lors du « debriefing », son comportement a été stigmatisé comme « susceptible de mettre en danger la vie d’autrui », et il a fait l’objet d’une évaluation et d’un score de performance jugé incompatible « par rapport aux compétences exigées aux besoins de l’entreprise afin de valider son évolution professionnelle en tant que responsable managérial »… Il a été licencié le 18 mai 2006 pour « profondes divergences de vue dans la stratégie et l’organisation de l’entreprise. » six mois après le séminaire. C’est lui qui a porté l’affaire devant les tribunaux.

Un meeting pour la libération des prisonniers révolutionnaires arabes aura lieu samedi 22 mai de 15 à 22 heures au Pianofabriek (salle Arenberg). Une information sur la situation des prisonniers politique et en Palestine sera présentée par le représentant du FPLP et on espère une intervention téléphonique du camarade Georges Ibrahim Abdallah (FARL) toujours détenu en France. Un concert de Bashir Al Maghrebi est également prévu.

Mikel Karrera Sarobe, présenté comme le ixième chef présumé de l’appareil militaire de l’ETA a été arrêté ce matin vers 6h15 dans un appartement de Bayonne. Il s’y trouvait en compagnie d’Arkaitz Aguirregabaria del Barrio qui a également été interpellé, ainsi que d’une femme de nationalité espagnole. Selon le ministre espagnol de l’intérieur, l’implication de Karrera Sarobe dans le convoi d’une camionnette bourrée d’explosifs saisie le 9 janvier à proximité de la frontière portugaise est avérée. Il affirme également qu’il est soupçonné d’avoir dirigé les attaques de l’ETA l’été dernier aux Baléares. Quant à Aguirregabaria del Barrio, il était le militant le plus recherché par la France, qui le soupçonne d’avoir participé à la fusillade avec une patrouille de police près de Paris le 16 mars. L’opération a été menée conjointement par la police judiciaire, le RAID et la Direction nationale antiterroriste, qui ont également saisi des armes et des documents dans l’appartement.

Mikel Karrera Sarobe

Dans le cadre du même dossier mais selon une autre source, un homme et une femme de nationalité française auraient aussi été arrêtés à Urrugna, en Pyrénées-Atlantiques.

Les Big brother Awards ont été créés en 1998, en Grande-Bretagne, le pays le plus vidéosurveillé au monde. L’objectif était de “récompenser” les institutions, et personnalités, s’illustrant en matière d’atteintes à la vie privée, ou de promotion de la surveillance. Les Big Brother Awards France ont été créé il y a 10 ans. Leur jury vient de remettre ses prix 2010, qui illustrent bien les tendances lourdes dans le domaine

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Big Brother Awards

Big Brother Awards

A Paris, environ 200 iraniens s’étaient rassemblés dimanche sur le parvis des Droits de l’homme du Trocadéro (sans autorisation préalable), en réponse à l’exécution de cinq prisonniers kurdes par les autorités iraniennes le matin même à Téhéran. Sur le coup de 17 heures, les manifestants se sont postés devant l’ambassade de la République islamique d’Iran à Paris, à quelques mètres de là (rue Iéna). Certains manifestants très en colère, et indignés par la barbarie du gouvernement iranien, ont alors inscrit les noms des prisonniers exécutés sur les murs de l’ambassade, puis y ont tagué des slogans révolutionnaires en français et en persan. Les manifestants ont également collé les portraits des cinq Iraniens pendus, puis s’en sont pris à la plaque de la représentation officielle ainsi qu’aux caméras de sécurité qui les filmaient. Les membres de l’ambassade ont eux répliqué avec des insultes puis les arrosant avec les tuyaux du jardin de l’ambassade. Quelques instants plus tard, un cordon de CRS mobiles s’est formé autour des manifestants. Une heure après, les policiers ont arrêté une centaine de manifestants qui ont été conduits au commissariat de la Goutte d’or, dans le 18ème arrondissement de Paris. Tous les manifestants ont été libérés en fin de soirée.

Depuis plus de dix ans, Vesalis, une start-up de Clermont-Ferrand, tente de mettre au point un logiciel de “maquillage virtuel“, afin de permettre aux femmes, en temps réel, de juger, dans un magasin, sur leur PC ou depuis leur téléphone mobile, si tel ou tel maquillage leur irait bien.

