Un homme, suspecté d’être un membre haut placé du PKK a été arrêté à l’aéroport de Bruxelles ce matin. D’après les autorités espagnoles, il résidait sur leur territoire depuis plusieurs mois et a été arrêté, en vertu d’un mandat émis par elles, à l’aéroport de Bruxelles alors qu’il se rendait en Tunisie. Les polices belges et espagnoles auraient travaillé de concert pour arrêter cet homme qui était l’objet d’une chasse à l’homme liée aux opérations Cappadocia en Espagne et en France qui ont entrainé l’arrestation de plus de vingt personnes pour leurs prétendus liens avec le PKK. L’homme arrêté ce matin est accusé d’être responsable de diverses bases de l’organisation dans plusieurs pays d’Europe.

Sans en donner publiquement l’objectif et alors que le leader du mouvement a lancé un appel à l ‘arrêt de la lutte armée, les autorités turques ont mené ce lundi une mission aérienne de repérage visant le PKK. Cinq F-16 ont décollé de la base aérienne de Diyarbakir pour survoler le district de Cukurca (province de Hakkari), le nord de l’Irak ainsi que les camps du PKK situés à la frontière. Le gouvernement turc a annoncé son intention de multiplier ces opérations afin de découvrir et de suivre les mouvements se produisant dans les camps du PKK et d’inspecter la région.

Dix personnes supplémentaires ont été arrêtées par les forces de sécurité dans le cadre de leur enquête sur la double attaque contre le siège de l’AKP et le ministère de la Justice à Ankara le 18 mars dernier et revendiquée par le DHKP-C. Des descentes, organisées avec l’appui d’hélicoptères, ont eu lieu dans plus de vingt bâtiments situés à Ankara. D’après une agence de presse locale, l’une des personnes arrêtées serait un membre haut placé du DHKP-C à Ankara. Les raids policiers ont également pris pour cible deux syndicats, le Liman-Is Union et le Genel-Is Union suspectés d’être en lien avec l’organisation communiste révolutionnaire.

Dans le cadre de leur enquête concernant la double attaque contre le siège du parti au pouvoir et du ministère de la Justice le 18 mars dernier, les autorités ont effectué une série de descentes dans plusieurs bâtiments dans le district de Mamak (Ankara) ce matin. Soutenue par l’aviation, la police a perquisitionné 14 adresses appartenant prétendument au DHKP-C et qui seraient des ‘repères de militants’. Ces opérations découlent de plus de 200 interrogatoires ainsi que de l’analyse des déplacements des suspects par l’intermédiaire de la vidéo-surveillance. Les trois principaux suspects dans l’affaire ont été arrêtés, ainsi que six autres militants. La police a également saisi l’arme qu’elle suspecte d’avoir été utilisée pour l’attaque contre le siège de l’AKP. Les autorités sont toujours à la recherche d’un homme qu’elles accusent d’avoir déclenché la bombe devant le ministère de la Justice. Dans un communiqué, le DHKP-C avait revendiqué cette double attaque contre des bâtiments qu’il décrit comme étant les ‘symboles de l’injustice dans le pays’.

Ce matin, un député du parti pro-kurde BDP (Peace and Democracy Party) a lu, devant des centaines de milliers de personnes, un communiqué qui aurait été rédigé par Abdullah Ocalan, le leader emprisonné du PKK. Dans ce texte, il appelle au retrait des guérilleros et leur demande de déposer les armes. ‘Nous sommes arrivés à une phase dans laquelle les armes doivent se taire (…) et les éléments armés doivent se retirer en dehors des frontières de la Turquie’.

Accusé d’avoir pris part à une attaque au cours de laquelle douze soldats turcs avaient été tués le 21 octobre 2007 dans le district de Yuksekova (province de Hakkari) et à une attaque contre un poste militaire avancé dans le district de Semdinli (province de Hakkari) dans laquelle 29 soldats turcs avaient été abattus et 38 autres blessés, Bawer Barzan a été condamné ce samedi par un tribunal de Van. Barzan, originaire d’Irak, a revendiqué son appartenance au PKK mais a nié toute implication dans les faits qui lui sont reprochés. Il était également poursuivis pour diverses actions du PKK dans le sud-est de la Turquie ces dernières années. Reconnu coupable par la cour, il a été condamné à 32 peines d’emprisonnement à vie ainsi qu’à 644 ans, 3 mois et 20 jours d’incarcération.

Dans le cadre d’un processus de négociations entamé il y a quelques semaines, le PKK a libéré ce mercredi huit soldats et fonctionnaires qui étaient détenus dans le nord de l’Irak depuis près de deux ans. Cette libération fait suite à l’appel d’Abdullah Ocalan, leader emprisonné de l’organisation, que soient libérés des prisonniers dans les deux camps. Par cette libération, les guérilleros entendent faire preuve de leur bonne volonté et attendent maintenant un geste du gouvernement.

Les autorités fédérales ont engagé des poursuites à l’encontre d’un homme de 35 ans d’origine turque suspecté d’avoir organisé le recrutement pour le PKK en Europe. L’homme, dont l’identité n’a pas été rendue publique, a été inculpé pour ‘appartenance à une organisation terroriste étrangère’. Les autorités affirment qu’il aurait travaillé entre mars 2008 et juillet 2011 comme recruteur en chef pour la ‘branche jeunesse’ du PKK, la ‘Komalen Ciwan’. D’après elles, il était chargé de persuader les jeunes adultes et les adolescents de rejoindre le groupe, d’abord à Berlin, puis à travers l’Allemagne et le reste de l’Europe. Interpellé le 20 juillet en Suisse et remis aux autorités allemandes le 1er novembre 2012, il est depuis détenu en Allemagne.

Hier, un procureur de la province de Van (sud-est) a ordonné la fermeture de dix associations créées notamment pour soutenir les victimes des récents tremblements de terre dans la région les accusant de créer de la propagande en faveur du PKK. Cet ordre a été émis en vertu de la loi contre le financement du terrorisme. Des perquisitions ont été effectuées au siège de plusieurs de ces organisations, les autorités saisissant de la nourriture, des chaussures, des vêtements et du matériel hygiénique destinés aux campagnes de donation. Le procureur a justifié sa décision en déclarant que l’aide était distribuée à la population dans le cadre de la propagande du PKK avec pour objectif d’augmenter le soutien local à l’égard de l’organisation.

Quatre soldats ont été blessés dans l’explosion de mines dans la province de Diyarbakir ce lundi. L’explosion s’est produite lorsque les mines plantées le long d’une route ont été déclenchées à distance au passage d’un convoi militaire qui effectuait un trajet de liaison entre la province de Bingol et le district de Lice (Diyarbakir). Les soldats ont été emmenés à l’hôpital tandis que les autorités déclenchaient une vaste opération pour retrouver les guérilleros du PKK qu’elles accusent d’être derrière cette embuscade.