Plus de 15 jours après le début du mouvement de grève qui a suivi le licenciement d’un travailleur, la direction de Canal+/Canal Satellite Caraïbes continue à refuser sa réintégration. Les grévistes maintiennent la pression. Outre le licenciement abusif, ils dénoncent la fusion des entités sans aucun respect des instances de représentation du personnel et la mobilité des salariés des boutiques imposée sans tenir compte de leur vie de famille. La direction de Canal+ a envoyé des huissiers et plusieurs grévistes ont reçu des assignations à comparaître devant le tribunal avec des amendes de 1.500 euros par heure et par personne. Jeudi matin, les forces de l’ordre sont intervenus pour dégager l’entrée de l’entreprise.

Interventions policières à Canal+ Antilles

Interventions policières à Canal+ Antilles

Ce jeudi a lieu une seconde journée de mobilisation des jeunes contre la loi travail, au moins 115 lycées sont bloqués à travers la France à l’appel de 23 organisations de jeunesse. Des milliers de personnes manifestent à Paris, Rennes, Toulouse, Bordeaux, Lyon et ailleurs. A plusieurs endroits, des affrontements ont éclaté et des manifestants ont été arrêtés. A Paris, trois manifestants arrêtés et deux policiers blessés. A Rennes (où les manifestants sont arrosés de lacrymos) et à Perpignan (où deux manifestants ont été arrêtés), les manifestants scandent en face de commissariats ou de cordons anti-émeutes pour la libération de leurs camarades.

Édit 18:43. Au moins 2 manifestants arrêtés à Clermont-Ferrand également.

Manifestants à Lyon

Manifestants à Lyon

Les deux semaines de mobilisation « Femmes en lutte ici et ailleurs » du collectif « 8 mars 87 » se sont clôturées par une soirée « Kurdistan: Féminisme et résistance » qui a rassemblé une cinquantaine de personnes, plus de 600€ et de nombreux médicaments ont été récoltés pour la campagne de soutien au Bataillon International de Libération.

Ce mercredi Sylvie Polinière, syndicaliste CGT, enseignante du lycée professionnel Paul-Langevin à Beaucaire, a été condamnée à une amende de 300 € dont 150 € avec sursis, pour outrage à une personne dépositaire de l’autorité publique suite à une plainte déposée par le maire FN, Julien Sanchez, et un adjoint, Stéphane Vidal. Les deux élus de la mairie de Beaucaire reprochent à cette syndicaliste et enseignante de les avoir qualifiés de « racistes et xénophobes » (en fait, elle lisait une motion votée par la majorité des travailleurs) lors d’un conseil d’administration prévu au lycée Paul-Langevin. Des professeurs élus au conseil d’administration avaient refusé de serrer les mains des élus FN. Mercredi, près d’un millier de personnes étaient réunies devant le tribunal, en soutien à la syndicaliste qui a fait appel de la décision.

La syndicaliste et la manifestation de soutien

La syndicaliste et la manifestation de soutien

Une grande mobilisation contre la loi Travail s’est déroulée dans toute la France. Des incidents ont éclaté à Lyon en fin d’après-midi. Plusieurs milliers de personnes (20.000 selon les syndicats) s’y étaient mobilisées. En fin de parcours, une partie des manifestants a décidé de poursuivre le mouvement pour rejoindre le point de départ. Les CRS se sont interposés, ils ont essuyés quelques jets de cannettes et ont fait usage de gazeuses et de grenades lacrymogènes, ils ont brutalement chargés et effectués des tirs de flashball, blessant gravement deux manifestants. Les affrontements avec la police se sont poursuivis avec environ 200 personnes jusqu’à 17 heures. À l’issue de ces incidents, il y a eu trois interpellations.

Incidents à Lyon

Incidents à Lyon

À Nantes, cinq interpellations ont également eu lieu après de légers heurts avec les forces de l’ordre. Des projectiles ont été lancés sur les forces de l’ordre qui ont répliqué avec du gaz lacrymogène. En outre, plusieurs sièges du PS ont été dégradés par les manifestants, comme à Rouen.

