Lina E., une Lipsienne de 26 ans, est accusée par le parquet fédéral d’avoir mis en œuvre et participé à des attaques contre 6 néo-nazis à Leipzig, Eisenach et Wurzen entre 2018 et 2020. Trois autres prévenus comparaissent également pour “appartenance à une organisation criminelle” et “violences avec coups et blessures” depuis septembre 2021 devant la Cour d’appel de Dresde. Outre les quatre accusés, le parquet fédéral vise d’autres personnes qui font encore l’objet d’une enquête, dont une passée dans la clandestinité. A la mi-juin le parquet a décidé de relancer l’enquête sur le mouvement antifasciste de Leipzig et a fait perquisitionner plusieurs appartements. Cette nouvelle vague répressive résulte du fait qu’un autre co-accusé a fait des déclarations détaillées aux, alors que jusque là, tous les accusés avaient gardé le silence.

Johannes D. aurait collaboré à pas moins de sept interrogatoires et ses déclarations remplissent environ 140 pages de dossier. Elles concernent aussi des actes qui n’avaient pas débouchés sur une inculpation, comme l’attaque d’une agente immobilière de Leipzig en 2019. Lina E. avait été soupçonnée mais le parquet de Dresde avait classé l’enquête faute de preuve. Johannes D. se trouve dans un programme de protection des témoins. Les milieux de gauche l’avaient dénoncés et chassés il y a plusieurs mois, car on lui reprochait des agressions sexuelles. Les déclarations de Johannes D. devraient avoir une influence sur le procès de Lina. Jusqu’à présent, il n’y avait pas de preuves directes de la participation des quatre accusés aux agressions contre les néo-nazis. Les témoins n’ont pas pu identifier les agresseurs cagoulés. L’accusation s’appuie plutôt sur des indices et sur le fait que certains prévenus avaient été arrêtés près du lieu d’une attaque. Les déclarations de Johannes D. sont d’autant plus précieuses pour l’accusation.

 

 

Dossier(s): Allemagne

Samedi dernier, le jeune kurde Yaser Örnek (27 ans) a été arrêté près de Bernau en Haute-Bavière, où il était en visite. Örnek, qui se trouve en exil politique en Suisse depuis quatre ans, a été arrêté avec son ami Durmaz Yahişi, par des policiers en civil sur l’autoroute. Durmaz Yahişi a été libéré et Yaser Örnek incarcéré à Bernau. Mardi prochain (12 juillet), Örnek sera transféré dans une prison de haute sécurité à Munich. La raison de son arrestation semble être une demande d’extradition de l’État turc auprès des autorités allemandes.

Yaser Örnek avait été emprisonné pendant trois mois alors qu’il était étudiant à l’université de Çukurova en raison de son opposition au régime d’Erdogan. Après sa libération, il a été condamné par contumace pour sa prétendue « appartenance à une organisation illégale », à la suite de quoi Örnek a dû prendre la fuite. En 2018, il a demandé l’asile politique et a obtenu un droit de séjour. Avant-hier encore, le procureur général allemand Peter Frank est rentré d’un voyage de trois jours en Turquie au cours duquel « les tâches et le travail de la justice pénale respective » ont été discutés. Le procureur en chef allemand n’a pas non plus manqué une audience privée avec Erdogan. Les médias turcs rapportent qu’une liste de 129 noms, dont la Turquie demande l’extradition à la RFA, aurait été remise à Frank.

 

Le festival Fusion a lieu chaque année en été depuis 1997 sur un ancien aérodrome militaire près du lac Müritz dans le Mecklembourg. Il s’étale sur quatre jours et s’accompagne d’événements culturels divers. Après une pause de deux ans en raison de la crise sanitaire, le festival a repris ce jeudi. Plus de 70 000 personnes feront la fête jusqu’à lundi matin. Jeudi, c’était le concert du musicien et activiste Mal Élevé. A l’occasion du prochain anniversaire de la révolution du Rojava, qui fête ses dix ans le 19 juillet, 20.000 drapeaux des YPG et YPJ ont été distribués et agités. Brandir des drapeau YPG ou YPJ (comme des drapeau demandant la libération d’Ocalan ou des drapeaux du PKK) est strictement interdit en Allemagne. De nombreuses procédures judiciaires ont eu lieu pour cette raison.

À l’occasion du 47e anniversaire des événements d’Oglala, qui ont eu lieu le 26 juin 1975 dans la réserve de Pine Ridge, dans le Dakota du Sud, de nombreuses initiatives ont été organisées pour rappeler l’histoire de Leonard Peltier et demander sa libération. Il y a eu des meetings et des rassemblements dans plusieurs villes d’Italie, d’Allemagne, de Suisse, et de France. Un rassemblement a eu ainsi eu lieu sur la place de la cathédrale à Milan le 28 juin en fin d’après-midi.

En 1977, Léonard Peltier a écopé de deux peines de prison à perpétuité pour la fusillade dans laquelle deux policiers, qui s’étaient introduits illégalement dans la réserve de Pine Ridge, où se trouvait le campement du Mouvement Indien Américain, avaient été tués. Aucune preuve formelle de la culpabilité du militant amérindien n’a jamais pu être établie, à l’inverse, il a été établi qu’il avait été reconnu coupable sur base de fausses preuves et de témoignages recueillis sous la contrainte dans le cadre de la guerre secrète menée par le FBI dans le cadre du COINTELPRO contre le Mouvement Indien Américain.

