En Iran, au moins 800 personnes ont été exécutées depuis le début de l’année 2025, ce qui représente une moyenne de 100 exécutions par mois. Parmi les personnes exécutées au cours des huit derniers mois figuraient au moins 30 prisonniers politiques. Durant la même période, au moins 22 femmes et un mineur ont été mis à mort dans les prisons iraniennes. Les minorités ethniques et nationales ont également été touchées de manière disproportionnée. Parmi les personnes exécutées, 116 étaient kurdes, 107 lor, 92 baloutches et 82 turcs. De plus, au moins 46 Afghans ont été exécutés durant cette période.

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Arrêtée le 5 décembre 2023, détenue au secret, soumise à des actes de torture et à des aveux forcés, accusée de « propagande contre l’État », requalifiée en « rébellion armée », la syndicaliste kurde Sharife Mohammadi avait été condamnée à mort le 4 juillet 2024 (voir notre article). La Cour suprême avait annulé ce verdict le 12 octobre 2024, invoquant des vices de procédure et renvoyant l’affaire pour un nouveau procès. Suite à ce nouveau procès, la peine de mort a été confirmée en février 2024 (voir nos aricle ici et ici). Ce 16 juillet, la Cour suprême iranienne a confirmé la condamnation à mort. L’exécution pourrait se produire à tout moment.

Les forces de sécurité iraniennes ont arrêté Matin Osloubi de Naqadeh, dans la province de l’Azerbaïdjan occidental, Rafigh Mostafaei de Marivan, dans la province du Kurdistan, et Aboubakr Oghabi d’Oshnavieh, dans la province de l’Azerbaïdjan occidental, lors d’incidents distincts au cours des dernières semaines. Depuis leur arrestation début août, ces trois citoyens kurdes sont détenus dans des lieux tenus secrets, sans aucun contact avec leur famille ni représentation juridique.

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Au moins 56 prisonniers iraniens dans les prisons d’Iran risquent actuellement d’être exécutés pour des motifs politiques. La plupart de ces condamnations à mort ont été prononcées par les tribunaux révolutionnaires de Téhéran. Parmi eux les prisonniers kurdes Ali (Soran) Ghasemi, Pejman Soltani, Kaveh Salehi, Rezgar Beigzadeh Babamiri et Teyfour Salimi Babamiri (photos), dernièrement condamnés à la peine de mort (voir notre article).

Les chefs d’accusation principaux retenus contre nombre de ces prisonniers incluent la « rébellion armée » (baghi) et l’ »inimitié contre Dieu » (moharebeh). Plusieurs personnes, après l’annulation de leur verdict par la Cour suprême, ont été de nouveau condamnées à mort par des chambres parallèles des tribunaux révolutionnaires. Nombre d’entre eux se sont vu refuser le droit à un procès équitable, n’ont pas eu accès à un avocat indépendant et ont fait l’objet de procédures judiciaires opaques.

Au cours des semaines qui ont suivi la guerre de 12 jours entre l’Iran et Israël (du 13 au 25 juin 2025), le régime iranien a recentré son attention sur l’intérieur du pays. Depuis le 26 juin, entre 700 et 1 000 civils ont été arrêtés, accusés de crimes vagues tels que « propagande » ou liens avec des puissances étrangères. Militants, étudiants, syndicalistes et minorités ethniques sont visés. Au Kurdistan iranien, les partis kurdes font état de plus de 150 arrestations. D’autres minorités, telles que les Arabes ahwazis et les Azerbaïdjanais, ont également été la cible d’attaques.

Le régime a paralysé les communications numériques en coupant l’internet et en désactivant les systèmes GPS dans les principales villes. La surveillance s’est considérablement renforcée, avec l’enregistrement des téléphones portables aux postes de contrôle et l’activité sur les réseaux sociaux utilisée comme preuve de « trahison ». Plus de 600 000 migrants afghans ont été expulsés depuis la guerre. Les médias d’État iraniens ont attisé les sentiments xénophobes afin de détourner la colère interne, et les enfants représentent près d’un quart des personnes déportées.

Après des condamnations à mort de militants baloutches (voir notre article) et kurdes (voir notre article), trois prisonniers politiques supplémentaires — Farshad Etemadi-Far, Masoud Jamei et Alireza Mardasi — ont été condamnés à mort le 13 juillet, après deux ans de torture et d’isolement cellulaire. Ces verdicts ont été rendus par la section 1 du tribunal révolutionnaire d’Ahvaz pour des chefs d’accusation incluant « l’ennemi de Dieu » et l’affiliation présumée à la principale opposition, l’Organisation des Moudjahidine du peuple iranien.

