Au cours des derniers mois, des prisonniers politiques iraniens ont fait passer clandestinement des lettres décrivant les conditions cruelles dans différentes prisons. Certains ont réclamé justice pour les familles de prisonniers politiques exécutées par le régime, notamment les 30 000 victimes du massacre de 1988. Le régime a réagi avec de nouvelles mesures de répression. Le 30 juillet, 50 prisonniers politiques de la salle 12 du quartier 4 de la prison de Gohardacht ont été transférés de force dans la salle 10, qui est complètement isolée et surveillée en permanence par 40 caméras en circuit fermé et 64 dispositifs d’écoute. Toutes les fenêtres sont scellées avec des plaques métalliques, empêchant toute ventilation, et la salle manque d’eau courante.

Il y a actuellement environ 25 prisonniers en grève de la faim qui exigent leur retour à la salle 12 et la restitution de tous leurs effets personnels (tout a été confisqué lors du transfert, y compris les médicaments). Après quatre semaines, la condition physique de nombreux détenus s’est véritablement détériorée. Ils peuvent à peine marcher et souffrent de maladies cardiaques, pulmonaires et rénales tout en étant privé de tous médicaments.

La prison de Gohardacht

La prison de Gohardacht

Les forces d’occupation israéliennes se sont affrontées à des manifestants palestiniens alors qu’elles escortaient, mardi matin dans la ville de Naplouse, plusieurs autobus de colons israéliens qui ont envahi le site dit du tombeau de Joseph. Deux Palestiniens ont été blessés et l’un d’eux a été arrêté dans les affrontements qui ont duré plusieurs heures et au cours desquels les militaires on tirés des balles en acier revêtues de caoutchouc et des grenades lacrymogènes.

Les affrontements dans la nuit de mardi à mercredi, à Naplouse

Les affrontements dans la nuit de mardi à mercredi, à Naplouse

L’ancien prisonnier franco-palestinien et militant pour les droits des prisonniers palestiniens Salah Hamouri a de nouveau été capturé par les forces d’occupation israéliennes lors d’un raid à son domicile à Jérusalem-Est dans la nuit du mardi 22 au mercredi 23 août 2017. Le 29 août dernier, Salah Hamouri a été placé en détention administrative, sans charge ni procès, pour une durée initiale de 6 mois (renouvelable à l’infini).

Liberté pour Salah Hamouri !

Liberté pour Salah Hamouri !

Reza Shahabi, dirigeant du syndicat de la régie des transports de Téhéran et sa banlieue (Sherkat-é–Vahed), avait été condamnée à 6 ans de prison en 2010 pour « atteinte à la sécurité nationale » (voir notre article). Il avait été libéré en septembre 2014 pour raisons médicales (après avoir payé une caution de ± 51.000 Euros). Selon un collègue de Reza Shahabi, « le procureur a déclaré à Shahabi et à sa famille qu’il n’avait qu’à passer trois mois de plus en prison pour couvrir le moment où il avait été libéré en congé médical ». Après son retour en prison, il s’est rendu compte que les autorités avait décidé de lui faire purger un an de plus, ce qui signifie un emprisonnement jusqu’en décembre 2018.

Shahabi a commencé sa grève de la faim le 9 août, mais n’a pas été en mesure de le déclarer tout de suite n’ayant pas droit à des visites ou des appels téléphoniques. La peine d’un an ajoutée à la peine actuelle concerne une condamnation pour sa participation présumée dans le conflit du 17 avril 2014 entre les gardiens et les prisonniers dans la prison d’Evin rendu célèbre comme le »Jeudi noir » lorsque des unités des gardes spéciales ont attaqué des prisonniers politiques dans le quartier 350 (voir notre article). Reza Shahabi a été blessé lors de cette attaque, mais les témoignages contre lui des responsables de la prison et des gardes ayant mené l’assaut ont finalement conduit à une condamnation à une année de prison supplémentaire.

Reza Shahabi

Reza Shahabi

Laroui et Imzouren ont samedi et dimanche derniers, des manifestations dites de «loyauté aux détenus» et préalablement interdites par les autorités. Dans la commune de Laroui relevant de Nador, des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre se sont poursuivis jusqu’aux premières heures du dimanche 13 août. A Imzouren, une manifestation similaire, bien qu’interdite par les autorités, a eu lieu et une autre a même été annoncée pour le 27 août. Une dizaine d’arrestations de jeunes par des membres des forces de l’ordre habillés en civil auraient été opérées avant le départ de la manifestation. Les manifestants ont saisi l’occasion pour réclamer la libération de tous les prisonniers du Hirak détenus à Al-Hoceima et à Casablanca, l’annonce des résultats de l’enquête sur le décès de Mourad El Attabi et réitérer les revendications économiques, sociales et culturelles pour la région. Les autorités locales maintiennent leur décision d’interdire tout mouvement de protestation dans la région.

