Freddie Gray, 25 ans, a été victime le 12 avril d’une grave blessure aux vertèbres cervicales, lors de son transport, pieds et mains liés et à plat ventre, dans un fourgon de police à Baltimore. Il est décédé une semaine après son interpellation violente. Cette arrestation avait été qualifiée « d’homicide » par la procureure de l’État du Maryland et la mort du jeune homme avait déclenchée à Baltimore une vague de manifestations.

Un grand jury avait retenu tous les chefs d’accusation contre les policiers (un pour meurtre et quatre pour homicide involontaire). Au premier rendez-vous de l’affaire Freddie Gray devant une cour pénale, un rassemblement au tribunal exigeait que les six policiers soient condamnés et emprisonnés. Un manifestant a été interpellé, en appelant les autres contestataires à « rester sur le trottoir » sans entraver la circulation. Lors de cette comparution, le juge a confirmé qu il y aura procès pour les cinq hommes et une femme -trois blancs et trois noirs-, en maintenant les chefs d’inculpation qui les visent.

Devant le tribunal, lors de la première audience pénale

Devant le tribunal, lors de la première audience pénale

La loi 1328 du Dakota du Nord devait à l’origine limiter les pouvoirs de surveillance de la police et interdire les drones armés, mais un lobby constitué par la police et l’industrie a amendé la loi pour en faire tout le contraire. Le Dakota du Nord est à présent le premier état des USA à autoriser sa police l’usage des drones armés tant que les armes sont ‘less than lethal’ (moins que mortelles). Cette dénomination reprend l’arsenal anti-émeute : gaz lacrymo, tazer, canon acoustique. Le Dakota du Nord fait partie de 6 états américains à tester les zones aériennes mixtes entre les avions avec et sans pilotes, et le seul des 6 à autoriser les drones à voler au-dessus de 400m d’altitude. Dans le seul comté de Grand Forks (un sur 53 au Dakota du Nord), 401 opérations policières impliquaient des drones de surveillance.

Depuis le début de cette année, 776 personnes ont été tuée par la police aux USA, dont 40 avec des tasers.

Drône policier américain.

Drône policier américain.

Black Lives Matter. Trois mots apparus comme un slogan sur Twitter en juillet 2013 après l’acquittement du policier qui avait abattu Trayvon Martin en février 2012. Le hashtag est depuis devenu mouvement, et le magazine en ligne The Intercept explique ainsi, mardi 18 août, que des documents de la Metropolitan Transit Authority (MTA), qui gère le réseau de transport public new-yorkais, révèlent que des policiers new-yorkais et des agents de la cellule antiterroriste du MTA ont espionné pendant plusieurs mois les activistes de Black Lives Matter. Des policiers et d’agents infiltrés lors des rassemblements du mouvement Black Lives Matter à New York ont assisté à de nombreuses manifestations entre décembre 2014 et février 2015. Certains documents font état d’une étroite collaboration entre les agents de la section anti-terroriste du MTA et les équipes de renseignement du New York Police Department (NYPD).

Black live matter

Black live matter

Les manifestations contre l’austérité du printemps dernier ont coûté plus de 2,3 millions de dollars canadiens (1,6 millions d’euros) en salaires au Service de police de la Ville de Montréal entre le 23 mars et le 9 mai. Environ 10.000$ en dommages subis par des véhicules de police s’ajoutent à cette facture. À titre de comparaison, le printemps érable, en 2012, avait coûté 4,4 millions en salaires entre le 1er février et le 27 avril. Il avait mobilisé environ 75 % des étudiants du Québec, soit 316.000 personnes.

Le mouvement du printemps dernier contre l’austérité était toutefois de moindre ampleur, avec environ 60.000 étudiants en grève générale. Ils avaient été rejoints par des syndicats à l’occasion de journées de mobilisation, comme ce fut le cas lors de la marche des travailleurs du 1er mai. Sur la facture de 2,3 millions, les heures supplémentaires représentent environ 958.000 $. La facture pourrait être particulièrement salée à la fin de l’année, puisque des associations étudiantes et des syndicats promettent d’intensifier la mobilisation.

Manifestation anti-austérité

Manifestation anti-austérité

Aux Etats-Unis, les autorités semblent avoir un nouvelle passion : prendre des photos d’individus à la dérobée pour les croiser, à l’aide de logiciels de reconnaissance faciale, à leurs fichiers de suspects déjà enregistrés. Utilisée depuis des années par les militaires et autres services de renseignements, l’outil a conquis les départements de police locaux. Le New York Times rapporte ainsi l’expérience de deux hommes dont le portait a été tiré par des policiers lors d’un contrôle de routine, à San Diego, et ce malgré leur refus. Et aucune trace de l’opération ne semble exister : la police de San Diego explique en effet ne pas demander de rapport sur l’utilisation de la reconnaissance faciale lorsque celle-ci n’aboutit à aucune arrestation.

