Ce mardi, la police du Chhattisgarh a affirmé que 60% du sud de l’état, dont les régions tribales du Bastar, sont libérés de toute domination maoïstes. Les forces de sécurité auraient neutralisé 1458 cadres maoïstes au cours de l’année passée. Le directeur général de la police et son homologue des opérations anti-naxales ont déclaré à la presse que les forces de sécurité avaient éliminé 76 cadres, dont 51 étaient recherchés pour leur implications dans des actes attribués à la guérilla. En outre, un grand nombre de cadres maoïstes se sont rendus au cours de l’année, tandis que 1017 maoïstes ont été arrêtés. 221 armes et des IED ont été saisis.

D M Awasthi, directeur général des opérations anti-naxales

Rappelons que, dans le cadre de leur contre-insurrection, les autorités annoncent régulièrement publiquement des redditions de maoïstes qui s’avèrent être factices. En outre, de nombreuses personnes arrêtées et accusées d’être membre du PCI(maoïste) sont, dans les faits, des tribaux ou des civils engagés pour la défense de leurs droits fondamentaux sans aucun lien avec la guérilla.

D M Awasthi, directeur général des opérations anti-naxales

Dans le cadre du procès contre la direction du PCP-SL, le procureur a demandé des peine à perpétuité pour les membres de la direction du parti, certains détenus déjà détenus depuis une vingtaine d’années, d’autre arrêtés plus récemment. La perpétuité a ainsi été requise pour Abimael Guzmán, Elena Iparraguirre et Florindo Eleuterio Flores Hala.

Mais le procureur a aussi demandé des peines de 25 ans de prison contre les dirigeants du MOVADEF (Mouvement pour l’Amnistie et les Droits Fondamentaux) arrêtés en 2014 (voir notre article), qu’il accuse d’être l’actuel « bras légal » du PCP-SL. Sont ainsi visés Oswaldo Esquivel Caycho, Fernando Claudio Olórtegui Crispín et Carlos Alfonso Gamero Quispe, mais aussi Manuel Augusto Fajardo Cavero et Alfredo Víctor Crespo Bragayrac (l’avocat d’Abimael Guzman). Pour les autres membres du MOVADEF en jugement, le procureur demande 20 ans de prison.

Alfredo Víctor Crespo Bragayrac

Pour s’attaquer à la menace maoïste dans l’état d’Odisha, la police a décidé d’effectuer un redéploiement de ses forces de sécurité engagées dans les zones touchées par la guérilla maoïste. Le directeur général de la police, Rajendra Prasad Sharma a déclaré ce dimanche que dans le cadre des objectifs policiers de 2018, il y aurait un redéploiement stratégique des effectifs dans certaines régions afin de gérer la dynamique changeante du parti maoïste, tout particulièrement dans les districts de Koraput et de Malkangiri. Sans divulger les détails de leur plan pour contrecarrer les activités de la guérilla, Sharma a déclaré que ramener les membres de la base du parti, qui ont diverses tâches dans la guérilla, dans le courant dominant serait également l’une de leurs priorités. Il a ajouté qu’il y aurait une approche à deux volets pour faire face à la menace. L’un sera le déploiement stratégique pour une action offensive et de dissuasion, et l’autre sera le développement de la zone de rupture.

Policiers de l’Odisha

Policiers de l'Odisha

Deux soldats de l’armée gouvernementale ont été blessés dans une escarmouche qui a éclaté entre les forces de sécurité et la guérilla maoïste samedi matin 30 décembre. C’est une unité de la 10e division de l’infanterie qui s’est heurtée à environ 50 combattants de la NPA à Barangay Tubaon, Tarragona, Davao Oriental. Les militaires voulaient intervenir contre les maoïstes qui organisaient des meeting dans les village pour célébrer son 49e anniversaire de fondation de la NPA. Le gouvernement et la NPA avaient séparément déclaré des cessez-le-feu unilatéraux pendant la période des fêtes mais cette fusillade s’est déroulée plusieurs heures avant le cessez-le-feu prévu pour le week-end du Nouvel An.

Combattants de la NPA

Combattants de la NPA

Deux guérilleros présumés, qui sont accusés d’avoir pris part à une attaque contre un campement policier dans le district de Kondagaon (Chhattisgarh) au début du mois de décembre, ont été arrêté ce mercredi. Les cadres, identifiés comme étant Moti Ram Korrma (27 ans) et Baliram Kashypa (25 ans) ont été capturés par une équipe des forces de sécurité à proximité du village de Nedwal. « Sur base d’un renseignement que nous avons reçu, nous avons envoyé une brigade conjointe du 41ème bataillon de la Indo Tibetan Border Police et de la police du district pour mener une opération de ratissage autour de Nedwal ». Selon les autorités, le duo aurait admis son implication dans la fusillade s’étant déroulée le 6 décembre dans un camp de la police. Un policier haut placé avait été blessé dans cette attaque.

