Depuis l’indépendance en 1947, le peuple indien fait face à la triple pression de l’impérialisme, de la bourgeoisie, et d’un féodalisme laissant les habitants dans la détresse. Leurs terres sont pillées par les multinationales pour l’exploitation des ressources, leurs villages détruits pour la construction de grands barrages, leurs récoltes saisies par les usuriers. Mais le peuple indien s’organise et résiste, principalement sous la bannière du CPI(Maoist) qui, depuis le début des années 1960, organise les paysans, les femmes, les ouvriers et les membres des castes inférieures afin de leur permettre de s’émanciper. Dans les campagnes, des milliers de personnes vivent, combattent et construisent une nouvelle société dans des zones libérées par la guerre populaire, où les maoïstes ont mis en place des coopératives, des systèmes éducatif et de santé accessibles à tous et une redistribution des terres.

Soirée d’information solidaire sur l’Inde

Cette lutte a entraîné de vastes campagnes répressives, conduisant à l’arrestation de milliers de villageois, de militants, de sympathisants et de membres du parti maoïste. Plus de 10.000 personnes sont incarcérées pour leur relation supposée à la guérilla maoïste. Red Ant Dream, Un rêve de fourmi rouge, est un film-documentaire réalisé en 2013. Le réalisateur, Sanjay Kak, nous plonge dans les villages, au coeur de la jungle ou encore dans un centre de formation à la contre-insurrection, dans le quotidien de ceux qui vivent cette lutte de l’intérieur. Et pose une question: les révolutions sont-elles encore possible? Ou ces rêves ont-ils été broyés? Red Ant Dream est une chronique de ceux qui vivent l’idéal révolutionnaire en Inde, une rencontre avec le monde invisible de ceux dont le quotidien est un combat.

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Soirée d’information solidaire sur l’Inde

Des cadres du CPI(Maoist) ont incendié les bureaux du Gadchiroli Forest Department à Perimili à Durgapur, sur la route entre Bhamragarh et Alapalli, dans l’état du Maharashtra jeudi dernier. Ils auraient également mis le feu à un bâtiment du Gram Panchayat (gouvernement villageois) dans un village du district du Gadchiroli situé dans le même état la veille. Selon les autorités, ses actions auraient eu lieu suite à l’assassinat, dans un combat factice de deux cadres du parti, dont une femme, le 3 septembre dernier. Une banderole dénonçant ces meurtres a été déployée à Durgapur.

Emblème du Forest Department du Maharashtra

Emblème du Forest Department du Maharashtra

Ce lundi, des membres des forces de sécurité du district de Sukma, dans le Chhattisgarh, ont retrouvé trois puissants IED qui auraient été plantés par des guérilleros maoïstes. Les explosifs, emballés dans des containers en fer, ont été découverts placés à la dérobée sur le bord de la route reliant Kottacheru à Bhejji, à environ 500 kilomètres de la capitale de l’état. Alors qu’un des IED pesaient huit kilos, les deux autres faisaient environ cinq kilos chacun. Selon les autorités, leur découverte aurait évité un massacre de soldats, étant donné qu’un convoi militaire devait passer par cette voie. La découverte a été effectué alors qu’une brigade de la branche d’élite de lutte contre les maoïstes CoBRA menait une vaste opération de ratissage dans la zone réputée occupée par la guérilla. Les bombes ont immédiatement été détruite par une Bomb Detection and Disposal Squad.

Soldats CoBRA en opération

Soldats CoBRA en opération

Un membre d’un bataillon d’élite CoBRA a été blessé au cours d’une fusillade avec une brigade maoïste dans le district de Lahetar (Jharkhand) vendredi matin. Le combat a début vers 7 heures du matin et s’est prolongé durant plusieurs heures. Celui-ci a eu lieu alors qu’une équipe de la police locale, accompagnée de membre des forces CoBRA et de la CRPF menait une opération de contre-insurrection dans la région.

Un commandant adjoint de la CRPF a été grièvement blessé dans une attaque menée par des guérilleros maoïstes dans une région retirée du Bastar, dans l’état du Chhattisgarh ce vendredi. L’incident s’est déroulé dans le village de Palnar où le bataillon 111 de la CRPF est stationné. Selon les autorités, une petite brigade de guérilleros a attaqué le soldat alors qu’il se rendait dans le village afin de récolter des informations et autres renseignements auprès de la population. L’homme a été blessé à la tête, et ses jours seraient en danger. Les guérilleros ont rapidement battu en retraite, emportant l’arme du soldat.

Soldats de la force CoBRA

Une grève de la faim indéfinie lancée par des détenus d’une prison de Kolkata, qui revendiquent leurs droits en tant que prisonniers politiques, pourrait se répandre dans d’autres prisons de la ville dans la mesure où d’autres prisonniers en faisant face à de semblables accusations ont exprimé leur soutien. Mercredi, des militants pour les droits civiques ont annoncé qu’un certain nombre de prisonniers dans diverses prisons du Bengale occidental pourrait rejoindre le mouvement. La grève de la faim, lancée le 1er septembre par trente prisonniers de la Presidency Jail, a été rejointe par 12 autres détenus à la Dum Dum Central Jail dès jeudi. Pratiquement tous les détenus en grève de la faim ont été arrêtés ces dernières années pour de prétendus liens avec la guérilla maoïste et sont accusés de sédition et d’activités antinationales, certains étant poursuivis en vertu du Unlawful Activities (Prevention) Act, loi anti-terroriste draconienne. Alors que les autorités ont refusé de donner tout commentaire, les activistes affirment que ces prisonniers ne se sont pas vus accorder le droit de rencontrer leurs familles et leurs amis, ni de recevoir les journaux, ou des bics et du papier pour écrire des lettres. Selon eux, la grève durera jusqu’à ce que les autorités pénitentiaires acceptent leurs revendications. Depuis le début de leur action, les prisonniers ont été confinés dans une cellule. D’après les activistes, les autorités pénitentiaires auraient refusé tout dialogue sans que ne cesse la grève, tandis que les prisonniers ont quant à eux déclaré leur ferme détermination à poursuivre leur action jusqu’au bout.

