Le président de la République tunisienne a annoncé, mercredi 10 mai, que l’armée allait « protéger les sites de production » du pays alors que des mouvements sociaux perturbent de manière récurrente l’extraction de pétrole et de phosphate dans les régions méridionales. La mesure n’a rien à voir avec la loi martiale et avait déjà été annoncée fin avril par le ministre de la défense pour ce qui concerne les sites pétroliers autour de Tataouine. Afin de justifier sa décision, le président tunisien a fait directement référence aux récentes protestations populaires de Tataouine.

Une vague de mouvements sociaux qui a touché ces dernières semaines les régions de l’intérieur, historiquement défavorisées par rapport à un littoral. Les tensions se sont focalisées sur la région du Kef (nord-ouest) et de Tataouine (sud-est) où une visite du premier ministre avait été chahutée. Les protestataires réclament des projets de développement susceptibles de résorber le grave déficit d’emploi qui mine ces zones laissées-pour-compte. Une autre source de crispation en Tunisie est la controverse entourant un projet de loi sur la « réconciliation économique » qui vise à amnistier les personnes impliquées dans des affaires de corruption sous l’ancien régime de Ben Ali.

Barrage de protestataires aux environs de Tataouine

Barrage de protestataires aux environs de Tataouine

Des affrontements ont éclaté jeudi dans le quartier de Bab al-Zawiyah, à Hébron, entre de jeunes manifestants palestiniens et les forces de l’armée et de la police des frontières israéliennes. Ces affrontements se sont déroulés dans le souk le matin avant qu’ils ne s’étendent à midi, lorsque plusieurs groupes de soldats israéliens, accompagnés de la police des frontières, sont entrés à Bab al-Zawiah dans la zone sous contrôle de l’Autorité palestinienne.

En solidarité avec les 1500 Palestiniens actuellement en grève de la faim, tous les magasins et les transports publics étaient fermés. Un rassemblement solidaire se tenait dans le quartier de Bab al-Zawiyah. Les forces israéliennes ont tiré des gaz lacrymogènes et des grenades sonores contre les jeunes manifestants qui leur lançaient des pierres. Au moins deux Palestiniens ont été gravement blessés après avoir été touché par des tirs à balles de guerre. Une nouvelle incursion de soldats dans l’après-midi a entraîné une reprise des affrontements.

Véhiule anti-émeute israélien rue Faisal al-Maliki, à Bab al-Zawiyah

Véhiule anti-émeute israélien rue Faisal al-Maliki, à Bab al-Zawiyah

Le lendemain, le Fatah et le Comité national en solidarité avec les prisonniers palestiniens a appelé au «Jour de la colère». La journée a commencé calmement alors que les forces de sécurité palestiniennes qui tentaient de séparer les manifestants et les soldats israéliens. Mais les forces israéliennes ont de nouveau avancé dans Bab al-Zawiyah, en matinée et dans l’après-midi, tirant des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes, provoquant la reprise des affrontements.

Un certain nombre de Palestiniens ont été blessés par des balles réelles, des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes que des affrontements ont éclaté dans différentes parties de la Cisjordanie enter les jeunes et les forces d’occupation israéliennes à la suite des manifestations en solidarité avec 1.500 prisonniers en grève de la faim. Deux Palestiniens ont été blessés dans les affrontements ont éclaté dans le centre d’Hébron. Deux autres ont été frappés par des balles en métal recouvertes de caoutchouc et d’autres ont souffert de l’inhalation de gaz lacrymogène dans la ville de Béthanie à Jérusalem-Est.

Les affrontements comprenaient également les points de contact dans la ville d’Azzoun, au sud de Qalqilya, et devant la prison d’Ofer, à l’ouest de Ramallah. Des colons israéliens ont également ouvert le feu à des manifestants palestiniens près de la colonie de Jabal Tawil dans la ville de Al-Bireh, en Cisjordanie. Les affrontements ont également commencé à l’entrée nord de Bethléem près du point de contrôle 0, un jeune a été blessé par des munitions en direct jusqu’à l’instant. L’Autorité palestinienne a annoncé jeudi une grève générale pour faire preuve de solidarité avec les prisonniers.

Les forces d'occupation tirant sur les manifestants à Hébron

Les forces d’occupation tirant sur les manifestants à Hébron

En solidarité avec les prisonniers palestiniens en grève de la faim, il y aura un rassemblement à Bruxelles ce vendredi 28 avril à 17h, au Carrefour de l’Europe (gare centrale).