C’est en 2007 que le comité Richelieu, qui rassemble des PME innovantes, lui propose de se rapprocher du ministère de l’Intérieur, pour mettre au point un système de surveillance par reconnaissance faciale. A l’incitation du ministère de l’Intérieur, Vesalis tente depuis trois ans maintenant d’adapter son logiciel biométrique de reconnaissance faciale afin de pouvoir identifier, en temps réel, et au beau milieu de la foule, hooligans, terroristes, criminels et autres délinquants. Nom de code de ce projet : “Bio Rafale”. Le consortium Bio Rafale, piloté par Vesalis, réunit des laboratoires de recherches (Gipsa-lab/Dis à Grenoble, Lasméa à Clermont-Ferrand, Eurecom à Nice et Télécoms sud Paris), des partenaires industriels (IBM, Spie, Maya et Effidence), le Ministère de l’Intérieur et la Préfecture de Police de Paris.

Reconnaissance faciale

Pouvoir reconnaître un individu précis à partir d’un simple réseau de caméras de vidéosurveillance est une préoccupation pour laquelle les États-Unis mettent des millions de dollars depuis le 11 septembre… avec des résultats proches de zéro. En effet, pour qu’un système de reconnaissance de visage soit fiable, il faut que son taux de succès soit au moins de 70 %. Mais les expériences qui ont été mises en place, en grandeur réelle, à San Francisco ou à l’occasion du Superbowl n’ont atteint que 20% de taux de reconnaissance. C’est que les caméras de vidéosurveillance ne sont pas aussi précises que les photomatons. Or, la biométrie faciale a déjà bien du mal à identifier ceux qui, à l’instar de ces photos d’identité où nous sommes interdits de tout sourire (pour que les ordinateurs nous identifient plus facilement), sont pris en photo sans bouger, en gros plan, le visage découvert, de face, et sous les flashs. Alors des gens mal éclairés, filmés de loin, de profil ou de dos, et qui bougent…

Vesalis, pour sa part, se targue d’être en avance sur les Américains, et s’est donné pour objectif, sous “n’importe quel éclairage ambiant“, de comparer le visage des gens vidéosurveillés aux fichiers des personnes recherchées avec “un taux de reconnaissance de plus de 90%“. Les mauvais esprits rétorqueront probablement que si d’aventure un tel système venait à se généraliser, la majeure partie des délinquants, des criminels, des terroristes et des hooligans susceptibles d’être ainsi identifiés prendront soin de se grimer. Raté : ceux qui portent des lunettes, écharpes ou casquettes (et sans même parler du port de la cagoule ou bien du voile) sont suivis à la trace par les caméras jusqu’à effectuer un “résultat probant“. Et si ça ne marche pas, les services de sécurité, alertés, peuvent prendre le relais. Bio Rafale se targuait, l’an passé, d’un taux de modélisations réussies de 80%, et se donnait pour objectif d’atteindre les 97% cette année.

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Le système était en phase d’expérimentation l’an passé au stade Gabriel-Monpied à Clermont-Ferrand ainsi qu’au Stade des Alpes de Grenoble, et le sera pendant quatorze mois, au Parc des Princes, afin de croiser les visages vidéosurveillés des supporters aux fichiers de ces stades. Dans la demande d’expérimentation que Vesalis vient de faire à la CNIL, l’entreprise avance qu’elle se ferait sur la base du volontariat. Le Pôle Emploi relayait, en décembre, une petite annonce de Vesalis qui cherchait des “figurants pour jouer le rôle de spectateurs dans le cadre d’une simulation d’un match de football au stade Gabriel Montpied le 16 janvier 2010“.

Reconnaissance faciale
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La garde à vue (notamment le fait que l’avocat ne puisse être présent lors des auditions) a été le premier sujet à faire l’objet d’une «question prioritaire de constitutionnalité» (QPC). Ce dispositif permet de contester auprès du Conseil constitutionnel une loi. Depuis son entrée en vigueur le 1er mars, de nombreux cas de gardes à vue font l’objet d’un tel recours, mais l’un retient l’attention : la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris a décidé le 16 avril de soumettre à la QPC une garde à vue de deux hommes accusés d’«association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme». Dans ces affaires, les gardés à vue n’ont pas accès à un avocat pendant les premières soixante-douze heures.

