Placé en garde à vue le 17 janvier, Omer Guney a été mis en examen le 21 janvier pour « assassinats en relation avec une entreprise terroriste » et « participation à une association de malfaiteurs ». Il a été mis en cause pour l’assassinat de trois militants kurdes grâce aux caméras de vidéosurveillance et à des traces de poudre détectées dans un sac qui lui appartenait.et tout indique qu’il s’agissait d’un militant fasciste infiltré, probablement pour le compte des services secrets, dans le milieu kurde.

Le suspect, originaire d’un village où il n’y a pas la moindre famille kurde, a adhéré à une association kurde à Paris (alors qu’il résidait en Allemagne) et a été repéré en mars 2012 parmi les jeunes kurdes qui avait envahi le deuxième étage de la tour Eiffel pour brandir une pancarte « Liberté pour Öcalan ». Une vidéo montre qu’après cette manifestation, les jeunes entament une danse traditionnelle kurde que le suspect est le seul à ne pas connaître. Omer Guney aurait effectué au moins dix séjours en Turquie au cours de l’année 2012. Le beau-frère d’Omer Guney a déclaré : « On dit qu’il est du PKK, mais sachez qu’il est nationaliste, un militant des loups gris. »

Le 9 juillet 1998, une explosion au Marché aux épices d’Istanbul fait 7 morts et 120 blessés. La police dirige ses soupçons vers le PKK, et arrête un premier suspect, Abdülmecit Öztürk. Celui-ci, sous la torture, lâche le nom de Pinar Selek, une sociologue qui travaille alors sur le profil de ceux qui s’enrôlent dans la rébellion. Elle est à son tour arrêtée et longuement torturée, mais Pinar Selek ne donne aucun nom. L’enquête sur l’explosion du Marché aux épices n’avance pas et pour cause: deux rapports d’experts concluent à une explosion accidentelle, due à une fuite d’une bouteille de gaz alimentant un réchaud à döner-kebab…

Pinar est même remise en liberté en décembre 2000, et la 12e cour pénale d’Istanbul prononce logiquement, en juin 2006, un verdict d’acquittement. Mais le procureur fait appel et la cour de cassation invalide le jugement. Pinar Selek est à nouveau jugée pour sa participation à cet attentat qui n’en est pas un, mais à nouveau acquittée, encore à l’unanimité des juges. Suite à un nouvel appel du procureur, la cour de cassation est à nouveau saisie; elle invalide ce second acquittement, cette fois sur le fond. Le troisième jugement ne se terminera pas autrement que les précédents : un nouvel acquittement est prononcé, toujours à l’unanimité des membres de la cour, en février 2011.

En décembre dernier, suite à un nouvel appel du procureur et dans l’attente d’une réunion de ce dossier avec d’autres affaires en cours devant une cour de cassation pour un verdict définitif, la 12e cour pénale décide bizarrement d’invalider son précédent verdict et se prononce cette fois pour la culpabilité de Pinar Selek, réfugiée en France. Celle-ci a été condamnée à une peine de prison à vie incompressible!

Cette nuit, trois guérilleros du PKK ont fait feu sur un véhicule de police qui effectuait une patrouille dans la province de Mardin (sud-est). Les occupants de la voiture ont répliqué, entraînant une violente fusillade au cours de laquelle un officier a été grièvement blessé. Il est décédé quelques heures plus tard. Une opération militaire a été déclenchée pour capturer les trois guérilleros.

Des avions turcs ont frappé plus de cinquante cibles du PKK dans le nord de l’Irak où, selon les autorités, plus de 2000 guérilleros seraient actuellement basés. Seize F-16 ont décollé de leur base à Diyarbakir vers 20h mardi soir et ont bombardé leurs objectifs dans les monts Qandil, à environ 90 kilomètres de la frontière turque. L’opération a duré plus de trois heures, et pour la première fois, des bombes perforantes capables de percer les murs de bâtiments blindés ont été utilisées. Un élu local a déclaré que dans la région de Senkasar, les forces armées avaient visé deux villages vers 23h, détruisant au moins cinq maisons. De leur côté, les autorités n’ont communiqué aucun bilan de cette opération aérienne de grande envergure.