Le rassemblement de vendredi passé rond-point Schuman

Le rassemblement de vendredi passé rond-point Schuman

Un activiste âgé de 17 ans nommé Ali Kab Aamir, habitant la ville d’Ahvaz, a été arrêté à son domicile par des agents en civils du Ministère des Renseignements. Cette arrestation a été tellement brutale que les poignets du jeune homme ont été brisés et que sa mère choquée par la violence du raid, a dû être hospitalisée. La famille Kab Aamir s’est rendue au bureau du Ministère des Renseignements d’Ahwaz pour demander des nouvelles de leur fils, mais celle-ci n’a pas pu obtenir d’informations sur les charges retenues ou son lieu de détention. Peu de temps avant son arrestation, Ali Kab Aamir avait participé à des manifestations et à des chaines humaines, afin de protester contre les pompages des eaux du fleuve Karun qui entrainent des dégâts écologiques majeurs dans la province arabe du Khuzestân.

Ali Kab Aamir

Ali Kab Aamir

Un certain nombre de Palestiniens ont souffert de suffocation mardi suite à une inhalation massive de gaz lacrymogène lors d’affrontements qui ont éclaté avec des forces israéliennes dans la localité de Rummanah, au nord-ouest de la ville de Jénine, en Cisjordanie occupée. Les villageois ont résisté lorsque l’armée israélienne a attaqué la localité. Les soldats israéliens ont tiré des gaz lacrymogènes contre les Palestiniens et leurs maisons causant des cas d’étouffement. Par ailleurs, des forces israéliennes ont attaqué le village d’Anin, également près de Jénine, et ont effectué des recherches à grande échelle dans les zones agricoles et les maisons, sans arrêter personne.

 Rummanah, près de Jénine

Rummanah, près de Jénine

Les forces de sécurité israéliennes ont réprimé vendredi la manifestation hebdomadaire dans le village de Kafr Qaddum, dans nord de la Cisjordanie, blessant huit Palestiniens et un militant pacifiste israélien. Les résidents de Kafr Qaddum ont commencé à organiser des manifestations hebdomadaires en 2011 contre les confiscations de terres, ainsi que la fermeture de la route qui relie le village à Naplouse pour étendre une colonie israélienne. Le comité populaire du village avait décidé de consacrer cette manifestation à la solidarité avec les prisonniers palestiniens en grève de la faim (voir notre article). Les forces israéliennes ont tiré des balles en acier et des gaz lacrymogènes sur les manifestants qui ont jeté des pierres et des bouteilles. Jeudi, une autre manifestation, tenue à Abu Dis, près de Jérusalem, avait aussi été réprimée, donnant lieu aussi à des affrontements: 18 manifestants palestiniens ayant été blessés par les forces d’occupation.

Les affrontements de ce vendredi

Les affrontements de ce vendredi

Des membres du parti israélien d’extrême-droite « Union Nationale » ont organisé un barbecue devant la prison d’Ofer où de nombreux prisonniers palestiniens sont en grève de la faim depuis lundi. Dans toutes prisons sionistes, plus de 1.500 prisonniers palestiniens participent à cette grève contre l’enfermement. Au même moment, les soldats de Tsahal affrontaient les manifestants palestiniens venus soutenir les prisonniers. Certains soldats ont ensuite rejoint le barbecue dont l’objectif était, selon les organisateurs, de rendre la grève de la faim plus pénible par l’odeur de la viande.

La vidéo publiée par les fascistes eux-mêmes:

Indécent barbecue à Ofer

Indécent barbecue à Ofer

Des dizaines de Sahraouis et de militants français soutenant la cause sahraouie ont manifesté lors d’un rassemblement organisé mardi après-midi aux Invalides (Paris) pour demander la libération immédiate et sans condition des prisonniers politiques sahraouis détenus au Maroc. Ils ont également exigé l’organisation rapide du référendum d’autodétermination, l’extension du mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental à la surveillance du respect des droits de l’Homme au Sahara occidental. Ils ont aussi rappelé que le 8 novembre 2010, les forces de sécurité marocaines ont démantelé avec violence le camp de Gdeim Izik, installé par plus de 20.000 Sahraouis. Vingt-deux militants sahraouis ont été condamnés à de lourdes peines par un tribunal militaire marocain.

Le rassemblement place des Invalides

Le rassemblement place des Invalides

Près de 1.500 Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes ont entamé lundi une grève de la faim collective (voir notre article). Ce mouvement de protestation inédit depuis des années lancé par Marwan Barghouthi, leader de la deuxième Intifada (2000-2005) condamné à la perpétuité. En mesure de rétorsion, Barghouthi a été placé à l’isolement, de même que plusieurs autres animateurs de la grève.

Dans de nombreuses villes de Cisjordanie et de la bande de Gaza, des milliers de manifestants ont défilé en solidarité avec les grévistes, tant la question des prisonniers incarcérés par l’Etat hébreu – actuellement 6 500 – est centrale pour les Palestiniens. Depuis 1967 et l’occupation par l’armée israélienne des Territoires palestiniens, plus de 850.000 d’entre eux ont été emprisonnés par Israël. A Bethléem, des affrontements entre les manifestants palestiniens et les forces de police israéliennes ont eu lieu.

Les affrontements à Bethléem

Les affrontements à Bethléem