COLLABORATION POLICIERE ‘TURQUIE-BELGIQUE’: NOUVELLES REVELATIONS

Communiqué du Clea – 9 juillet 2008

Il y a deux semaines, une délégation turque – composée de cinq chefs de la police et de deux procureurs anti-terroristes – était reçue par les autorités judicaires belges qui leur confiaient les archives du DHKP-C, saisies en septembre 1999 dans un appartement à Knokke.

C’est atterrant. Que certains des plus hauts magistrats de notre pays puissent ainsi rencontrer les représentants d’un Etat où se pratique toujours la torture contre des opposants politiques et se mettent ainsi ‘au service des bourreaux’…, voilà qui est tout simplement effarant. D’autant que les responsables de la police anti-terroriste turque sont réputés pour leur cruauté (en particulier la ‘TIM-1’ spécialisée dans l’interrogatoire des militants et sympathisants du DHKP-C).

10/07/2008

Sympa: barbecue

Des amis de la famille de Bertrand ont organisé un repas de solidarité ce dimanche.

A ce sujet, le SR a pu contribuer aux cantines des détenus, ainsi qu’au paiement des avocats ayant remis leur facture pour les familles qui en avaient besoin. Ces paiements constituent une provision : en effet, le dossier n’étant pas fermé, les 4 détenus sont toujours menacés d’un procès malgré les 3 libérations : Restons vigilants, soyons tous présents à la manif du 19 juillet pour exiger que ce gouffre financier, ces privations de liberté, et ces délires cessent!

Les ‘membres du 5 juin’ invitent à signer leur blog sur une base simple et humaine:

Pour la libération de Bertrand et ses camarades, parce que je ne doute pas un seul instant de son intégrité, parce que c’est mon pote, parce que la vision que j’ai de lui est celle de quelqu’un de courtois, juste et altruiste. Parce que j’aime bien qu’il me dise ‘salut chou’ quand je vais boire un pot à son boulot. Parce qu’il a fait mon déménagement ou celui de ma mère. Parce que quand on a eu besoin de lui, il a toujours été là. Parce que je m’en fous de ce que racontent les journaux : je veux vivre dans un pays où on n’arrête pas les militants. Parce que la prochaine fois que je l’appelle pour aller voir un match de foot, je veux pas que l’Etat m’écoute. Parce que j’ai pas besoin d’être à gauche ou à droite pour voir qu’on me prend pour un con. Parce que si on l’arrête aujourd’hui, demain ça sera nous qui irons au trou. Parce qu’il n’a rien à faire au zonzon et qu’on a besoin de lui ici, dehors.

Et si on était 1000 ?

1000 à s’engager sur ces quelques idées:

-Les lois ‘anti-terroristes’ bafouent nos droits les plus fondamentaux;
-On a besoin de gens intègres et justes comme Bertrand;
-Libération totale des 5 personnes concernées par les arrestations du 5 juin

http://5juin.hautetfort.com/

Lettre aux camarades et sympathisants

Je tiens à remercier toutes et tous les camarades du Secours Rouge.

C’est un travail magnifique que vous avez réalisé et je sais que c’est en travaillant jour et nuit que vous êtes parvenus à un tel résultat. Ce que vous avez fait restera pour longtemps un exemple pour les luttes futures. Mes remerciements au SRI pour avoir très vite pris la relève en dehors de la Belgique. Mes remerciements aussi aux sympathisants.

Tous, par vos lettres, vos manifestations, vos mails, vos actions, vous m’avez aidé. Tant qu’on ne l’a pas vécu, on ne peut pas savoir la force d’une petite carte postale sur le moral d’un militant détenu. Et quand en plus cette carte vient de Suisse, France, Grèce, ou d’ailleurs, je ne vous dis pas…

J’ai une pensée toute particulière pour le camarade Bertrand, qui m’a fait comprendre que le mot ‘Liberté’ ne signifie rien s’il n’est pas accompagné de mots tels que: Camarade; Solidarité; Résistance; Lutte; etc.

Maintenant, la lutte ne fait que commencer, un camarade reste encore entre les pattes de l’appareil politico-judiciaire et il est hors de question de l’y laisser.

J’espère vous voir très nombreux à la manifestation du samedi 19 juillet, à 18h au départ de la place Van Meenen (devant l’Hôtel de ville de Saint-Gilles) pour exiger que cesse sa détention préventive, et que le dossier soit clos.

-Liberté pour le Camarade Bertrand!
-La solidarité est notre arme!
-Vive le Secours Rouge!

Jean-François Legros – Gembloux, le 10 juillet

Le Secours Rouge et le Secours Rouge International appellent à la mobilisation le samedi 19 juillet, à 18h, devant l’Hotel de Ville de Saint-Gilles, pour se rendre après devant la prison de Forest où est toujours détenu Bertrand Sassoye. Il est important de venir nombreux afin de réclamer la libération de notre camarade, mais également de manifester notre refus des lois liberticides et des méthodes particulières de recherche. L’initiative sera relayée le même jour en France, en Allemagne, au Liban, et en Suisse.

Affiche de la manifestation du 19 juillet

Affiche de la manifestation du 19 juillet

Cliquez sur l’affiche pour télécharger le flyer

Bertrand Sassoye : une légitimité absolue. Sans équivoque.

Au terme de cette rocambolesque manipulation du 5 juin, il ressort que la solidarité s’est renforcée et étendue (succès des manifestations et des repas solidaires)… et que le pouvoir – lui – s’est complètement discrédité. Il se discrédite d’ailleurs un peu plus chaque jour. On verra bien à la prochaine Chambre du Conseil (25 juillet ?) s’il est mis fin à cette mascarade!!!! A ce rythme-là, il n’y aura plus à porter de coups contre le système, celui-ci s’écroule de lui-même. Sur lui-même. Il s’auto-détruit.

