Le procès de l’avocat Saleh Nikbakht, qui représentait la famille de Jina Mahsa Amini, devait avoir lieu devant la branche 28 du tribunal révolutionnaire islamique de Téhéran, mais a été reporté en raison de problèmes administratifs. Il est accusé de “propagande contre le système de la République islamique” pour avoir contesté publiquement l’avis de la Commission de médecine légale qui attribuait la cause du décès d’Amini à une “crise cardiaque” résultant d’une “maladie sous-jacente”. Amini était en état de mort cérébrale lorsqu’elle a été admise à l’hôpital, et elle est décédée trois jours plus tard, le 16 septembre, à l’hôpital Kasra de Téhéran. La jeune femme était en parfaite santé avant son arrestation et des témoins oculaires ,parmi les détenus qui se trouvaient dans le même véhicule que Mahsa Amini lors de son transfert vers un centre de détention, ont confirmé que les policiers l’avaient violemment battue, causant une fracture du crâne. L’avocat a appelé à un “réexamen de l’affaire et à la formation d’un nouveau comité composé de médecins éminents et dignes de confiance au sein de la communauté médicale du pays” pour enquêter sur l’affaire. Cependant, les autorités judiciaires ont considéré son opposition comme une violation de la loi et ont décidé de l’inculper de “propagande contre l’État”. Il a été mis en accusation par la branche 2 du bureau du procureur public et révolutionnaire de Téhéran le 11 mars pour ses entretiens avec des journalistes étrangers. Il a ensuite été libéré sous caution en attendant ce procès.

 

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Une patrouille de police est tombée dans une embuscade dans les provinces du Sistan et du Baloutchistan. Quatre policiers sont morts, ils étaient en patrouille sur une route reliant les villes de Khash et Taftan. Il y a deux semaines, dans la même province, quatre personnes ont attaqué un poste de police et tué deux policiers. Il n’est pas clair si ces actions sont le fait d’islamistes sunnites (Zahedan, la capitale du Sistan et du Baloutchistan, est l’une des rares villes d’Iran dont la population est majoritairement sunnite) où une réponse à des mois de répression sanglantes contre des manifestations qui ont lieu à Zahedan chaque semaine  dans le sillage de la révolution « Jin, Jiyan, Azadî », déclenchée par la mort de la Kurde Jina Mahsa Amini. Par exemple, lors du massacre de Zahedan, également connu sous le nom de « vendredi sanglant », le 30 septembre 2022, les forces de police, les milices Basij et les gardiens de la révolution ont tué au moins 120 personnes.

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Les forces de sécurité iraniennes ont abattu un habitant de la ville d’Izeh, dans le sud-ouest du pays. Seyyed Mostafa Ahmadpour a participé activement aux manifestations  de l’année dernière, déclenchées par la mort de Mahsa Amini. Il avait également participé aux manifestations avaient eu lieu à Izeh lorsque un garçon de neuf ans et plusieurs autres habitants de la ville avaient été tués par les forces gouvernementales, qui avaient ouvert le feu le 16 novembre sur une manifestation. Les autorités affirment que M. Ahmadpour a résisté et que deux policiers ont été tué dans la fusillade. Deux personnes accompagnant Ahmadpour auraient été emmenées par les forces gouvernementales. Aucune information n’a été donnée sur le lieu où elles se trouvent. Le frère de Seyyed Mostafa Ahmadpour, Mohsen Ahmadpour, est détenu à la prison de Shiban à Ahvaz, la capitale de la province du Khuzestan. Il est accusé de « guerre contre Dieu » et de « corruption sur Terre ».

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Le régime iranien a multiplié les exécutions ces dernières semaines, visant des prisonniers sociaux, des insurgés, et des militants de l’opposition. Dans la matinée de ce jeudi 13 juillet, deux condamnés ont été pendus en public pour la mort d’un policier à Fouladchahr, et trois codétenus baloutches ont été exécutés à la prison de Jiroft. Mercredi 12 juillet, 7 prisonniers ont été exécutés. Une prisonnière a été pendue avec 4 autres prisonniers à la prison de Gohardacht, un prisonnier à la prison de Makou et un autre à la prison centrale d’Ilam. Le mardi 11 juillet, un condamné baloutche a été exécuté à Zahedan et un Kurde après 12 ans de détention à la prison centrale de Kermanchah.

Le dimanche 9 juillet, six prisonniers, dont deux femmes, ont été exécutés à la prison centrale d’Ispahan, un Baloutche à la prison centrale de Zahedan et un autre condamné baloutche à la prison centrale de Kerman. Deux autres détenus ont été exécutés à la prison centrale d’Arak. Les bourreaux du régime ont pendu un condamné à la prison centrale de Qom, deux à la prison d’Adel-Abad de Chiraz le jeudi 6 juillet et trois prisonniers à la prison centrale de Bandar-Abbas le mardi 4 juillet. En outre, cette semaine, des agents des services de renseignement d’Oroumieh ont tué sous la torture deux prisonniers politiques kurdes, Moussa Esmaili et Peyman Galvani.

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Sous le chef d’inculpation de “Moharebeh” (“guerre contre dieu”), Amir Nasr-Azadani a été condamné à une lourde peine de prison et évite une condamnation à mort qui continue d’être distribuée à tour de bras par les tribunaux iraniens.  Cet ex-footballeur professionnel de 26 ans a été arrêté dans le cadre du soulèvement populaire consécutif à l’assassinat de l’étudiante kurde Mahsa Amini par la police religieuse, le 16 septembre 2022. Le soulèvement a rencontré un fort soutien du monde du football, jusqu’au sein de la sélection nationale dont les joueurs avaient collectivement refusé de chanter l’hymne national avant leur match contre l’Angleterre lors du Mondial au Qatar. Accusé avec deux autres personnes d’avoir tué un colonel du Corps des gardiens de la République islamique et deux paramilitaires bassidjis, Amir Nasr-Azadani risquait la peine de mort. Il a été condamné à un total de 26 années de prison, pour trois chefs d’inculpation distincts, mais, en tout et pour tout, il devrait rester emprisonné 16 ans.