Presidency Jail à Kolkata

Presidency Jail à Kolkata

Ce jeudi, le Nagpur Bench de la haute cour de Bombay a accordé la liberté sous caution à l’étudiant Hem Mishra, étudiant à la Jawaharlal Nehru University de Delhi, arrêté par la police du Maharashtra en août 2013 pour de prétendus liens avec la guérilla maoïste (lire notre article de l’époque). Le tribunal lui a par ailleurs interdit de quitter le pays et devra aller pointer au commissariat d’Almora une fois par semaine. Souffrant d’un handicap à la main gauche, Mishra avait été interpellé alors qu’il se rendait à un rendez-vous chez un médecin spécialisé dans le Maharashtra afin d’y recevoir un traitement particulier. La police du Maharashtra avait déclaré l’avoir arrêté à un arrêt de bus dans le district avec deux autres ‘sympathisants maoïstes’.

Hem Mishra

Hem Mishra

150 millions de travailleurs étaient en grève mercredi en Inde pour protester contre les réformes économiques du gouvernement de Narendra Modi. Le gouvernement affirme vouloir simplifier la législation en matière sociale, qui dépend d’une myriade de lois remontant parfois à l’ère coloniale britannique, et veut un seul code du travail unique pour l’industrie. Mais il liquide les lois protégeant les travailleurs et l’activité syndicale, règlementant les licenciements et les fermetures d’usine. Cette grève, la plus importante depuis deux ans, touche en particulier les banques publiques, le secteur minier, manufacturier et les transports.

Il y a eu quelques heurts entre police et manifestants dans l’Etat du Bengale occidental (est), où les syndicats ont une forte assise. La police a ainsi chargé à coups de bâton des manifestants dans la capitale de l’Etat, Calcutta, et délogé des femmes grévistes qui faisaient un sit-in tandis que certains manifestants lançaient des pierres et endommageaient des voitures. Banques, magasins et entreprises étaient pour l’essentiel fermés dans cette ville, les usagers des transports se retrouvant coincés à la principale gare où des manifestants bloquaient des trains de banlieue. A New Delhi, de longues files d’attente se sont formées aux arrêts de bus et les voyageurs se retrouvaient bloqués à l’aéroport en raison de la grève de taxis et rickshaws. Certains de ces chauffeurs de taxi et rickshaws ont dû cesser le travail sous la contrainte de grévistes.

Les grévistes brôle l’effigie du premier ministre, le 2 septembre

Les grévistes brôle l'effigie du premier ministre, le 2 septembre

Un policier a été capturé par des guérilleros maoïstes dans le district de Sukma (Chhattisgarh). L’agent de police adjoint Peela Das a été emmené alors qu’il se trouvait dans un véhicule dans une zone retirée du district. Recruté par la police de l’état récemment, l’homme retournait à Polampalli, où il était en poste, après avoir eu quelques jours de congé. Selon les autorités, un groupe de guérilleros armés aurait arrêté le taxi dans lequel il circulait et lui aurait demandé d’en descendre avant de l’emmener avec eux vers les denses forêts longeant la route. Des forces de sécurité ont été dépêchées sur place pour ratisser la zone mais aucune information n’a pu être récoltée depuis sa capture.

Colonne de guérilleros dans le district de Sukma

Colonne de guérilleros dans le district de Sukma

Un guérillero, dont la tête avait été mise à prix a été arrêté lundi alors qu’il transportait un IED dans le district du Bastar (Chhattisgarh). Budhram Madkami a été interpellé par une équipe conjointe de la CRPF et de la police locale dans les forêts entourant le village de Kapanar. Il était attendu dans la région de Kapanar avec deux ou trois cadres du parti pour une réunion d’informations à l’égard des villageois de la région. Des forces de l’ordre avaient été déployées aux alentours en prévision de leur potentielle venue. En sentant leur présence, Budhram a tenté de fuir mais a été rattrapé après une longue course poursuite. Ses camarades sont ont parvenus à échapper aux soldats. L’IED saisie pesait 4 kilos selon les autorités. Budhram Madkami est accusé d’être impliqué dans huit actions attribuées à la guérilla maoïste, parmi lesquelles des pillages, des tentatives de meurtres et des sabotages.

Le district de Bastar (Chhattisgarh)

Un tribunal spécial de Raipur, capitale du Chhattisgarh, a condamné treize personnes, parmi lesquelles deux hommes d’affaire (Neeraj Chopra et Dharmendra Chopra), à cinq et sept ans de prison fermes pour avoir servi de courrier à des guérilleros maoïstes et pour avoir transporter pour eux des armes et des munitions. Les deux hommes d’affaires écopent de cinq ans, les autres de sept ans d’emprisonnement. La State Intelligence Branch et la police avait arrêté les treize personnes entre janvier et février de l’an dernier pour avoir fourni un soutien logistique et financier au CPI(Maoist) depuis différents lieux de Raipur et de la région du Bastar en janvier 2014. Selon les autorités, tous jouaient un rôle important dans le déplacement des cadres haut placés du parti dans les régions urbaines, arrangeant leurs réunions. Ils sont également accusé d’avoir soutiré de l’argent à des industriels pour acheter des armes, des munitions, des médicaments, des vêtements, de la nourriture, et des pièces électroniques pour le parti.

Dharmendra Chopra lors de son arrestation

Dharmendra Chopra lors de son arrestation