L’offensive lancée par le PKK le 23 juillet semble porter ses fruits: l’armée n’arrive toujours pas à pénétrer par voie terrestre dans les zones sous son contrôle à Semdinli. Le PKK a également pris le contrôle de plusieurs zones à Cukurca, toujours dans la région de Hakkari, depuis 4 aout. L’armée ne pouvant pas mener des opérations terrestres, elle a du abandonner le 9 aout tous ses barrages routiers sur la route de Semdinli-Yuksekova. Deux jours plus tard, le 11 août, l’armée s’est retirée également de toutes les postes de garde et des positions entre Hakkari et Cukurca. En outre, le PKK a intensifié ses opérations d’arrestations et de destruction des véhicules travaillant pour les chantiers militaires. Au moins 80 personnes dont des militaires, des gardians de village, des entrepreneurs, des maires AKP et un député CHP, parti kémaliste, ont été arrêtés par la guérilla entre 1er mai et 13 aout 2012.

Rappelons que les kurdes syriens ont pris le contrôle de leur région à partir du 19 juillet. Des conseils du peuple avaient déjà été créés dans toutes les villes kurdes, mais aussi à Alep où vivent quelque 600.000 kurdes, après la révolte lancée mi-mars 2011. Le processus de l’autonomie est accéléré: les noms des villes arabisées depuis 40 ans ont été changés, des écoles kurdes ont été multipliées, les enseignants travaillent déjà sur un système éducatif kurde, les Unités de défense populaires (YPG), des forces armées composées de femmes et hommes, ont été créés et les partis kurdes ont unis leurs forces sous la bannière du Conseil suprême kurde. Le principal parti kurde syrien, le PYD propose une confédération démocratique syrienne reconnaissant les droits du peuple kurde en tant que nation dans la future constitution et l’autonomie de la région kurde.

Un soldat turc a été tué et onze autres blessés lorsqu’un bus militaire dans lequel ils se trouvaient a explosé sur un IED. Le véhicule les conduisait vers une base navale de la province d’Izmir (ouest de la Turquie) lorsqu’il a roulé sur une mine déposée par des guérilleros du PKK. L’explosion a détruit le bus et endommagé plusieurs véhicules qui se trouvaient à proximité. Plusieurs représentants de l’armée et de la police étaient déjà sur les lieux lorsqu’une seconde explosion a touché une pompe à incendie, environ huit minutes après la première explosion. Les soldats ont alors ouvert le feu vers la zone boisée le long de la route, mais personne n’a répliqué à cette contre-attaque.

Hier, un soldat avait déjà succombé à ses blessures après avoir été touché par l’explosion d’un IED au cours d’une opération militaire dans la province de Sirnak (sud-est). Dans un même temps mais dans la province de Hakkari, un bataillon de l’armée a été la cible de tirs de mortiers. Plusieurs obus sont tombés juste devant la garnison. Les soldats, dont aucun n’a été blessé, ont immédiatement déclenché une frappe d’artillerie vers les positions présumées des guérilleros.

Bus incendié par le PKK

Le ministère de la Justice turc vient de rendre public un rapport concernant les chiffres des étudiants derrière les barreaux actuellement en Turquie. Selon cette analyse, 2824 étudiants ont été arrêtés depuis le 31 janvier 2012. Parmi eux, 1778 étudiants ont été arrêtés tandis que les autres ont été inculpés, mais laissés en liberté. Parmi ceux qui se trouvent en prison, 609 sont accusés d’être ‘membre d’une organisation terroriste armée’. 176 parmi ceux qui sont libres sont accusés du même fait. Le ministre de la Justice a précisé qu’il ne disposait pas des chiffres du nombre d’étudiants actuellement accusés d’entretenir des relations avec plus d’une organisation illégale.

Trois soldats turcs ont été fait prisonniers par un groupe de guérilleros lundi soir dans la province de Diyarbakir. Les membres du PKK avaient installé un barrage sur la route Lice-Bingöl à proximité du village de Tuzla vers 20h. Ils y ont arrêté un bus et ont fait prisonniers trois soldats qui se rendaient chez eux, à Trabzon. Ils les ont emmenés dans une zone montagneuse proche. Des opérations aériennes et terrestres ont été déclenchées pour les retrouver.

Les autorités croates ont libéré Basak Sahin Duman après deux mois de détention. Elle avait été arrêtée suite en raison d’un mandat d’arrêt international à l’aéroport de Zagreb. Engagée dans la jeunesse socialiste d’Istanbul, elle risquait une extradition vers la Turquie ou elle risquait une condamnation à 7 ans pour « affiliation et propagande pour une organisation terroriste » [comprendre: le MLKP].

Croatie/Turquie: Basak est libérée!

