Lundi 18 août, dès 6 heures du matin, des habitants du quartier Hino, dans la zone portuaire d’Abidjan, ont été réveillés par une massive intervention de la gendarmerie et sommés de quitter les lieux pour laisser place à un « opérateur économique » qui aurait acquis le terrain. Les habitants, qui soutenaient que le dossier est en cours au Tribunal de première instance d’Abidjan, ont refusé de sortir de leurs maisons.

Les gendarmes ont alors procédé de force alors à l’expulsion de plusieurs logements, ce qui a provoqué la colère de tout le quartier. Des affrontements ont commencé, les forces de l’ordre utilisant des lacrymogènes pour repousser les émeutiers qui caillassaient les gendarmes. La gendarmerie a été épaulée par des hommes de main en civil vraisemblablement embauchés par « l’opérateur économique » responsable de l’expulsion… Le calme est revenu un peu plus de deux heures plus tard. Une quinzaine de blessés ont été évacués au CHU de Treichville.

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La grève illimitée se poursuit à l’université de Dakar. Les étudiants réclament le paiement de leur bourse. Le 14 août, un étudiant en sciences, Bassirou Faye, a été tué par la police lors d’affrontements avec la police. Plusieurs étudiants ont été blessés et 27 d’entre eux ont été placés en garde à vue. Une enquête est en cours. Mais les étudiants et les enseignants sont en colère. Ils réclament la démission des ministres de l’Intérieur et de l’Education.

A l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar (Ucad), les amphithéâtres sont vides, le pavillon D est ravagé par les affrontements de la semaine dernière. Les étudiants en grève exigent que toute la lumière soit faite sur les circonstances de la mort de leur camarade le 14 août. Une partie des enseignants se sont également mis en grève. Le porte-parole du Syndicat autonome des enseignants. Il dénonce la présence policière sur le campus : « Depuis l’année dernière, les forces de l’ordre se sont installées à l’université Cheikh-Anta-Diop, ils se sont mis à l’aise. Ils ont pris leur quartier et ils l’ont transformée en une sorte de caserne. Au rythme où vont les choses, un enseignant ou d’autres étudiants risquent d’être victimes de l’excès de zèle des policiers. »

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Bassirou Faye, un étudiant inscrit en faculté des sciences est mort d’une balle dans la tête jeudi suite à de violents affrontements qui ont éclaté en marge d’une manifestation estudiantine réprimée par la police sénégalaise. Plusieurs étudiants et policiers ont été blessés et soignés aux urgences d’hôpitaux de Dakar.

Les violences ont débuté en fin de matinée, jeudi 14 août, lorsque des étudiants, venant souvent de milieux pauvres et ruraux, ont protesté contre le retard du paiement de leurs bourses. Certains étudiants n’ont pas perçu de bourse depuis dix mois. Les affrontements avec les policiers durent tout l’après-midi. Les forces de l’ordre seraient entrées dans les logements étudiants, mettant à sac plusieurs chambres, cassant des ordinateurs et des téléviseurs des étudiants.

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Six des sept étudiants de l’UFR-SFA exclus par les autorités universitaires le 21 février dernier, suite aux manifestations violentes survenues contre une hausse du coût des études, ont été finalement autorisés à réintégrer l’Université Nangui Abrogoua. Quant à Grogba Vivien Arnaud, étudiant en licence, UFR-SFA, à qui il est reproché d’avoir fait usage d’une arme à feu, il reste sous le coup de la sanction d’exclusion « en attendant qu’il fournisse les preuves de son innocence ».

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13 militants du mouvement Abahlali baseMjondolo ont manifesté devant le consulat honoraire d’Autriche à Durban en Afrique du Sud. Ils se rassemblaient en solidarité avec les occupants de la Pizzeria Anarchia, un immense squat viennois expulsé la semaine dernière par 1’700 policiers anti-émeute (voir notre précédent article).

