Mercredi 23, une partie de la « Délégation internationale pour la paix du Kurdistan du Sud » (Rojava) devait rentrer en Allemagne. Ils étaient attendus à 14 heures. à l’aéroport de Francfort-sur-le-Main. Six délégués ont été interpelés à l’aéroport et interrogés par la police fédérale allemande. Déjà le 12 juin, la police fédérale avait empêché un groupe de la délégation pour la paix, dont le chef du groupe parlementaire du Parti de gauche de Hambourg Cansu Özdemir, de quitter le pays à l’aéroport de Düsseldorf. L’objectif de la délégation internationale était d’attirer l’attention sur la guerre d’attaque de l’État turc au Kurdistan du Sud, qui est contraire au droit international. A cet effet, des parlementaires, des militants, des journalistes et d’autres parties de la population ont été visités pour se faire une idée de la situation actuelle au Kurdistan du Sud.

Au petit matin du 21 juin, le siège de l’entreprise Eurocommand, dans le quartier de Halstenbek, à Hambourg a été attaqué à coups de pierres. Eurocommand développe, entre autres, des logiciels de surveillance. Un de leurs logiciels a déjà été utilisé en 2017, lors du G20, pour la coordination des interventions des forces de police. L’action a été revendiquée en solidarité avec le squat Rigaer94 et avec Lina, une antifasciste de Leipzig arrêtée en novembre 2020.

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Le squat emblématique de la Rigaer Strasse, situé dans le quartier est de Friedrichshain, occupé depuis des années, est l’un des derniers symboles restant entre les mains de la scène squat de la capitale allemande (voir notre article). Une inspection incendie est prévue par des représentants des propriétaires de l’immeuble, mais les occupants avaient fait savoir qu’ils résisteraient. La police avait préparé une opération de grande envergure et bloqué la zone mercredi après-midi. Ils ont été attaqués par quelque 200 manifestants au visage dissimulé. Des barricades avaient également été érigées et incendiées à trois endroits de la rue. Les services de police et les pompiers ont été bombardés de pierres, y compris depuis les toits. Les incendies ont finalement été éteints avec le canon à eau et les barricades ont été déblayées avec des véhicules blindés. Dans l’après-midi, les toits ont été inspectés. La police annonce soixante blessés dans ses rangs. Une manifestation de soutien au squat a eu lieu cet après-midi.

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Le révolutionnaire internationaliste Bernhard « Bernd » Heidbreder est décédé d’un cancer en exil au Venezuela. Il avait longtemps fait partie des personnes les plus recherchées de l’Office fédéral de la police criminelle allemande en tant que membre du groupe K.O.M.I.T.E.E. Le K.O.M.I.T.E.E. était une organisation clandestine de la gauche révolutionnaire qui avait incendié un bâtiment de l’Armée allemande à Bad Freienwalde en raison de la complicité de l’Allemagne dans le génocide au Kurdistan. En 1995, une patrouille de police avait surpris plusieurs militants du groupe en train de placer une charge de 120kg d’explosif dans un centre de détention pour sans-papier en construction à Berlin-Grünau. Les militants parviennent à s’échapper mais laissent des traces permettant d’identifier trois d’entre eux. Après une longue chasse à l’homme, ils sont apparus au Venezuela où ils ont continué des activités politiques, sociales et artistiques.

Dans la nuit du 6 juin, trois mois après le meurtre, par la police, de Qosay Sadam Khalaf, quatre véhicules de police ont été incendiés sur le parking de la police anti-émeute, à Brême. Qosay Sadam Khalaf, un réfugié irakien de 19 ans, est mort après son passage au commissariat de Delmenhorst. Le communiqué revendiquant l’incendie fait référence à ce meurtre et à celui de Mohamed Idrissi, tué par la police de Brême en juin 2020.

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Samedi 8 mai, des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Londres pour protester contre la colonisation israélienne et les bombardements contre Gaza. Les manifestant·es se sont dirigé·es vers l’ambassade d’Israël en scandant des slogans pro-palestiniens et en brandissant des drapeaux et des banderoles. Des policiers ont alors tenté de dégager la foule de l’extérieur de l’ambassade, ce qui a provoqué des affrontements. La police a chargé les manifestant·es et arrêté neuf personnes parce qu’elles étaient soupçonnées de « troubles violents » et quatre personnes parce qu’elles étaient soupçonnées d’avoir enfreint les lois sur les coronavirus.

Le même jour, une manifestation pro-palestinienne se tenait également à Berlin. Les policiers ont également essayé de disperser une foule provoquant des affrontements. La police utilisé du gaz lacrymogène et a tenté de procéder à des arrestations tandis que les manifestant·es répondaient avec des jets de bouteilles, de pierres et de pétards. Une journaliste travaillant pour la télévision d’État israélienne a été chahutée et a ensuite dû quitter la manifestation après que quelqu’un eut jeté un pétard près d’elle.

