La commémoration de la « Nakba » a été ensanglantée dimanche par des violences sans précédent qui ont fait au moins 12 morts et des centaines de blessés, la plupart à la périphérie des territoires palestiniens, au Liban et dans le Golan syrien occupé.

Dans le plateau syrien du Golan, l’armée israélienne a ouvert le feu sur des manifestants palestiniens venus de Syrie qui avaient pénétré dans la partie occupée. Deux protestataires ont été tués et quatre grièvement blessés. Dix personnes ont été tuées par des tirs israéliens à la frontière libanaise, où des milliers de réfugiés palestiniens s’étaient rassemblés dans la localité de Maroun ar-Ras, à un kilomètre de la frontière. Les tirs ont éclaté après que des dizaines de jeunes manifestants ont franchi le cordon de l’armée libanaise pour s’approcher des barbelés, et ont commencé à lancer des pierres en direction des soldats israéliens de l’autre côté. Enfin, au moins 24 personnes ont été blessées au Caire près de l’ambassade d’Israël dans des affrontements entre policiers et manifestants.

Dans les territoires palestiniens, une centaine de Palestiniens ont été blessés dans le nord de la bande de Gaza par des tirs de l’armée lors d’une marche en direction du terminal frontalier israélien d’Erez. Un millier de manifestants se sont dirigés vers la frontière israélienne en dépit de tirs de semonce israéliens. Un jeune Palestinien a par ailleurs été tué par des tirs israéliens à l’est de la ville de Gaza. L’armée israélienne a affirmé avoir tiré sur un individu qui « posait un engin explosif » à la frontière. D’autre part, au moins 17 Palestiniens ont été blessés lors de heurts violents au poste de contrôle de Kalandia (Cisjordanie), à l’entrée de Jérusalem, et neuf autres à Hébron (sud de la Cisjordanie).

Voir la vidéo des incidents sur le Golan

Le 3 mai, le tribunal en audience à la prison de Beersheba a pris la décision de prolonger la détention en isolement du dirigeant palestinien Ahmad Sa’adat. Le secrétaire général du FPLP subi ce régime depuis le 19 mars 2009, soit plus de deux ans. Et mardi, le tribunal l’a reconduit jusqu’au 3 novembre prochain. Sa’adat a refusé d’assister à l’audience, la qualifiant de manifestation illégale d’une occupation et d’un enlèvement illégitime, affirmant qu’il refusait de légitimer ce qui est clairement une parodie de justice. Ce prolongement de l’isolement du prisonnier intervient alors que les prisonniers palestiniens ont déclenché une série de grèves de la faim sporadiques pour protester contre les conditions de détention de Sa’adat, ainsi que pour exiger leur libération à tous.

Alexandre Moumbaris est un militant et journaliste internationaliste qui a été condamné à 12 ans de prison en Afrique du Sud en 1972 pour avoir soutenu la résistance anti-apartheid. En 1979, avec ses compagnons d’infortune, il parvient à s’évader de la prison de haute-sécurité de Pretoria. Après s’être installé à Paris, il a fondé la revue BIP (Bulletin d’information presse). Durant les années 90, il subit nombre de gardes à vue, de filatures, de tracasseries et d’intimidations pour avoir sympathisé avec les révolutionnaires turcs.

C’est aujourd’hui son combat contre un autre régime d’apartheid, celui d’Israël, qui lui vaut d’être persécuté par l’Etat français. C’est parce qu’ il avoir publié un compte-rendu de la campagne BDS (Boycott-Désinvestissement-Sanction) visant l’état sioniste qu’Alexandre Moumbaris a été convoqué au Tribunal d’instance pour « appel public à la discrimination ».

Lien vers l’article qui vaut à Alexandre Moumbaris d’être poursuivi

Lien vers le site du BIP

Une soixantaine de personnes se sont rassemblées devant le siège de la Commission Européenne à l’occasion de la Journée de solidarité avec les prisonniers palestiniens. Diverses prises de paroles ont eu lieu.

manifestation à Bruxelles pour les prisonniers politiques palestiniens

manifestation à Bruxelles pour les prisonniers politiques palestiniens

Sous prétexte de rechercher le meurtrier de la famille de colons d’Itamar, l’armée israélienne s’est livrée la semaine passée à des rafles massives de femmes dans le village d’Awarta, près de Naplouse, et à des raids sur plusieurs villages, détruisant des maisons palestiniennes, alors qu’aucun Palestinien n’a été mis en cause dans ce meurtre.