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La guerre de douze jours entre Israël et l’Iran, déclenchée par l’agression israélienne et interrompue par le bombardement par les États-Unis de trois sites nucléaires iraniens, a placé le monde en état d’urgence pendant deux semaines. Ces événements ont suscité une vague de questions tant pour les militants anti-impérialistes que pour les gouvernements. Dans ce cadre, le Secours rouge et Classe contre classe vous invitent à une soirée d’information et de discussion, animée par deux camarades d’Iran, qui sera divisée en deux parties.

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La première chambre du tribunal révolutionnaire islamique d’Urmia, présidée par le juge Reza Najafzadeh et le conseiller Esmail Bazrkari, a condamné cinq des détenus du mouvement « Jin Jiyan Azadi » à Bukan (province d’Azerbaïdjan occidental, Iran). Huit autres accusés ont également été condamnés à des peines d’emprisonnement et à des amendes.

Les peines ont été prononcées à l’issue de trois audiences en ligne  et ont été officiellement communiqué aux avocats de la défense le 7 juillet 2025. Selon certaines informations, le tribunal aurait rendu ces peines sans tenir compte des informations faisant état de tortures, d’aveux forcés et de scénarios de sécurité élaborés par les services de renseignement du centre de détention d’Urmia.

Ali (Soran) Ghasemi, Pejman Soltani et Kaveh Salehi ont chacun été condamnés à trois peines de mort et à 15 ans de prison. Rezgar Beigzadeh Babamiri a été condamné à deux peines de mort et à 15 ans de prison. Teyfour Salimi Babamiri, actuellement en liberté sous caution, a été condamné à une peine de mort.

La branche 28 du tribunal révolutionnaire de Téhéran a condamné à mort quatre citoyens baloutches : Eidou Shabakhsh, Abdul Ghani Shabakhsh, Abdul Rahim Qanbarzahi et Suleiman Shabakhsh. Les quatre hommes ont été reconnus coupables de « rébellion et de formation de groupes opposés au régime iranien ». Le contexte de l’agression israélienne pousse le régime affaibli à la répression. Depuis le cessez-le-feu, au moins 115 personnes ont été arrêtées dans la seule province de Kermanshah pour « trouble à la sécurité ». D’autres arrestations ont été signalées par le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) et la police à Hamedan, Hormozgan, Fars (53 détenus), Gilan (36) et Zarand (11 arrêtés pour activités anti-régime). Le CGRI et ses forces paramilitaires Basij ont installé des points de contrôle aux entrées et sorties des villes kurdes, fouillant des véhicules et arrêtant plusieurs personnes. Un important déploiement de forces de sécurité en civil, dépêchées depuis d’autres provinces, a été observé dans les rues des villes kurdes. Ces forces ont arrêté des individus qu’elles jugent suspects sans présenter de mandat judiciaire. L’organisation du renseignement du CGRI et le ministère du Renseignement ont également convoqué et interrogé des membres des familles de militants politiques kurdes vivant à l’étranger, les menaçant et faisant pression pour les contraindre à cesser leur activisme à l’étranger.

Depuis la prison d’Evin à Téhéran, quatre prisonnières politiques dénoncent l’agression militaire des États-Unis et d’Israël contre l’Iran à travers la publication d’une déclaration.

[…] Nous condamnons l’attaque contre l’Iran, le massacre de civils et la destruction des infrastructures du pays par le « régime sioniste » et ses soutiens américains, tout comme nous condamnons les autres crimes commis dans le monde et au Moyen-Orient.

De même, tout individu, groupe ou courant politique qui soutient Israël ou s’appuie sur sa puissance destructrice – quels que soient ses rêves ou sa vision – est condamné sans équivoque. Un tel soutien est une marque de honte et de corruption morale.

La libération du peuple iranien de la dictature qui règne sur notre pays ne se fera que par la lutte de masse et la puissance des forces sociales, et non par l’attachement ou l’espoir d’une intervention étrangère. […]

Varisheh Moradi, Sakineh Parvaneh, Reyhaneh Ansari, Golrokh Iraee

Varisheh Moradi est condamnée à mort, elle est membre de la Communauté des femmes libres du Kurdistan oriental (KJAR) et a également combattu Daech en Syrie. Sakineh Parvaneh est aussi kurde et a été condamnée à sept ans et demi de prison et également arrêtée lors des manifestations de Mahsa Amini. Reyhaneh Ansari est une militante syndicale condamnée à quatre ans de prison. Golrokh Iraee est une écrivaine et militante arrêtée lors des manifestations après la mort de Mahsa Amini.

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