C’est mardi que le conseil d’administration de l’ULB se réunissait d’urgence pour prendre une décision relative à l’occupation du gymnase par les 300 sans-papiers chassés de l’immeuble d’Electrabel à Ixelles. Pendant la réunion du conseil d’administration, et pour faire pression sur celui-ci, entre 200 et 300 personnes étaient présentes sur le campus. Finalement, le conseil d’administration a rendu public un communiqué dans lequel on peut notamment lire que: ‘Pour des raisons humanitaires évidentes, le conseil d’administration de l’ULB a décidé de tolérer à titre provisoire l’occupation de son hall des sports par les personnes sans-papiers qui l’occupent depuis mardi dernier. L’Université réitère son soutien à la cause des personnes sans-papiers et en appelle au gouvernement pour concrétiser rapidement les engagements pris en la matière. L’ULB s’attachera également à sensibiliser ses partenaires de l’enseignement supérieur.’

Manif à l'ULB pour les sans-papiers

Manif à l’ULB pour les sans-papiers

Les ouvriers d’UCB Braine-l’Alleud ont approuvé le texte élaboré en bureau de conciliation au début de la semaine à plus de 76%. Après trois semaines de grève et deux refus, la grève est donc officiellement terminée. Ce vote intervient après celui des employés, qui plus tôt dans la journée s’étaient prononcés en faveur de l’accord. En plus des primes et avantages, les discussions ont permis de réduire le nombre de pertes d’emploi. Lors de l’annonce par la direction, on parlait de 425 emplois en péril sur le site de Braine-l’Alleud, dont 344 employés. Ce nombre de postes d’employés perdus est descendu depuis à 298. Et les syndicats espèrent encore en sauver quelques-uns dans les jours qui viennent.

Cette grève avait elle aussi été marquée par l’intervention de la justice aux côtés du patronat. Le piquet de grève installé mercredi avait été levé après qu’un huissier soit venu rappeler aux grévistes qu’une ordonnance de référé les enjoint de laisser l’accès libre sous peine d’astreinte. Cette ordonnance de référé obtenue par la direction avait été signifiée tôt dans la matinée par un huissier accompagné de policiers. Menacés d’astreintes, les membres du piquet de grève qui avaient pris position devant les grilles à 05h30, après un vote de 72% des ouvriers en faveur de la poursuite de la grève, mardi soir, avaient levé leur barrage. Ils avaient laissé passer les véhicules, se contentant de les ralentir. La grève était tellement générale que la levée du piquet n’a pas influencé l’arrêt de la production.

Le 26 avril 2008, trois personnes avaient été débarquées d’un avion de Brussels Airlines à destination du Kinshasa via Douala, parce qu’elles avaient protesté (avec plusieurs autres passagers) contre les traitements violents infligés à un sans-papier camerounais en instance d’expulsion du territoire belge, Folefack Sontsa. Ce jeune homme décédera le premier mai 2008 dans des circonstances troubles dans un centre de rétention belge. Il laissera un témoignage accablant pour les policiers chargés de son expulsion qu’il accusait de l’avoir tellement frappé après cette tentative d’expulsion manquée qu’il était incapable de manger, tant il avait mal aux mâchoires. Les trois passagers ont été menottés par la police et retenus au commissariat. Une journée pas comme les autres. Une journée au cours de laquelle j’avais été violemment débarqué, menotté et retenu dans une cellule de l’aéroport international de Bruxelles pendant de nombreuses heures. Les trois passagers débarqués ont pu reprendre contact. Une plainte a été déposée par l’un d’eux, épaulé par la Ligue des Droits de l’Homme et du CIRE (Coordination et Initiatives pour et avec les Réfugiés et Etrangers), et les auditions vont commencer avec des enquêteurs du Comité P (Comité Permanent de Contrôle des Service de la Police) et le Juge d’instruction.

Le passager originaire de cette plainte lance un appel à la solidarité pour financer les dépenses liées à ce combat (déplacements à Bruxelles, frais de justice et honoraires de ses avocats). Serge NGAJUI FOSSO, 9 Villa Jean Jaurès, 92110 Clichy – France. Serge NGAJUI FOSSO, BNP PARIBAS, Compte : 00064 00000607856, IBAN : FR76 3000 4000 6400 0006 0785 696, BIC : BNPAFRPPPGN

Sans-papiers à l'ULB

Sans-papiers à l’ULB

Les sans-papiers dans le gymnase de l’ULB

Les sans-papiers peuvent rester tant qu’ils ne perturbent pas le bon fonctionnement de l’ULB

Nous, Membres de la Communauté Universitaire, sommes en effet perturbés.