Des centaines de soldats israéliens ont investi le village d’Awarta dans la nuit de jeudi dernier, imposant un couvre-feu, perquisitionnant brutalement les maisons, et enlevant une centaine de femmes, dont de nombreuses personnes âgées. Sans aucune accusation, ces femmes ont été emmenées dans un camp militaire où les milices d’occupation ont pris leurs empreintes digitales et des échantillons d’ADN. Vingt femmes sont restées en garde à vue, soit un total de 75 à Awarta depuis l’attaque d’Itamar, sans que la moindre information disponible.

Le maire d’Awarta avait indiqué la semaine dernière que 80% des maisons dans le village ont été pillées par l’armée la plus morale du monde, et que 300 hommes et garçons avaient été enlevés, dont une quarantaine étaient encore en prison, alors qu’aucun d’entre eux n’a été inculpé d’un quelconque crime.

Palestine: Rafles massives près de Naplouse

Ce jeudi 27 janvier à 12h30 aura lieu une réunion-débat pour exposer et discuter de la situation du prisonnier Georges Ibrahim Abdallah. Ce meeting est organisé dans le cadre de la semaine contre la répression et aura lieu à l’Université de Toulouse II Le Mirail, amphi 9 (dans l’Arche).

Carte de solidarité avec Georges Ibrahim Abdallah

Carte de solidarité avec Georges Ibrahim Abdallah

Alors qu’entre le 5 et le 15 octobre dernier se sont déroulées des dizaines d’actions en soutien de la lutte menée par Ahmad Sa’adat (secrétaire général du FPLP emprisonné depuis mars 2006), celui-ci a été condamné à six mois supplémentaires en isolement. Cela fait plus de 500 jours que Sa’adat est détenu dans ces conditions, et elles ont été prolongée jusqu’au 21 avril 2011, date où elles seront à nouveau examinées.

Des actions et des événements se sont déroulés en Palestine, mais également aux Etats-Unis, au Canada, au Danemark, en Nouvelle-Zélande, en Irlande, en Grèce, au Liban, en Syrie et ailleurs dans le monde pour exiger la fin du régime auquel est soumis Sa’adat. Malgré les centaines de lettres et de pétitions, considérant le prisonnier comme ‘une menace permanente pour la sécurité’, les autorités israéliennes ont donc décidé de prolonger de six mois les mesures d’isolement: aucun contact avec les autres prisonniers, pas d’accès à la presse, pas de livres personnels, refus régulier de visites familiales, et de celles des avocats, …

Dans la nuit de lundi à mardi, l’armée israélienne a capturé quatre enfants palestiniens dans le quartier de Silwan, pendant des affrontements entre la police israélienne et les habitants palestiniens de Jérusalem-est. Alors que la rue principale était barrée, les enfants se sont retrouvés encerclés et ont commencés à lancer des pierres sur les soldats, qui ont répondu avec des bombes sonores, gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc.

Les soldats responsables de l’enlèvement font partis d’une unité bien particulière qui s’habillent vêtus comme des arabes pour pouvoir se glisser dans les quartiers palestiniens de la ville sans se faire repérer. Après avoir enlevés les enfants, ils se seraient coiffés de leur casquette de policier. Les quatre enfants enlevés sont, Jihad Zeitoun, Ayhab Shouiki, Biha’ al-Rajbi et Muhammad Mufid Mansour, respectivement âgés de douze, onze, douze et treize ans. Ils ont été placés tous les quatre en détention.

Suleiman Abduh Sayyam, âgé de dix ans, a été blessé durant les affrontements par une bombe sonore et une balle qui l’a touché à la jambe. Il n’a cependant pas été arrêté. Les policiers ont également pénétrés dans la maison de Umrad Mansour, huit ans, et emmenés ses parents pour un interrogatoire. La nuit précédente, la police avait déjà arrêté un adolescent de 17 ans, Simah Maher Sirhan, neveu du résistant Samir Sirhan.

Samedi 25 septembre, environ 7.500 prisonniers politiques détenus par Israël ont commencé une grève de la faim pour exiger la fin des attaques dont ils sont l’objet et pour une amélioration de leurs conditions de détention. La situation dans les prisons, camps de détention et centres d’interrogatoire israéliens est inimaginable. Des dizaines de prisoniers ont récemment été blessés après avoir été attaqués par les soldats qui surgissent en force dans leurs cellules pour les fouiller.