Le 16 avril, dans l’après-midi, les 32 intérimaires sans-papiers de Multipro, en grève pour leur régularisation depuis le 12 octobre, comme des milliers de sans-papiers se sont rassemblés devant une agence de cette société. Les grévistes et militants présents ont été agressés, insultés et menacés avec une arme par le patron et un groupe de gros bras mobilisés pour l’occasion.

Déjà le 19 février, le rassemblement pacifique de soutien aux grévistes devant l’agence du 235 boulevard Voltaire avait été agressé par une vingtaine de gros bras dont plusieurs casqués, une militante avait été blessée et transportée aux urgences pour une fracture du coude. La police présente n’a ni contrôlé ni interpellé aucun agresseur les 19 février et 16 avril.

Multipro, qui exploite depuis des années des travailleurs sans-papiers, refuse de les reconnaître et de délivrer les documents dont ils ont besoin pour être régularisés. Plusieurs plaintes pour coups et blessures, injures à caractère racial et menaces de mort ont été déposées. Les grévistes et les forces solidaires dénoncent ces agressions, le recours systématique à la violence par Multipro et l’atteinte au droit de grève.

Rassemblement de protestation et de solidarité vendredi 7 mai à 19H00 place de la Nation (angle rue Faubourg Saint-Antoine et Boulevard Voltaire).

Libérable depuis plus de dix ans, le militant libanais des FARL Georges Ibrahim Abdallah est toujours détenu à la prison de Lannemezan, dans le sud-ouest de la France. Ce vendredi, une centaine de personnes entourées d’un cordon policier important se sont réunies devant l’ambassade de France à Beyrouth pour réclamer sa libération. Elles ont remis un communiqué à l’ambassade, qu’elles ont également distribué aux passants. Dans ce texte, les manifestants affirment: « Georges Ibrahim Abdallah est le plus ancien prisonnier politique en France. Nous exigeons des autorités françaises la libération immédiate et sans conditions de Georges Ibrahim Abdallah. Cette détention est arbitraire et contrevient aux lois internationales. Son maintien en détention malgré le fait qu’il ait rempli les conditions demandées pour bénéficier d’une liberté conditionnelle depuis 1999 est une décision politique dont les gouvernements français portent la responsabilité. La justice française (…) ne doit pas se plier aux pressions américaines et israéliennes ». La demande de liberté de Georges Ibrahim Abdallah avait été rejetée par la cour d’appel de Paris qui avait qualifié le prisonnier « d’activiste résolu et implacable » risquant de reprendre son combat révolutionnaire en cas d’expulsion vers le Liban.

Rassemblement pour G.I. Abdallah à Beyrouth

Rassemblement pour G.I. Abdallah à Beyrouth

Les avocats d’une des personnes mise en examen dans l’affaire de Tarnac ont déposé une requête en annulation de l’intégralité de la procédure. Rappelons que dix personnes sont poursuivies dans ce dossier pour ‘association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste’ suite aux sabotages de lignes de TGV en novembre 2008. La première requête concerne le dispositif de vidéosurveillance mis en place par la SDAT devant le domicile de Julien Coupat (suspecté d’être le ‘chef’ du groupe) lors de l’enquête préliminaire au mois d’août. Or, pour installer ce dispositif, une autorisation du juge d’instruction est nécessaire et celui-ci n’a été saisi de l’affaire qu’en novembre. Vu que les règles de droit ont été méprisées, les avocats affirment que par un effet de domino, l’annulation de ces pièces (les vidéos) doit entraîner celle des actes qui en découlent, dont la mise en examen des dix personnes poursuivies dans ce dossier. La seconde requête concerne les écoutes téléphoniques de l’épicerie de Tarnac, dont ils demandent également l’annulation pour vice de forme. Aucune date n’a encore été fixée pour l’examen de ces deux requêtes devant la chambre d’instruction de la cour d’appel de Paris.