Dans la soirée du 5 septembre et suite à une action du PKK contre un complexe de sécurité de l’armée au cours de laquelle vingt guérilleros et dix soldats sont décédés, les autorités ont déclenché une importante offensive dans la région montagneuse de Sirnak. Des milliers de soldats, de policiers et de gardes villageois ont été déployés. Des hélicoptères de combat, des F-16 et les hommes sur le terrain cherchent à débusquer les camps des guérilleros. Ils ont bombardé plusieurs zones dans la région ainsi qu’en Irak, dans la zone frontalière avec la Turquie. Aujourd’hui, les autorités ont annoncé avoir abattu 27 guérilleros tandis qu’un soldat a également été tué. Elles ont aussi déclaré la poursuite des opérations dans les prochains jours.

Opération militaire dans la province de Sirnak

Opération militaire dans la province de Sirnak

Lundi soir, après avoir reçu diverses informations concordantes, les forces de police de la province de Sanliurfa (sud-est du pays) ont placé un barrage filtrant sur une route entre les districts de Viransehir et de Ceylanpinar dans le but de capturer un véhicule transportant des guérilleros du PKK. Vers 19h30, un mini-van noir est arrivé à hauteur du barrage. Les occupants ont immédiatement ouvert le feu sur les forces de sécurité pour forcer le passage, blessant trois policiers. Celles-ci sont néanmoins parvenues à arrêter le véhicule, déclenchant une violente fusillade. Un guérillero a été capturé blessé. L’autre est parvenu à sortir du véhicule avec les bombe qu’il transportait avant de se faire exploser lorsqu’il s’est rendu compte qu’il serait également arrêté. Selon les autorités, les deux hommes seraient les auteurs de l’action du 9 août dernier contre un bus militaire dans la province d’Izmir au cours de laquelle deux soldats sont décédés et neuf autres ont été blessés.

Barrage policier

Barrage policier

Hier en fin de soirée, une brigade de guérilleros a pris d’assaut un complexe de sécurité à Beytüssebap, dans la province de Sirnak (sud-est du pays). Les membres du PKK ont fait feu avec des fusils mitrailleurs et des lance roquettes, tuant dix membres des forces de sécurité. De violents combats les ont ensuite opposés aux agents de sécurité faisant un total, d’après les autorités locales, de plus de vingt tués dans les rangs de la guérilla et de dix tués et huit blessés du côté de l’armée.

Turquie/Kurdistan: Violents affrontements nocturnes

Ce dimanche, les forces de sécurité ont découvert une mine placée sur une route du district de Baskale dans la province de Van (est du pays). Après l’avoir désamorcée, elles ont déclenché plusieurs opérations afin de localiser les guérilleros du PKK qu’elles suspectaient d’être responsables de la tentative d’explosion. Rapidement, une fusillade s’est déclenchée entre un détachement de l’armée et une brigade de guérilleros. Un soldat a été blessé au cours de l’affrontement avant que les membres du PKK ne battent en retraite.

Vers 14h30, une bombe a explosé le long de la voie ferrée entre les villages de Kecikayasi et de Caybagi dans le district de Saray de la province de Van. Cette attaque, bien que non revendiquée, a été attribuée aux guérilleros du PKK. Peu après, un véhicule militaire se rendant sur les lieux a été touché par l’explosion d’un second IED à environ 500 mètres de l’endroit de la première explosion. Six soldats ont été blessés dont un grièvement. Une opération de ratissage est toujours en cours afin de capturer les auteurs de cette double attaque.

Cinq jeunes kurdes dont trois travailleurs du bâtiment, ont été arrêtés le 24 août par la DCRI à Marseille. Deux de ces jeunes kurdes sont membres du Centre Culturel de Mésopotamie, et avaient participé aux manifestations pacifiques pour dénoncer la répression anti-kurde en Turquie et revendiquer les droits du peuple kurde. Ils seraient présumés membres du PKK.