Patience

Pour ce qui est de Bertrand Sassoye, son cas est intéressant. Il nous permet de comprendre les enjeux, et la perversité du système. Si la société pouvait reprocher à Bertrand Sassoye, à l’époque des CCC, la violence de son action et donc son illégalité (même si cette violence et cette illégalité n’entament en rien la légitimité de sa révolte), aujourd’hui les données ne sont plus les mêmes. Depuis sa sortie de prison, Bertrand Sassoye faisait (et fait encore – plus que jamais) oeuvre de résistance dans une organisation légale, le Secours Rouge – qui soutient les détenus. Alors, la question se pose. Elle est cruciale.

Lorsque Bertrand Sassoye agit dans la violence et dans l’illégalité, on le condamne – c’est, dirons-nous, de bonne guerre; lorsque Bertrand Sassoye agit dans une organisation légale, lorsqu’il agit pacifiquement, on le condamne aussi, c’est donc bien LA RESISTANCE qui est pourchassée. La société criminalise et criminalisera, on l’a bien compris, toutes les formes d’opposition – même (et peut-être surtout) celles qui sont inscrites dans le Droit! Le Pouvoir n’a qu’un objectif : traquer et détruire les femmes et les hommes qui disent ‘NON’. On veut à tout prix briser leur solidarité. On cherche aussi à éradiquer cette SOLIDARITE essentielle que suscite leur combat – cet élan affectif et responsable qui prend à la gorge et au coeur des citoyens de toutes les sensibilités politiques, sociales et humaines. Des citoyens unanimement dressés contre l’injustice.

Tout est donc à craindre pour le ‘Secours Rouge’. Ses jours sont comptés…. encore que…. Nous sommes sûrs et déterminés. Sûrs de notre bon droit (C’est un comble) ! Porter atteinte à une organisation légale qui agit de manière pacifique et dans le respect des lois (je me répète), c’est porter atteinte à la notion même de Démocratie. Et, un Etat qui ne peut supporter la moindre remise en cause, la moindre critique, s’inscrit dans la droite lignée des régimes totalitaires. Le reste, tout le reste est hypocrisie ! Nous y voilà, enfin ! Les masques tombent. Et derrière les loups de carnaval de ce pitoyable cirque, on reconnaît des faciès …. la duplicité a un visage. Et ce visage-là; n’a rien d’humain ! Rien.

Ce 5 juin 2008, au petit matin , les Responsables (et jamais coupables de ce pays) ont consacré la légitimité absolue de Bertrand Sassoye. Bertrand est un être authentique – légitime dans son action, légitime dans sa parole. C’est un homme intègre. Aujourd’hui, les résistants avancent et vivent à visage découvert, ce sont les flics qui portent la cagoule. Pourquoi ? Pourquoi se cacher ? Qu’ont-ils donc à cacher?

La solidarité est notre arme.

Daniel Delcroix

Et on espère tous le voir rapidement, pour le remercier de sa force durant ses 32 jours de grève de la faim, et continuer avec lui la lutte pour la libération de Bertrand, ainsi qu’à l’arrêt des charges dans le cadre de l’intruction du 5 juin.

7 arrestations, 8 accusations: 7 libérations : Sortons Bertrand de là! Continuons de nous battre contre les lois liberticides!

Tous dehors! Manif le 19 juillet à 18h, rendez-vous place Van Meenen.

La solidarité est notre arme

08/07/2008

Légal

A la demande de la RTBF, nous avons retiré deux extraits de leurs émissions (Face à l’info et le JT du 16 juin). Dans son courrier, la RTBF nous invite à cesser la diffusion de ces contrefaçons sur notre site ou sur tout autre site qui nous serait lié, dans le souci du respect des droits d’auteur et de la ligne éditoriale initiale de la RTBF. Ce site étant le seul site du Secours Rouge, tout le monde est donc apaisé.

Voici la déclaration écrite de Constant évoquant la manière dont on l’a arrêté, lui et sa famille, le 5 juin. Constant avait exposé ces faits aux sympathisants à l’occasion du repas de solidarité financière organisé par le SR jeudi dernier, au Garcia Lorca.

Cher(e)s Camarades, Cher(e)s Ami(e)s,

Je tiens avant toute chose à vous remercier d’être venu si nombreux en solidarité avec ceux qui sont encore emprisonnés et ceux qui ont été libérés. Cette solidarité fait chaud au coeur et a une importance cruciale lorsque l’on est emprisonné. Personnellement, je l’ai ressentie à travers les nombreuses lettres que j’ai reçues et lors des deux manifestations qui se sont déroulées devant les prisons de Saint Gilles, Forest et Berkendael.

Mon intervention portera sur la manière dont nous avons été arrêtés et mes conditions de détention. D’autres camarades aborderont les choses sur un plan plus politique.

Le 5 juin à 5h du matin, nous avons été réveillés par les aboiements de notre chien qui n’est pas coutumier du fait. Dans les secondes qui suivirent, d’énormes coups ont été frappés sur la porte de rue alors que l’on défonçait la porte vitrée du jardin située à l’arrière de la maison. Des hommes encagoulés et armés se sont précipités dans l’escalier en hurlant des choses incompréhensibles comme « target » « target ». Ils se sont rués dans notre chambre à coucher, nous braquant mon épouse et moi-même à l’aide de leurs mitraillettes. D’autres sont montés à l’étage des enfants.

Lire tout la déclaration écrite de Constant Hormans – format pdf