Les affrontements de jeudi soir ont continués dans les rues égyptiennes quand des groupes de jeunes révolutionnaires et ‘Ultras’ ont appelé à un ‘vendredi de la colère’ et ré-occupé la légendaire Place Tahrir.

Affrontements en Egypte

Affrontements en Egypte

Ce sont les ‘Ultras’ qui prennent la main dans ce nouveau regain de
violence, supporteurs de football connus pour leur culture du
non-compromis et pour leur soif d’affrontements avec la police, haïs par
le pouvoir et décrits par les médias comme « communistes » et « athées ». Ils seraient le second groupe d’influence politique après les Frères Musulmans, ils ont développés leur autonomie depuis plusieurs années au vu du manque d’affinité qu’ils partagent avec le régime (tant celui de Mubarak que celui du CSFA) et ont des moyens techniques adaptés au contexte politique actuel (diffusion de tracts, par exemple). Banques, commerces, structures répressives et étatiques ont été saccagée vendredi à Suez alors que deux insurgés sont morts par balle lors de l’attaque de la Direction de la Sécurité. Vendredi au Caire, deux personnes sont mortes asphyxiées par les gaz lacrymogènes, et une autre a été tuée par balle quand la police a ouvert le feu sur des manifestants qui avaient réussi à défoncer l’un des murs qui protège le Ministère de l’Intérieur . Un soldat a été tué et un officier écrasé par un blindé. Alors que les blindés chargeaient les manifestants aux abords du Ministère de l’Intérieur, les Ultras ont sortis une pancarte ‘Ceux qui ne méritaient pas de mourir sont morts par la main de ceux qui ne méritent pas de vivre’ avant de caillasser à tel point les blindés qu’ils durent faire demi-tour. De l’autre coté de la rue, d’autres incendiaient le bâtiment de l’Autorité des taxes.

Dans l’est du Caire, des hommes armés de mitraillettes ont attaqué et
incendié un commissariat, libérant du même coup les personnes qui y
étaient détenues. Dans un autre quartier, Dokki, 5 personnes ont tenté de voler l’arme d’un policier dans un commissariat, sans succès cette fois.

De violents affrontements opposent depuis plusieurs jours des manifestants aux forces de l’ordre de Taza, petite ville du nord-est du Maroc. Ces derniers réclament la libération de jeunes arrêtés le 4 janvier dernier (un groupe de diplômés-chômeurs avait organisé un sit-in, où ils avaient été rejoints par des étudiants en grève, et avait été violemment dispersé, les forces de l’ordre faisant plus de trente blessés), et entendent également protester contre la vie chère et les prix de l’eau et de l’électricité. Depuis hier, la répression s’est intensifiée, certaines sources évoquant des tirs à balles réelles et plusieurs morts. Une source hospitalière a quant à elle confirmé plus de 160 blessés. Par ailleurs, des policiers ont effectué des descentes violentes aux domiciles de nombreux jeunes suspectés d’avoir pris part aux rassemblements.

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L’opposition égyptienne a marché par milliers vers le bâtiment du
Ministère de l’Intérieur ce jeudi soir, attaquant les barrages de police
par jets de pierre. Ces derniers ont répliqués par des jets massifs de
grenade lacrymogène, blessant et asphyxiant 400 personnes dans les rangs
des manifestants. Deux manifestants seraient également décédés des suites des inhalations de gaz. Les manifestants sont descendus à la suite du match de foot connu sous le nom de ‘Drame de Port-Saïd’ où 74 personnes sont
décédées il y a quelques jours. ‘Ceci n’est pas un incident sportif mais
un massacre militaire’ scandaient les manifestants.

Selon certains commentateurs, le Drame de Port-Saïd serait une vengeance
des pro-CSFA (Conseil Suprême des Forces Armées). En effet, ce sont les
supporters de l’équipe gagnante qui ont attaqués -fait inhabituel- ceux de
l’autre équipe, cette dernière qui, le 2 février 2011 avait prit le parti
des manifestants de la ‘Bataille du Chameau’, journée noire de la
résistance égyptienne. Cette attaque de pro-CSFA sur des sympathisants
révolutionnaires, un an après la Bataille, avec une quasi-absence
exceptionnelle des forces de sécurité et d’équipes médicales (aucune
ambulance sur les lieux) ressemble fort à une vengeance de la part des
sympathisants du nouveau régime.

