Daniela Klette, 65 ans et membre de la Fraction Armée rouge (RAF), a été arrêtée par la police à Berlin ce 27 février. Elle était une des personnes les plus recherchées du pays. Elle est accusée d’avoir participé à plusieurs actions réalisées par la RAF entre 1984 et 1993 (année de l’auto-dissolution de l’organisation). Daniela Klette, Ernst-Volker Staub et Burkhard Garweg faisaient l’objet d’une enquête du parquet de Verden pour plusieurs hold-up, entre les années 1999 et 2016 (voir nos articles). Elle a été interpellée dans un appartement du quartier de Kreuzberg, dans le centre de la capitale.

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L’Office fédéral de police criminelle (BKA) a demandé et obtenu que les photos de Ernst-Volker Staub, Burkhard Garweg et Daniela Klette soient à nouveau affichées dans toute l’Allemagne, et notamment sur les panneaux d’affichages numériques dans les gares et transport publics. En outre, des perquisitions ont eu lieu chez des proches dans l’espoir que la police scientifique trouve des traces du passage du trio.  Les trois militants sont recherchés pour la dernière action revendiquée par la RAF en mars 1993 : l’explosion d’une énorme charge d’explosif avait dévasté la prison en construction de Weiterstadt, près de Darmstadt. Aucune personne n’avait été blessé mais les dommages causés à la prison s’étaient élevés à 90 millions de marks (première photo). Une récompense allant jusqu’à 80 000 euros a été offerte pour leur arrestation, mais voilà 30 ans que le groupe se maintient dans une clandestinité  financée par des hold-up (sur la photo: deux membres du trio lors d’un hold-up, 2016 voir aussi ici).

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Trois anciens membres de la RAF sont soupçonnés d’avoir participé à l’attaque d’un fourgon blindé l’été dernier. Le parquet de Verden a affirmé ce mardi avoir relevé sur le lieu de l’attaque, survenue le 6 juin dernier, des empreintes ADN correspondant à celles de trois membres toujours recherchés de la RAF, autodissoute en 1998. L’attaque, qui s’était déroulée dans la banlieue de Brême, un commando armé de Kalashnikovs et d’un lance-grenades, avait échoué. Les trois personnes recherchées sont Daniela Klette, 57 ans, Ernst-Volker Wilhem Staub, 58 ans, et Burkhard Garweg (âge inconnu). Des mandats d’arrêt pour « tentative d’assassinat et tentative de vol aggravé » ont été lancés à la demande du parquet de Verden.

Depuis le début des années 90, le parquet général fédéral enquête sur ces trois personnes en raison, entre autres, de leur participation supposée à la RAF, et particulièrement pour l’attaque à la bombe contre la centre de détention de Weiterstadt le 27 mars 1993. La police les soupçonne aussi d’une autre attaque de fourgon survenue le 30 juillet 1999 à Duisburg-Rheinhausen, qui avait rapporté plus d’un million de mark.

Voir notre dossier Histoire de la Fraction Armée Rouge

La camionette qui a servi au commando à bloquer le fourgon blindé

La décision d’emprisonner Christa Eckes, ancienne militante de la RAF, pour son refus de témoigner à un procès contre d’autres anciens militants de la RAF a été définitivement levée par la Haute-Cour de Karlsruhe qui justifie ainsi sa décision:  » C’est pourquoi prévaut le principe que la vérité ne peut être recherchée à tout prix – et ici au prix d’une très forte mise en danger de la vie d’un témoin gravement malade. »

Lire la lettre de remerciement de Christa sur le blog de l’Inter

Plus de cent cinquante personnes ont manifesté à Karlsruhe ce samedi pour que l’Etat allemand renonce à l’emprisonnement de Christa Eckes. Comme les autres militants de la Fraction armée rouge cités, Christa refuse de témoigner dans un procès contre la RAF. Ce refus fait encourir une peine de six mois d’emprisonnement dans le but, comme son nom même l’indique (Beugehaft) de faire céder, de faire plier ceux qui refusent leur collaboration. Commencée devant le tribunal constitutionnel, la manifestation a traversé le centre-ville très fréquenté. Cette mesure était d’autant plus extrême que Christa Eckes est atteinte d’une leucémie, qu’elle est en chimiotherapie et qu’elle entame dans les prochains jours une nouvelle phase d’un traitement très lourd.

Dans les prochains jours, la décision du Tribunal constitutionnel par rapport à son droit de refuser de témoigner sera connue. Dans tous les cas, les expertises médicales concernant l’incompatibilité de son état de santé avec la détention ont déjà été présentées.

Allemagne: Manifestation pour Christa Eckes

Depuis plusieurs mois, trente-trois ans après les faits, se tient en Allemagne un procès contre Verena Becker pour participation à l’action de la RAF contre le procureur général de l’époque, Siegfried Buback, que la RAF tenait pour responsable direct de la mort d’Ulrike Meinhof. L’Etat allemand veut contraindre les anciens militants de la RAF à témoigner. Ces militants ont publié un texte commun affirmant leur refus (lire ici ce texte).

