Quelque 400 personnes ont participé samedi à Calais à un rassemblement de soutien aux migrants et de dénonciation des expulsions, des violences policières et des pressions sur les migrants et les bénévoles. Les manifestants, parmi lesquels de nombreux bénévoles membres d’associations qui viennent en aide aux migrants qui tentent depuis Calais de rejoindre la Grande-Bretagne, ont défilé dans le calme dans le centre-ville. «Solidarité avec les exilés», scandaient-ils en brandissant des banderoles qui proclamaient «Dignité et respect pour les migrants sans-papiers». A l’issue de la manifestation, le mouvement No Border a mené les manifestants vers un nouveau squat situé sur l’ancien site Vandamme.

Le 3 juillet, la police avait évacué le principal campement de migrants accueillant plus de 500 personnes, installé dans une zone de distribution de repas offerts par des bénévoles dans le quartier portuaire, ainsi que trois squats. Plus de 200 personnes avaient été placées dans des centres de rétention en région parisienne, à Lille, Rennes et Metz.

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La mairie UMP de Calais a pris jeudi un arrêté « anti-bivouac et anti-regroupement », visant les migrants qui souhaitent passer en Angleterre sans les nommer explicitement. L’arrêté, valable de 09H00 à minuit, interdit « toutes occupations abusives et prolongées, accompagnées ou non de sollicitations ou quêtes à l’égard des passants, lorsqu’elles sont de nature à entraver la libre circulation des personnes ou à porter atteinte au bon ordre, à la sécurité, à la tranquillité ou à la salubrité publiques ».

Une vingtaine de secteurs de Calais sont concernés par cette interdiction, notamment dans le centre-ville et la zone portuaire, où plusieurs centaines de candidats à l’exil campent, en attendant de pouvoir passer en Angleterre. L’arrêté a été pris alors que plusieurs associations de soutien aux migrants ont appelé samedi à une manifestation, dix jours après l’évacuation du principal camp, occupé par plus de 500 personnes, et de trois squats. La manifestation doit partir à 14H00 de la Place d’Armes, frappée par l’interdiction de regroupement.

Après plusieurs semaines d’occupation, le personnel gréviste de l’hôpital psychiatrique Paul-Guiraud a dû évacuer, mercredi soir, la cour d’honneur de l’établissement. Mardi, le tribunal administratif de Melun (Seine-et-Marne) avait rendu une ordonnance sommant les grévistes d’évacuer la cour sous peine de devoir verser une astreinte de 300 EUR par jour.
Le mouvement de contestation sur la suppression programmée d’une dizaine de RTT par an n’en est pas fini pour autant. Hier après-midi, une partie du personnel devait aller manifester à la Pitié-Salpêtrière.

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La Française de Service sous-traite le nettoyage de l’hôtel Intercontinental (Marseille), Villa Massalia, Novotel Prado via sa filiale Médifrance (Marseille) ainsi que le centre hospitalier d’Aix-en-Provence.
Depuis le lancement en avril d’une section syndicale dans cette société, l’encadrement de ce sous-traitant multiplie les pressions sur les salariés : menaces concernant l’appartenance syndicale, tracasseries quotidiennes et traitement défavorable dans l’organisation du travail pour les syndiqués, obstacles à l’exercice du mandat syndical d’un représentante de la section syndicale CNT Solidarité Ouvrière.

Les faits ont été s’agravant avec des violences et une menace de licenciement à l’encontre de syndicalistes. La syndicaliste a été victime, mardi 8 juillet, d’une bousculade et de violentes attaques verbales par sa responsable à l’hôtel Villa Massalia. Le 10 juillet, c’est un autre camarade, ancien équipier de l’hôtel Intercontinental, déjà muté arbitrairement depuis deux mois sur l’hôpital d’Aix-en-Provence, qui est convoqué pour un entretien disciplinaire pouvant aller jusqu’au licenciement. La CNT Solidarité Ouvrière va poursuivre la mobilisation syndicale dans les hôtels concernés. Des procédures judiciaires vont aussi être lancées ainsi que le dépôt d’une quinzaine de dossiers devant le conseil des prud’hommes.

Le gouvernement français a décidé d’alourdir significativement l’arsenal antiterroriste, arguant de la menace djihadiste. Mercredi 9 juillet, le ministre de l’intérieur a présenté en conseil des ministres un projet de loi « renforçant les dispositions relatives à la lutte contre le terrorisme ». Le texte allie mesures phares – « interdiction administrative de sortie du territoire » pour les Français qui manifesteraient l’envie de partir combattre en Syrie, création de l’incrimination d’« entreprise individuelle terroriste », renforcement de la répression sur Internet – et mesures plus techniques. Il doit être examiné par les députés de la commission des lois avant la fin juillet. Ce qui était prévu comme quelques dispositions dans un texte global sur la sécurité est devenu un projet à part entière.

Le manifestant de 24 ans, maintenu en prison, a été condamné à 4 mois ferme, notamment pour “participation à un attroupement avec arme” (un baton de berger). Il a néanmoins été relaxé sur les faits de violence qu’on lui reprochait lors de la grande manifestation du 22 février, faits qu’il niait.

En tout début d’après-midi, 200 opposants à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, venu soutenir l’inculpé, avaient investi le palais de justice. Sur place, de nombreux CRS montaient la garde. C’est au moment du jugement que la tension est montée d’un cran à l’intérieur du palais : les forces de l’ordre ont formé un cordon serré autour des personnes ayant assisté à l’audience, et, utilisant des jets de lacryòogène, les ont repoussés dehors. Au cri de « Libérez nos camarades », les 200 Zadistes sont restés un moment sur le parvis du palais de justice, puis ont été repoussé un peu plus loin, dans une rue attenante où la même scène s’est reproduite.


Affrontements entre Zadistes et forces de l'ordre di OuestFranceFR

L’Inspection générale de la police nationale (IGPN, la police des polices, qui a fusionné avec l’Inspection générale des services) a rendu son rapport d’activité 2013. Il recense 841 «allégations d’atteintes aux personnes» (soit 81% des affaires), dont 303 violences volontaires avec incapacité totale de travail, lors d’interventions et cinq ayant entraîné la mort. Quelque 40% des affaires pénales ont donné lieu à des enquêtes administratives, qui débouchent la plupart du temps sur de simples blâmes ou avertissements aux policiers. Le rapport montre une baisse de l’usage de l’arme individuelle, une stabilité de l’emploi du Taser et une hausse de l’utilisation du flashball

Interrogée sur les blessures mutilantes provoquées par des tirs de flash-ball , la patronne de l’IGPN, a expliqué que ces «blessures graves, des énucléations, suite à un maintien de l’ordre musclé à Nantes» ont suscité six saisines de l’IGPN sur Nantes et quatre autres en France en 2013. La commissaire admet qu’il y a un problème avec les LBD et flashball, parce que leur doctrine d’emploi n’est pas appropriée. «Le critère de distance imposé est peu important si le lieu d’impact» n’est pas une jambe, mais un visage ou un œil. «Des tests sont effectués avec une nouvelle munition et nous ferons une proposition assez prochaine».