Mardi soir à Leipzig, environ 500 personnes ont tenté de bloquer l’expulsion d’un kurde syrien avant que la police ne brise le blocage violemment. Le jeune homme devait être séparé de sa sœur et de ses parents pour être transporté en Espagne, où il avait introduit une demande d’asile pour la première fois. Selon le « règlement de Dublin », c’est donc vers ce pays qu’il devait être expulsé. Les activistes, allemands et immigrés, ont pu retarder l’expulsion de quelques heures en tentant de monter des barricades avec des meubles et des pots de fleurs, mais le blocage a finalement été brisé par la police à l’aide de coups de matraque et de gaz poivré. Les activistes ont répondu par des jets de projectiles.

Leipzig expulsion

Leipzig expulsion

Suite au G20, la police de Hambourg a ouvert plus de 3500 procédures pénales contre des suspects allemands, français, espagnols. 180 personnes ont depuis été jugées pour leur implication dans les dégradations du G20. 146 ont été condamnées, 92 ont écopé de peines de prison, dont neuf de prison ferme.

Parmi les personnes poursuivies, dont le jugement est en cours et va durer encore plusieurs mois, Loïc Schneider, 23 ans, un militant anti-nucléaire et engagé contre le projet de site d’enfouissement de déchets radioactifs de Bure. Arrêté en France en août 2018, il est ensuite transféré en Allemagne en octobre, puis placé en détention provisoire à Hambourg. Le procès de Loïc se déroule à huis clos. Il est jugé aux côtés de quatre autre jeunes allemands. Le procès a commencé il y a plus de six mois. Il va se poursuivre jusqu’en décembre, à raison de deux séances par semaine. Fin juin, le tribunal a décidé de refuser à Loïc une demande de remise en liberté: il craignait qu’il ne s’échappe et estimait qu’il ne coopèrait pas assez.

Loïc et ses quatre co-accusés sont poursuivis pour des incidents survenus lors de l’une des manifestations du 7 juillet. Le parquet veut rendre responsables les quatre prévenus de l’ensemble des dégâts de la manifestation, quand bien même ils ne les auraient pas commis eux-mêmes. Le montant de ces dégâts est estimé à un million d’euros. Le dossier de l’accusation se compose essentiellement de vidéos, presque toutes des vidéos filmées au smartphone par les riverains, qui les ont ensuite fournies à la police. La police allemande a envoyé des images aux polices européennes, et les policiers de Commercy (près de Bure) ont dit le reconnaître.

Loïc Schneider

Loïc Schneider

A Nuremberg, dans la prison de Rosdorf, un prisonnier actif au sein du syndicat des prisonniers, gravement blessé au genou depuis novembre 2018, se voit refuser les soins recommandés par des médecins externes. Le médecin pénitentiaire a refusé de lui accorder un arrêt maladie, alors qu’il se déplace en béquilles, et n’admet désormais plus de consultation avec un médecin externe. Si le prisonnier ne se rend pas au travail dû aux douleurs, il risque des sanctions pouvant aller jusqu’à la détention en isolement.

Cette forme de répression n’en est qu’une parmi les nombreuses représailles qui ciblent les prisonniers et prisonnières engagés au sein du syndicat des prisonniers. Le syndicat signale ainsi que ses militants et militantes sont de plus en plus sous surveillance, mis sous pression psychologique ou placés en isolement à travers les différents établissements pénitentiaires en Allemagne. De plus, plusieurs cellules d’activistes ont fait l’objet de raids. Le syndicat des prisonniers se bat pour le droit à l’organisation syndicale dans les prisons, et pour l’application du salaire minimum légal dans les prisons.

JVA Rosdorf à Nuremberg

JVA Rosdorf à Nuremberg

Hier, deux appartements ont été perquisitionnés à Gießen et Mayence, ainsi qu’un centre culturel kurde à Rüsselsheim. Deux personnes ont été arrêtées. Le centre culturel a été perquisitionné sur demande du parquet de Koblenz. Un ordinateur et 300€ ont été confisqués. La perquisition à Gießen ciblait le domicile de Mazhur Turan, qui s’est fait arrêter par la suite, et contre lequel un juge a émis un mandat d’arrêt.

police allemande

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Ce matin, neuf appartements où sont domiciliés des membres du groupe « Jugendwiderstand » ont été perquisitionnés par la police berlinoise. Selon le parquet général, les militants sont poursuivis pour des activités ciblant le rassemblement pro-israélien du 12 septembre 2018 et la marche néo-nazi commémorant Rudolf Heß (Rudolf-Heß-Gedenkmarsch), le 19 août 2017. Jugendwiderstand était une organisation de jeunesse révolutionnaire et anti-impérialiste, basée à Berlin et fondée en 2015, qui a annoncé sa dissolution le 5 juin 2019.

