Esmail Abdi, président du syndicat des enseignants en Iran, condamné à six ans de prison et incarcéré dans la prison d’Evin, a commencé une grève de la faim le 30 avril pour protester contre la répression des enseignants et des défenseurs des droits de l’homme et le manque d’indépendance de la justice en Iran. Esmail Abdi avait été condamné en octobre 2016 pour avoir organisé les multiples manifestations réclamant un salaire aligné sur le seuil de pauvreté et le retrait de l’accusation d’atteinte à la sécurité nationale pour les militants syndicaux (voir notre article).

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Les centaines de prisonniers de sécurité palestiniens détenus en Israël ont accepté de mettre un terme à leur grève de la faim, commencée le 17 avril. L’annonce a été faite ce matin à l’aube. Vendredi soir, un accord a été conclu entre l’administration pénitentiaire – en réalité, le gouvernement israélien – et les représentants des prisonniers, avec la médiation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). La détérioration de la santé des prisonniers, au bout de quarante jours de jeûne, a augmenté la pression pour la recherche d’une solution. L’administration pénitentiaire a transféré les 13 membres du comité des grévistes, dont Marouane Barghouti, vers la prison d’Ashkelon, pour vraiment négocier.

L’accord demeure encore flou. Ce qui est certain, c’est que les prisonniers auront le droit, à nouveau, à deux visites mensuelles, comme ce fut le cas dans le passé. Mais les grévistes réclamaient plus largement un assouplissement des droits de visite: leur durée allongée, leur élargissement à la famille éloignée, etc. En outre, on ne sait, pour l’heure, ce qui a été décidé concernant les autres revendications : par exemple, l’instauration de cabines téléphoniques ; l’accès à la presse ou à des livres ; la possibilité de s’inscrire dans des universités israéliennes ; une meilleure prise en charge médicale des détenus gravement malades ; et puis, la fin des détentions administratives, sans inculpation ni procès, pendant des mois.

Des Palestiniennes brandissent des photos de leurs proches emprisonnés en Israël, devant les bureaux de la Croix rouge de Jérusalem Est, avant-hier 25 mai

Des Palestiniennes brandissent des photos de leurs proches emprisonnés en Israël, devant les bureaux de la Croix rouge de Jérusalem Est, avant-hier 25 mai

Au moins neuf Palestiniens ont été blessés lundi lors d’une manifestation devant le check point de Kalandia qui relie Jérusalem et le nord de la Cisjordanie. Trois Palestiniens auraient été blessés par balles de guerre en direct tandis que six autres après avoir été touchés par des balles acier-caoutchouc. Des dizaines de Palestiniens ont également souffert d’une inhalation de gaz et 18 ont dû bénéficier d’un traitement médical. La manifestation en faveur des prisonniers grévistes de la faim a eu lieu alors que le président américain Donald Trump est arrivé en Israël.

Le checkpoint de Kalandia

Le checkpoint de Kalandia

Siège de la Ve flotte américaine, le Bahreïn est secoué par des manifestations animées par la majorité chiite qui réclame un régime constitutionnel, ce que refuse le régime monarchique sunnite. La police a ouvert le feu mardi pour disperser des manifestants, faisant cinq morts. Cette opération, qui a fait également des dizaines de blessés et 286 prisonniers, a permis aux autorités de démanteler un sit-in observé depuis des mois dans un village chiite. Elle est survenue après une rencontre à Ryad dimanche entre le roi de Bahreïn et le président américain Donald Trump.

Répression au Bahrein

Répression au Bahrein

La tension est montée durant le week-end à El-Kamour, site désertique à une centaine de km de Tataouine où campent depuis près d’un mois des habitants réclamant une meilleure répartition des richesses et des recrutements prioritaires dans les sociétés pétrolières. Face à ce mouvement entravant la circulation des camions vers les champs pétroliers et gaziers, les militaires avaient été déployés (voir notre article).

Lundi matin, un manifestant été tué à El-Kamour par un 4×4 de la Garde nationale qui faisait marche arrière. Ce décès est survenu lors d’une manifestation devant le complexe pétrolier et gazier, où les forces de l’ordre ont brutalement repoussé les protestataires qui tentaient d’y pénétrer. Une cinquantaine de personnes ont été hospitalisées pour asphyxie au gaz lacrymogène ou fractures. 13 policiers auraient été blessés ainsi que six agents de la Garde nationale et un agent de la protection civile. Le siège de la Garde nationale à Tataouine avait été incendié, des véhicules des forces de l’ordre brûlés et la fourrière dévalisée. La ville est en état de siège et les militaires massivement déployés.

Les manifestants face aux militaires

Les manifestants face aux militaires

Un enfant palestinien âgé de sept ans a été grièvement blessé à la tête, dimanche, par une grenade assourdissante lancée par l’armée israélienne lors d’affrontements dans le sud de la Cisjordanie occupée. L’enfant a été touché à la tête par une grenade assourdissante, dans le village d’al-Khidhr, à l’ouest de la ville de Bethléem, dans le sud de la Cisjordanie occupée, alors que des affrontements se déroulaient entre des jeunes Palestiniens et une unité de l’armée israélienne dans la rue principale du village. Les forces d’occupation ont fait usage de balles en caoutchouc, de grenades lacrymogènes et assourdissantes.

