Mardi 26 septembre, Alexis Antonioli (au centre sur la photo), secrétaire de la CGT Total à la raffinerie de Normandie, près du Havre, reçoit une convocation pour un entretien disciplinaire. Le syndicaliste, au cœur des grèves de l’an dernier, qui ont vu la raffinerie être arrêtée à deux reprises, d’abord pour des augmentations de salaire à l’automne, puis contre la réforme des retraites en mars, était menacé de sanctions disciplinaires. La réponse de ses collègues a été immédiate : dès 21h, à la prise de quart des salariés de nuit, 70% des salariés de la raffinerie et de l’usine pétrochimique se sont mis en grève, menaçant la direction de cinq jours de grève, dont 48h immédiatement. Après quatre heures de grève, vers minuit, le directeur de la plateforme a dû s’excuser auprès du secrétaire du syndicat et abandonner la procédure disciplinaire à son encontre. La raffinerie, dans le contexte d’inflation du prix des carburants, est extrêmement rentable. Le seul secteur essence, où travaille Alexis Antonioli, aurait dégagé 88 millions d’euros de bénéfices le mois dernier. Dans ce contexte, la seule menace d’une grève a poussé la direction centrale à désavouer le directeur local, nommé suite aux grèves de l’automne.

Demain mardi 3 octobre s’ouvrira le procès de l’affaire dite « du 8 décembre ». Un rassemblement aura lieu devant le Tribunal de Paris à partir de 12h. Par ailleurs, le procès est public et se tiendra tous les après-midi à partir de 13h30 du mardi au vendredi du 3 au 27 octobre. Une présence solidaire est souhaitée tout le long du mois d’octobre. L’affaire du 8 décembre 2020 est une opération antiterroriste commanditée par le Ministère de l’Intérieur contre des militant·es désigné·es par ce dernier comme des « activistes d’ultragauche » et mis·es en examen pour « association de malfaiteurs terroristes ». La DGSI, accompagnée d’unités de polices militarisées (GAO, RAID), avait procédé à l’arrestation de neufs personnes dont les engagements politiques étaient divers et dans des régions différentes: soutien aux familles réfugié·es, projets d’autonomie et de lieux collectifs à la campagne, soutien aux victimes de meurtres d’État, squat d’activités politiques et contre-culturelles, écologie et défense de la cause animale, implication dans des ZAD, activisme dans la scène punk, féminisme, mouvement Gilets Jaunes, etc. Ce sont des camarades de longue date des luttes sociales.

Les détails de l’« Affaire du 8 décembre » sont disponibles sur le blog

 

Dossier(s): France - Autres sujets Tags:

Le 8 juin dernier, Georges Abdallah a déposé une nouvelle demande – la 10e – de libération conditionnelle devant le tribunal d’application des peines de Paris. Rappelons que ce prisonnier politique, incarcéré depuis 1984 pour complicité dans des actes de résistance à l’invasion sioniste de son pays, le Liban, libérable depuis 1999, est maintenu en prison sur injonction du gouvernement étatsunien malgré deux libérations prononcées par le tribunal d’application des peines. Rappelons aussi que ce militant communiste révolutionnaire, tout au long de son incarcération, n’a jamais rien renié de son engagement anti-impérialiste, son attachement à la cause des peuples.  Rassemblement devant le ministère de la Justice pour exiger la libération de Georges Abdallah ce jeudi 28 septembre de 18h30 à 20h. A l’angle de la rue de la Paix et de la rue Danielle Casanova (Paris 2e)

Des dizaines de milliers de personnes (80.000 selon les organisateurs) ont manifesté dans 120 villes en France ce samedi contre les violences policières. Il y a eu de forts affrontements à Paris. Arrivés au niveau de la station de métro Anvers, dans le nord de la capitale, les manifestants du cortège de tête ont brisé les vitres d’une agence bancaire de la Caisse d’Épargne. Ils ont ensuite jeté des projectiles sur une voiture de police coincée dans la circulation, boulevard de Clichy. Quatre policiers qui se trouvaient à l’intérieur du véhicule: l’un d’eux est sorti pour braquer son arme sur les manifestants. Une intervention des BRAV (policiers matraqueurs à moto) a alors eu lieu pour dégager la voiture. Il y a eu six arrestations dont trois qui seraient liées à l’attaque contre la voiture de police.

Un Français d’origine iranienne a revendiqué mardi devant le tribunal correctionnel de Paris l’attaque incendiaire de la façade du consulat de la République islamique d’Iran samedi 9 septembre. Il avait été arrêté au lendemain des faits à Paris dans le cadre de l’enquête ouverte par le parquet et menée par la Direction régionale de la police judiciaire. Hier lundi, lors d’une audience de comparution immédiate au tribunal correctionnel de Paris, le procès a été renvoyé au 24 octobre car la partie civile, l’ambassade d’Iran, n’était pas représentée. Nicolas K. avait répondu aux questions de la présidente en indiquant: « C’est la première fois que je fais cet acte, en âme et conscience, pour les femmes » en Iran. « Femmes, vie, liberté », a-t-il lancé, rapidement interrompu par le tribunal . Il a été mis en liberté provisoire avec quelques mesures de contrôle judiciaire dont une interdiction de manifester.