À l’approche du sommet du G7, neuf personnes ont été arrêtées lors d’une manifestation à Munich, entre autres pour avoir enfreint l’interdiction du port de masques mais aussi, pour deux d’entre elles, sous l’accusation d’avoir attaqué des policiers. L’arrestation d’une personne recherchée par la police vers la fin de la marche de protestation avait déclenché une brève confrontation avec les manifestants. Peu de temps auparavant, des manifestants avaient allumé plusieurs fumigènes. Dans ce contexte, la police a déclaré que les violations de la loi sur les explosifs faisaient actuellement l’objet d’une enquête. Environ 5 000 personnes ont pris part à la manifestation plusieurs personnes ont été blessées par des policiers mobilisés en nombre (3000).

 

Dossier(s): Allemagne

La militante révolutionnaire et journaliste Özgül Emre a été arrêtée par la police allemande le 16 mai 2022 et placée en détention préventive en vertu du paragraphe 129b sur les organisations « terroristes » étrangères. Elle est accusée d’appartenir au DHKP-C. Depuis son incarcération le 17 mai 2022, elle a entamé une grève de la faim pour protester contre les uniformes de prison – un élément d’une forte valeur symbolique/idéologique pour les prisonniers révolutionnaires turcs (porter l’uniforme signifie se soumettre). Selon la législation allemande, seules les personnes condamnées peuvent porter cet uniforme, or, elle n’a pas encore été condamnée. L’administration pénitentiaire a refusé pendant une longue période de lui fournir du sel et du sucre, ce qui est très important pour une personne en grève de la faim. Özgül Emre ne peut plus s’hydrater. Son apport en liquide est extrêmement limité. Elle vomit désormais tous les liquides qu’elle ingère.

Dossier(s): Allemagne

Dans la nuit du 8 juillet, trois personnes ont été arrêtées sur un banc public du quartier d’Eimsbüttel, à Hambourg. Peu de temps après, plusieurs appartements ont été perquisitionnés à Hambourg. Le lendemain, la police a justifié l’arrestation des trois par le soupçon de préparation d’un délit grave (« incendie criminel présumé »). C’est l’affaire appelée du « Parkbank ». Les audiences ont été nombreuses et la solidarité active (voir ici et ici). Le procès en appel vient de se terminer. La Cour fédérale (BGH) a confirmé la condamnation des deux anarchistes qui avaient été placés en détention préventive jusqu’au prononcé du jugement. Du coup, ils devront aller en prison dans les prochains mois, pour purger ce qui reste de leurs peines. Pour ce qui concerne la condamnation de la troisième personne, il y aura encore une audience pour sa demande de libération conditionnelle, qui a été refusée jusqu’ici. La date n’a pas encore été fixée.

Dossier(s): Allemagne

Septembre 2021, des manifestations s’étaient tenues lors du Salon de l’Automobile (IAA) à Münich. Des militant.es pour le climat ont été arrêté.es dans ce cadre et accusé.es d’avoir apposé, sur une clôture du camp de protestation contre l’IAA, des affiches avec une photo d’Abdullah Öcalan et l’inscription « Free Öcalan ». Le 9 mai 2022, les trois activistes pour le climat ont été condamné.Es à des amendes (30 forfaits journaliers de 60 € et 30 forfaits journaliers de 20 € dans le cas d’un mineur) ainsi qu’à trois séances de conseil. Leur condamnation s’est faite sur la base de l’article 20 de la loi sur les associations, considérant leur acte comme une violation de l’interdiction d’activités à laquelle le PKK est soumis dans ce pays. Il faut souligner, qu’en Allemagne, la seule autre personne dont les photos ne peuvent être montrées en public est Adolf Hitler. Les 3 accusé.e.s font appel à leur condamnation.

La police de Berlin a interdit toute commémoration publique du 74e anniversaire de la Nakba. Les événements interdits par la police comprennaient deux marches, deux stands de sensibilisation et un rassemblement culturel, prévus les 13, 14 et 15 mai. Samidoun Deutschland était l’organisateur de l’une des marches annulées, Palestine Speaks l’organisateur d’une autre, et l’événement culturel était organisé par un groupe d’organisations communautaires palestiniennes. Après l’interdiction, une demande de veillée commémorative pour la journaliste palestinienne Shireen Abu Aqleh – abattue par les forces d’occupation israéliennes – a également été interdite en tant que « remplacement des événements interdits ». Hier, le 15 mai, jour de la Nakba, de nombreuses organisations ont défié l’interdiction.

 

Plus de 50 réunions ont été enregistrées à Berlin pour les 8 et 9 mai pour commémorer la fin de la Seconde Guerre mondiale. La police de Berlin y a interdit par décret les drapeaux et symboles de l’Union soviétique. Ce décret de la police de Berlin date du 4 mai, est s’appliquera du 8 mai à 6 heures du matin au 9 mai à 22 heures. Sont concernés 15 mémoriaux, sites commémoratifs et bâtiments historiques où les survivants de l’Holocauste et de la guerre d’extermination et leurs proches ainsi que les opposants au fascisme et à la guerre tiennent traditionnellement des rassemblements.

Dossier(s): Allemagne Tags: ,