Guérilleros maoïstes

Guérilleros maoïstes

Une équipe des forces de sécurité du district d’East Singhbhum (Jharkhand) ont ce mardi arrêté Rajendra Singh Munda, également connu sous divers pseudonymes tels que Gudru Munda, Raju et Chandan, au cours d’une opération de ratissage. Le commandant de zone du PCI(maoïste), âgé de trente ans, est accusé du meurtre du parlementaire Sunil Mahto. L’homme a été abattu par des membres de la guérilla maoïste le 4 mars 2007 à Baguria (Uttar Pradesh). Il est en outre accusé d’avoir pris part à l’attaque à l’explosif de Ghatshila ayant fait 14 morts parmi les forces de sécurité en 2009, d’être impliqué dans six affaires reliés au PCI(maoïste) dans le district de Purbi Singhbhum (Jharkhand). Lors de son arrestation, les forces de sécurité ont saisi une arme à feu, cinq magasins, quatre bobines de fil, 25 pièces de détonateurs et 36 bouteilles d’émulsion explosive.

District d’East Singhbhum

La police du district du Dantewada (Chhattisgarh) a arrêté trois guérilleros présumés. La tête de l’un deux avait été mise à prix, selon les autorités. Nanda Sori (30 ans) et Raju Madka (22 ans) ont été arrêté dans une zone relevant du commissariat de Kuakonda. Dhaniram Kashyap (40 ans), dirigeant du Adiwasi Kisan Majdoor Sangathan du Indravati Area Committee du PCI(maoïste) a été arrêté à proximité du poste de police de Barsur. La tête de Kashyap avait été mise à prix pour une somme de 100.000 roupies (environ 1300 euros). Sori et Madkham sont accusés de soutien à la guérilla maoïste et d’être impliqués dans des affaires de brutalités contre des villageois, l’assassinat d’un homme et de destruction de routes. Kashyap est accusé d’avoir fourni des provisions aux guérilleros ainsi que de propagande maoïste.

Guérilleros maoïstes

Guérilleros maoïstes

Plus d’une centaine de personnes, étudiantes et académiques, ont signé une lettre ouverte appelant à la libération d’un universitaire maoïste arrêté le mois dernier. Zhang Yunfan, diplômé en philosophie à l’Université de Pékin a été arrêté le 15 novembre dernier lors d’une lecture, il a été inculpé pour avoir « rassemblé une foule afin de perturber l’ordre public » après avoir émis des opinions sur « certains événements historiques ». On ne sait pas où il est détenu et où il sera détenu durant les six prochains mois de sa condamnation. Zhang aurait également organisé une visite d’un groupe d’étudiants de l’Université de Pékin à Shaoshan, le lieu de naissance de Mao, en 2014. Il était également actif aux côtés des travailleurs immigrants et participait à des programmes d’éducation pour les enfants pauvres.

Zhang Yunfan

Zhang Yunfan

Un des dirigeants les plus recherchés du PCI(maoïste), Jampanna, alias Jinugu Narasimha Reddy, s’est rendu aux autorités du Telengana. Membre du Comité Central du parti, il fut l’un des premiers à rejoindre le People’s War Group (dont la fusion avec le MCC a engendré le parti actuel) à Eturunagaram il y a près de 35 ans. Vivant dans la clandestinité, sa tête était mise à prix pour une somme très importante depuis de longues années. Jampanna est connu pour son expertise en matière d’opérations militaires et avait été à la tête de la commission militaire de l’Odisha State Committee. Il a également dirigé la division Kalahandi-Kandhamal-Boudh-Nayagarh du PCI(maoïste). Selon les autorités, il travaillait actuellement et depuis longtemps à la frontière entre le Chhattisgarh et l’Oidsha. Il a, entre autre, joué un rôle important dans le déploiement de l’influence maoïste dans la ceinture forestière reliant les districts de Kandhamal et de Kalahandi dans l’Odisha. Jampanna avait échappé à une opération de contre-insurrection menée par la police spéciale à la frontière entre le Kalahandi et le Kandamahal (Odisha) en décembre 2014. La police le recherchait dans le cadre de nombreuses affaires d’attaques contre la police et les forces de sécurité.

Jampanna, alias Jinugu Narasimha Reddy

Jampanna, alias Jinugu Narasimha Reddy

Le CPP a annoncé un cessez-le-feu unilatéral de huit jours (du 23 décembre au 2 janvier) pour les vacances de Noël. Ka Oris, porte-parole de la New People’s Army a fait cette déclaration via un communiqué sur le site du parti ce vendredi. Cette trêve fait suite à un ordre du Comité Central du parti « pour observer les vacances traditionnelles du peuple philippin et le 49ème anniversaire du parti » le 26 décembre. Ka Oris a déclaré que durant cette période, « toutes les unités de la NPA et des milices populaires doivent cesser de mener des campagnes et des opération militaires offensives contre les forces du gouvernement et ses paramilitaires ». Il a néanmoins insisté pour que tous les guérilleros et leurs alliées doivent rester sur mode défensif actif afin de défendre la population et les forces révolutionnaires « Toutes les unités de la NPA doivent rester en état d’alerte maximale et prêtes à affronter toute action ou tout mouvement hostile des forces armées ennemies, de la même manière que lors du cessez-le-feu de six mois observés l’an dernier au cours duquel l’AFP a occupé et déployé ses troupes dans au moins 500 hameaux à travers le pays, commettant de nombreuses violations des droits de l’homme contre les civils et leurs communautés ».

Guérilleros de la NPA

Guérilleros de la NPA