La grève de la faim des Palestiniens détenus par Israël continuait à s’étendre mercredi deux semaines après son lancement. Les autorités pénitentiaires israéliennes reconnaissent 1.550 prisonniers en grève de la faim mercredi pour 1.450 lundi, tandis que les organisations palestiniennes font état de 2.000 grévistes. A Gaza, une cinquantaine d’ex-prisonniers ont annoncé une grève de la faim de solidarité, lors d’un rassemblement dans le centre de la ville. Les prisonniers réclament l’abolition de l’isolement carcéral et de la détention administrative, une disposition controversée héritée du mandat britannique sur la Palestine qui permet l’incarcération sans inculpation ni jugement de suspects pour des périodes de six mois renouvelables indéfiniment.

Quatre personnes ont été blessées le 1er mai près de la prison militaire d’Ofer, lors d’un rassemblement, en solidarité avec les prisonniers palestiniens en grève de la faim dans les geôles de l’occupation israélienne. Une personne a été grièvement blessé par des tirs de balles caoutchouc-acier, d’autres plus légèrement par les mêmes balles, sans compter les personnes asphyxiées par des grenades lacrymogènes, des jets de liquide chimique puant et de spray au poivre. Au cours de la manifestation, une jeune femme palestinienne a grimpé sur un camion-citerne qui contient le liquide chimique puant pendant la manifestation. Elle a réussi à éviter l’arrestation avec leur aide mais ils ont reçu des jets de spray au poivre.

Né à Birzeit, en Palestine, en 1955, Salameh Kaileh a étudié à Bagdad et s’est engagé dans la résistance palestinienne. Militant communiste bien connu, il est l’auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels “Critique of Mainstream Marxism” (1980), “The Arab and The National Question” (1989), “Imperialism and the Plunder of the World” (1992), “The Problems of Marxism in the Arab World” (2003) et “The Problem of the Arab Nationalist Movement” (2005). Il a été arrêté dans la nuit du 24 avril à Damas par des services de sécurités dont on ignore s’ils relèvent de l’armée ou de la police. Son domicile a été perquisitionné et ses affaires emportées. Salameh a déjà passé huit années dans les prisons syriennes en raison de ses critiques contre le régime, et était actif dans le Front de la Gauche Syrienne.

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Lire une intervention de Salameh Kaileh

Après un cessez-le-feu effectif depuis plus de sept mois, les affrontements entre les forces iraniennes et le PJAK ont repris. Des combats ont eu lieu entre les pasdarans et les combattants kurdes (photo) à Nodshe, dans la région de Kirmanshah au Kurdistan iranien. Les brigades Ansar Al Rassoul se sont engagées dans les combats avec les militants kurdes. Au moins quatre soldats ont été tués et quatre autres blessés.

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Ces affrontements interviennent après la visite du premier ministre turc fin mars à Téhéran. Aucun affrontement majeur ou bombardement n’avait été signalé depuis plus de sept mois entre l’Iran et le PJAK. Le 15 avril dernier, l’organisation avait menacé l’Iran de rompre le cessez-le-feu, en cas d’exécution de Habibolla Gulperipour, un prisonnier politique kurde. Arrêté en octobre 2009, Habibollah Gulperipour a été condamné à mort par un tribunal de Mahabad pour appartenance au PJAK et « mohareb » (inimitié à l’égard de Dieu), en avril 2010. Après l’approbation de la Cour Suprême iranienne en janvier 2011, Gulperipur a été envoyé à la prison d’Orumieh. Il a mené des grèves de la faim pour protester contre la peine de mort et les conditions d’incarcération.

En février 2012, le prisonnier kurde a été emmené dans un centre de détention de la prison de Simnan, régi par le sinistre ministère des renseignements Iranien. Les agents de ce ministère aurait prévenu le prisonnier à plusieurs reprises de l’exécution prochaine de la peine capitale. Dix-huit prisonniers politiques kurdes sont aujourd’hui sous la menace de l’exécution à tout moment.

Une dizaine de syndicalistes et militants des droits de l’homme ont été arrêtés par la police, jeudi à Alger, suite à un rassemblement de soutien à Abdelkader Kherba, militant du Comité national de défense des chômeurs, incarcéré depuis plus d’une semaine à la prison de Serkadji. Selon la même source, le procureur a requis trois ans de prison ferme à l’encontre de M. Kherba pour « incitation directe à attroupement », « usurpation de fonction » et « entrave au fonctionnement d’une institution » pour avoir participé pacifiquement à une manifestation organisée par les travailleurs du secteur de la justice, afin de revendiquer l’amélioration des conditions de travail… Les manifestants ont finalement été relâchés.