Affrontements en Egypte

Affrontements en Egypte

Ce 26 janvier, 39 travailleurs grévistes à l’Onalait de Draâ Ben Khedda comparaissent devant un tribunal de Tizi Ouzou. Ils sont poursuivis pour incitation à la grève et empêchement des travailleurs non grévistes à rejoindre leurs postes. Le premier jour de la procédure, les travailleurs de l’Onalait ont tenu un grand sit-in devant le tribunal, exprimant là leur soutien à leur camarades. Malgré la décision des pouvoirs publics de recourir aux forces antiémeute pour faire rejoindre leurs postes aux grévistes, ceux-ci revendiquent la déprivatisation de l’Onalait.

Les militants du collectif Askar Kazeboon (‘les militaires sont des
menteurs’) sévissent dans les rues du Caire. À l’aide d’un
vidéo-projecteur, ils diffusent en pleine rue les images des exactions
militaires. De l’aveu d’un membre du collectif, il s’agit de montrer aux
gens qui ne regardent pas youtube la violence du nouveau régime. Le 25 janvier, anniversaire de la ‘révolution égyptienne’, le collectif
comptait bien se rendre Place Tahrir pour diffuser de nouveaux films.

Collectif Askar Kazeboon en Egypte

Collectif Askar Kazeboon en Egypte

Suite aux violents combats qui ont opposé forces de l’ordre et
manifestants au Caire, l’armée a érigé des murs dans les rues du Caire
pour protéger ses structures importantes, notamment le ministère de
l’intérieur. D’énormes blocs de pierre séparent désormais les habitants du
Caire et un no man’s land surveillé par les militaires en arme. Les murs
sont recouverts de graffitis hostiles au régime, parmis les plus
populaires ‘Fuck the police’ et ‘ACAB’ (All Cops Are Bastards), mais
aussi ‘La liberté viendra’ et le populaire ‘Le peuple veut la chute du
pouvoir’, ainsi que des symboles anarchistes et révolutionnaires.

L’opposition égyptienne, que les médias indépendants arabes décrivent
comme ‘radicalisée’ et ‘ayant perdu toute naïveté’ prépare depuis un
mois une mobilisation massive dans les rues égyptiennes pour le 25
janvier. L’objectif avoué: ‘en finir définitivement avec le régime et
avec le masque militaire qu’il s’est collé au visage’.

Murs au Caire

Murs au Caire

Hier, à El Aaiun, dans la partie du Sahara occidental occupée par le Maroc, 28 déc 2011, le prisonnier politique sahraoui, Bechri Bentaleb a été reçu par sa famille, de nombreux militants sahraouis dans une cérémonie organisée pour fêter sa libération. Bentaleb a passé cinq ans en prison pour ses opinions en faveur du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance.

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Pendant des années, la société israélienne Allot Communications a livré le régime iranien en matériel de sécurité de la marque NetEnforcer (pour la surveillance du trafic Internet) via une société-écran au Danemark. La marchandise était livré au Danemark où on en changeait l’emballage et les étiquettes.

La société Allot Communications commercialise des dispositif à destination des fournisseurs d’accès à Internet capable de détecter et analyser des centaines d’applications et de protocoles, suivre le comportement des abonnés, gérer les priorités du trafic et réguler les flux de données. rès complet, NetEnforcer est capable d’identifier des centaines d’applications et de protocoles. De nombreuses fonctions font que (presque) rien n’échappe à la vigilance de ce NetEnforcer. Chaque utilisateur d’Internet peut être suivi à la trace et en temps réel quelquesoit l’usage qu’il en fait.

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Depuis juin 2007, Israel interdit aux prisonniers de la bande de Gaza détenus en Israël, de recevoir la moindre visite de leurs familles, en violation des lois internationales. Les 443 prisonniers palestiniens venant de la bande de Gaza sont donc totalement isolés du monde extérieur, et ne sont même pas au courant des événements majeurs concernant leurs parents, y compris en cas de décès. Et les familles de la bande de Gaza ne reçoivent aucune information sur leurs proches détenus en Israël. La cour suprême israélienne a rejeté le 9 décembre 2009 deux pourvois d’associations israéliennes et palestiniennes de défense des droits de l’Homme demandant le rétablissement du droit de visites pour ces prisonniers palestiniens. La cour a statué que le droit pour les familles de rendre visite à leurs proches emprisonnés ne rentrait pas “dans la cadre des besoins humanitaires fondamentaux des résidents de la bande de Gaza qu’israel serait obligé de remplir »

Et depuis novembre 2009, à cette punition collective s’en est ajoutée une deuxième : l’interdiction pour ces prisonniers de recevoir de l’argent de leurs familles afin de s’acheter les produits de première nécessité. Une nouvelle réglementation pénitentiaire établit que seuls les prisonniers dont un membre de la famille avait retiré cet argent, en personne, dans une banque israélienne, pouvait bénéficier de l’envoi d’argent ! Clause rigoureusement impossible à remplir pour les familles de Gaza, en raison du blocus instauré par Israël.