Un membre du PCm (Parti Communiste maoïste) a été arrêté ce 26 février en sortant de la mairie de Clermont-Ferrand à l’intérieur de laquelle plusieurs dizaines de personnes venaient de manifester contre l’état d’urgence. La police a spécifiquement visé ce manifestant. Durant sa garde à vue, le commissariat a été recouvert de graffitis contre la répression, il a finalement été relâché le lendemain à 12h30 et passera en procès le 23 mai à 14h et est accusé d’avoir « organisé une manifestation publique n’ayant pas fait l’objet d’une déclaration préalable » le 12 décembre dernier, toujours contre l’état d’urgence.

Le commissariat tagué.

Le commissariat tagué.

Joël Moreau, ancien ouvrier de PSA Mulhouse et ancien 68 ans, ancien leader syndical charismatique CGT chez PSA Mulhouse participait lundi avec 150 autres personnes au rassemblement aux abords de l’agence Pole Emploi de Mulhouse-Drouot, au moment de la venue du premier ministre et de deux ministres, Macron et El Khomri. La CGT et d’autres organisations protestaient contre les attaques gouvernementales annoncées contre le monde du travail, dans le cadre de la « loi Travail ». Une centaine de CRS a empêché les manifestants de s’approcher du Pole Emploi, et ils ont été parqués pendant deux heures sur un parking à plusieurs centaines de mètres, un cordon policier les empêchant de circuler. Joël Moreau, a été interpellé et placé en garde à vue, il a passé la nuit en prison. Il sera poursuivi pour outrages à agents dépositaires de l’autorité publique.

Le rassemblement de Mulhouse

Le rassemblement de Mulhouse

Deux représentants de la CGT gersoise ont été auditionnés hier au commissariat de Auche. Le directeur général adjoint du groupe Elsan, propriétaire de la polyclinique de Gascogne, a déposé plainte pour « séquestration » lors de la longue grève de septembre dernier. La grève avait duré 29 jours à la polyclinique. Les deux syndicalistes visés sont bien connus : il s’agit d’Éric Cantarutti, le secrétaire départemental de la CGT, et de la responsable départementale CGT Santé, Angèle Léger. Pour les soutenir, pas moins de 200 personnes s’étaient rassemblées hier après-midi devant le commissariat d’Auch.

Les cgtistes du Gers

Les cgtistes du Gers

La gendarmerie de Port-Saint-Louis (Bouches-du-Rhône) ouvre une enquête après une plainte du groupe Casino pour le vol d’un paquet de M&M’s fin 2015, en plein conflit social. Neuf caissières du supermarché sont convoquées à la gendarmerie cette semaine pour une histoire de disparition de paquet de M&M’s à un euro pendant un mouvement de grève avec occupation des locaux en fin d’année dernière. Une cinquantaine de salariés ont participé mercredi à un rassemblement de soutien devant la gendarmerie port-saint-louisienne et dénonce cette forme de représailles contre des grévistes dont certaines ont plus de 30 ans de maison.

Rassemblement devant le Casino de Port-Saint-Louis

Rassemblement devant le Casino de Port-Saint-Louis

Lors du premier conseil de la ville de Paris qui s’étalait du 15 au 17 février, deux ‘voeux’ ont été présentés, l’un proposé par le PS, l’autre par ‘Les Républicains’. Le Conseil de Paris a approuvé ces deux textes, « condamnant le boycott envers Israel ». Ces voeux critiquent les actions de blocage contre des représentations culturelles israéliennes dans la capitale française. La suite du communiqué, plus loufoque, explique que « Ces actes illégaux visent à instaurer un climat délétère qui ne favorise en rien la cause palestinienne », alors que la campagne BDS est une initiative palestinienne.

Mobilisation de BDS à Lyon

Mobilisation de BDS à Lyon