Arrestation le wee-end passé dans le rif

Arrestation le wee-end passé dans le rif

Jeudi soir, l’armée israélienne a lancé une opération, visant à des perquisitions et des arrestations, à Beit Rima, dans le nord de Ramallah, . Comme souvent lorsque ces raids agressifs sont menés, des affrontements ont éclaté entre les jeunes palestiniens qui jettent des pierres et se rencontrent en réponse à un feu direct, des balles en acier revêtues de caoutchouc et des gaz lacrymogènes, entraînant souvent des blessures graves, parfois mortelles. Cette fois-ci, ce sont cinq jeunes manifestants qui ont été blessés. Les blessés sont arrivés à l’hôpital gouvernemental de Salfit, tous avec des blessures par balle dans leurs membres inférieurs. Le tir mutilant dans les jambes avec des balles de petits calibres ou des balles acier-caoutchouc semble être devenue une pratique systématique des forces d’occupations.

Le raid israélien à Beit Rima

Le raid israélien à Beit Rima

Une marche contestataire a été dispersée, mercredi après midi, après l’inhumation de l’activiste du mouvement contestataire du Rif Imad Al-Attabi. Le défunt a été annoncé mort mardi 8 août à l’hôpital militaire de Rabat où il avait été admis depuis 20 juillet dans un état de coma. Il avait été blessé lors de la dernière grande manifestation organisée à l’occasion de la commémoration du 96e anniversaire de la bataille d’Anoual, remportée par les Rifains sur l’armée coloniale espagnole. La manifestation avait été interdite et réprimée par les forces de l’ordre. En guise de solidarité avec Imad Al-Attabi et sa famille, Nasser Zefzafi et ses compagnons détenus du Hirak, en deuil de trois jours, ont décidé de meneer une grève de la faim de 48 heures.

Face à face entre manifestants rifains en deuil et policiers

Face à face entre manifestants rifains en deuil et policiers

Les forces israéliennes ont blessé au moins deux Palestiniens vendredi lors de la manifestation hebdomadaire tenue dans le village de Kafr Qaddum, dans le district occupé du Qalqiliya. Les forces israéliennes sont intervenues en tirant des balles en acier revêtues de caoutchouc, des stun-grenades et des gaz lacrymogènes. Les résidents de Kafr Qaddum ont commencé à organiser des manifestations hebdomadaires en 2011 contre les confiscations de terres, ainsi que la fermeture de la route sud du village par les forces israéliennes (voir l’article sur la répression de la précédente manifestation de Kafr Qaddum).

Affrontements à Kafr Qaddum

Affrontements à Kafr Qaddum

Ismael Abdi, président du syndicat des enseignants en Iran, condamné à 6 ans de prison, avait été libéré sous caution le 25 juin 2017 après une grève de la faim de 38 jours. Dans la matinée du 27 juillet, il a été enlevé par les services de renseignement devant son domicile et conduit à la prison d’Evin à Téhéran. Ismael Abdi, qui avait gardé des séquelles de sa grève de la faim, n’a pu emporter ses médicaments lors de son arrestation. Cette nouvelle arrestation suit celles de 15 travailleurs, membres du Syndicat Libre des travailleurs de la canne à sucre d’Haft Tapeh arrêtés le 25 juillet 2017 lors de manifestations des travailleurs pour le paiement de leur salaire.

signal-2017-08-05-205400.jpg

Le PDK, qui au pouvoir au Kurdistan irakien, a arrêté un autre groupe de volontaires internationalistes des YPG. Jusqu’ici, nous avons seulement le nom d’un combattant canadien dont le nom de guerre est Gabar Tolhildan. Ils auraient été arrêtés jeudi dernier mais aucune autre information n’a pu être obtenue jusqu’à présent. Le PDK, expression du clan féodal Barzani au pouvoir au Kurdistan irakien, étroitement lié à la Turquie d’Erdogan, arrête régulièrement des combattants internationalistes qui passent par le Kurdistan irakien pour rejoindre le Rojava ou rentrer chez eux.

Gabar (à droite)

Gabar (à droite)