A New-York, il y a eu 19 arrestations pour désordre public lors d’une manifestation d’employés de la restauration rapide qui participaient à une journée nationale de grèves. Des centaines de personnes avaient pris part à la manifestation et une vingtaine d’entre elles s’étaient assises à même le sol, les bras liés les unes aux autres, devant un restaurant de la chaîne McDonald’s en plein Times Square. Un porte-parole de la police new-yorkaise a fait état en fin d’après-midi de « 15 arrestations supplémentaires ».

Par ailleurs, 10 personnes ont été arrêtées à Los Angeles en Californie « pour avoir refusé de se disperser » après une manifestation, selon la police locale. Ces employés réclament un salaire de 15 dollars de l’heure, soit plus du double du salaire minimum actuel de 7,25 dollars appliqué par de nombreuses enseignes de la restauration rapide. Ils réclament aussi la possibilité de se réunir en syndicats, sans subir de représailles en retour. Des grèves et mobilisations avaient lieu jeudi dans plus de 150 villes des Etats-Unis, dont Chicago et Detroit, Miami, Denver ou encore Los Angeles.

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Instauré en pleine crise étudiante, le règlement P-6 interdit à quiconque participant à un attroupement de se couvrir le visage sans motif raisonnable. Le règlement stipule également que le lieu exact du départ d’une manifestation ainsi que son itinéraire doivent être communiqués aux policiers avant l’événement sans quoi il devient illégal.

Environ 1.610 manifestants ont déposé un recours collectif, dans lequel ils allèguent entre autres avoir été pris en souricière par les policiers, puis détenus de façon illégale, arbitraire et abusive, certains les mains attachées avec des « tie-wrap » (colson), dans des manifestations survenues entre juin 2012 et mars 2014. Dans tous les cas, les requérants reprochent d’abord à la police de les avoir empêchés de manifester en procédant à leur arrestation. Ils pourraient recevoir entre 3.000 CA$ (2.000 euros) et 17.000 CA$ (12.000 euros) chacun s’ils ont gain de cause. L’acceptation des recours est une première victoire pour eux, mais les procès ne devraient pas débuter avant au moins un an.

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Les manifestations contre la police ne sont pas finies aux États-Unis. Hier soir avait lieu à Philadelphie une ‘FTP March’ (Marche Fuck the Police). Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées et ont manifesté sauvagement. Après avoir bloqué la route avec des poubelles renversées, les manifestants ont attaqué des voitures de police avec des pierres et des ballons de peinture. Un policier s’est écrié ‘Arrêtez ce type en noir!’ (au milieu des black-blocs…) et un autre agent s’est précipité sur un manifestant au hasard et l’a tazé puis arrêté. Un autre manifestant a été arrêté dans une rue adjacente après avoir lui aussi été tazé.

'FTP March' à Philadelphie

‘FTP March’ à Philadelphie

Plusieurs milliers de personnes ont défilé hier samedi 23 août, à Staten Island, pour exprimer leur indignation après la mort, le mois dernier à New York, d’Eric Garner, un père de famille noir de 43 ans immobilisé par strangulation – un geste interdit – lors de son interpellation par la police. La mort d’Eric Garner, qui était père de six enfants, a relancé le débat sur les violences policières, en particulier à l’égard des minorités. Celui-ci a été depuis alimenté par l’affaire Michael Brown, du nom de ce jeune Noir de 18 ans tué le 9 août par un policier blanc à Ferguson, dans le Missouri. Dans le défilé, de nombreuses pancartes associaient les deux hommes.

Soupçonné de vente illégale de cigarettes, Eric Garner, qui avait tenté de résister, avait été plaqué au sol par plusieurs policiers blancs le 17 juillet à New York. Dans une vidéo amateur, on voit l’un d’eux lui serrer le cou. Obèse et asthmatique, Garner se plaint à plusieurs reprises de ne pas pouvoir respirer. Il perdra ensuite connaissance, puis sera déclaré mort à l’hôpital.

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Depuis samedi 16 août, un appel à former un blocus pacifique autour du navire commercial israélien Zim qui avait accosté à Oakland mobilisait des dizaines de manifestants. Ceux-ci, venant de toute la région de la Baie de San Francisco, formaient un cercle avec instruments de musique et pancartes dénonçant le massacre des Palestiniens à Gaza. A chaque fois, les dockers ont décidé de ne pas briser le piquet. Au quatrième jour, le Zim a été forcé de quitter la Baie de San Francisco et d’aller chercher un nouveau port d’asile pour y débarquer sa marchandise.

Le consul israélien à San Francisco a alors fait une remarquable déclaration en disant que les manifestants « ont peut être choisi un symbole et tentent de faire croire que ce qu’ils font nuit au gouvernement israélien mais en vérité tout ce qu’ils font c’est nuire aux gens qui vivent ici et pour moi ceci est l’exacte définition du terrorisme politique : ils essaient d’atteindre un objectif mais ils se soucient peu des innocents à qui cela peut faire du mal ».

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EDIT: Le navire israélien avait bien quitté le port d’Oakland, il était même sorti totalement de la baie de San Francisco, mais il est revenu, plus tard, de nuit, sur une autre aile du port d’Oakland où il a effectué le déchargement à la hâte sans que les habituelles procédures n’aient été respectées.

Malgré le couvre-feu instauré depuis quelques jours dans cette ville de 20’000 habitants entre minuit et 5h : des centaines de manifestants se sont rassemblés en début de nuit (il y a deux heures). Les policiers qui étaient presque plus nombreux que les manifestants derrière le char LRAD lançaient des grenades lacrymogènes et assourdissantes et continuaient à propulser les grenades alors que tous les manifestants s’étaient dispersés. Les grenades atterrissent donc sur les maisons et dans les jardins où les gaz rentrent facilement dans les habitations. On comprend mal la stratégie de la police pour faire respecter le couvre-feu.

Un policier lançant des grenades lacrymogènes

Un policier lançant des grenades lacrymogènes

Un tribunal US exigeait depuis plusieurs mois que Microsoft, dans le cadre d’une enquête, fournisse des informations. L’entreprise refusait invoquant que ces données n’étaient pas situées aux États-Unis, mais en Irlande, dans des serveurs à Dublin. Pour Microsoft, (mais aussi Apple, Cisco et AT&T), la portée d’un mandat délivré par un juge américain ne peut dépasser les frontières des États-Unis. Si les données sont situées dans un autre pays, c’est la juridiction de ce dernier qui entre en piste.

Mais la juge fédérale Loretta Preska a décidé que ces arguments n’étaient pas pertinents. Elle a donc accordé au tribunal américain l’obtention des informations, que Microsoft devra rapatrier d’Irlande. Pour la juge, la question des frontières n’entre pas en jeu. Microsoft est une entreprise américaine spécialisée dans le cloud. Un mandat délivré par un juge américain s’applique à toute sa structure et les données qu’elle contrôle. La localisation des serveurs n’est pas alors pas plus pertinente aux yeux de la justice qu’elle ne l’est pour l’utilisateur classique, qui ne sait pas où ses données sont stockées réellement.

Le 26 juin dernier, le militant iranien Djaber Kalibi a été forcé de quitter le Canada après que la Commission de l’immigration et du statut de réfugié eut ordonné son expulsion. Après avoir vécu pendant neuf ans au Canada, Djaber Kalibi, 78 ans, s’est vu imposer une interdiction de territoire pour cause de «grande criminalité» – en faitavoir soutenu la résistance contre le régime islamiste iranien il y a de ça une trentaine d’années, alors qu’il vivait en France.

Une requête a été déposée au ministre de l’Immigration Chris Alexander, qui est désormais le seul à pouvoir lever l’interdit et permettre à Djaber de rentrer chez lui, au Canada. Le comité de solidarité avec Djaber invite à participer à un rassemblement le 22 août à Ottawa pour exiger du ministre qu’il donne suite à cette demande, cela, dans les plus brefs délais! Du transport sera disponible à partir de Montréal – contactez le comité à solidaritedjaber@gmail.com

Vendredi 22 août à 12h30
365, avenue Laurier Ouest (angle Kent)
Ottawa

Le lien avec le comité de soutien

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Ancien haut-commissaire d U.S. Customs and Border Protection, James F. Tomsheck a donné une interview sur les accusations qui visent le département. 28 personnes ont été tuées depuis 2010 dans le cadre des actions menées par la police des frontières, au moins un quart de ces morts sont « très suspectes ». Dans au moins un cas, le département a affirmé que la personne abattue se trouvait sur le sol américain, ce qui était faux. Dans quasiment tous les cas, la direction du département a essayé de justifier les coups de feu tirés par leur policier plutôt que de rendre un rapport honnête sur les circonstances de la mort.

Suite aux attentats du 11-Septembre, le département a procédé à un vaste plan de recrutement. Entre 2004 et 2011, les effectifs de la police des frontières sont passés de 10.000 à 21.000. Cette police s’est construite en interne une image de force de sécurité paramilitaire, entretenue par la hiérarchie, qui est à l’origine du climat d’impunité et favorise les dérapages. Entre 5 et 10 % des agents seraient coupables de corruption (de la part des passeurs) ou de vol. Un constat que l’ancien responsable a rapporté à ses supérieurs, qui l’ont prié de se taire car le propos « ne respectait pas le message du département ». Depuis 2004, 170 officiers de police ont été poursuivis pour corruption, mais ces arrestations ont baissé ces dernières années grâce à une « redéfinition » du délit de corruption en interne, épargnant de nombreux suspects.

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Suite au meurtre par la police de deux adolescents noirs non-armés à Ferguson (Missouri) et à Los Angeles, de grandes manifestations ont lieu à travers les Etats-Unis. Cette nuit, une grande manifestation a été prise en kessel sur Times Sqare à New-York. Des manifestations massives ont eu lieu dans tout le pays. Les manifestants scandent « Hands-up don’t shoot », « Pigs go home, you block the road » ou encore « Kill the police ». De petites villes de campagnes sont littéralement occupées par la garde nationale, police fédérale très militarisée qui n’hésite pas à pointer des mitraillettes chargées contre des manifestants.

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