Hier vendredi à 18h, un rassemblement contre les violences policières était appelé Place des Fêtes. Des policiers procédaient à des fouilles autour de la place. Une banderole « D’Aulnay à Paris, organisons-nous » a été déployée. Le rassemblement s’est enseuite transformé en manifestation sauvage de quelques centaines de personnes, avec de nombreux tags sur le parcours ainsi que quelques attaques endommageant une agence immobilière, deux agences bancaires, un véhicule d’Engie, etc. Des barricades ont été érigées sur le parcours, obligeant les détachements de policiers de poursuivre à pieds leurs manoeuvres. Les manifestants parviendront à se disperser sans qu’il y ai eu d’arrestation.

La banderole place des Fêtes, au début du rassemblement

La banderole place des Fêtes, au début du rassemblement

La mairie de Toulouse a noué un partenariat avec IBM afin de doter son réseau de caméras d’un système semi-intelligent d’aide à la décision. Après un test préliminaire réussi en juillet 2016, le système sera étendu progressivement à 30, puis 60 caméras sur les 350 que comporte le réseau de la ville dès juin 2017. La solution technologique d’IBM a initialement été développée suite aux attentats du 11 septembre 2001, en partenariat avec la défense américaine. Le dispositif optimise plus qu’il ne généralise la vidéo-surveillance de la ville, l’intelligence de la machine étant limitée à la levée d’alerte. Il vise à faciliter le travail des opérateurs du poste de contrôle (PC) de la ville, qui se relayent 24 heures sur 24 devant les écrans afin d’observer les images en temps réel.

Le système collecte plus 6000 images par seconde, toutes ne peuvent être affichées. Par défaut, la rotation des images sur les écrans est pour l’instant aléatoire. C’est là qu’intervient le logiciel d’IBM qui supervisera la rotation des images, en la guidant par des algorithmes. Si un événement anormal est détecté sur une caméra, alors une alerte est levée pour immédiatement montrer ce visuel à un opérateur : Colis abandonné depuis plus de 2 minutes, personnes se mettant subitement à courir, franchissement d’une ligne virtuelle par un véhicule, etc. Le système n’intègre ni analyse prédictive, ni reconnaissance faciale. C’est l’opérateur qui continuera à décider ou non d’envoyer une patrouille. Toutes les caméras ne seront pas non équipées, ce qui serait contre-productif en générant trop d’alertes.

Le PC du système à Toulouse

Le PC du système à Toulouse

Treize policiers et gendarmes ont été blessés samedi à Nantes, en France, par des jets de projectiles lord d’une manifestation contre la venue de Marine Le Pen, ce dimanche. La chef de l’extrême droite française devait y tenir une réunion électorale. Les forces de l’ordre ont répondu par des tirs de gaz lacrymogènes aux jets de projectiles. Huit manifestants ont été interpellés, dont quatre ont été placés en garde à vue. Des banques et des arrêts de bus avaient été protégés dès le matin par des panneaux de bois. Mais des vitrines ont été brisées le long du parcours de la manifestation. Le local de Vinci, pourtant barricadé, a vu sa devanture – rideau de fer et vitrine – défoncé par les zadistes présents.

3000 manifestants ce dimanche à Nantes

3000 manifestants ce dimanche à Nantes

Plus tard dimanche, une cinquantaine de militants antifa s’en sont pris à des bus transportant des élus et militants du parti d’extrême droite sur la route nationale N137 reliant Rennes à Nantes. Ils ont enflammé des pneus sur la route. Ils sont une cinquantaine à tourner autour du dispositif policier. Deux bus ont été attaqués à la peinture et à la barre de fer. L’un des autocars a été recouvert de peinture, avant d’être escorté jusqu’à la salle par des camionnettes de gendarmerie. La circulation a été momentanément bloquée sur la N137 reliant Rennes à Nantes dans les deux sens. Des pompiers sont également intervenus pour maîtriser un départ de feu.

Un des bus visé

Un des bus visé

Lundi 20 février au petit matin les policiers de la sûreté territoriale ont débarqué chez une anarchiste et l’ont arrêtée pour des dégradations commises (un DAB de la BNP) lors de la manifestation du 7 février à Ménilmontant en solidarité avec Théo, violé par la police. Après avoir procédé à une perquisition de sa chambre (ils cherchaient des vêtements et autres objets pouvant « l’incriminer »), elle a été placée en garde-à-vue. Elle a ensuite été déférée au TGI de Paris afin de passer en comparution immédiate le lendemain.

Il est nouveau (au moins à Paris…) que pour des actions politiques ou militantes, des personnes arrêtées plusieurs jours voire plusieurs semaines après les faits soient jugés en comparution immédiate. Cela était déjà arrivé à Damien Camelio (voir nos articles ici et ici), arrêté en novembre dernier pour des dégradations commises lors d’une manif’ sauvage au printemps dernier. D’habitude cette procédure est appliquée lorsqu’une personne est arrêtée en flagrant délit. Elle a refusé d’être jugée immédiatement, elle est donc actuellement sous un contrôle judiciaire qui prévoit le pointage hebdomadaire et l’interdiction de participer à des manifestations jusqu’à son procès, qui a été renvoyé au 4 avril (13h30, 23e chambre du TGI de Paris).

Ménilmontant, le 7 février

Ménilmontant, le 7 février

Le rassemblement pour manifester contre les violences policières a été marqué par des heurts avec les forces de l’ordre aujourd’hui jeudi, alors que seize lycées étaient totalement bloqués. À l’appel de mouvements antifascistes, les jeunes, dont certains étaient cagoulés, se sont rassemblés place de la Nation aux cris de « vengeance pour Théo » et « tout le monde déteste la police ». Des manifestants ont tenté de forcer les barrages des policiers, qui ont tiré des gaz lacrymogènes. Certains jeunes ont aussi lancé des pavés sur les forces de l’ordre.