Nous sommes perturbés car nous ne considérons pas les ‘sans-papiers’ comme un facteur de perturbation si ce n’est celui de montrer la contradiction entre nos principes et notre pratique;

Nous sommes perturbés car nous insultons la mémoire des luttes et des résistances qui sont nées au sein de notre Communauté;

Faut-il rappeler que l’ULB a ‘perturbé’ l’occupation nazie en cessant de ‘fonctionner’?

Faut-il rappeler que beaucoup des sans-papiers de cette époque furent des juifs venant de l’Est? Faut-il rappeler que le square G honore la mémoire de résistants et d’activistes morts pour la défense d’une certaine conception de la dignité?

Nous sommes perturbés car nous foulons du pied les principes de solidarité les plus élémentaires en opposant notre routine, routine bien faite pour éviter toute remise en question, à la détresse de gens qui demandent asile?

Faut-il rappeler que la tolérance accordée jusqu’à présent consiste à parquer nos ‘hôtes’ dans un bâtiment vétuste à la marge de la vie universitaire? Faut-il rappeler que solidarité n’est pas charité? Faut-il rappeler que la perturbation incriminée aux ‘sans-papiers’ est d’avoir l’outrecuidance de vouloir protéger leurs enfants en attendant de trouver une alternative? Faut-il rappeler que même les chiens dorment sous un toit l’hiver?

Nous sommes perturbés car notre Université si prompte à défendre ses valeurs humanistes et à les rappeler aux autres perpétue cependant les ‘pratiques’ qu’elle dénonce ‘hors nos murs’? Faut-il rappeler que drapés de la légitimité de la science dans le débat public nous ne pouvons nous voiler les yeux lorsque la question se pose en nos murs?

Nous sommes perturbés par une université dont la position consiste à exprimer une solidarité forte et de principe mais qui la viole dans le monde réel des besoins concrets. Faut-il rappeler qu’une université qui ment et se dément est une université qui pratique la démagogie? Faut-il rappeler que la morale et l’éthique participent de la définition même de notre Communauté?

Nous sommes perturbés par le silence complice des consciences de notre Université pourtant si promptes à jouer les intellectuels indignés ‘hors nos murs’. Faut-il rappeler que la Communauté universitaire est dépositaire et surtout garante de leur légitimité? Faut-il rappeler qu’on ne peut s’engager ‘hors nos murs’ et se dégager en nos murs sur la même question sans perdre sa crédibilité?

Nous sommes perturbés car nous, Communauté Universitaire, préférons ne plus ‘être’ qu’être sans conscience.

Souhail Chichah (Assistant ULB); Christian Vandermotten (Professeur ULB); Corinne Gobin (Maitre de Recherche FNRS ULB); Catherine Bourgeois (LAMC/ULB); Lucie Masy (Membre du CA de l’ULB); Thu Tuyen Pham Nhu (Chercheuse au DULBEA); Iason Foscolos (Chercheur au DULBEA); Zouhair Alaoui Amine (Chercheur ULB); Antoine Bertulot (Etudiant ULB); Elisabeth Printz (Membre du CA de l’ULB); Eléonore Wolff (Chargée de cours ULB); Moritz Lennert (Chercheur ULB); Xavier May (Chercheur ULB); Aurélie Decoene (Chercheure ULB); Luce Bellefontaine (Chercheur ULB); Pierre Kummert (Chercheur ULB); Patricia Aelbrecht (Doctorante ULB); Dan Van Raemdonck (Professeur ULB); Olivier Cailloux (Chercheur ULB); Yolaine Lhoist (Etudiante ULB); Marie Godin (Chercheuse GERME-METICES ULB); Nouria Ouali** (METICES/Institut de sociologie ULB); Mateo Cordier (Doctorant ULB); Ariane Toussaint (Directeur de Recherche FNRS ULB); Sophie Stoffel (Docteure de l’ULB); Charles Cullard (Etudiant ULB); Aurélien Bach (Etudiant ULB); Johanna D’Hermoncourt (Chercheuse ULB); Pierre Marage (Professeur Faculté des Sciences ULB); Lara Thommès (Etudiante en Droit ULB); Laurent Licata (Professeur- Assistant ULB).

Sans garanties formelles sur le fait qu’il n’y aura pas d’intervention policière demain matin, les autorités de l’ULB ont proposé une salle ‘alternative’ (au gymnase) aux occupants pour les trois/quatre prochains jours. Cette ‘alternative’, qui ne semble pas en être une, pour laquelle les occupants doivent choisir après la visite demain, s’agit en fait de la salle Jefke. C’est la salle faite spécifiquement pour les fêtes étudiantes de l’ULB, qui pendant 15 ans baigne dans la bière, la pisse et le vomi des universitaires qui guindaillent. A première vue, il semble que cette salle est tout sauf salubre au sens où, selon les dires d’un gardien qui travaille sur place, les murs (même lavés) sentent la bière etc. Néanmoins, les autorités de l’ULB, les occupants et des experts – et toujours sans la garantie qu’elles ne fassent pas intervenir la police dès 7h demain matin! – devaient faire une expertise sur les conditions de salubrité des lieux à 11h. Les occupants seuls décideront ensuite de ce qu’il en est, de ce qu’ils veulent. Les groupes solidaires aussi.