Un avocat de la région explique avoir en moyenne, chaque mois, deux appels relatifs à la reconnaissance faciale. « La plainte est toujours la même : [les policiers] l’ont utilisée sans en avoir la permission. [Les plaignants disent : ] “ La police m’a mis les menottes, je suis sur le trottoir et ils sortent un iPad et prennent des photos. ” Les critiques sont telles que certains municipalités ont carrément décidé d’abandonner la reconnaissance faciale, après l’avoir un temps expérimentée. C’est le cas de Boston ou d’Oakland, qui a dû abandonner un système de vidéosurveillance lié à des logiciels de reconnaissance faciale, sous la pression de la population et d’associations de défense des libertés civiles. Ces cas semblent isolés : New York, Chicago utilisent toujours ce genre de logiciels pour détecter les auteurs de crimes sur leur tentaculaire réseau de caméras de surveillance. De même, le FBI continue de creuser le sillon, avec son “Next Generation Identification program”, qui mélange relevé d’empreintes, scans oculaires et reconnaissance faciale.

Reconnaissance faciale

Reconnaissance faciale

La police a procédé à plus de 100 arrestations à Ferguson durant une nouvelle nuit de confrontation malgré l’état d’urgence instauré lundi dans cette ville du Missouri, théâtre de violences lors de l’anniversaire de la mort d’un jeune Noir tué par un policier blanc. Des centaines de manifestants ont montré leur colère en jetant des bouteilles et des pierres sur les forces de l’ordre. La police a risposté avec du gaz poivré et en procédant à de nombreuses arrestations.

Arrestation lundi à Ferguson

Arrestation lundi à Ferguson

Au moins un manifestant a été blessé tandis que des coups de feu ont été tirés à Ferguson dimanche soir, à l’issue d’une manifestation en hommage à Michael Brown, un Noir abattu par un policier blanc il y a un an dans cette ville du Missouri. La police de St Louis a annoncé qu’un policier avait ouvert le feu après s’être trouvé sous «des tirs nourris» et des photos sur Twitter ont montré deux véhicules de police avec des impacts de balles.

Ferguson, le 10 août 2015

Ferguson, le 10 août 2015

Un an après le meurtre de Michael Brown, de nombreuses manifestations avaient lieu aux Etats-Unis contre les violences policières qui se poursuivent et tuent chaque jour plusieurs personnes à travers le pays. A Phoenix, des dizaines de personnes ont manifesté à l’intérieur d’un magasin Walmart vers 23.30 ce vendredi soir, dans l’est de la ville en scandant ‘Stop à la brutalité policière’ et ‘flics, porcs, assassins’. Alors que les manifestants se dirigeaient vers la sortie et qu’aucune violence n’avait eu lieu, la police s’est ruée sur les manifestants, en arrétant 23. A Phoenix, les manifestants s’étaient rassemblé à travers la ville pour dénoncer les meurtres, l’année dernière, de Sandra Bland -une femme noire tuée en cellule après avoir été arrêtée pour un délit de roulage- et Michelle Cusseaux une femme souffrant de troubles mentaux et tuée dans son appartement.

Arrestations à Phoenix

Arrestations à Phoenix

Ce 3 août, les avocats de Mumia Abu Jamal, qui a subit de nombreux et graves problèmes de santé ces derniers mois; ont porté plainte contre l’état de Pennsylvanie pour négligence médicale. Deux jours plus tôt, on avait informé Mumia qu’il avait une hépatite C active, ce qui pourrait être la cause des problèmes de santé qui ont failli lui coûter la vie en mars dernier. L’autorité pénitentiaire refuse bien sûr de soigner Mumia et le médicament coûte 100.000$ aux USA. Avec l’argent déjà récolté, il manque 42.000$ aux soutiens pour payer eux-mêmes le traitement nécessaire à Mumia. De très nombreux prisonniers souffrent de l’hépatite C dans les prisons états-uniennes.

En 2 jours, 6.000$ ont déjà été récoltés à l’heure où nous écrivons cet article. Pour aider, voici la page Indiegogo dédiée à la récolte de fonds.

En 3ans, l'état de santé de Mumia s'est énormément dégradé.

En 3ans, l’état de santé de Mumia s’est énormément dégradé.

Les services secrets canadiens disposent à l’étranger de 25 stations d’interception des échanges sur internet et Ottawa a récemment déboursé 21 millions de dollars pour les rénover, selon un document confidentiel publié par le groupe de pirates informatiques Anonymous. Portant la classification « secret », ce rapport du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) est daté du 6 février 2014 et fait le point sur la sécurisation des infrastructures réseaux du Service dans ses stations à l’étranger. Le SCRS y déplore un « processus de traitement des données inefficace et laborieux ». Faute de logiciels modernes, les analystes travaillant au siège du SCRS « doivent examiner manuellement le grand volume d’informations reçues ».

En conséquence, un investissement de 21 millions de dollars canadiens (14,6 millions d’euros) est demandé au gouvernement afin de connecter « en temps réel » les stations d’interception à l’étranger au quartier général du SCRS. Cela « permettra au service de satisfaire les besoins croissants du gouvernement en informations collectées en temps réel à l’étranger », expose le rapport. Ottawa n’a jusqu’à présent reconnu l’existence que de trois stations d’opération du SCRS à l’étranger: à Washington, Londres et Paris. Le réseau est donc bien plus vaste et comprend « beaucoup » de stations d’interception « établies dans des pays en développement et/ou instables », est-il noté. Le Canada forme, avec les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, le groupe des « Five Eyes », une alliance de services de renseignement.

Le siège du Service canadien du renseignement de sécurité à Ottawa

Le siège du Service canadien du renseignement de sécurité à Ottawa

Dossier(s): Amérique du Nord Archives Tags: