L’unité de la force spéciale anti-naxalite de l’état du Karnataka a découvert dix campements distincts occupés par des guérilleros ce week-end. Cette découverte s’est déroulée dans le cadre d’une vaste opération de ratissage au cours de laquelle une fusillade s’est déclenchée dans le village de Malavantige, à 75 kilomètres de Bangalore, la capitale de l’état. L’échange de coups de feu entre les maoïstes et la force spéciale a débuté vers 16h samedi et a duré environ une heure. Un soldat a été blessé alors que tous les guérilleros sont parvenus à échapper aux forces de sécurité. D’après les autorités, les occupants de ces dix camps seraient originaires du Kerala, du Tamil Nadu, de l’Andhra Pradesh et du Karnataka. Elles évaluent leur nombre à une vingtaine. Dans les campements, les soldats ont saisi de la littérature en différents dialectes (Telugu, Tamil,…), des manuels d’entraînement, des sacs, des vêtements, des rations de nourriture, un enregistreur audio, un sac d’ordinateur portable et une radio. Chaque camp contenait également des munitions et de nombreuses armes, ainsi que des grenades. Les autorités ont déclenché des opérations de ratissage pour tenter de capturer les guérilleros tout en se félicitant du succès du week-end. C’est la première fois que les forces de sécurité font subir un tel revers aux maoïstes dans le Karnataka.

Saisie dans un campement maoïste

Saisie dans un campement maoïste

Les soldats ont tué au moins trois guérilleros maoïstes et blessé sept d’autres pendant un combat au sud du pays. Des soldats du 68e bataillon d’Infanterie patrouillaient hier après-midi quand ils ont rencontré environ 50 guérilleros de la NPA dans le village Batang (Nord Cotabato). Les guérilleros ont offert une forte résistance, et l’armée à dû faire appel à l’artillerie lourde.

Tôt lundi matin, plus de 300 guérilleros maoïstes ont déclenché une attaque simultanée contre un camp de la police et un chantier entrepris par la société Central Coalfield Limited dans le Jharkhand. Les guérilleros ont mis le feu à 29 véhicules avant l’intervention des forces de sécurité. Leur arrivée a déclenché une fusillade au cours de laquelle quatre maoïstes ont été tués. Un membre des forces de sécurité a également été blessé.

Toujours lundi mais dans le Chhattisgarh, les autorités ont annoncé avoir saisi une énorme quantité de matériel destiné à être transmis à la guérilla maoïste. Dans la nuit de dimanche à lundi, les autorités ont découvert 80 boîtes de matière première pour la fabrication de lances-roquettes et de mortiers dans un quartier animé de Raipur. Une équipe conjointe de trois états (Chhattisgarh, Andhra Pradesh et Bengale occidental) ont procédé à la saisie au cours d’une descente dans un entrepôt après avoir reçu divers renseignements en provenance de diverses sources. Les informateurs avaient signalé aux autorités que les maoïstes avaient un itinéraire d’approvisionnement vers le Bastar depuis Kolkata via Raipur. Suite à cette descente, les autorités ont également procédé à plusieurs arrestations mais ont jusqu’à présent refusé de communiquer davantage d’informations.

Un officier de l’Armée philippine a été tué dans une embuscade de la guérilla maoïste mardi matin à Sitio Manluy-a, (Barangay Tuyom, Cauayan) au cours d’une embuscade tendue par une dizaine de combattants de la NPA à un véhicule du 47e Bataillon d’Infanterie faisant route vers Barangay Basak. Par ailleurs, une unité de la 8e Division d’Infanterie s’est emparée d’une fabrique d’explosifs de la NPA la région de Paranas (Samar), lundi. Les guérilleros ont pu décrocher malgré une fusillade nourrie. Un sergent de l’armée a d’ailleurs été touché d’une balle dans la cuisse. Les militaires ont pu mettre la main sur 44 IED, 20 autres engins explosifs, un lance-roquette ; une machine-outil, des outils, des pièces et des accessoires divers.

A Puerto Jordan, dans le département d’Arauca (nord-est) frontalier du Venezuela, un IED a explosé au passage d’une patrouille de l’armée dans une rue de la localité, tuant deux militaires et en blessant trois autres. Un enfant qui se trouvait là par hasard a aussi été tué. L’armée avait envoyé des renforts dans cette région après l’enlèvement attribué au groupe de guérilla ELN de personnes. Samedi à l’aube, une bombe a explosé au poste de police à Timbiqui, une localité du départament du Cauca (sud-ouest).

Walter Díaz Vega, le « camarade Percy », successeur du « camarade Artemio » à la tête du Comité Régional du PCP-SL du Haut Huallaga (le CRH), a été capturé dans une région de jungle du Huánuco. Alors que l’ensemble rejette les « lettres de paix » attribuée au « Président Gonzalo » après son arrestation, le CRH d' »Artemio » avait accepté l’idée d’un accord de paix avec le gouvernement. Les autres instances du PCP-SL rejettent toutes cette idée, mais c’est le Comité Régional Principal du Centre (CRPC), actif dans la région VRAE, actuellement dirigé par Víctor Quispe Palomino, le « camarade José », qui incarne principalement la ligne ‘Proseguir’ (‘continuité’) du PCP-SL. Après l’effondrement de la fraction liquidatrice dans le Haut Huallaga (confirmé par l’arrestation de samedi) une colonne de 150 guérilleros du CRPC aurait pénétré dans le Haut Huallaga pour y créer une base d’appui et y relancer la guerre populaire.

Par ailleurs, on a appris qu’Óscar Ramirez Durand, le « camarade Feliciano », sera appelé comme témoin dans le procès contre Florindo Flores Hala, le « Artemio ». Dans une déclaration que « Feliciano » a faite le 24 juin 2005 à son procès, « Feliciano » a dit avoir été témoin de remise massive d’argent d' »Artemio » à Abimael Guzmán, le « président Gonzalo », à l’occasion des réunions du comité Central. Pendant 11 ans, entre 1988 et 1999, « Feliciano » et « Artemio » ont été ensemble au Comité Central du PCP-SL. Selon la thèse de l’accusation, le CRH s’était limité, jusqu’aux années ’90, à lourdement taxer les narcotrafiquants pour financer le PCP-SL, mais que, par la suite, devenu autonome, il se serait directement lancé dans le trafic.

Cinq soldats du 57e Baitaillon d’Infanterie ont été blessés dans une fusillade avec 50 guérilleros de la NPA près de la localité de Makilala, (Nord Cotabato), dimanche matin. Les soldats patrouillaient dans le hinterland de Barangay Batasan quand ils sont tombés par hasard sur une colonne de la NPA. L’échange de coups de feux, a duré entre 30 et 45 minutes, et les guérilleros ont pu se retirer apparament sans perte.