L’organisation de défense des droits humains Karapatan a publié une infographie présentant un état des lieux des prisonniers politiques aux Philippines en novembre 2025. Elle indique qu’au total 696 personnes sont détenues pour des motifs politiques, dont 163 ont été arrêtées sous la présidence de Marcos Jr. Parmi ces détenus figurent 136 femmes, 93 personnes âgées et 89 prisonniers malades. L’infographie signale également la présence de 12 consultants ou membres du NDFP (National Democratic Front of the Philippines) parmi les prisonniers. Par ailleurs, l’organisation souligne qu’il y a eu 134 exécutions extrajudiciaires et 822 arrestations arbitraires entre juillet 2022 et novembre 2025.

Un webinaire international se tiendra le 3 décembre 2025 pour la Journée mondiale de solidarité avec les prisonniers politiques aux Philippines, afin d’appeler au développement de la mobilisation de soutien. En particulier, l’événement vise à informer sur la situation des prisonniers politiques, à défendre la libération des consultants du Front national démocratique des Philippines (NDFP) et à mettre en avant le rôle crucial de la solidarité internationale.

Pour s’inscrire : https://www.ichrp.net/Dec3Webinar

SELDA, une organisation d’anciens prisonniers politiques de la dictature Marcos, dénonce la décision récente de la Cour suprême des États-Unis autorisant le gouvernement philippin à prendre le contrôle de 40 millions de dollars de fonds mal acquis de Marcos, déposés chez Merrill Lynch sous le nom d’une société écran panaméenne. Bien que la justice américaine et philippine ait déjà reconnu l’origine frauduleuse de ces avoirs, les victimes de la loi martiale — qui avaient remporté en 1992 un procès civil de 2 milliards de dollars contre la famille Marcos — voient dans ce jugement un nouveau revers. Le porte-parole de SELDA, Bonifacio Ilagan, accuse l’administration Marcos Jr. de vouloir verrouiller l’accès à ces fonds et d’alimenter un schéma inquiétant d’effacement des affaires de corruption visant le clan. Évoquant la torture, les disparitions et les décennies de quête de justice, il rappelle que ces sommes représentent plus que des chiffres : elles incarnent des vies brisées. Malgré la décision américaine, SELDA affirme qu’elle poursuivra son combat pour la réparation et la responsabilisation des auteurs des violations sous la loi martiale.

Trois membres présumés de la Nouvelle Armée populaire (NPA) ont été tués par les forces gouvernementales dans les montagnes du village de Pange, à Jaro (Leyte), ce lundi matin. La fusillade a éclaté peu après 6 heures du matin lorsque des soldats du 93e bataillon d’infanterie de l’armée philippine ont ouvert le feu sur un groupe de six guérilleros qui appartiendraient à l’escouade 2 du Comité insulaire Levox de la NPA, dépendant du Comité régional du Parti communiste des Philippines pour les Visayas orientales.

Combattants de la NPA

Combattants de la NPA

Le tribunal régional de première instance de la 7e chambre de Bayugan City a rejeté une requête urgente de permission de sortie déposée par la prisonnière politique et organisatrice paysanne Virgie Valdez, qui demandait une permission temporaire pour assister à l’enterrement de sa mère le 13 novembre dernier. La décision du tribunal a invoqué des « préoccupations sécuritaires extrêmement élevées et non atténuables ». Cette décision a été soutenue par le Bureau de gestion des prisons (BJMP) qui a indiqué que Mme Valdez est « actuellement classée comme détenue à haut risque » en raison de son prétendu « ancien statut de membre haut placée de la Nouvelle Armée populaire (NPA) ».

Le 6 novembre dernier à Quezon City, la Samahan ng Ex-Detainees Laban sa Detensyon at Aresto (SELDA), une organisation d’anciens prisonniers politiques, et d’autres organisations se sont réunies pour une action de protestation devant le siège national du Bureau de la gestion des prisons et de la pénologie pour exiger une enquête immédiate et indépendante sur l’utilisation de la torture et d’autres violations des droits humains contre les détenus, y compris les prisonniers politiques, à la prison du district de Negros Occidental.

Le Groupe d’enquête et de détection criminelles de la police nationale philippine (PNP-CIDG) a délivré plusieurs citations à comparaître à l’encontre de dirigeants étudiants, de militants et de journalistes de campus qui ont participé aux manifestations anticorruptions du 21 septembre à Mendiola. Au moins quatre leaders étudiants ont reçu une convocation, les plus récents étant Tiffany Faith Brillante, présidente du Sentral na Konseho ng Mag-aaral de l’Université polytechnique des Philippines, et Joaquin Buenaflor, président du Conseil étudiant de l’Université des Philippines Diliman. Outre Brillante et Buenaflor, les dirigeants étudiants et journalistes de campus qui ont reçu des citations à comparaître sont Jacob Baluyot (président national de l’Alyansa ng Kabataang Mamamahayag – PUP et rédacteur adjoint de la revue étudiante The Catalyst) et Aldrin Kitsune (responsable de Kalayaan Kontra Korapsyon).

Une unité de la NPA a mené le 27 octobre une opération de harcèlement contre les soldats du 94e bataillon d’infanterie à Sitio Cantupa, Barangay Buenavista, dans la province de Negros Occidental. Deux soldats ont été blessés. Les soldats ont réagi en panique, ouvrant le feu dans toutes les directions avec leurs mitrailleuses et leur M203 sans toucher un guérillero. Le 94e bataillon d’infanterie a été ciblé parce que ces militaires sèment la terreur dans la région depuis le 16 octobre. Elle a imposé un régime militaire à la communauté paysanne et lui a interdit de se déplacer et de cultiver librement.

Dans la nuit du 5 octobre, Roberto Moises Cabales (camarade William) et Mateo Suarez (camarade Badong) ont été pris pour cible et tués par l’armée et la police à Barangay Coto, Lambunao, Iloilo. Roberto Moises Cabales était membre de la direction du Parti Communiste des Philippines à Panay. Mateo Suarez était membre de la NPA (Nouvelle Armée Populaire), qu’il a dû quitter il y a quelques années pour des raisons médicales. Des témoins ont déclaré n’avoir entendu que trois coups de feu provenant de la maison. Des ambulances sont ensuite arrivées et ont emmené les deux victimes à l’hôpital, où leur décès a été constaté.

Dans la nuit du 3 octobre, la Nouvelle Armée populaire (NPA) a attaqué la maison de Garde Francisco, un agent de renseignement de la police dans la ville de Kabankalan. Impliqué dans des assassinats de civils et de révolutionnaires, il a été tué durant le raid. Parmi les crimes de Francisco figurait son rôle dans la mort d’Ericson Acosta, responsable du Front National Démocratique, et du dirigeant paysan Joseph Jimenez le 30 novembre 2022.