Le CAS appelle à se rassembler dès 7h du matin au batiment E du Campus Solbosh – Assemblée Générale du CAS 12h30 dans les sous-sol du batiment E si la police n’est pas intervenue.

Depuis hier, les occupants sans-papiers du 133 chaussée d’Ixelles se sont déplacés au gymnase de l’ULB (campus du Solbosch). Le Comité d’Action et Soutiens est sur place et l’UDEP Bruxelles aussi mais pas seulement, il y a beaucoup d’electrons libres et autres réseaux qui rejoignent la dynamique. La situation est très difficile car les 500 sans-papiers sont exténués de tant de stress et de manque de repos mais ils sont très motivés de continuer leur lutte en lieu sûr. Le problème est que l’ULB refuse catégoriquement d’accueillir les sans-papiers dans leurs installations. Tout le monde est débordé sur place, toutes les aides, toutes les présences sont plus que bienvenues.

Ce matin, les flics ont très violement (contrairement à ce que rapportent les médias, répétant la version lénifiante du bourgmestre) expulsés les sans-papiers retranchés dans l’immeuble d’Elctrabel chaussée d’Ixelles. Environ 300 manifestants s’étaient regroupés autour de l’immeuble pour soutenir les sans-papiers et empêcher l’expulsion. La police a déployé les grands moyens (et en avait prévus de plus grands encore, puisque les auto-pompes et la cavalerie étaient présentes, prêtes à intervenir). Les visages de plusieurs expulsés portent les traces des violences policières. La députée Céline Delforge qui se trouvait prisonnière de la police avec les derniers occupants (dont un d’à peine 15 ans) a témoigné de ces exactions ainsi que de nombreux occupants qui ont montré les traces de coups au visage devant les caméras de la télévision flamande et de RTL. En outre, une femme enceinte de 8 mois a été malmenée à l’intérieur de l’occupation alors qu’elle demandait à un policier de pouvoir emmener ses affaires. Elle a pu être évacuée en ambulance avec une autre personne inconsciente grâce à l’intervention de P. van Muylder, président de la FGTB qui a convaincu la police de leur accorder des soins. 19 personnes ont été arrêtées ‘administrativement’.

500 hommes, femmes, enfants se sont donc dirigés vers les bâtiments de l’INSAS (rue Jules Bouillon) qu’ils occupent depuis 15h30. Leur intention n’est pas de demeurer dans cet endroit éternellement et de gêner l’école. Ils souhaitent passer la nuit à l’abri en attendant d’obtenir une négociation avec le bourgmestre. Celui-ci continue son sale jeu. Le bourgmestre PS Decourty aurait demandé à l’Office des Etrangers de venir contrôler les papiers des délogés et que le PS aurait fait pression sur le C.A. d’Electrabel (qui jusqu’alors était resté muet) pour qu’Electrabel reprenne la main comme propriétaire et fasse la demande d’expulsion en justice.

Expulsion des sans-papiers

Expulsion des sans-papiers

Expulsion des sans-papiers

Expulsion des sans-papiers

Expulsion des sans-papiers

Expulsion des sans-papiers

Sans-papier victime de l'expulsion

Sans-papier victime de l’expulsion

Sans-papier victime de l’expulsion

Sans-papier victime de l’expulsion

En Iraq, Abir, une fille de 15 ans, était violée et puis brûlée vive par des soldats américains. Amineh était lapidée en Afghanistan par les seigneurs de la guerre. En Iran, Kheirieh suppliait d’être pendue en lieu d’être lapidée…

Samedi 22 novembre, de 13h à 17h, se tiendra à l’ULB un séminaire sur le thème: ‘La violence contre les femmes se passe partout dans le monde‘. Les organisateurs en sont: le Mouvement pour une Alternative Socialiste (MAS), la Fédération des Associations Kurdes de Belgique, (FEK-BEL), le Collectif des Opprimés Immigrés (EGK-COI), 8 mars Organisation de Femmes, les Etudiants de Gauche Actif. Université Libre de Bruxelles, Campus du Solbosch / Auditoire H2215, Avenue Franklin D. Roosevelt 50, B – 1050 Bruxelles.