Une trentaine de prisonniers politiques grecs sont en grève de la faim depuis le 2 mars dernier, cela fait donc un mois. Certains d’entre eux sont très affaiblis et ont dû être hospitalisés. Hier soir, des dizaines de manifestants en mobylette ont sillonné Athènes en scandant sous leurs casques. La manifestation s’est rendue jusqu’à l’hôpital où plusieurs prisonniers ont été transférés.

A Varsovie, de la peinture a été lancée sur l’ambassade grecque en solidarité avec la grève de la faim.

L’ambassade grecque a Varsovie.

L'ambassade grecque a Varsovie.

Il ne se passe pas une journée sans que le mouvement anarchiste ne fasse une action de solidarité avec les prisonniers politiques en grève de la faim. Aujourd’hui, les anarchistes ont manifesté dans la cour du parlement en jetant des flyers et en déployant des banderoles, à Patras, une cinquantaine de personnes occupent les bureaux de SYRIZA. A Thessalonique, les occupants du 111 Squat (occupé depuis le 17 mars) ont déployé une banderole géante sur leur façade. Hier, les prisonniers de Koridallos ont déployé une banderole dans la prison et ont envoyé la photo en solidarité avec les prisonniers.

Dans un autre registre, plusieurs attaques incendiaires ont été faites : la dernière en date contre un directeur d’hôpital qui refusaient des soins aux grévistes de la faim qui refusaient le sérum et les renvoyaient en prison. Une petite charge a été mise devant sa porte. Cette action était donc un avertissement envers ceux qui voudraient infliger des mauvais traitements aux prisonniers.

Rappelons que les prisonniers politiques grecs sont en grève de la faim pour réclamer la fermeture des prisons de type-C, la libération de Savvas Xiros pour raisons médicales, l’abolition des deux lois anti-terroristes, de la loi anti-capuche, et de la loi sur l’ADN. A celles-ci s’ajoutent la libération des membres des familles des prisonniers de la Conspiration des Cellules de Feu (CCF). Ces derniers sont en grève de la faim jusqu’à la mort, ou jusqu’à la libération de leurs proches.

Sur l’état d’avancement des revendications des prisonniers : les lois pour la libération de Savvas et sur l’abolition des prisons de type-C seront votées cette semaine en Grèce, alors que Athena Tsakalou, mère des frères Tsakalos a été libérée ce 31 mars. Il reste encore un membre des familles des Cellules de Feu en prison, ceux-ci poursuivent leur grève de la faim jusqu’à la mort. Plusieurs membres des CCF ont été hospitalisés ces derniers jours, l’un d’entre-eux, Mihalis Nikolopoulos, est dans un état grave puisqu’il pourrait faire une crise cardiaque à n’importe quel moment.

Notons également que d’autres prisonniers politiques et sociaux rejoignent la grève de la faim à l’étranger, en solidarité. C’est le cas de Noelia Cotelo Riveiro, prisonnière anarchiste en Espagne.

Animation solidaire à Koridallos en avril 2015.

Environ 25 personnes portant des sweats et des casques ont jeté plusieurs cocktails Molotovs peu après 22h30, samedi, sur le commissariat de Dafni à Athènes, endommageant trois voitures de police, mais sans blesser personne. La police a arrêté douze personnes dans les environs, elles ont été relâché ce dimanche. Quelques heures plus tôt, ce même dimanche, un autre poste de police a été attaqué au cocktail Molotov, celui de la zone Zografos, toujours à Athènes. L’entrée du bâtiment et une voiture de police garée à l’extérieur ont été endommagés.

Deux personnes âgées de 20 et 21 ans arrêtés samedi suite à la manifestation de soutien aux prisonniers anarchistes en grève de la faim devraient comparaître devant les procureurs aujourd’hui. Les dossiers ont été établis contre eux pour dommages à la propriété et de troubler la paix.

Lors de la fête du Newroz (fête kurde), à Amed en Turquie, le groupe « Alozî Chaos Initiative » a manifesté sur 7 km à Amed en solidarité avec les prisonniers politiques grecs et particulièrement ceux de la Conspiration des Cellules de Feu. Les manifestants ont scandé en kurde et en turque : “Feu aux prisons », « Liberté pour les prisonniers anarchistes », « Joyeux Newroz », « Vive l’Anarchie » et d’autres. Durant la manifestation, un commissariat a été attaqué et une route bloquée avec des barricades enflammées.

Manifestation anarchiste à Amed.

Manifestation anarchiste à Amed.

Des textes de lois ont été déposés au ministère de la justice ce 20 mars : l’un d’entre eux prévoit l’abolition du cadre légal entourant les prisons de type-C, l’autre donne un cadre qui permettra dans le futur la libération du prisonnier Savvas Xiros. En pratique, cette loi permettra la libération de prisonniers gravement malades et handicapés.

Le Réseau des Prisonniers Combattants (DAK) n’arrêtera pas la grève de la faim pour autant : ils réaffirment leurs autres demandes : abolition des lois 187 et 187A, abolition de la loi anti-capuche et abolition de la loi sur l’utilisation de l’ADN.

