La police est intervenue avec des canons à eau contre des milliers de manifestants qui s’étaient rassemblés place Taksim une semaine après la descente policière contre les occupants du parc Gezi. Après avoir demandé à la foule de se disperser, la police anti-émeute a utilisé des canons à eau pour réprimer le rassemblement. Elle a ensuite poursuivi les manifestants dans les rues voisines, tirant des gaz lacrymogènes. Trente blessés ont reçu des soins sur place, dont dix avaient été touchés par des balles en caoutchouc. Quatre personnes ont du être hospitalisées.

Canon à eau place Taksim

A Ankara, la police est une nouvelle fois intervenue avec des gaz lacrymogène et des canons à eau contre les manifestants rassemblés sur Kennedy Avenue, à proximité de l’ambassade américaine. Les policiers ont pourchassés les manifestants qui se dispersaient et sept personnes ont été interpellées. La police a également fait usage de gaz lacrymogène pour disperser un millier de personnes réunies aux alentours de Dikmen, un quartier résidentiel proche du centre-ville.

Canon à eau place Taksim

Mardi, les autorités turques ont mené une vaste opération visant notamment l’ESP (Parti Socialiste des Opprimés) et le MLKP. Plus de 90 personnes avaient été interpellées, le ministre de l’Intérieur précisant qu’il s’agissait d’une opération préparée de longue date mais que tous les suspects étaient impliqués dans les manifestations qui secouent le pays depuis près d’un mois. Vendredi, 18 membres de l’ESP ont été inculpés et placés en détention pour ‘appartenance à une organisation terroriste’ et ‘destruction de biens publics’. Aujourd’hui, un tribunal d’Ankara a inculpé 22 personnes pour leur participation aux manifestations. L’inculpation porte sur leur rôle dans l’organisation du mouvement de contestation et leurs supposée participation à des actions violentes que les autorités attribuent à une organisation clandestine. Trois autres personnes ont été relâchées et placées sous contrôle judiciaire. Au moins 46 personnes ont été placées en détention préventive depuis la violente évacuation du parc Gezi par les forces anti-émeutes la semaine dernière.

De nouveaux affrontements ont éclaté tard hier soir devant l’ambassade américaine à Ankara, laquelle est devenue le lieu de rassemblement principal depuis la semaine dernière. La police a utilisé des gaz lacrymogène et des canons à eau pour empêcher les manifestants d’ériger des barricades sur la route. Un manifestant a perdu connaissance suite aux effets du gaz.

Devant la Audiencia Nacional, l’avocat de Bahar (Gonzalo Boye) a demandé et obtenu la libération sous caution. Contre une caution de 10.000 euros, Bahar sera autorisé à rejoindre la Belgique. Dans quel délai ?
Aussitôt la somme réunie par la famille et versée sur un compte bloqué
Bahar sera en liberté provisoire (il devra y attendre un éventuel procès devant la justice espagnole).Vous pouvez aider les proches de Bahar à couvrir la somme de la caution en faisant un virement au compte du Clea :

363-0054263-80
Code IBAN: BE47 3630 0542 6380
Code BIC: BBRUBEBB
Avec la mention : «Liberté pour Bahar»

Quelques dizaines de manifestants se sont rassemblés rond-point Schuman pour soutenir les manifestants en Turquie et pour dénoncer les dizaines d’arrestations ayant frappé les organisations et médias révolutionnaires (revue Atilim, agence de presse ETHA) etc. dans le cadre d’une opération « anti-MLKP ». La justice turque accuse le MLKP d’être en première ligne des incidents violents qui ont opposés manifestants et policiers à Istanbul et Ankara. 90 personnes ont été arrêtées hier, 7 ont été libérées aujourd’hui.

Bruxelles: Rassemblement contre la répression en Turquie

La police nationale turque va, selon les médias locaux, lancer un appel d’offre spécial pour l’achat de 100.000 nouvelles cartouches de gaz lacrymogène et de 60 canons à eau. L’utilisation excessive de gaz lacrymogène – 130.000 cartouches en vingt jours – depuis le début du mouvement de contestation a entraîné une diminution brutale dans les stocks de la police. Un total de 60 véhicules anti-émeute canons à eau, 45 Mass Incident Intervention Vehicle (TOMA) et 15 Shortlands, seront également achetés via le même appel d’offre. Les TOMA et les Shortlands (un peu plus petits) ont subi de lourds dommages au cours des manifestations ces dernières semaines.

Mass Incident Intervention Vehicles

Mass Incident Intervention Vehicles

Bahar Kimyongür a été libéré sous caution (10.000€) ce mercredi et devrait rapidement rentrer en Belgique. Il avait été arrêté et placé en détention par des policiers en civil le 17 juin alors qu’il visitait la cathédrale de Cordoue en famille. L’arrestation serait fondée sur un nouveau mandat d’arrêt international délivré par la Turquie le 28 mai. Le rassemblement de cet après-midi devant le Ministère des Affaires Etrangères à Bruxelles est maintenu. Notons qu’il n’a pas été autorisé par les autorités.

EDIT : Bahar n’a pas été libéré, la caution doit d’abord être versée.

Rassemblement Bahar Kimyongur 18 juin 2013

EDIT2 : La police est intervenue pour faire partir les 150 personnes qui s’étaient rassemblées pour Bahar, menaçant de SAC ceux qui refusaient d’obtempérer.

Rassemblement Bahar Kimyongur 18 juin 2013

Le Comité pour la Liberté d’Expression et d’Association appelle à une rassemblement à 16h30 devant le ministère des Affaires Etrangères (rue des Petits Carmes, entre la Porte de Namur et le Sablon) pour la libération de Bahar.

Lire le communiqué

Rassemblement en soutien aux manifestants en Turquie et aux dizaines de militants arrêtés hier à 12h au rond-point Schuman.

Lire le communiqué

Mise à jour : Bahar Kimyongur a effectivement été arrêté hier en Espagne, dans la cathédrale de Cordoue. Il est actuellement à la prison de Cordoue, en attente d’un transfert vers une prison de Madrid. Il sera entendu ce jeudi pour déterminer s’il y a ou pas extradition vers la Turquie.

La Turquie aurait en effet émit un nouveau mandat d’arrêt international le 28 mai dernier, quelques jours après une rencontre entre Joëlle Milquet et Erdogan. Cette arrestation serait donc une nouvelle tentative de la Turquie de condamner Bahar dans le cadre de « l’affaire DHKP-C ». Elle n’est d’ailleurs pas sans rappeler l’opération menée conjointement par la Belgique, qui avait fait arrêter Bahar aux Pays-Bas de façon à pouvoir l’extrader vers la Turquie, il y a plusieurs années.

Pour consulter notre dossier sur l’affaire en question, cliquez ici.

Bahar Kimyongür

Bahar Kimyongür

La police turque a mené une énorme opération ce matin en arrétant des dizaines de personnes lors de perquisitions. Parmis celles-ci : 90 personnes de l’ESP (Parti Socialiste des Opprimés) ont été arrétées, le journal Atilim a été perquisitionné (ainsi que l’agence de presse Etkin).

Le Ministre de l’Intérieur turc a déclaré que cette opération était prévue de longue date et qu’elle visait le MLKP.

Une manifestation de solidarité aura lieu demain à Bruxelles : mercredi 19 juin à midi au Rond-Point Schumann.