L’étudiante française en échange Erasmus en Turquie avait été interpellée le 10 mai dernier pour avoir pris part au cortège du 1er mai et avoir assisté au concert du groupe Yorum. Accusée ‘d’appartenance à une organisation armée’ en vertu de l’article 316 du Code Pénal, elle était incarcérée depuis lors à Eskisehir, dans le nord-est du pays. Née en France, elle était considérée comme Turque par Ankara en raison de sa double nationalité et risquait jusqu’à 12 ans de prison. Récemment, son état de santé s’était détérioré, la jeune femme souffrant d’une hypothyroïdie dont le traitement avait été interrompu par les autorités pénitentiaires. Elle a été libérée hier, à la plus grande surprise de ses proches dans la mesure où les autorités venaient de leur confirmer le début de son procès le 26 septembre prochain.

EDIT 14h: En fait, Sevil Semvili a été libérée et placée sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter la Turquie avant la date de son procès, qui commencera bien le 26 septembre.

Sevil Semvili

Dans la nuit de samedi à dimanche, des guérilleros du PKK ont pris d’assaut trois avant-postes militaires dans la province de Hakkari. Celui du village de Gecimli était la cible principale de cette attaque. Un grand nombre de guérilleros ont attaqué le bâtiment depuis trois endroits différents avec des lance-roquettes et des fusils d’assaut vers 23h. Un groupe de guérilleros tentant de s’approcher de l’avant-poste dans un camion civil avait été repéré par les soldats, ce qui a entraîné une longue fusillade au cours de laquelle six soldats et deux ‘gardiens de village’ ont été tués, et quinze autres soldats blessés. Selon les autorités, 22 guérilleros auraient également été tués au cours de cette offensive. Les deux autres actions de la soirée n’auraient par contre fait aucune victime de part et d’autre. Hier soir, le ministère de l’Intérieur turc a communiqué son premier bilan de l’offensive déclenchée par l’armée le 23 juillet dernier dans le sud-est du pays. Au moins 115 guérilleros auraient été tués ces quinze derniers jours alors qu’il n’est pas question pour l’armée turque de se retirer. Des renforts ont même été envoyés dans la province de Hakkari ce dimanche.

Tanks de l'armée turque

Un soldat a été tué et treize autres blessés dans l’attaque d’un poste de gendarmerie dans la province de Siirt (sud-est du pays) par des guérilleros du PKK. Les soldats turcs ont répliqué lorsque le guérilleros ont ouvert le feu alors qu’ils étaient en train de manger vers 19h30 hier soir dans le bâtiment situé dans une zone rurale du district de Eruh. Des équipes militaires supplémentaires ont été envoyées dans la régions où les combats se poursuivaient dans la soirée. Des hélicoptères militaires ont bombardé les possibles campements des guérilleros. Au même moment, des membres du PKK ont également attaqué un autre poste militaire dans le district de Pervari dans la même province de Siirt. Les guérilleros ont battu en retraite quand les soldats ont commencé à répliquer. Les opérations pour capturer les guérilleros sont toujours en cours.

Aujourd’hui à midi, deux véhicules de l’armée ont été la cible d’un IED dans la province de Hakkari alors qu’ils effectuaient une patrouille à proximité du village de Baglar.

Poste de gendarmerie

Deux soldats ont été tués ce matin dans une embuscade tendue sur une voie routière du district de Lice de la province de Diyarbakir (sud-est du pays). L’attaque a débuté lorsque des guérilleros du PKK ont mis à feu un puissant explosif vers 7h30 au bord de la route. Personne n’a été blessé par l’explosion qui s’est déroulée à 50 mètres d’un escadron des forces spéciales qui effectuait une patrouille. Mais les soldats sont sortis de leurs véhicules pour inspecter les lieux et c’est alors que des guérilleros en embuscade ont ouvert le feu, tuant deux soldats avant de battre en retraite. Des renforts aériens et terrestres ont immédiatement été envoyé sur place pour tenter de capturer les guérilleros.

22 guérilleros ont été tués cet après-midi au cours d’affrontements dans le sud-est de la Turquie. L’armée mène des opérations dans la région depuis le 25 juillet et les heurts se sont intensifiés après que plus de cent guérilleros aient traversé la frontière en provenance d’Irak et aient tenté d’atteindre la ville de Semdinli la nuit dernière. Leur tentative a été contrée par les forces de sécurité qui ont également immédiatement déclenché une contre-attaque en se concentrant sur le mont Goman qui se situe à trois kilomètres du centre de la ville. Des hélicoptères Cobra ont survolé la zone pour empêcher les guérilleros de battre en retraite pendant que des appareils Sikorsky larguaient des hommes et du matériel. Selon les dernières informations, les guérilleros seraient actuellement encerclés dans une zone rurale proche de Semdinli.

Par ailleurs, des membres du PKK auraient fait explosé plusieurs IED à 50 kilomètres du district de Yuksekova de la province de Hakkari, détruisant notamment un pont afin d’empêcher le passage des troupes de l’armée turque.