Suite aux affrontements de la manifestation du 22 février contre l’aéroport à Nantes, 30 policiers ont été mobilisés pour l’enquête. Après un mois, la police a raflé neuf suspects lundi 31. Deux ont été relâchés, dont un n’était même pas à Nantes lors de la manifestation. Trois suspects comparaîtront ultérieurement ; quatre sont passés en comparution immédiate le mardi 1er avril.

La volonté de faire des exemples est évidente. Après une parodie de procès, une figure associative nantaise de 53 ans écope de 4 mois de prison avec sursis, soupçonné d’avoir renvoyé vers la police un seul des milliers de palets de lacrymogènes propulsés sur la foule à coups de lance-grenades. Deux jeunes manifestants, soupçonnés d’avoir également résisté à la violence policière et pour l’un d’avoir récupéré un T-Shirt dans le local de la TAN, écopent de 4 et 5 mois de prison ferme (sans mandat de dépôt). Le dernier prévenu, Enguerrand, 23 ans, militant déjà ciblé de nombreuses fois par le passé, était accusé d’avoir fabriqué un fumigène. Alors que la procureure a requis 6 mois, le juge a prononcé 1 an de prison ferme avec mandat de dépôt. Un comité de soutien a été fondé: Comité de soutien aux inculpés (Pour Enguerrand) / Le Gué / 44220 Couëron.

Après dix jours de grève, des salariés de Nutribio (Sodiaal), la police est intervenue samedi matin pour permettre l’accès à l’usine des camions-citernes de lait, suite à une une décision de justice pour demander aux grévistes de laisser entrer et sortir les véhicules.

La grève était suivie à Montauban par 45 ouvriers sur 70. L’usine emploie des salariés pauvres qui gagnent 1.200 euros nets par mois, avec des conditions de travail à la production qui peuvent être très difficiles : du travail posté, en production dans un bâtiment où il peut faire 40 à 50 degrés, et une fréquence d’accidents du travail très élevée. Nutribio (160 millions d’euros de chiffre d’affaires) compte 400 salariés au total, à Montauban, Doullens (Somme) et Paris, elle est bénéficiaire et refusait une augmentation de salaire équivalant à 30 centimes par jour. L’intervention policière a brisé la grève et le travail a repris ce lundi.

piquet de grève à Nutribio

piquet de grève à Nutribio

Quelques centaines de personnes ont manifesté samedi 5 avril à Paris derrière le mot d’ordre « Urgence, la police assassine en toute impunité » à l’initiative de familles de victimes de bavures policières, rejointes par plusieurs associations et collectifs tels le Parti des indigènes de la République, la Brigade anti-négrophobie (BAN) ou encore l’Action antifa Paris-Banlieue.

En tête de cortège, une jeune femme dont le frère a été tué d’une balle dans le dos par un policier en 2012 en région parisienne. Attaquée en 2013 pour diffamation par le ministère de l’intérieur, alors dirigé par Manuel Valls, pour une vidéo parodique mise en ligne sur le site du collectif « Urgence la police assassine » qu’elle a fondé, son procès est prévu ce lundi 7 avril à Paris. Les syndicats policiers avaient dénoncé, quelques jours plus tôt, la tenue d’une « manifestation anti-flics ». 12 camions de CRS ont d’ailleurs suivi le cortège qui s’est déroulée sans incident.

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Le parquet de Bobigny a requis vendredi le renvoi devant les assises d’un policier ayant blessé un homme au flash-ball à Montreuil le 8 juillet 2009 au cours d’une opération de police. La qualification de « violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente » a été retenue, un manifestant ayant perdu un oeil lors d’une manifestation contre une expulsion de squatteurs. Il est établi que « le policier n’a pas agi en état de légitime défense de lui-même ou d’autrui » et que « le blessé n’était pas personnellement visé », explique le parquet dans un communiqué. Le parquet a toutefois requis un non-lieu à l’encontre de celui-ci et de deux autres policiers mis en examen, concernant cinq autres victimes « légèrement blessées », estimant « qu’aucun lien n’avait pu être établi entre les autres tirs de flash-ball et leurs blessures ».


Manif Montreuil contre les violences policières… par lesyeux

Hier, quatre des sept personnes interpellées pour des faits commis lors de la manifestation du 22 février contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes ont comparu devant le tribunal correctionnel de Nantes. L’un des prévenus écope d’un an de prison ferme avec mandat de dépôt pour des ‘jets de projectiles’ et ‘fabrication d’engin explosif artisanal’. Deux autres hommes ont été condamnés sans mandat de dépôt à des peines respectives de quatre mois de prison ferme et de deux mois de prison ferme avec révocation d’un sursis de deux mois. Le quatrième prévenu écope de quatre mois de prison avec sursis. Les deux mineurs interpellés lundi seront déférés devant le juge des enfants tandis que la dernière personne parmi les sept sera convoquée pour comparaître ultérieurement devant le tribunal correctionnel.

