Il y a quelques jours, tous les médias indiens relayaient l’information selon laquelle dix guérilleros maoïstes auraient été tués par les hommes d’une brigade du TPC (Tritiya Prastuti Committee), comité composé d’anciens membres du parti ayant déserté en 2001. D’après les médias, les forces armées auraient été informées d’une fusillade entre les deux groupes et seraient intervenues pour interrompre le combat. Quelques heures plus tard, elles auraient retrouvé les corps de dix guérilleros, dont neuf en uniforme, ainsi que des armes et de la littérature maoïste sur les lieux.
Le CPI(m) dément cette version des faits et l’a fait savoir publiquement. Un porte-parole du parti a contacté par téléphone le PUCL (People’s Union for Civil Liberties) pour déclarer qu’il n’y avait eu aucune fusillade. Selon lui, il s’agissait d’une opération conjointe planifiée et exécutée par les forces paramilitaires de l’état et la police locale en collusion avec le TPC. Il a affirmé que les forces armées et le TPC avaient utilisé des hommes infiltrés pour mélanger du poison dans la nourriture servie aux guérilleros. Lorsque ceux-ci sont tombés inconscients, leurs armes ont été saisies et ils ont été tués de manière sélective par les hommes du TPC et des forces armées. Le reste des 25 guérilleros ont ensuite été embarqués par le TPC. Le porte-parole a en outre confirmé que les quatre dirigeants cités par les médias figurent effectivement parmi les morts. Il a également confirmé qu’il y avait 200 hommes armés pour mener l’opération. Il faut noter que ce n’est pas la première fois que les autorités font usage de techniques telles que l’empoisonnement pour éliminer des guérilleros. Le CPI(m) a lancé un appel à une semaine de protestation et de grèves à partir de ce 1er avril pour dénoncer cette opération. Une enquête devrait également être ouverte à la demande de diverses organisations telles que le PUCL et le RDF (Revolutionary Democratic Front).