A Jericho, 22 manifestants palestiniens ont été blessés par les forces d’occupation: 8 par des tirs de balles en acier-caoutchouc, 11 pour avoir inhalé de trop hautes doses de gaz lacrymogènes. Les militaires israéliens ont tirés sur les ambulances qui évacuaient les blessés. Les affrontements ont commencé lorsque les forces de sécurité sont venu arrêter deux Palestiniens.

22 manfiestants blessés ce dimanche à Jericho

22 manfiestants blessés ce dimanche à Jericho

Des milliers de personnes ont manifesté en différents points de Cisjordanie, occupée depuis 1967 par l’armée israélienne, et près de la barrière de sécurité qui enferme hermétiquement la bande de Gaza en soutien aux centaines de prisonniers en grève de la faim dans les prisons israéliennes depuis le 17 avril pour obtenir de meilleures conditions de détention. Des dizaines de manifestants ont été blessés par des tirs de gaz lacrymogène, de projectiles en caoutchouc et de balles réelles.

Des centaines de Gazaouis brandissant des drapeaux palestiniens ont marché aujourd’hui vendredi en direction de la barrière et commencé à jeter des pierres et à brûler des pneus. Le ministère de la Santé a fait état de huit blessés par balles et d’une trentaine de personnes intoxiquées par le gaz lacrymogène. Environ 1.500 personnes ont manifesté à Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, et des affrontements ont été rapportés dans plusieurs autres villes et villages du territoire.

Un blessé aux manifestations de ce vendredi

Un blessé aux manifestations de ce vendredi

Des centaines de prisonniers palestiniens entrent mercredi dans leur deuxième mois de grève de la faim, passant un cap déterminant. Ce mouvement a été lancé le 17 avril par Marwan Barghouthi, condamné à la perpétuité pour des attentats meurtriers, afin d’obtenir de meilleures conditions de détention. Après trois ou quatre semaines, les grévistes ont perdu environ 10% de leur poids, ce qui signifie qu’ils doivent théoriquement subir des examens réguliers. Au bout d’un mois, les risques augmentent considérablement, la perte de poids pouvant atteindre 20% et nécessiter l’hospitalisation.

Pour faire face à de tels cas de figure, Israël a adopté une loi lui permettant de recourir à l’alimentation de force. Ce recours se heurte cependant au refus de l’Ordre des médecins. Le risque devient élevé au bout de 50 jours. Les grévistes souffrent d’étourdissements intenses, ne contrôlent plus les mouvements de leurs yeux, le rythme cardiaque se ralentit. Les grévistes ont alors perdu en général 30% de leur poids, les muscles ne supportent plus le squelette, rendant impossible la station debout. A partir de ce stade, on peut s’attendre à de graves complications comme la défaillance des organes, et à la mort.

Des photos des grévistes de la faim à Naplouse, Cisjordanie, le 9 mai 2017

Des photos des grévistes de la faim à Naplouse, Cisjordanie, le 9 mai 2017

Des heurts avec les forces de l’occupation israélienne ont fait plusieurs blessés palestiniens en Cisjordanie occupée hier lundi 15 mai à l’occasion de la journée commémorant la « Nakba ». La « Nakba » désigne la « catastrophe » que fût pour les Palestiniens la création d’Israël en 1948 sur les trois quarts de la Palestine, poussant plus de 760.000 Palestiniens, aujourd’hui quelque 4,8 millions avec leurs descendants, à se réfugier dans des pays voisins. La catastrophe de la Nakba a été aussi la destruction entre 1947 et 1949, de plus de 500 villages palestiniens, dont le plus connu est Deir Yassine avec ses 250 habitants massacrés par les forces d’occupation.

Hier, onze Palestiniens ont été évacués vers des hôpitaux après avoir été atteints, pour la plupart, par des balles israéliennes en caoutchouc lors d’affrontements près du checkpoint dit du DCO ou de Bet-El, à la sortie de Ramallah. Des dizaines de jeunes ont lancé des pierres en direction des soldats de l’occupation positionnés autour du checkpoint. A Bethléem aussi, plusieurs centaines de Palestiniens arborant des tee-shirts noirs frappés de l’inscription 1948, année de la Nekba, ont lancé des cailloux sur les forces israéliennes qui les maintenaient à distance à coups de balles en caoutchouc, de grenades assourdissantes et de gaz lacrymogène.

Les affrontements hier à Ramallah

Les affrontements hier à Ramallah

Le président de la République tunisienne a annoncé, mercredi 10 mai, que l’armée allait « protéger les sites de production » du pays alors que des mouvements sociaux perturbent de manière récurrente l’extraction de pétrole et de phosphate dans les régions méridionales. La mesure n’a rien à voir avec la loi martiale et avait déjà été annoncée fin avril par le ministre de la défense pour ce qui concerne les sites pétroliers autour de Tataouine. Afin de justifier sa décision, le président tunisien a fait directement référence aux récentes protestations populaires de Tataouine.

Une vague de mouvements sociaux qui a touché ces dernières semaines les régions de l’intérieur, historiquement défavorisées par rapport à un littoral. Les tensions se sont focalisées sur la région du Kef (nord-ouest) et de Tataouine (sud-est) où une visite du premier ministre avait été chahutée. Les protestataires réclament des projets de développement susceptibles de résorber le grave déficit d’emploi qui mine ces zones laissées-pour-compte. Une autre source de crispation en Tunisie est la controverse entourant un projet de loi sur la « réconciliation économique » qui vise à amnistier les personnes impliquées dans des affaires de corruption sous l’ancien régime de Ben Ali.

Barrage de protestataires aux environs de Tataouine

Barrage de protestataires aux environs de Tataouine