Rejoignant Facebook et Gmail, Twitter préviendra également ses utilisateurs s’il pense qu’un état les à espionné. Ce processus ne concerne très probablement que les saisies « extra-légales ». Comme pour Facebook et Google, impossible de savoir comment Twitter différencie une attaque gouvernementale d’une attaque informatique « criminelle ».

Plus étonnant, une quinzaine de personnes, dont deux français, ont déjà reçu le message. Du cette information est vraie cela voudrait dire que Twitter prévient également les utilisateurs espionnés par des gouvernements occidentaux. Ils ont reçu ce message :

L’un des utilisateurs de Twitter espionné

Selon le « rapport de transparence » publié par Twitter, la Turquie a été au premier semestre 2015 (du 1er janvier au 30 juin) la championne du monde des demandes de suppression de contenus sur le réseau, avec 408 requêtes ordonnées par ses tribunaux sur un total mondial de 442. L’autorité turque de régulation de l’internet (BTK) a infligé en plus à Twitter une amende de 150.000 livres (47.000 euros) pour n’avoir pas retiré des contenus faisant « l’apologie du terrorisme ».

Le BTK reproche à Twitter de ne pas avoir supprimé « malgré les mises en garde, des contenus (faisant) l’apologie du terrorisme, appelant à prendre pour cible les forces de sécurité ». Le réseau Twitter est régulièrement mis en cause par le président Erdogan. Confronté à un scandale de corruption sans précédent pendant l’hiver 2013, Erdogan, alors Premier ministre, avait promis de « supprimer » le réseau. Son gouvernement avait momentanément bloqué le réseau de microblogging et YouTube afin d’éviter la diffusion d’informations mettant en cause son entourage.

Répartition des

Répartition des

Le ministère français de l’intérieur a collecté dans une note interne, datée du 1er décembre, la liste des mesures sécuritaires souhaitées par la police et de la gendarmerie dans le cadre de l’état d’urgence : on y trouve l’internement des fichés S, les fouilles des véhicules et bagages sans consentement, les contrôle d’identité sans justification, l’interdiction de TOR etc. Cette note, établie par la direction des libertés publiques et des affaires juridiques (DLPAJ), évoque aussi effet la possibilité d’« interdire les connexions wifi libres et partagées » durant l’état d’urgence et carrément de supprimer « les connexions wifi publiques », sous peine de sanctions pénales !

Interdiction du wifi public ?

Interdiction du wifi public ?

La société américaine Yahoo a été condamnée définitivement pour ne pas avoir collaboré avec la justice belge. L’affaire remonte à 2007. Le parquet de Termonde avait demandé à Yahoo des renseignements dans le cadre d’un cas de fraude en ligne, via une adresse e-mail Yahoo. La société a refusé de livrer l’adresse IP aux enquêteurs, estimant que la demande devait être formulée via une requête d’entraide judiciaire internationale. Yahoo estimait qu’il était soumis aux règles américaines.

Finalement, Yahoo a été condamné en 2009 par le tribunal de Termonde. Le dossier a ensuite atterri devant les cours d’appel de Gand, Bruxelles et Anvers, en raison d’appels interjetés tantôt par Yahoo tantôt par le ministère public, et d’arrêts cassés par la Cour de cassation. Cette dernière a finalement confirmé mardi l’arrêt rendu par la cour d’appel d’Anvers, qui a condamné Yahoo. Une entreprise « qui fournit des mails en Belgique, participe à la vie économique (du pays) et doit se conformer aux règles belges », a jugé la Cour de cassation. L’amende de 44.000 euros pour non-coopération est donc définitive.

Le siège de Yahoo

Le siège de Yahoo

L’application ‘Signal’, qui regroupe les deux anciennes apps TextSecure et Redphone permet de communiquer de façon chiffrée. Sa particularité vient de sa facilité d’utilisation unique : aucun mot de passer, intégration transparente à la place de l’application SMS, signature et identification d’après le numéro de téléphone. Signal est aussi simple à utiliser que n’importe quelle application de SMS et est déjà disponible pour Android et iOS.. De plus, l’application avait été conseillée par Edward Snowden en personne. L’application est à présent disponible sur Mac OSx, Windows, Linux et Chromebooks avec la sortie de la version beta en tant qu’ application Chrome.

Pour participer à cette phase de test, voir le site de Whisper Systems, l’éditeur.

Screenshot de Signal Desktop

Screenshot de Signal Desktop

Contre trois militants qui avaient participé aux blocages des sites internet de l’Agence Nationale de Gestion des Déchets Radioactifs, du Conseil Régional de Lorraine, du Conseil Général de la Meuse et du Ministère de la Défense, le procureur a demandé des peines « de principe, symbolique » : 4 à 6 mois de prison pour Loïc Schneider et David Druart et de 8 à 10 mois de prison avec sursis pour Cédric Sibille. Les trois sont accusés d’accès frauduleux dans un système de traitement informatisé de données, de suppression de données résultant d’un accès frauduleux à un système de traitement automatisé de données et d’entrave au fonctionnement d’un système de traitement de données, tout cela en « bande organisée ». Ces attaques informatiques avaient été réalisées en solidarité avec Rémi Fraisse (tué par la police) pour celle contre le Ministère de la Défense, et dans le cadre de la campagne Anonymous contre « les Grands Projets Inutiles et Imposés » GPII pour les autres. Nous vous avions d’ailleurs parlé de cette attaque en janvier dernier.