Jugendwiderstand

Jugendwiderstand

Hier soir à Berlin, Khaled Barakat a été empêché par la police d’intervenir lors d’un meeting sur les défis arabes et palestiniens. L’écrivain palestinien et coordinateur de la campagne Free Ahmad Sa’adat est également interdit de toute activité politique en Allemagne. Cette interdiction s’inscrit dans un contexte particulier. Le Bundestag a voté une résolution anti-BDS, la militante et ancienne membre du FPLP Rasmea Odeh a également été censurée et son visa lui a été retiré et des militants pro-palestiniens sont poursuivis.

Khaled Barakat

Khaled Barakat

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Les activistes, organisé-e-s dans le cadre de l’alliance « Ende Gelände », occupent depuis samedi dernier la mine à ciel ouvert Garzweiler. Parallèlement, un autre groupe d’activistes occupe le train de la mine de Hambach. La veille, un autre groupe a occupé la ligne de train approvisionnant la centrale au charbon Neurath, la plus grande centrale de ce type en Allemagne, et la deuxième plus grande en Europe. Le collectif « Ende Gelände » affirme avoir bloqué de cette manière tous les points stratégiques du bassin charbonnier rhénan. Il exige la sortie du charbon, et plus généralement un changement économique systémique. La police a vainement tenté d’empêcher l’occupation et a employé du gaz poivré.

Ende Gelande Garzweiler

Ende Gelande Garzweiler

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La demande d’expulsion du bar autonome Kadterschmiede installé dans la Rigaer Straße 94 à Berlin (bâtiment occupé depuis 1990, puis en partie régularisé) n’a pas abouti. La demande avait été introduite par l’entreprise propriétaire du bâtiment mais le juge en charge a refusé d’émettre un ordre d’expulsion, pour des raisons de forme plus que de fond. En effet, un flou juridique entoure l’entreprise propriétaire Lafone Investment Limited, probablement une société-écran. Ainsi, elle n’est pas en ordre dans le registre du commerce allemand. L’avocat du collectif Rigaer assume que la demande d’expulsion est motivée par la spéculation immobilière étant donné que, depuis le début de l’occupation, la valeur du bâtiment a décuplé.

Le jour du procès (13.06.2019), et probablement en contestation de celui-ci, plusieurs personnes ont incendié des pneus à 5h20 sur un pont près de la Rigaer, bloquant le trafic pendant environ deux heures. Deux jeunes ont été arrêtés par la police, puis relâchés faute de preuves. Les menaces d’expulsion et raids de la Rigaer, un important lieu de rencontre et de rassemblement de la gauche radicale et centre social à Berlin, suscitent régulièrement des affrontements entre défenseur-se-s de l’occupation et la police. Lire notre article.

Rigaer 94 verteidigen

Rigaer 94 verteidigen

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L’activiste avait brandit le drapeau des YPJ pendant une manifestation contre la conférence de sécurité de Munich en février 2018. Il était par la suite accusé de faire la propagande du PKK. Le juge a acquitté l’activiste, estimant que les liens entre les YPJ et le PKK étaient insuffisamment prouvés. La même cour avait déjà acquitté un autre activiste, poursuivi pour avoir porté un drapeau du PYD à une manifestation contre l’invasion d’Afrin par l’armée turque.

En Allemagne, l’affichage de symboles du PKK, ainsi que ceux d’organisations considérées comme affiliées au PKK, est interdit. Par ces interdictions, l’état allemand répond à la demande de la Turquie de durcir la répression contre les activistes pro-kurdes.

YPJ drapeau

YPJ drapeau

Un important groupe de personnes cagoulées ont attaqué les policiers du district de Connewitz, à Leipzig, pendant la nuit de samedi à dimanche. La police s’est alors déployée dans les environs et a encore essuyé des jets de pierres, d’engins pyrotechniques et de bouteille. Aucun policier n’a été blessé, deux personnes ont été arrêtées et une a été maintenue en détention.

Environ une heure avant le premier incident, une manifestation intitulée « Fight for your Future » s’était terminée dans le quartier. Des organisations de gauche de la jeunesse avaient avait appelé à la création d’une Assemblée pour la justice sociale et la protection du climat. Environ 500 personnes ont participé à cette assemblée.

Au lendemain du caillassage des policiers

Au lendemain du caillassage des policiers