Répression de manifestations pro-palestiniennes

Répression de manifestations pro-palestiniennes

Dimanche 9 mai, une manifestation populaire s’est déroulée dans les rues de Berlin en soutien aux révoltes à Jérusalem contre le nettoyage ethnique israélien du quartier de Sheikh Jarrah (voir notre article). Lorsque la manifestation est arrivée sur Hermannplatz, la police allemande a attaqué le cortège et a interpellé au moins quatre jeunes palestiniens. Une nouvelle manifestation sera organisée à Berlin, comme partout dans le monde, à l’occasion du 15 mai, jour de commémoration de la Nakba, en soutien aux révoltes de Jérusalem.

Les rues parisiennes ont connu de violents affrontements entre la police et les manifestants qui se sont rassemblés le 1er Mai malgré les restrictions. Les étudiants se sont joints à ces manifestations ouvrières qui ont parcouru les rues de Paris, au milieu de grands renforts de sécurité. La police a chargé à plusieurs reprises le cortège de tête. Elle a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants, qui ont lancé des cocktails Molotov. Une agence bancaire a été attaquée place Saint-Ambroise. Des incidents ont aussi opposés des manifestants à des membres de la CGT. Il y a eu 34 arrestations. D’autres affrontements entre manifestants et policiers ont eu lieu à Lyon.

Paris

À Berlin, la traditionnelle « manifestation révolutionnaire du 1er mai » voulait aller de Neukölln à Kreuzberg, mais fut bloqué Sonnenallee. Une pluie de pierres et des bouteilles s’est abattue sur les policiers bloquant Sonnenallee. Les manifestants ont traîné des bennes à ordures et des palettes dans la rue et y ont mis le feu. Des policiers ont été attaqués alors qu’ils tentaient d’extraire des manifestants pour les arrêter. Il y a eu cependant des arrestations. À Hambourg, la police a attaqué un rassemblement devant le célèbre squat Rote Flora avec des canons à eau. Dans la soirée, la police a bloqué une manifestation révolutionnaire non autorisée et a arrêté environ 150 manifestants. Il y a aussi eu des incidents à Francfort et Leipzig.

Toutes les régions du pays en Turquie sont confinées depuis jeudi jusqu’au 17 mai, les personnes ne sont autorisées à quitter leur domicile que pour des raisons de force majeure. La police avait seulement autorisé des représentants des syndicats et des politiciens de l’opposition à se réunir sur la place Taksim. Mais la police est violemment, arrêtant finalement 212 manifestants. 20 manifestants avaient également été arrêtés dans la ville d’Izmir, dans l’ouest du pays. Les médias locaux ont rapporté les efforts déployés par la police à Istanbul et à Ankara pour empêcher les journalistes de filmer les manifestations et les détentions du 1er mai, les policiers citant une nouvelle circulaire de la police.

Istanbul

La police de Seattle a arrêté d’au moins 14 personnes après que des manifestations non autorisées marquant le 1er mai se soient transformées en affrontements violents dans le centre-ville. Les manifestants ont lancé des bouteilles, des fusées éclairantes, des pierres, des œufs remplis de peinture sur des policiers. A Turin, des manifestants des centres sociaux et du mouvement No Tav se sont réunis sur la Piazza Vittorio Emanuele et ont marché jusqu’à la être confronté à un fort déploiement des forces de police, qui les a bloqué lorsqu’ils ont tenté de marcher sur la mairie. Des affrontements ont alors eu lieu.

 

Après des années de débat sur le plafond des loyers de Berlin, (où 90% des loyers sont restés bloqués à leur niveau de juin 2019 pendant cinq ans), le Land a menacé en novembre les propriétaires d’amendes s’ils ne réduisaient pas les loyers excessifs. Cette décision visait à lutter contre la flambée des loyers de Berlin, qui ont augmentés de 27% de 2013 à 2019. Cependant, jeudi, le gel des loyers a été déclaré nul et non avenu par des juges constitutionnels qui ont déclaré que la loi du Land empiétait sur le domaine fédéral.

Pas moins de 10 000 personnes sont descendues dans les rues de la ville jeudi pour protester. Les affrontements ont commencé alors que la foule arrivait à la hauteur de la station de métro Hermannplatz. Les manifestants ont ensuite marché dans la Kottbusserstrasse, où de nouveaux affrontements ont éclaté avec des agents en tenue anti-émeute qui ont utilisé du gaz au poivre. Plusieurs arrestations ont été effectuées.

 

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La manifestation annuelle commémorative Luxemburg-Liebknecht a rassemblé 3.000 personnes à Berlin. La police a utilisé du gaz au poivre pour attaquer la manifestation et a arrêté au moins 15 personnes. La raison de l’intervention policière est la présence de drapeaux de la FDJ dans la manifestation. La Jeunesse allemande libre (Freie Deutsche Jugend, FDJ) était le mouvement de jeunesse officiel de la République démocratique allemande (RDA). Sa branche autonome en Allemagne de l’ouest a été interdite en 1951, pendant la guerre froide. Cette interdiction est toujours en cours! Le résultat de l’intervention policière est plusieurs manifestants blessés et l’impossibilité totale de respecter les distances de sécurité car la police a embouchonné la manifestation.

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