Mercredi 6 septembre, des centaines de militants se sont rassemblés devant la gendarmerie de Montmorency (Val-d’Oise) où a été entendu pendant environ trois heures Sébastien Ménesplier, dirigeant de la CGT des électriciens et gaziers, pour des coupures de courant menées contre la réforme des retraites. Il avait été convoqué dans le cadre d’une enquête diligentée par le parquet de Privas (voir notre article). Elle fait suite, selon la CGT-Energie, à une coupure de courant opérée le 8 mars, dans la lutte contre la réforme des retraites. La ville d’Annonay (Ardèche), fief du ministre du Travail Olivier Dussopt, avait entre autre été ciblée.

A-t-il a mené les actions? Qui les a commandité les actions ? Est-ce qu’il sait qui les a faites ? Etaient-elles programmées à l’avance ? figuraient parmi les questions posées. Le procès-verbal doit être envoyé au procureur de la république de Privas (Ardèche), qui doit décider s’il souhaite le réentendre et d’éventuelles suites judiciaires. Ces actions, « je les revendique, je les assume », a réitéré Sébastien Ménesplier, même s’il n’était pas présent sur place, indiquant que les coupures ont été décidées localement, lors d’une assemblée générale interprofessionnelle et intersyndicale des grévistes.

Les 7 camarades arrêté·es le 8 décembre 2020 passeront en procès du 3 au 27 octobre 2023. Iels seront jugé·es pour « délit d’association de malfaiteurs terroristes » (art. 450-1) à Paris. Aucun projet terroriste n’a été établi à l’issue de deux années d’instruction caractérisées par le recours à la torture blanche et à une surveillance des plus intrusive. La qualification criminelle n’a pas été retenue mais la dimension terroriste et collective demeure malgré l’absence totale de preuves ni même de liens entre tou·tes les mis·es en examen. Plusieurs sont également inculpé·es pour « refus de remettre une convention secrète de déchiffrement » (art. 434-15).

L’État français les accuse d’avoir « participé à un groupement formé ou une entente établie en vue de la préparation d’actes de terrorisme ». Les faits utilisés pour étayer ces accusations sont : des « notes blanches » mensongères, l’usage d’outils d’hygiène numérique (Tails, Tor, Signal, Silence, etc.), le refus de remettre des codes de déchiffrement de téléphones ou de disques durs, la pratique occasionnelle de l’AirSoft, des voyages (en Belgique, République Tchèque, Grèce, Colombie, etc.), une courte expérience de combat au Rojava, un vol, la détention de carabines de catégorie C ou B (dont 4 carabines non déclarées), la détention d’éléments ou de substances entrant dans la composition d’explosifs (produits ménagers).

Les détails de l’« Affaire du 8 décembre » sont disponibles sur le blog

 

Dossier(s): France - Autres sujets Tags:

Un millier de personnes, dont de nombreuses femmes seins nus, ont défilé samedi après-midi à Aurillac, en marge du Festival international de théâtre de rue pour soutenir une festivalière poursuivie par la justice après s’être promenée seins nus dans la commune. Le cortège s’est ébranlé peu après midi dans les rues du centre-ville derrière une banderole de tête indiquant « Aurillac topless, la police en PLS ». Arrivée devant le palais de justice, des manifestants, le plus souvent masqués, ont décroché des drapeaux français devant le tribunal avant d’y mettre le feu pour certains. D’autres ont pénétré dans le bâtiment, ont dégradé la salle des pas perdus et allumé un feu rapidement éteint.

 

Le secrétaire général de la fédération  CGT Mines-Énergies, Sébastien Menesplier, a été convoqué à la gendarmerie de Montmorency. Il est « soupçonné d’avoir commis ou tenté de commettre l’infraction de « mise en danger d’autrui par personne par violation manifestement délibérée d’une obligation réglementaire de sécurité ou de prudence ». Cette convocation s’ajoute à une liste d’attaques à l’encontre des travailleurs de l’énergie : à Marseille, treize énergéticiens avaient été interpellés après une action symbolique devant la préfecture tandis qu’à Bordeaux, cinq syndicalistes avaient été arrêtés chez eux, placés en garde-à-vue, et pour certains déférés au tribunal.

Dans le cadre de la lutte contre la loi des retraites,  la CGT a revendiqué plusieurs coupures de l’électricité visant des cibles symboliques comme le Stade de France, le chantier du village olympique mais également des centres commerciaux, des data center et des plates-formes logistiques. La CGT Mines-Énergie a appelé à la grève et à un rassemblement national le 6 septembre à 8h30 à Montmorency, pour soutenir Sebastien Menesplier et s’opposer aux tentatives d’intimidations du gouvernement.