La branche armée du PKK a rendu public son bilan de 2012 de la lutte qu’elle mène contre les forces gouvernementales turques. Août, septembre et octobre ont été les moins les plus intenses et les plus violents de part et d’autre. Au cours de l’année écoulée, l’armée turque a déclenché par moins de 320 opérations terrestres et 324 opérations aériennes, tandis que les Forces de Défense du Peuple (HPG) ont elles lancé 736 attaques. La guérilla a perdu 314 combattants et affirme que plus de 2000 membres des forces de sécurité ont été abattus. Au niveau matériel, le PKK annonce avoir, en douze mois, détruit 15 hélicoptères de combat et des centaines de véhicules militaires.

Un membre haut placé du PKK a été abattu au cours d’une opération dans la province de Mardin (sud-est du pays) ce dimanche. Le dirigeant, dont le nom n’a pas encore été dévoilé, a été tués dans les affrontements qui sont survenus lorsque la police anti-terroriste a pris d’assaut une maison situé dans le district de Nusaybin, après avoir reçu une information selon laquelle des membres du PKK y étaient réfugiés. Des grenades et des armes à canon long ont été utilisées par les forces de l’ordre au cours de la fusillade qui a duré une demi-heure. Un groupe de manifestants s’est rapidement rassemblé autour de la maison au cours du raid et s’est confronté à la police avant que des équipes de la sécurité ne les disperse en faisant usage de gaz lacrymogène.

Plusieurs centaines de kurdes se sont réunis devant l’ambassade de Turquie à Bruxelles pour protester contre l’assassinat de trois de leur représentantes à Paris, parmi lesquelles Sakine « Sara » Cansiz cofondatrice du PKK qui vivait à Paris depuis quelques années. Plusieurs délégations solidaires étaient présentes, notamment de la gauche révolutionnaire turque et de notre Secours Rouge. Des manifestations de cet type ont eu lieu hier et aujourd’hui dans plusieurs pays, une grande manifestation est prévue demain à Paris.

Belgique/France/Kurdistan: Rassemblements de protestation
Belgique/France/Kurdistan: Rassemblements de protestation

Un rassemblement est organisé ce vendredi 11 janvier à 15h à l’initiative à l’appel de diverses organisations kurdes. Celles-ci entendent dénoncer la répression subie par le peuple kurde en Turquie et à travers l’Europe, et le récent assassinat de trois femmes présumées membres du PKK en France dans la nuit de mercredi à jeudi.

Rendez-vous à 15h devant l’ambassade de Turquie, 4 rue Montoyer à 1000 Bruxelles

Un soldat turc et neuf membres présumés du PKK ont été tués dans une violente fusillade ce matin dans la province de Hakkari ce matin. Deux soldats ont également été blessés dans l’affrontement. Les forces de sécurité sont intervenues pour empêcher une brigade de guérilleros de prendre d’assaut un commissariat dans le district de Curkuça. Les affrontements se poursuivent encore cet après-midi.

Soldat de l’armée turque

Soldat de l'armée turque

Tôt hier matin, les autorités turques ont interpellés cinq personnes dans le district de Dogubayazit de la province d’Agri, dans l’est du pays. Parmi elles, le maire du district. Plus tard dans la journée, elles ont toutes été libérées dans l’attente d’une première audience au tribunal. Lors de sa libération, le maire de Dogubayazit, membre du parti pro-kurde BDP (Peace and Democracy Party) a déclaré que tous les cinq, tous membres du BDP, avaient été arrêtés dans le cadre de l’enquête visant la KCK (Kurdistan Communities Union), qui est accusée d’être la branche urbaine du PKK. Dans cette affaire, en cours depuis 2009, plusieurs centaines de membres et de militants du BDP sont incarcérés à travers le pays et dans l’attente d’un procès. La justice a d’ailleurs rendu son premier verdict, très lourd, contre quarante kurdes cette semaine dans cette affaire.