Şefik Sarıkaya est un révolutionnaire originaire de Turquie emprisonné en France pour ses engagements politiques. Le 20 décembre 2012, il a été condamné à 8 ans d’emprisonnement pour « association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste ». Il lui est notamment reproché d’avoir organisé un concert de Grup Yorum (voir notre article) ou encore d’avoir organisé des collectes pour des prisonniers politiques en Turquie. Le tribunal d’application des peines vient d’annoncer sa libération le 21 avril prochain. Le 8 avril dernier, la préfecture de la Loire lui a adressé un courrier lui signifiant qu’il allait être extradé vers la Turquie à sa libération. Son comité de soutien refuse son extradition et exige l’arrêt de la collaboration entre le gouvernement français et l’État fasciste turc.

Il y a actuellement cinq personnes au Centre de Rétention de Cornebarrieu, où sont habituellement enfermés en moyenne plus de quatre-vingts étrangers. Trois prisonniers ont acceptés de communiquer au sujet de leur condition d’arrestation, de leur condition de détention et sur les abus qu’ils subissent. Leurs témoignages (retrouvables ici) font état de violences physiques et psychologiques de la part de certaines personnes travaillant au sein de l’institution.

Depuis le début du confinement en France, 5 personnes ont été tuées par la police et une petite fille a été placée en coma artificiel suite à un tir de LBD. Samedi 18 avril dans la soirée, des policiers ont grièvement blessé un jeune homme à Villeneuve-la-Garenne en Région Parisienne. Au même moment, des violences policières ont eu lieu dans le quartier de Bellefontaine à Toulouse. Le Comité Vérité et Justice 31 a lancé un appel à témoins pour organiser l’entraide et la solidarité face à la police.

Un jeune homme gravement blessé par la police à Villeneveuve-la-Garenne

Vendredi 17 avril au soir, une révolte a éclaté à la prison d’Ecrouves près de Toul, en Meurthe-et-Moselle. Une trentaine de prisonniers ont brisé des grilles et des caméras et ont brûlé des matelas. Un incendie a également été déclenché sur le toit. Les gardiens et les Éris (les corps d’intervention de l’administration pénitentiaire) ont réprimé la révolte en isolant les prisonniers révoltés au troisième étage de la prison. Ces derniers ont ensuite été déportés vers d’autres prisons de la région.

L'incendie à la prison d’Ecrouves

L’incendie à la prison d’Ecrouves

Anthony Smith, inspecteur du travail du département de la Marne et syndicaliste CGT, vient de se voir notifier la suspension immédiate de ses fonctions, à titre conservatoire, dans l’attente de la mise en œuvre d’une possible sanction disciplinaire. Cette mise à pied a été faite suite à une procédure de référé qu’Anthony Smith a intenté visant une structure d’aide à domicile n’ayant pas pris de mesures suffisantes pour préserver la santé et la sécurité de ses employés. Il lui est également reproché d’avoir demandé à l’employeur de cette structure de mettre des masques de protection et d’autres équipements de protection individuelle à disposition des aides à domicile alors même que des salariés de l’association ont été hospitalisés et plusieurs autres  en arrêt pour suspicion de COVID-19.

Mardi 14 avril, la police française à frapper à la porte d’un appartement marseillais sur la façade duquel était affiché depuis 15 jours une banderole avec le slogan « Macron on t’attend à la sortie ». Elle a demandé que cette banderole soit retirée et a pris la carte d’identité d’un des habitant. Les policiers ont également dit qu’une main courante serait déposée sans préciser par qui.

La banderole affichée sur la façade

La banderole affichée sur la façade

Dimanche 12 avril, le ministère de l’intérieur de la République française a lancé un appel d’offre de 3,5 millions d’euros pour acquérir 651 drones pour surveiller la population. Certains des drones seront même dotés de capteurs thermiques. Divisé en trois lots on y trouve : 1,8 million d’euros pour 565 « micro-drones du quotidien », 1,58 million d’euros pour 66 « drones de capacité nationale » et 175 000 d’euros pour 20 « nano-drones spécialisés ». Début mars, l’état avait commandé pour 3,6 millions d’euros de gaz lacrymogène.

Plus d’infos ici et ici.

Un extrait de l'appel d'offre

Samedi 11 avril , les migrants emprisonnés du Centre de Rétention Administrative 2 du Mesnil-Amelot (CRA ont occupé la cour du bâtiment et ont bloqué la promenade aux cris de “liberté !”. Ils ont ensuite jeté leurs matelas dans la cours afin d’occuper celle-ci mais, la police les a confisqué. Depuis le début de l’urgence sanitaire les personnes enfermées demandent à être libérées face à la fermeture des frontières. Ils dénoncent le fait qu’aucune mesure sanitaire ne soit prise pour empêcher la propagation du virus à l’intérieur du camp et que les policiers de la Police Aux Frontières (PAF) entrent et sortent de la prison pour sans-papiers au risque d’y amener le virus. La révolte a été réprimée par un dispositif policier important (100 policiers mobilisés dont des CRS) et 8 migrant·es prisonniers, considérés comme meneurs, ont été transféré dans d’autre CRA. Parmi eux, 3 personnes ont été transférées au CRA de Oissel où les migrants prisonniers ont entamé une grève de la faim. Plus d’infos ici.

Le centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot

Le centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot

Vendredi 10 avril, une importante opération policière s’est déroulée devant les locaux de l’association Al Manba, une association de soutien aux migrant·es basée à Marseille. Cette opération a commencé durant une distribution alimentaire aux migrant·es sans ressource. La police nationale a menacé d’interdire la distribution bi-hebdomadaire de nourriture (une des plus importantes du centre ville) et plusieurs personnes du collectif ont été verbalisées.

Opération policière contre l'association Al Mamba

L’Envolée, collectif anti-carcéral regroupé autour d’un journal du même nom, organise une émission de radio quotidienne sur la situation des prisonnier·e·s en France face à l’épidémie de COVID-19 (fréquences et liens pour écouter). Par ailleurs, L’Envolée a également écrit une lettre ouverte à Nicole Belloubet, ministre de la justice de France : « Mais il se peut que votre nom, Madame Belloubet, passe à la postérité pour une raison bien particulière : vous seriez celle qui a prétendu défendre la société en assumant de laisser mourir ses prisonniers ».