Face à ce refus, l’Etat allemand utilise depuis des mois la menace de l’emprisonnement grâce à la disposition juridique du Beugehaft, (« astreinte par corps »), un arti­cle du code de pro­cé­dure pénale qui permet d’envoyer en prison pour six mois une per­sonne qui refuse de témoi­gner devant la jus­tice. Mais pour la première fois il met cette menace à exécution. Christa Eckes s’est vue notifier une décision d’incarcération; elle devrait sous quinze jours être emprisonnée dans un hôpital pénitentiaire. Un hôpital. Car Christa Eckes est actuellement en chimiothérapie, avec un pronostic vital de 50% selon ses médecins. Alors que cet état de santé permettrait normalement à un détenu de sortir de prison pour raisons de santé, c’est l’inverse qui se passe pour Christa Eckes, qui avait été arrêtée en 1974, à l’age de 24 ans, et qui a purgé deux longues peines de prison dans les années 70-80-90 (elle était d’ailleurs en prison en 1977, au moment de l’action contre Buback).

Jusqu’il y a deux jours, Birgit Hogefeld était le dernière militante de la RAF derrière les barreaux depuis la libération de Christian Klar en 2008. Elle avait été arrêtée à la gare de Bad Kleinen en juin 1993 lors d’une opération au cours de laquelle le militant Wolfgang Grams avait été tué par la police. En 1996, elle avait été condamnée à la prison à perpétuité pour plusieurs actions, dont celle visant la base militaire de Francfort en 1985. Début juin, la cour d’appel de Francfort avait donné son feu vert à sa libération alors que jusqu’à présent, toutes ses demandes avaient été rejetées au motif de ‘circonstances aggravantes’. Finalement, le reste de sa peine a été commué en cinq ans de mise à l’épreuve et Birgit Hogefeld, qui s’était dissociée de son engagement dans la RAF, a quitté la prison pour femmes de Francfort-Premgesheim ce lundi matin.

Birgit Hogefeld

C’est ce jeudi 30 septembre que s’est ouvert à Stammheim le procès, Verena Becker, 58 ans, ancienne membre de la RAF, accusée d’avoir participé à l’exécution du procureur fédéral Siegfried Buback en avril 1977. La RAF tenait Buback directement responsable de la mort d’Ulrike Meinhof.

Venera Becker avait été condamnée en décembre 1977 à la prison à vie comme membre de la RAF et pour avoir tiré sur les policiers lors de son arrestation. Grâciée en 1989, cela faisait donc 20 ans exactement qu’elle était libre. Grâce aux progrès techniques, la police a en effet pu faire procéder à des analyses d’ADN sur l’enveloppe ayant servi à la revendication de l’attentat. Les résultats de ces analyses ont amené à la nouvelle arrestation et inculpation de Verena Becker.

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Ce mardi 7 juillet, une délégation de sept personnes de notre Secours Rouge/APAPC s’est rendue à Stammheim/Stuttgart afin de prendre part à un rassemblement dans le cadre du procès contre cinq militants révolutionnaires membres du DHKP-C (cf notre article posté le 4 juillet dernier). Ils ont eu l’occasion d’assister à la journée de débats au tribunal.

La matinée était consacrée à l’interrogatoire d’un commissaire de police (témoin à charge), tandis que l’après-midi, les avocats des accusés ont longuement commenté et contesté certaines pièces versées au dossier. Cette dernière a également été marquée par une action de nos amis du Secours Rouge en Allemagne. Ceux-ci se sont levés durant l’audience pour enlever leurs pulls et dévoiler un slogan floqué sur leurs T-shirts ‘non au § 129’, l’article de loi allemand au nom duquel les cinq personnes sont inculpées. Cette manifestation d’opinion a entraîné une évacuation manu militari de l’assistance et des accusés hors de la salle ainsi qu’une suspension de l’audience durant plus de 30 minutes. La journée au tribunal s’est achevée par une remise en question de l’impartialité du juge par un des avocats. En attendant l’examen de la situation, et l’éventuel remplacement du président du tribunal, aucune date n’a été fixée pour la prochaine audience.

Notre délégation a profité de sa présence à Stuttgart pour aller, en compagnie de quelques militants allemands, fleurir la tombe d’Andreas Baader, Gudrun Ensslin et Jan-Carl Raspe, les membres de la RAF (Rote Armee Fraktion) qui ils avaient été condamnés à l’emprisonnement à perpétuité en 1977 et assassinés dans cette même prison où sont actuellement retenus et jugés les 5 militants du DHKP-C. (cf. notre dossier Stammheim 77). Le Secours Rouge/APAPC tient à remercier les membres des Secours Rouge d’Allemagne pour leur accueil chaleureux ainsi que pour la traduction qu’ils ont pu faire des interventions et autres prises de parole du juge et des avocats.

Délégation SR à Stammheim

Christan Klar, 56 ans, militant de la Fraction Armée Rouge, a été libéré de la prison de Bruchsal après 26 ans de détention. Christian Klar, qui n’a jamais renié ses convictions révolutionnaires, aurait du être libéré le 3 janvier, ayant purgé la partie incompressible de sa peine. Il a été relâché avec deux semaines d’avance officiellement en raison de travaux qu’il a réalisés en prison. Il devra passer cinq années de liberté conditionnelle.

Voir la brève vidéo d’Euronews