Manifestation le 17 mars à Athènes

Manifestation le 17 mars à Athènes

Grigoris Sarafoudis, condamné en juillet 2014 pour braquage et suspicion d’appartenance à la Conspiration des Cellules de Feu rejoint ce 9 mars la grève de la faim du « Réseau des Combattants Prisonniers » (le « DAK »). Dans son communiqué, il annonce soutenir les 4 demandes formulées par le DAK. A savoir l’abolition des lois 187 et 187A, de la loi anti-masques, de l’abolition de la considération de l’ADN comme preuve, de l’abolition des prisons de type-C et de la libération de Savvas Xiros.

A Madrid, une banderole a été accrochée « Syriza maintient les prisons spéciales d’isolement, solidarité avec les prisonniers en grève de la faim (A) »

Banderole solidaire à Madrid.

Banderole solidaire à Madrid.

Depuis environ midi, quelques dizaines d’anarchistes occupent le siège de Syriza, ils ont accroché des banderoles sur le bâtiment et jeté des flyers par les fenêtres. Voici leur communiqué :

«« Aujourd’hui, dimanche 8 mars, nous faisons une occupation. Nous exigeons la satisfaction immédiate des revendications des combattants prisonniers en grève de la faim : le retrait des législations spéciales anti-terroristes, et en particulier les lois sur les « organisations criminelles » (lois 187 et 187A). Le retrait des lois répressives spéciales (loi anti-masques), et le retrait des prisons de type-C qui sont le symbole de l’exemption des prisonniers politiques. Le retrait de l’utilisation et du traitement de l’ADN comme preuve. Nous appuyons également la demande pour la libération immédiate de S. (NdT : Savvas Xiros). qui est exterminé depuis 13 ans par la vengeance de l’état. Et nous appuyons la demande des membres de la Conspiration des Cellules de Feu pour la libération de leurs parents ».»

Aux dernières nouvelles, peu de policiers sont présents sur place.

Les anarchistes occupent Syriza.

Les anarchistes occupent Syriza.

Suite à l’arrestation de Christodoulos Xiros il y a quelques semaines, la police avait annoncé avoir déjoué un plan visant à permettre d’évasion des prisonniers de la Conspiration des Cellules de Feu. Au sujet de ce plan, les prisonniers de la CCF avaient annoncé en prendre toute la responsabilité. Mais depuis le début du mois de mars, plusieurs membres des familles des prisonniers ont été arrêtés le 2 mars pour « appartenance à une organisation terroriste » et détenus car accusés « d’avoir la possibilité de fuir ». C’est tout d’abord la mère (60 ans) de deux prisonniers (Christos et Gerasimos) et la femme de Gerasimos qui ont été arrêtées au motif d’être « membre d’une organisation terroriste ». Le 4 mars l’ami du frère de Giorgos Polydoros a été arrêté puis relaché en même temps qu’une autre femme arrêtée le 28 février. Le 5 mars, Aggeliki Spyropoulo (voir notre précédent article) et Christos R. ont été arrêtés. Amis de prisonniers, ils ont refusé de collaborer avec le procureur, et ont tous deux été transféré à la prison de type-c de Domokos, Aggeliki est directement entrée en grève de la faim. Enfin, ce 6 mars, Christos Polydoros, le frère de Giorgios a été arrêté alors qu’il protestait devant le procureur contre les arrestations des familles et amis des prisonniers de la CCF.

Les prisonniers de la Conspiration des Cellules de Feu ont immédiatement annoncé le 2 mars leur entrée en grève de la faim jusqu’à la mort ou jusqu’à la libération de leurs familles et amis. Les prisonniers expliquent cette répression par un excès de zèle de l’unité anti-terroriste « qui n’a de compte à rendre à personne » (sic), ainsi que l’évaluation de la police qui devait valoir des promotions aux agents les plus efficaces. Les prisonniers de la CCF ont également déclaré leur solidarité avec la grève de la faim d’autres prisonniers politiques grecs pour l’abolition des 4 lois anti-terroristes promise par Syriza.

Suite au début des grèves de la faim des prisonniers politiques grecs, Nikos Maziotis a envoyé plusieurs textes.

La première date du 3 mars et déclare sa grève de la faim (la traduction est de moins bonne traduction, veuillez nous en excuser. Telecharger.

La seconde date du 6 mars et déclare sa solidarité avec la grève de la faim des prisonniers de la Conspiration des Cellules de Feu qui luttent pour la libération de leurs proches, en détention préventive dans l’affaire de « l’évasion des Cellules de Feu ». Telecharger.

Depuis le 2 mars, plusieurs prisonniers anarchistes ont commencé une grève de la faim. D’une part pour demander l’abolition de 4 lois anti-terroristes (articles 187 et 187A, loi anti-masque et loi sur les prisons de type-C) et la libération du prisonnier de l’Organisation Révolutionnaire 17 Novembre pour raisons médicales. D’autres parts les prisonniers des Cellules de Feu sont en grève de la faim jusqu’à la mort pour la libération des membres de leurs familles arrêtées suite au dossier de « l’évasion des CCF ». Aggeliki est en grève de la faim en solidarité avec celle de la Conspiration des Cellules de Feu, elle a été arrêtée il y a peu pour le dossier de l’évasion et est en détention dans l’attente de son procès.