Les attaques étaient de simples DDOS, des attaques par Déni de Service, l’arme habituelle des Anonymous qui consiste à saturer un serveur web d’un très grand nombre de requêtes, rendant le site inaccessible. Les attaques DDOS ne font que rarement des dégats, et dans ce cas aucun. Une centaine de personnes, certaines portant le masque de Guy Fawkes, symbole du mouvement Anonymous, étaient présentes devant le tribunal en solidarité.

France : 3 Anonymous solidaires en procès

Lors du procès d’un dealer de methamphétamine à New-York, dont nous parlions il y a quelques jours, Apple a refusé d’assister la justice américaine que ce soit pour déchiffrer ou extraire les données de l’Iphone de l’accusé. Dans l’épisode précédent, Apple avait refusé aux motifs qu’il était impossible de déchiffrer un appareil tournant sous iOS 8 ou plus récent, et qu’il refusait d’assister la justice pour ne pas « briser la confiance qui le lie à ses clients ». Cette fois ci, le FBI a fait part de son étonnement puisque la marque à la pomme a par le passé assisté la justice à au moins 70 reprises, et qu’il ne comprenait pas ce changement de comportement.

Le juge en charge du procès a répondu au FBI « Ce que vous demandez à Apple c’est qu’il fasse votre travail à votre place », questionnant également Apple sur son changement d’attitude.

Les iPhones semblent réellement indéchiffrables

Les iPhones semblent réellement indéchiffrables

Suite aux révélations d’Edward Snowden concernant l’espionnage mondial de toutes les données accessibles, les ‘géants’ de la Silicon Valley ont entreprit une grande opération de communication autour des données de leurs utilisateurs. L’année dernière, les deux principaux éditeurs de systèmes d’exploitation mobiles, Apple et Google publiaient chacun une mise à jour intégrant le chiffrement, iOS 8 pour Apple, et Android 5.0 pour Google. Il était bien entendu impossible de vérifier la force de ce chiffrement, ni de vérifier que derrière ce chiffrement une porte dérobée n’envoie pas malgré tout les données aux grandes oreilles de la NSA.

En début de semaine, un juge de New-York avait convoqué un porte-parole d’Apple lors d’un procès pour forcer la firme à extraire et/ou à déchiffrer le contenu du téléphone d’un suspect. Le représentant d’Apple a affirmé devant le tribunal qu’il était impossible de déchiffrer un Iphone tournant sous iOS 8 ou une version plus récente du système d’exploitation. Il a également déclaré que « Forcer Apple à extraire des données dans cette affaire, en l’absence d’une injonction légale claire, pourrait menacer la confiance entre Apple et ses clients et ternir substantiellement la marque ».

Notons qu’une fonction de chiffrement est également présente sur Android (à partir d’Android 5.0) mais qu’elle n’est pas activée par défaut puisqu’elle demande beaucoup de puissance et que les appareils tournant sous ce systèmes ont des puissances très inégales.

Les iPhones semblent réellement indéchiffrables

Ce 17 octobre, Facebook a annoncé qu’à l’instar de GMail, ils préviendraient leurs utilisateurs qui sont visés par un espionnage extra-légal, c’est à dire effectué sans l’autorisation de Facebook et donc d’une autorité légale. En plus de cet avertissement, Facebook conseillera également à la cible de rajouter une sécurité sur son compte, comme par exemple la double-authentification, enfin Facebook ne montrera cet avertissement que s’il dispose de ‘preuves solides’. Comme d’habitude, difficile de faire la part entre le plan com’ et la réalité. Facebook a refusé de dévoiler la manière dont il différenciait une attaque d’un espion de celle d’un pirate ‘classique’.

L’avertissement affiché par Facebook.

L'avertissement affiché par Facebook.

Il y a quelques semaines, le réseau social Instagram -détenu par Facebook- avait supprimé une série de photos du photographe canadien Joey L. Celui ci avait voyagé en Syrie pour photographier ceux qui combattent l’État Islamique, et avait posté ses clichés en juin dernier sur le réseau social. Instagram à finalement supprimé les clichés, non pas pour leur contenu graphique, mais parce qu’ils représentaient des combattantes du PKK, et faisaient donc, selon Instagram, l’apologie du terrorisme. Aux côtés de celles du PKK figuraient d’autres combattantes, des YPJ cette fois, qui n’ont pas été censurées car les YPJ ne figurent pas dans la liste des organisations terroristes américaines. Le photographe a depuis reposté l’une des photos censurées, cette fois ci imprimée et dans ses mains.

Pour voir les photos, voyez le site de Joey L.

Joey L. et sa photo censurée.

Joey L. et sa photo censurée.