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Des agents de la sûreté ayant démolis sa bicoque où il vendait des cigarettes et des cosmétiques, un jeune algérien s’est versé de l’essence sur le corps et y a mis le feu et s’est jeté sur les policiers, brûlant légèrement deux d’entre eux, et se brûlant lui-même très gravement. Cet acte de désespoir a suscité un grand émoi chez les habitants du quartier de Village Moussa, dans la ville de Jilel, particulièrement les jeunes qui ont instantanément investi la rue pour crier leur colère. La situation a rapidement tourné à l’émeute. Les jeunes en furie se sont attaqués à la sûreté urbaine de Village Moussa avec des pierres, avant de se rendre au centre-ville où les incidents se sont poursuivis.

Sur cette vidéo: l’attaque du poste de police (qui sera incendié)

Le secrétaire général du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), qui observe depuis près de deux semaines une grève de la faim, a été transféré vers la prison-hôpital de Ramleh, près de Tel-Aviv. Une porte-parole de l’administration pénitentiaire a confirmé le transfert mais a prétendu qu’il s’agissait d’une mesure de précaution en raison de son âge avancé (Ahmed Saadat approche les 60 ans).

Ahmed Saadat a commencé à refuser toute nourriture le 17 avril dans le cadre d’un mouvement de grève de la faim de prisonniers palestiniens suivi par au moins 1.350 Palestiniens détenus par Israël. Selon l’organisation palestinienne de soutien aux prisonniers Addameer, quelque 3.500 prisonniers au total devraient suivre le mouvement de grève de la faim à compter de mardi prochain. Environ 4.700 Palestiniens sont détenus par Israël, la plupart pour des motifs de sécurité et purgeant des peines de prison à perpétuité.

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Depuis le 17 avril dernier (Journée annuelle des prisonniers), 1200 détenus palestiniens en Israël mènent une grève de la faim pour protester contre les détentions de longue durée sans jugement et pour exiger de meilleures conditions de détention. Cette semaine, les autorités israéliennes ont pris des mesures drastiques à leur encontre. Le porte-parole des autorités carcérales israéliennes a indiqué que depuis lundi, ‘On leur a supprimé des privilèges comme les visites de leurs familles et on leur a confisqué des objets électroniques’. D’après un membre du ‘Club des prisonniers palestiniens’, collectif de défense des prisonniers palestiniens détenus par Israël, ‘Les autorités carcérales ont fouillé de fond en comble les cellules des prisonniers en grève de la faim. Toutes les affaires des prisonniers ont été confisquées à l’exception de leurs serviettes de bain et de leurs chaussures. Elles ont même pris le sel – le seul aliment sans calories qu’ils ingèrent’.

Le syndicaliste iranien Réza Shahabi a été condamné à 6 ans de prison ferme : un an pour « propagande contre le régime » et cinq ans pour « conspiration avec l’intention de porter atteinte à la sécurité nationale ». De plus, il est condamné à reverser à l’Etat la somme de 3.000 euros provenant d’une collecte de solidarité récoltée par de nombreux travailleurs pour aider les familles des syndicalistes emprisonnés. Enfin, après avoir purgé sa peine, il lui sera interdit pendant 5 ans de s’exprimer en public ou de donner des entretiens.

Réza Shahabi est trésorier de la direction du syndicat des travailleurs de Vahed, la régie d’autobus de Téhéran et de sa banlieue. Il souffre de plusieurs problèmes de santé. Depuis plusieurs mois, celle-ci s’est aggravée suite à ses conditions de détention. Il court le risque, en l’absence de soins, de demeurer paralysé. D’autres syndicalistes sont emprisonnés en Iran, dont : Ebrahim Madadi du même syndicat de Vahed, Ali Nejati du syndicat de la sucrerie Haft-Tapeh, Behnam Ebrahim-zadeh, Ali Akhavan, Mohamad Jarahi, Shahrokh Zamani, Mehrdad Amin-Vaziri, Abdol Reza Ghanbari (enseignant condamné à mort), Rassoul Bodaghi (enseignant), etc.

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2.300 prisonniers de sécurité ont dit qu’ils refuseraient de se nourrir mardi et 1.200 autres ont annoncé qu’ils entamaient une grève de la faim à l’occasion de la Journée annuelle des prisonniers, marquée par des manifestations de soutien dans les Territoires palestiniens. Plusieurs milliers de Palestiniens se sont rassemblés en Cisjordanie et dans la bande de Gaza en solidarité avec les prisonniers incarcérés en Israël qui ont refusé de s’alimenter mardi. Les Palestiniens manifestent chaque 17 avril pour la Journée des prisonniers. Au total, Israël détient 4.699 Palestiniens, la plupart pour des motifs politiques sécuritaires, dont 319 en détention administrative, selon les dernières statistiques du ministère palestinien des Prisonniers. Un total de 534 ont été condamnés à la prison à vie.