Une colonne de combattants du PCP-SL a attaqué hier matin la « base contre-terorriste n°42 » dans la région d’Ayacucho. Un sous-officier a été tué lors de cette attaque. La colonne de guérilla provenait du district voisin de Llochegua. Une opération de recherche a été lancée par l’armée.
Le gouvernement péruvien a décrété l’état d’urgence dans la région de Cajamarca (nord) après que trois personnes eurent été tuées et 20 blessées lors d’affrontements entre forces de sécurité et manifestants hostiles à un projet de mine d’or de la société américaine Newmont évalué à 5 milliards de dollars. Les opposants au projet redoutent principalement l’impact de la mine sur les fragiles ressources en eau de la région. Le projet doit sacrifier quatre lacs-réservoirs d’altitude pour les remplacer par des lacs artificiels
Plus de 1000 personnes, qui manifestaient dans la ville de Celendin, s’en sont pris aux bâtiments municipaux par des jets de pierre, en reprochant au maire de Celendin d’être favorable au chantier. Les forces de l’ordre ont répliqué par des tirs à de grenades lacrymogènes et des charges. Fin 2011, la province avait été en partie paralysée par une série de manifestations et de bloquages de routes contre le projet de cette mine, Conga, qui est le plus gros investissement minier du pays (4,8 milliards de dollars). Il doit voir le jour d’ici 2014. Le gouvernement avait alors déjà décrété l’état urgence.
Des centaines de professeurs ont affronté hier matin à la police dans la localité de Tacna. Les incidents ont commencé quand un groupe des professeurs a attaqué la porte du siège du Gouvernement Régional. La police montée est intervenue, qui s’est faite bombarder d’oeufs, des légumes et des bouteilles. Une enseignante a été blessée d’une coupure dans la tête dans les affrontements qui ont suivi.
Une colonne d’une vingtaine de combattants du PCP-SL s’est emparé de la localité de Huayopampa, (district de Kimbiri, vrégion de la VRAE). Recherchant en vain les dirigeants du « comité d’auto-défense » mis en place par le gouvernement, les guérilleros maoïstes ont rasseùmblé la population, ont tenu un meeting politique, l’invitant à ne pas appuyer les plans anti-guérilla du gouvernement.
Le ministre de l’intérieur péruvien a annoncé la construction et l’amélioration de 29 commissariats, 11 bases de contre-guérilla (ainsi que 4 bases anti-drogue), dans la région VRAE, où la guérilla du PCP-SL est active. Quant au ministre de la défense, il s’est impliqué dans la mise sur pied et le développement de milices de contre-guérilla baptisées « comités d’auto-défense ».
Un détachement de la 3e Brigade de Forces Spéciales de l’armée péruvienne et de la Direction Contre le Terrorisme de la Police Nationale a découvert un dépôt du Comité régional du Huallaga du PCP-SL (le courant liquidationniste du « camarade Artemio » qui a récemment subi de nombreux revers). Le dépôt était en pleine forêt, dans le district de Pólvora (San Martín). Il contenait des armes et des munitions, des uniformes et des drapeaux et des publications maoïstes.
La guérilla du PCP-SL continue à harceler les bases militaires dans la région VRAE avec des tirs de sniper et d’armes automatiques. Trois incidents ont été signalés en 72 heures: le premier a eu lieu vendredi et visait la base contre-subversive de Corazonpata, (district de Llochegua). Le deuxième incident, dans lequel un soldat a été blessé, a eu lieu la nuit dimanche à la base contre-subversive de Huachocolpa (province de Tayacaja). La troisième attaque a eu lieu contre la même base de Corazonpata.
Pérou: Les maoïstes harcèlent les bases de la contre-guérilla
Des guérilleros maoïstes ont mitraillés deux postes de garde de la base militaire de Mazangaro, à San Martín de Pangoa, (province de Satipo-Junín). Des détachements de la 31e Brigade de l’Armée péruvienne ont mené une opération de ratissage dans les coteaux environnant la base.
L’état d’urgence a été prolongé de deux moix dans tous les districts des provinces de Huanta y La Mar, Tayacaja y Satipo et à d’autres sept districts des départements de Cusco et de Junín. Les forces armées gouverneront directement ces régions où le PCP-SL est actif. Les droits constitutionnels y sont suspendus.
Au lendemain de la déclaration de l’état d’urgence dans la province d’Espinar (région de Cuzco – sud du pays), la police a arrêté le leader du mouvement anti-mine qui proteste depuis plus d’une semaine contre un projet d’extraction de l’entreprise suisse Xstrata. Les manifestants dénoncent le montant des royalties que la société souhaite payer aux autorités locales, mais aussi le niveau des salaires ainsi que la politique environnementale. Deux manifestants ont été tués lundi, et le même jour, le gouvernement déclarait l’état d’urgence pour une durée de trente jours. Mardi, la police a arrêté Herbert Huaman, chef de file du mouvement de protestation, pour avoir appelé à la fin de l’état d’urgence. Les autorités l’accusent également d’avoir appelé à de nouvelles mobilisations populaires. 24 autres personnes ont été arrêtées depuis l’entrée en vigueur de l’état d’urgence.