Près d’un mois après le début des opérations militaires contre le PKK dans le sud-est de la Turquie, les affrontements meurtriers se poursuivent et s’intensifient entre les forces de l’armée et les guérilleros. Hier, les soldats ont tué cinq guérilleros qui avaient lancé un assaut contre des bâtiments officiels de Semdinli le soir du 23 août. Ce jour-là, plus de trente membres du PKK ont déclenché des actions armées contre les bureaux du gouverneur du district et le commissariat. Cela porte à 21 le nombre de guérilleros tués depuis deux jours. Les cinq derniers l’ont été dans une fusillade de plus de deux heures dans le centre de Semdinli. D’intenses opérations de ratissage ont été déclenchées pour poursuivre et retrouver tous les guérilleros qui sont parvenus à battre en retraite dans les zones montagneuses avoisinantes.

D’autre part, une brigade de guérilleros a lancé une offensive contre un bataillon frontalier dans la province de Hakkari. L’attaque a eu lieu hier vers 11h30 lorsque les guérilleros ont visé les soldats avec des fusils d’assaut et des mortiers. L’affrontement qui s’en est suivi a duré plusieurs minutes avant que toute la brigade de guérilleros ne parvienne à battre en retraite. Une opération terrestre soutenue par plusieurs hélicoptères a immédiatement été déclenchée dans la région.

Le PKK a démenti ce mardi être responsable de l’explosion de la voiture piégée qui a fait neuf morts lundi soir dans la ville de Gaziantep, dans le sud-est de la Turquie. Le bilan s’est alourdi mardi à neuf morts et 69 blessés. Gaziantep abrite un établissement ouvert par la Turquie pour centraliser l’aide internationale destinée aux réfugiés syriens.

Une délégation composée des dirigeants des partis politiques opposants et des organisations de la société civile ont rencontré le 17 aout les combattants du PKK entre le village de Baglar et la commune de Derecik à Semdinli, dans la région de Hakkari. Cette rencontre devant le barrage dressé par la guérilla confirme tout d’abord la prise de contrôle de la guérilla dans cette zone où l’armée n’arrive plus à pénétrer par voie terrestre. Les autorités avaient annoncé avoir terminé les opérations militaires dans cette région, affirmant avoir tué 115 combattants. Cette information n’a été confirmé ni par des hôpitaux, ni par des responsables locaux. Le mouvement qui publie régulièrement les identités et les photos des combattants tués dans des combats pour permettre aux familles d’organiser les funérailles avait annoncé avoir perdu 12 combattants dans ses rangs.

Les images tournées par des journalistes qui accompagnaient la délégation montrent l’accueil chaleureux de la foule. Des centaines de personnes descendues des véhicules crient des slogans en faveur du PKK et ils s’embrassent tour à tour, sous l’acclamation. Une vaste zone est sous contrôle du PKK depuis 23 juillet à Semdinli et depuis 4 aout à Cukurca, toujours dans la région de Hakkari. La guérilla a pris le contrôle d’une autre zone près de la ville de Hakkari, après avoir lancé le 16 aout un assaut d’envergure contre plusieurs postes des forces de l’ordre.

Un policier a été blessé hier dans une explosion à proximité des bureaux du gouvernement dans le district de Semdinli (province de Hakkari). L’action s’est déroulée vers 18h et les autorités ne sont pas encore parvenues à établir le type d’explosifs utilisés. Dans ce même district mais à 20h, des mines ont été déclenchées à distance au passage d’un convoi de l’armée. Une fusillade entre les soldats et les guérilleros en a résulté. Dans le même temps, une brigade de guérilleros a pris d’assaut un poste de contrôle policier situé à sept kilomètres du centre de Hakkari. Les membres du PKK ont ouvert le feu avec des fusils d’assaut depuis trois endroits distincts, entraînant un affrontement violent avec les forces de sécurité. In contingent de la police spéciale a été envoyé sur place pour retrouver les guérilleros qui sont tous parvenus à battre en retraite.