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Vraisemblablement à la demande de l’Iran, ce matin du 20 juin, des centaines de policiers albanais ont lancé un raid sur le camp de réfugiés iraniens d’Achraf-3. Ils ont détruit de nombreuses portes et équipements et utilisé des gaz lacrymogènes et du gaz poivré. De nombreux ordinateurs ont été cassés ou emportés. À la suite de ce raid, un militant iranien, Ali Mosteshari, est décédé et plus de 100 personnes ont soufferts en raison de trop hautes doses de gaz poivré.

Le camp d’Achraf est un lieu de concentration de membres de l’Organisation des Moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI), un mouvement d’opposition au régime de la République islamique. L’opération de police s’inscrivait dans le cadre d’une enquête sur la « cybercriminalité ». En fait de « cybercriminalité », il s’agirait de cyberattaques dirigées contre la république islamique. Les autorités albanaises ont justifié ce raid en raison de la « violation des accords et des engagements » pris par le groupe « lorsqu’il s’est installé en Albanie uniquement à des fins humanitaires ». En vertu d’un accord conclu en 2013 avec le soutien des Nations unies et des États-Unis, l’OMPI a quitté l’Irak et s’est installée dans d’autres pays, dont l’Albanie. Avec environ 2 800 personnes, Achraf 3 est le plus grand camp de l’OMPI dans le monde.

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Des grèves et des protestations ont éclaté à Abdanan suite au décès de Bamshad Soleimankhani. Cet étudiant de 21 ans de la ville est mort dans des circonstances suspectes à l’hôpital d’Ilam le 24 mai. Il y était soigné pour des fractures, quelques jours après sa libération pour avoir exprimé son opposition au régime sur internet. Après la cérémonie traditionnelle ayant lieu sept jours, les commerçants et les entreprises de la ville d’Abdanan, dans la province occidentale d’Ilam, peuplée de Kurdes, se sont mis en grève pour protester contre cette mort inexpliquée présentée par les autorités comme un suicide. Des manifestations de masse ont également eu lieu dans différents quartiers de la ville tout au long de la soirée et de la nuit. Plus de 20 civils ont été blessés par des gaz lacrymogènes et des chevrotines tirés par la police anti-émeute (photo). Abdanan est militarisée depuis hier et des mesures de sécurité strictes ont été mises en place, les forces de sécurité ont perquisitionné les hôpitaux à la recherche de manifestants blessés.

Le régime iranien poursuite sa répression du soulèvement mené par les femmes après l’assassinat de Jina Amini. Plus de 40 étudiantes de la faculté des beaux-arts de l’université de Téhéran ont été expulsées au cours du seul mois dernier. Les étudiantes, qui n’ont pas été autorisées à entrer sur le campus par les services de sécurité de l’université, n’avaient pas été informées au préalable de cette sanction. Précédemment, plus de 20 étudiants résidant dans le dortoir de l’université Jalal Al-Ahmad de Téhéran ont été interdits d’éducation pendant un semestre et ont été expulsés du dortoir dans lequel ils résidaient. Les étudiants de diverses universités, dont l’université Beheshti de Téhéran, ont été convoqués par la police de sécurité.

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Suite à l’exécution de Saleh Mirhashemi, Majid Kazemi et Saïd Yaqoubi, trois prisonniers politiques du soulèvement, les Téhéranais ont exprimé leur indignation. Dans plusieurs quartiers de Téhéran, dont Ekbatan, Tehransar, Shahrziba, Neguin-e-Gharb, Tehranpars, Saadat-Abad et Apadana, les gens ont scandé des slogans contre Khamenei. Les cris ont résonné depuis les bâtiments et les toits : « à bas Khamenei l’assassin », « à bas la république des exécutions », « à bas Khamenei, maudit soit Khomeiny », « à bas le pouvoir tueur de la jeunesse » et « à bas le dictateur ». Pour tenter d’étouffer d’éventuelles protestations publiques, le régime a enterré clandestinement les corps de ces hommes dans trois points différents de la province d’Ispahan. Selon les familles, Majid Kazemi a été enterré à Habib Abad, Saïd Yaqoubi dans le village de Kurd Sofla et Saleh Mirhashemi dans le village de Baltaq. Les autorités ont déployé des forces répressives et des agents en civil le long des routes menant à ces cimetières, anticipant d’autres manifestations de protestation.

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Des jeunes rebelles ont mené dix attaques incendiaires rien que le le 12 mai 2023. Trois bases répressives de la milice Bassidj ont été attaquées au cocktail Molotov à Téhéran, Ispahan et Manodjan Kerman, un centre de propagande, une fondation et le bureau de l’Imam de vendredi de la ville de Mohammadyeh à Qazvin qui représente Khameneï dans cette ville ont aussi été incendiés. En outre, des affiches portant les portraits de Khamenei, de Khomeiny ou de Qassem Soleimani ont été incendiées à Machad, Chiraz, Arak et Sangar Guilan. En outre, les habitants de Zahedan sont de nouveau descendus dans la rue vendredi. Les manifestants ont scandé « à bas Khamenei », « Honte à toi Khamenei, quitte le pays », « Bassidj et pasdaran, c’est vous notre Daech », « Les mollahs doivent décamper »,  « Mort à l’oppresseur, qu’il soit le chah ou le Guide (Khamenei), » etc.

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