Neuf personnes, soupçonnées d’avoir participé aux dégradations et aux violences lors de la manifestation nantaise du 22 février contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, ont été interpellées ce lundi matin à Nantes. 30 enquêteurs ont procédé aux arrestations, lors de cette opération de police judiciaire d’envergure. Un appel est lancé pour un rassemblement devant le commissariat de Nantes Waldeck-Rousseau ce lundi à 18 h, en soutien aux personnes qui se sont faites arrêter.

La manifestation anti-aéroport avait rassemblé des dizaines de milliers de personnes le 22 février. Une dizaine de policiers et gendarmes avaient été blessés et hospitalisés, selon la préfecture, et 14 personnes avaient été interpellées. Le maire de la ville avait porté plainte contre X pour tous les dégâts causés. Cinq jeunes gens, interpellés lors de la manifestation, avaient été condamnés fin février à des peines allant de travaux d’intérêt général à de la prison ferme mais sans mandat de dépôt.

Le 7 mars, 400 personnes s’étaient rassemblées devant le siège du groupe à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) à l’occasion d’un comité central d’entreprise consacré à la fermeture, début 2014, du site d’Amiens où travaillaient 1.173 salariés. Les forces de l’ordre ont reçu une pluie de projectiles pendant trois heures: barres de fer, grilles d’égout, arceaux de parking, panneaux de signalisation et morceaux de chaussée. Dix-neuf policiers avaient été blessés, dont deux sérieusement.

Trois salariés de l’usine Goodyear d’Amiens ont été condamnés ce lundi à six mois de prison avec sursis par le tribunal de Nanterre pour cette manifestation. Deux des manifestants ont en outre été condamnés à verser 3.950 et 1.800 euros au titre du préjudice moral à deux des policiers qui s’étaient constitués parties civiles. Un quatrième prévenu, qui le jour du procès avait assuré qu’on l’avait « confondu avec quelqu’un d’autre », a été relaxé contre l’avis du parquet.

Cinq élus de la CGT Goodyear sont en garde à vue depuis hier matin 8 heures à Amiens. La garde à vue a été prolongée de 24 heures. Ils sont accusés de menaces de mort et de violences en réunion lors de comités d’entreprise extraordinaires. Cette garde à vue intervient suite à une plainte déposée en 2008 par le syndicats des cadres CFE-CGC. Mais cette plainte avait été classée sans suite à l’époque. La CFE-CGC se serait portée partie civile, ce qui aurait permis une réouverture de l’enquête.

L'occupation de l'usine Goodyear en janvier

L’occupation de l’usine Goodyear en janvier

Mardi 25 février, une audience de remise en liberté s’est tenue pour deux personnes accusées d’avoir participé à un feu d’artifice devant le centre de rétention de Vincennes suite à l’émeute. Une vingtaine de personnes était présente pour apporter du soutien aux deux incarcérés. La juge a décidé de les faire sortir après 8 jours.

Dans l’après-midi certaines personnes solidaires sont suivies plus ou moins ostensiblement. Dans la soirée, une maison occupée, dans le 19e arrondissement de Paris est particulièrement ciblée. Un groupe de personnes solidaires entreprend de harceler les policiers en civiles. Le groupe découvre une camionnette Citroën jumpy blanc immatriculée 9420 XC 94, vingt mètres au dessus de la maison. Les vitres arrières sont voilées mais des signes de présence émanent de la voiture lorsque le joyeux groupe s’approche. Menaces et secouage du véhicule: deux policiers en descendent et s’enfuient. Les semaines suivantes la surveillance n’a pas cessé ( filatures, contrôles d’identité impromptus…)

La CGT appelle à une manifestation devant le tribunal de grande instance du Havre, le 31 mars 2014, à 11h30, pour exiger la relaxe totale et sans condition des 4 militants de l’Union Locale CGT contre lesquels le Procureur de la République du Havre a requis, le 21 février dernier, des peines de 2 mois de prison avec sursis et 300€ d’amende, d’un côté, et de 6 mois de prison ferme et 500€ d’amende de l’autre.

Cette manifestation sera l’occasion de dénoncer l’acharnement de l’institution judiciaire à l’égard de tous les syndicalistes CGT qui luttent pour défendre les droits des salariés et d’exiger que le gouvernement et sa majorité parlementaire donne suite aux revendications de la CGT pour une loi d’amnistie ; une loi pour renforcer la protection des militants syndicaux et associatifs qui agissent dans le cadre d’actions collectives ; une loi pour supprimer de la liste du fichier des prélèvements génétiques, tous les militants syndicaux et associatifs interpellés dans le cadre d’actions collectives.

Fin 2013 et début 2014 furent marqués sur Montauban par une grève des postiers de 26 jours. Un protocole de fin de conflit a été signé, mais la Poste a par la suite déposé trois plaintes contre deux syndicalistes (dont le secrétaire départemental de la CGT) pour harcèlement moral, pose de cadenas sur les grilles du centre de tri, et occupation des locaux. Le 18 mars une cinquantaine de manifestants s’est rassemblée devant l’entrée du commissariat pour soutenir le convoqué du jour. La secrétaire générale départementale de la CGT a dénoncé : «la criminalisation de l’activité syndicale qui prend une ampleur démesurée en France et sur tout le département.»