Manifestation à Durban pour la Pizzeria Anarchia

Manifestation à Durban pour la Pizzeria Anarchia

De violents affrontements ont opposé les forces de l’ordre et les étudiants qui réclament le paiement de leur bourse. Tout est parti ce matin quand les étudiants de la Facultés de Droit et Sciences Economiques de Dakar, après leur assemblée générale, sont venus passer une information à leurs camarades de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines. C’est en ce moment que les forces de l’ordre ont fait irruption avant de commencer à tirer des grenades lacrymogènes sur les étudiants restés sept mois sans bourse, afin de les disperser. Les étudiants ont riposté à coups de pierres. En quelques minutes seulement, la FLSh est transformée en un champ de bataille. Personne ne pouvait ouvrir les yeux et respirer normalement à cause de la fumée des lacrymogènes. Il y a eu plusieurs arrestations, des blessés.

Le parti au pouvoir en Afrique du Sud, le Congrès national africain (ANC), estime qu’il nécessaire de lancer un « débat » pour « trouver une solution durable aux grèves qui durent trop longtemps et qui ont un impact négatif sur la vie des travailleurs et sur l’économie », a déclaré le secrétaire général de l’ANC Gwede Mantashe mardi. Le but du débat serait d’avancer « vers l’atténuation des effets négatifs des grèves prolongées sur les travailleurs et l’économie ». Il a fait cette déclaration après que plus de 220,000 travailleurs du secteur de la métallurgie et de l’ingénierie eurent mis fin à une grève de quatre semaines. La grève a été considérée comme la plus grande de l’histoire de l’Afrique du Sud.

Au moins une personne a été tuée et plusieurs autres blessées dans de violents affrontements qui ont éclaté entre civils et soldats des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) à Vavoua (centre-ouest, à 300 km d’Abidjan). Tout est parti de la mort d’un jeune homme interpellé dans la matinée à un barrage routier tenu par des soldats. Une altercation entre le jeune homme et le soldat a dégénéré, le soldat a dégainé son arme et tiré, le tuant. Les parents, amis et connaissances du défunt révoltés par l’ acte ont organisé une expédition punitive contre les soldats, et les affrontements ont fait plusieurs blessés parmi les militaires.

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Abalo Akéta est un dirigeant de la combattive Union des syndicats de l’éducation du Togo (USET), à l’origine des grèves qui ont perturbé l’enseignement lors de l’année académique 2013-2014, et qui lui avait valu une arrestation (voir notre article). Le ministre de l’Enseignement vient de régler son cas en demandant sa mise à disposition de la Fonction publique. Une punition des plus insolites alors qu’il y a un manque criard d’enseignants au Togo. Le ministre de la Fonction publique a bien sûr accédé à la demande de son collègue, en casant l’enseignant-syndicaliste contre sa volonté : « Je n’ai jamais formulé cette demande puisse que je ne suis pas administratif, déclare M. Aketa. Je suis un enseignant, professeur d’économie recruté comme tel. Au moment où le gouvernement organise des concours pour recruter des enseignants afin de combler le besoin sur le terrain, des ministres déclarent certains enseignants forfait pour des raisons syndicales ». Dans son rapport général rendu publique ce mercredi, l’USET dénonce une entrave à la liberté syndicale.

L’affaire intervient à un moment où le Gouvernement mène des discussions difficiles avec les syndicats sur l’adoption du statut général de la Fonction publique, la grille salariale et la valeur indiciaire, et leur application à partir de janvier 2015. D’après la Synergie des Travailleurs du Togo (STT), les propositions du gouvernement sont inacceptables. On s’attend donc à une rentrée difficile en septembre prochain.

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De nouveaux incidents ont éclaté mercredi 9 juillet entre des grévistes et des policiers. 220 ouvriers appartenant au syndicat de la métallurgie, Numsa, ont cessé le travail il y a neuf jours pour demander des augmentations de salaire. Treize personnes appartenant au syndicat de la métallurgie, Numsa, ont été arrêtées ce mercredi. Ces syndicalistes sont accusés d’avoir mis à sac une petite entreprise dans la région de Rustenberg. Depuis une semaine, des incidents violents ont éclaté un peu partout dans le pays, notamment dans la zone industrielle à l’est de Johannesburg. A chaque fois, des groupes de grévistes s’attaquent à des entreprises pour les obliger à fermer. Au total, 110 syndicalistes ont été arrêtés en une semaine. L’un d’eux avec une arme à feu.

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