Treize « interdictions de paraître » avaient été prises dans la matinée en lien avec ce rassemblement. Il s’agit d’une mesure visant à éloigner temporairement d’un périmètre une personne susceptible de participer à des débordements. À Paris, seize lycées étaient totalement bloqués ce matin et douze autres, partiellement et une quinzaine, au total, perturbés. Paris compte au total une centaine de lycées. Neuf lycéens ont été placés en garde à vue mercredi après des incidents survenus lors d’un rassemblement contre les violences policières devant un lycée à Clichy.

Les affrontements à Paris

Les affrontements à Paris

Plusieurs centaines de militants anti-nucléaires se sont réunis hier samedi à Bure (Meuse) pour protester contre le projet Cigéo d’enfouissement de déchets radioactifs, un rassemblement marqué par des incidents, qui a abouti à deux interpellations. Réunis derrière le mot d’ordre « qu’ils nous expulsent ou pas, on sera dans le bois », ces militants – environ 500 – ont construit de nouvelles cabanes et des barricades dans le bois Lejuc, un terrain retenu pour l’installation des cheminées d’aération de galeries souterraines.

En milieu d’après-midi, des manifestants masqués, armés de pierres ou d’engins incendiaires, se sont attaqué à la clôture de l’écothèque, bâtiment appartenant à l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs, en charge du projet) , a élevé une barricade de pneus et les a enflammés. Les gendarmes sont intervenus, blessant deux manifestants et en interpelant deux autres.

Mobilisation contre le projet Cigeo

Mobilisation contre le projet Cigeo

Une manifestation s’est déroulée ce samedi à Paris, à l’appel notamment d’associations antiracistes et de syndicats, pour protester contre les violences policières et soutenir Théo. Plusieurs dizaines de camions de CRS et gendarmes mobiles étaient postés sur les différents axes menant à la place et les personnes portant des sacs étaient fouillées. La station de métro République a également été fermée. Depuis la fin du rassemblement et la prise de parole des organisateurs, un groupe de quelques centaines de personnes a jeté des projectiles sur les forces de l’ordre. Les CRS ont chargé pour tenter de les disperser. Des tirs de gaz lacrymogènes ont été constatés. Deux policiers ont été légèrement blessés, selon une source policière.

Ce samedi place de la République

Ce samedi place de la République

Ce matin, un arrêté du ministère de l’Intérieur français vient programmer la généralisation du fichier TES (voir notre article) à toute la France métropolitaine selon un calendrier s’étendant du 21 février au 28 mars. Une mesure qui vient raboter la portée des promesses passées. Les vœux exprimés par le Conseil national du numérique, visant à mettre en pause ce processus, outre les solutions alternatives exposées par Inria cette semaine n’auront donc eu aucun effet. Ce fichier regroupant l’ensemble des informations du passeport français et de la carte nationale d’identité, dont les données biométriques (visage et empreintes digitales).

Dans un communiqué, toujours en ligne et cosigné avec la secrétaire d’État au numérique, le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve avait promis que « dans le cadre d’une demande ou d’un renouvellement d’une carte nationale d’identité, le recueil et le versement des empreintes digitales du demandeur du titre seront soumis à son consentement express et éclairé ». Cette concession, qui faisait suite aux critiques de la CNIL, du CNNum et d’une tempête dans l’opinion, n’a pas été actée. L’article 10 du décret TES est resté intact : il prévoit que « le demandeur du titre est informé, au moment de la demande (…) du nombre et de la nature des empreintes digitales enregistrées dans le traitement ». Non qu’il puisse refuser un tel versement.

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Quelques centaines de manifestants se sont rassemblés hier mercredi en fin de journée dans le nord de Paris pour dénoncer les violences policières en lien avec l’affaire Théo, donnant lieu à des quelques heurts avec les forces de l’ordre et des dégradations Sous le métro aérien Barbès, étroitement quadrillés par les forces de l’ordre et débordant sur la chaussée, des manifestants ont allumé des fumigènes, brûlé des poubelle, jeté des projectiles contre les policiers, qui ont chargé et en effectué des tirs nourris de gaz lacrymogènes. En scandant « tout le monde déteste la police » ou « la police est raciste », des groupes ont tenté à plusieurs reprises de quitter le carrefour Barbès pour partir en cortège, avant d’être refoulés au moyen de lacrymogènes. Des groupes de manifestants se sont alors dispersés du côté de République, entre le Cirque d’hiver et le quartier du Marais.

A Rouen, la manifestation a donné lieu à des affrontements se soldant par deux blessés légers et 21 interpellations. Des vitrines ont été brisées et de nombreuses poubelles incendiées. A Lille, une partie des 500 manifestants a prolongé le défilé en retournant dans des ruelles où ils ont provoqué quelques dégâts. Une jeune fille a été interpellée.

Les incidents à Barbès

Les incidents à Barbès

Arrivé à bord de 200 bus, de centaines de voitures, environ 20 000 Kurdes de France et d’Europe du Nord se sont déplacés pour leur manifestation annuelle à Strasbourg. Les communautés kurdes des pays du Sud de l’Europe organisent en parallèle leurs propres rassemblements pour la libération d’Abdullah Ocalan et de tout les prisonniers politiques kurdes. Outre la manifestation de ce samedi à Strasbourg, une veille permanente est organisée depuis 4 ans devant le Comité anti-torture du Conseil de l’Europe, situé également à Strasbourg.

Manifestants à Strasbourg

Manifestants à Strasbourg